Le murmure de la matière à la Barak

Du 15 janvier au 12 février 2016, La Barak accueille Le murmure de la matière, une exposition photographique interactive et sonore avec des photographies de Didier Cot, des échantillons  sonores de Bruno Navarra et Didier Cot et une composition algorithmique de Luc Marty.

À la lecture de l’invitation pour le vernissage, ce projet annonce « une démarche acousmatique singulière » construite à partir d’ « une vingtaine de photographies noir et blanc grand format 60x80cm illuminée en lumière UV représentant le monde de l’infiniment petit. Le spectateur entre dans l’intimité de la matière baigné dans une lumière bleue, évoquant ce monde invisible à nos yeux, cette ambiance est renforcée par une musique issue de données expérimentales d’analyse de la matière. Des bornes interactives permettent au spectateur d’être acteur de cette expérience ».

On lira ci-dessous une présentation de Le Bruit des Atomes ou Le Murmure de la Matière  extraite du site dédié au projet .

Ouvert au public du mercredi au samedi de 14h à 18h30
Vernissage le 15 janvier à 18h30

En savoir plus :
Sur le site dédié au projet Le Murmure de la Matière
Sur le site de A La Barak
Sur la page Facebook de A La Barak

Une démarche acousmatique singulière …

Tout corps est composé de matériaux, lesquels sont composés de molécules, elles-mêmes composées d’atomes… Quels seraient donc les atomes composant les « corps sonores » dont musiciens et mélomanes se nourrissent en développant leur acuité auditive ?
Le mathématicien Fourrier a montré que chaque instant sonore représente une superposition de simples ondulations sinusoïdales possédant chacune une amplitude et une fréquence, leurs combinaisons infinies étant capables de produire toutes les subtilités du monde sonore.
Loin du traitement, du « bidouillage », du triturage de sons existants, consistant à les cuisiner, les filtrer, et si souvent hélas à les tordre, les amputer et les défigurer, pourquoi ne pas adopter une démarche plus créatrice en « composant » à partir de l’indivisible, de l’inaltérable : composer une « symphonie » de sinusoïdes… Entendrons-nous, au gré des rencontres, des corps sonores se constituer et évoluer ?
Et si nous commencions par offrir à nos oreilles les relations d’amplitude et de fréquence des inaudibles spectres d’énergie d’émission caractérisant les véritables atomes qui constituent notre univers physique, pour une écoute sans frontière qui devient « entendement » du monde, dans lequel le bruit devient chant, la matière énergie, l’énergie vibration, la vibration musique et la musique « révélation » comme le souhaitait Beethoven?

La composition musicale  « Force » s’inscrit dans cette direction du composer-pour-découvrir, quelque chose qui ressemble à une musique sans être une véritable musique tout en étant plus qu’une musique. L’expérimentation s’articule autour de 90 éléments sélectionnés dans le tableau de Mendeleïev.  Elle s’appuie sur les valeurs obtenues par l’analyse de la relaxation des atomes  suite à une perturbation par un faisceau d’électrons. Bien que transposées dans le champ audible sans altérer leurs relations intrinsèques ni leurs amplitudes respectives, les fréquences obtenues produisent entre elles des intervalles musicaux inédits, étrangers à toute facture instrumentale, absents des systèmes de la théorie musicale et qui cependant engendrent une harmonie secrète, toute « minérale », objet de curiosité qui procure sans doute un contact avec un aspect mystérieux du réel, d’ordre astrophysique et uniquement préhensible par notre ouïe.

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