Camille Claudel – Louise Bourgeois – Kiki Smith – Jana Sterbak – Berlinde De Bruyckere
Du 9 juin au 11 novembre 2013
La Collection Lambert et Avignon Tourisme proposent Les Papesses, une grande exposition dont le titre renvoie à l’histoire de Jeanne la Papesse, personnage légendaire qui aurait accédé à la papauté en dissimulant son sexe féminin.
Ce personnage légendaire venu de l’autre côté du Rhin aurait été élu Pape en dissimulant son sexe, au IXe siècle. Elle aurait régné jusqu’à ce que l’on découvre qu’elle était enceinte. L’imposture aurait été révélée quand elle aurait accouché en public en célébrant la messe ou à cheval, ou encore lors de la procession de la Fête-Dieu. Cette histoire est connue par le Décaméron de Boccace. Une chaise percée permettrait toujours, à la fin du conclave, de vérifier le sexe du pape tout juste élu…
Sous l’égide de cette figure, l’exposition rassemble donc des œuvres de cinq femmes, telles des papesses de l’art moderne et contemporain : Camille Claudel, Louise Bourgeois, Kiki Smith, Jana Sterbak et Berlinde de Bruyckere.
Les œuvres monumentales sont présentées au Palais des Papes. Les petites sculptures et œuvres sur papier sont exposées à la Collection Lambert.
Le projet a pour ambition de faire dialoguer les œuvres d’un lieu à l’autre et de tisser des liens esthétiques et thématiques tels que :
- La filiation père-mère/enfant chez Camille Claudel, Louise Bourgeois ou Kiki Smith,
- Le corps en métamorphose dans les œuvres de Berlinde de Bruyckere, et Kiki Smith,
- L’alchimie médiévale reliant les êtres et les planètes dans le travail de Jana Sterbak, Kiki Smith, Louise Bourgeois…
Eric Mézil, directeur de la Collection Lambert, assure le commissaire de cette exposition.
Les deux sites proposent 150 œuvres, sculptures, peintures et installations.
Pour Camille Claudel, 2013 est un double anniversaire : le centième anniversaire de son l’internement et le soixante-dixième anniversaire de sa mort à l’hôpital psychiatrique de Montevergues à Montfavet, commune d’Avignon.
25 œuvres ont été réunies pour cet hommage dont La Valse, le Buste de Rodin, le Buste de Paul Claudel enfant en jeune romain et adulte, Persée et la Gorgone, Les Causeuses, Aurore, L’Implorante, L’Âge mûr, Vertumne et Pomone …
Ces sculptures majeures sont prêtés par le Musée d’Orsay, le Musée Rodin, le musée Art et Industrie, La Piscine de Roubaix, le musée Sainte-Croix de Poitiers, les musées d’Alès, d’Abbeville, de Chateauroux… La famille de Paul Claudel prête des œuvres et des documents précieux et ’hôpital psychiatrique prête le dossier médical et des lettres de Camille Claudel à son frère ou à ses médecins.
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Camille Claudel, Persée et la Gorgone, 1899 – 1905. Sculpture en bronze, Collection Lucile Audouy © Thomas Hennocque
Camille Claudel, Les Causeuses, 1897. Sculpture plâtre original, La Piscine, Musée d’art et d’industrie de Roubaix © RMN-Grand Palais, Paris / Alain Leprince / La Piscine
Camille Claudel, Vertumne et Pomone, 1886 – 1905. Sculpture en marbre, Musée Rodin, Paris. © Musée Rodin, photographie Christian Baraja
Camille Claudel, Jeune femme aux yeux clos, vers 1885. Sculpture en terre-cuite, Musée Sainte Croix, Poitiers © Musées de Poitiers / Christian Vignaud
Camille Claudel, Le Psaume, 1889. Sculpture en bronze, Musée Boucher-de-Perthes © RMN-Grand Palais, Paris / Stéphane Maréchalle / Abbeville ; Musée Boucher de Perthes, 2011
Camille Claudel, La Valse Les Valseurs, 1889 – 1905. Sculpture en bronze, Collection Lucile Audouy © Thomas Hennocque
Camille Claudel, L’Âge mûr, vers 1893 – 1900. Sculpture en bronze, Musée Rodin, Paris © Musée Rodin, photographie Christian Baraja
Camille Claudel, Aurore, vers 1900. Sculpture en bronze, Courtesy galerie Malaquais © Laurent Lecat
Amie des surréalistes, Louise Bourgeois a, comme eux, fuit l’Europe et la Seconde Guerre mondiale pour s’installer à New York. Sa reconnaissance sera tardive. En 1982, le MoMA de New York lui consacre sa première exposition monographique… et ce n’est qu’en 1995 que la France lui rend hommage.
L’exposition Les Papesses a bénéficié de prêts exceptionnels des plus grands musées et de collections privées de Toronto, Los Angeles, Montréal, Séville, Bruxelles, Paris, ainsi que du Studio de Louise Bourgeois à New York….
Une araignée géante en métal est présentée au Palais des Papes. Les Bienvenus, sculptures en bronze symbolisant des corps masculin et féminin sont suspendues dans les platanes. The Welcoming Hands, six blocs de marbre sculptés d’où émergent des mains enlacées sont associés à plusieurs installations. Cells est un ensemble de cellules renfermant des univers peuplés de mondes intérieurs et autobiographiques. Un groupe de sculptures en tissus et un ensemble d’œuvres sur papier et de gravures sur grands panneaux textiles sont installés dans la grande chapelle du Palais des papes et dans les salles de l’Hôtel de Caumont.
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Louise Bourgeois, The Good Mother, 2008. Gouache sur papier Courtesy galerie Yvon Lambert, Paris © Louise Bourgeois Trust / ADAGP
Louise Bourgeois, Point of Contact, 1967. Sculpture en marbre rose Collection Jean Frémon Photographie Fabrice Gibert © ADAGP
Louise Bourgeois, Sans Titre, 2001. Tissu rose, acier inoxydable, vitrine Collection Louise Bourgeois © Louise Bourgeois / Hauser and wirth / Cheim & read / ADAGP Photo Christopher Burke
Louise Bourgeois, Nature Study, 1998-1999. Sculpture en plein or Sèvre – Cité de la céramique © ADAGP
Louise Bourgeois, Cell (Arch of Hysteria), 1992-1993. Bronze, acier, bois, toile Centre Andalou d’art contemporain, Séville Photo Guillermo Mendo © Veagp 2013
Louise Bourgeois, Cell XXV(The View of the World of the Jealous Wife), 2001. Technique mixte : acier, bois, marbre, verre, tissu. Cellule fermée de forme circulaire avec porte. Courtesy Ellipse Foundation Contemporary Art Collection, Portugal © Louise Bourgeois Trust / Cheim and read / ADAGP
Louise Bourgeois, Altered states, 1992. Encres de couleur, mine graphite et stylo-bille sur papier fort Centre national d’art et de culture Georges Pompidou © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.RMN-Grand Palais / Jean-Claude Planchet
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Louise Bourgeois, Spider, 1995. Acier, 337,8 x 642,6 x 469,9 cm, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, photographie François Halard, © Louise Bourgeois Trust / Licensed by ADAGP
Louise Bourgeois, Spider, 1995. Acier, 337,8 x 642,6 x 469,9 cm, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, photographie François Halard, © Louise Bourgeois Trust / Licensed by ADAGP
Louise Bourgeois, Les Bienvenues, 1996. 2 éléments en fonte d’aluminium Centre national des arts plastiques © Louise Bourgeois Trust / ADAGP / Cnap
Louise Bourgeois, The Welcoming Hands, 1996. 6 éléments indissociables, bronze patiné au nitrate d’argent sur blocs bruts de granit Centre national des arts plastiques
Louise Bourgeois, The Welcoming Hands, 1996. 6 éléments indissociables, bronze patiné au nitrate d’argent sur blocs bruts de granit Centre national des arts plastiques
L’américaine Kiki Smith, née en 1954 à Nuremberg, est célèbre dans son pays. Son père Tony Smith est connu comme un des pères spirituels de l’art Minimal américain. Les musées de San Francisco, Houston, Minneapolis, New York lui ont consacré des expositions monographiques. La Collection Lambert accueille sa première exposition importante en France.
Sculptures de l’Annonciation, d’une Vierge au bûcher ou d’une femme accouchant d’une biche, panneaux gravés sur verre figurant des agneaux et des loups, bronze représentant des nouvelles Ève et des serpents dressés, peintures sur papier népalais et tapisseries constituent l’ensemble présenté à Avignon.
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Kiki Smith, Pyre Woman Kneeling, 2002. Bronze et sili-bronze, 94 x 154,9 x 83,8 cm, courtesy Galleria Raffaella Cortese, Milan, photographie François Halard
Kiki Smith, Annunciation, 2008. Fonte d’aluminium Independent Casting c/o The Pace Gallery Courtesy The Pace Gallery / Photographie Kerry Ryan McFate © Kiki Smith
Kiki Smith, Blue Moon III, 2011. 10 éléments en bronze, 1 lune et 9 étoiles Courtesy The Pace Gallery Photographie Tom Barratt © Kiki Smith
Kiki Smith, Earth, 2012. Jacquard tapisserie © Magnolia Editions
Kiki Smith, Harmonies, 2011. 4 éléments, bronze avec or, argent, et feuille japonaise Courtesy The Pace Gallery / Walla Walla Foundry Photography Melissa Christy © Kiki Smith
Kiki Smith, Puppetry Bouquet, 2012. Gravure photopolymère Kido Press © Kiki Smith / Kido Press
Kiki Smith, Puppetry Gift, 2012. Kido Press © Kiki Smith / Kido Press
Kiki Smith, Teaching Snakes with Woman, 2011. Bronze Courtesy The Pace Gallery / Walla Walla Foundry Photography Melissa Christy © Kiki Smith
Née en 1955 en Tchécoslovaquie, Jana Sterbak s’installe au Canada après le Printemps de Prague de 1968. Elle représente le Canada à la Biennale de Venise de 2003. En France, elle est reconnue depuis une exposition au Carré d’art de Nîmes en 2006. Au Cirva, (Centre International de Recherche sur le Verre et les Arts plastiques) de Marseille, elle a réalisé Planetarium, une installation composée d’une trentaine d’immenses sphères de verre soufflé qui rappellent les cosmogonies médiévales. Cette œuvre est présentée au Palais des Papes où elle a réalisé une œuvre inédite, son interprétation de la Princesse au petit pois, le célèbre conte d’Andersen. Sculptures en métal, cheveux, cristaux et étoiles composent u n univers qui évoque les bibliothèques des alchimistes ou des sorcières.
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Jana Sterbak, Distraction (La Chemise), 1993 – 1999. Phogotraphie couleur Donation Yvon Lambert à l’État / Centre national des arts plastiques Dépôt à la Collection Lambert en Avignon © François Deladerrière
Jana Sterbak, Hot Crown, 1998. Cuivre, acier, transformateur, câble, équipements électriques et électroniques Courtesy Galeria Toni Tàpies, Barcelone © Jana Sterbak
Jana Sterbak, Atlas, 2002. Photographie couleur Frac Haute-Normandie © Jana Sterbak
Jana Sterbak, I Want you to Feel the Way I Do, 1984 – 1985. Encre sur papier Prêt de l’artiste © Jana Sterbak
Jana Sterbak, I Want you to Feel the Way I Do, 1984 – 1985. 1 robe (structure grillagée, câbles électriques), projection 35mm Musée des beaux-arts du Canada © Jana Sterbak
Jana Sterbak, Corona (para Fransciscode Quevedo), 2007. Feuilles de laurier en argent Courtesy Galeria Toni Tàpies, Barcelone © Jana Sterbak
Jana Sterbak, Dissolution (Auditorium), 2000 – 2001 8 éléments, glace et metal Musée national des beaux-arts du Québec © Jana Sterbak
Jana Sterbak, Planetarium, 2003. Verre, 33 éléments, dimensions variables, Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, Marseille, photographie François Halard
Jana Sterbak, Planetarium, 2003. Verre, 33 éléments, dimensions variables, Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, Marseille, photographie François Halard
Jana Sterbak, Planetarium, 2003. Verre, 33 éléments, dimensions variables, Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, Marseille, photographie François Halard
Jana Sterbak, La Princesse au petit pois, 2013. Installation, Matelas, édredons, cousins, broderie Installation réalisée pour l’exposition Les Papesses, Palais des papes, photographie François Halard
Berlinde De Bruyckere a un parcours exceptionnel depuis sa première exposition personnelle à la Maison Rouge en 2005. Cette année, elle représente la Belgique à la Biennale de Venise.
L’exposition montre ses vitrines et ses sculptures où le corps est blessé, écorché, contorsionné. 15 sculptures monumentales ou à échelle humaine sont présentées au Palais des papes et à l’Hôtel de Caumont. Elles sont prêtées par des collectionneurs de Gand, de Pékin, de Bologne, de Paris et de Londres.
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Berlinde De Bruyckere, Aanéén, 2003 – 2004. cire, résine époxy, bois, fer, couvertures Collection privée Antoine de Galbert © Dieter Kik
Berlinde De Bruyckere, Infinitum, 2004 – 2009. Cire, résine, époxy, métal, couvertures, bois, fer, corde, cloches de verre Collection Enea Righi © Ela Bialkowska
Berlinde De Bruyckere, Infinitum, 2004 – 2009. Cire, résine, époxy, métal, couvertures, bois, fer, corde, cloches de verre Collection Enea Righi © Ela Bialkowska
Berlinde De Bruyckere, Bloedend haar, 2000. graphite, aquarelle et pastel gras sur papier Collection privée ©Ela Bialkowska
Berlinde De Bruyckere, 20, 2007, 2007. Vitrine, cire et résine Collection Enea Righi
Berlinde De Bruyckere, Aanéén-genaaid, 2001. Aquarelle sur papier Collection Enea Righi © Antonio Maniscalo
Berlinde De Bruyckere, Takman, 2008. Cire, bois, époxy, métal Collection privée © Didier Barroso
Berlinde De Bruyckere, Aanéén-genaaid, 1999. Cire, polyester, couvertures, 170 x 63 x 64 cm, Collection Enea Righi, Bologne, photographie François Halard
Berlinde De Bruyckere, Aanéén-genaaid, 1999. Cire, polyester, couvertures, 170 x 63 x 64 cm, Collection Enea Righi, Bologne, photographie François Halard
En pratique :
Le Palais des Papes
Ouvert tous les jours, toute l’année :
1er avril – 30 juin : de 9:00 à 19:00
juillet : de 9:00 à 20:00
août : de 9:00 à 20:30
1er septembre – 1er novembre : de 9:00 à 19:00
Collection Lambert en Avignon
5, rue Violette, 84000 Avignon
du mardi au dimanche : de 11:00 à 18:00
en juillet et août : tous les jours de 11:00 à 19:00
En savoir plus :
Sur le site de l’exposition
Sur la page Facebook de l’exposition
Sur le site de la Collection Lambert
A propos de Jeanne la Papesse sur Wikipédia
A propos de Camille Claudel sur le site de l’Association Camille Claudel
A propos de Louise Borgeois sur Wikipédia
A propos de Kiki Smith sur le site de la Pace Gallery
A propos de Jana Sterbak sur son site personnel
A propos de Berlinde De Bruyckere sur le site de Saatchi Gallery
Guy Boyer (Connaissances des Arts) reçoit Eric Mézil, le directeur de la Collection