Fin de Fiesta à Séville, au MIAM à Sète.

Après Winnipeg et Manille, le Musée International des Arts Modestes (MIAM) nous propose de découvrir, du 11 avril au 21 septembre, la production des « cultures savantes, modestes et populaires » à Séville avec sa nouvelle exposition Fin de Fiesta à Séville.

Hervé Di Rosa a choisi de confierle commissariat a été confié à Curro González qui a réunit une trentaine d’artistes.

Fin de fiesta a Seville 01_1
Hervé Di Rosa et Curro González au MIAM le 10 avril 2014

L’exposition présentée par le MIAM est une fois de plus passionnante, foisonnante et unique.
Les propositions artistiques sont d’une grande diversité. Peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo, objets de collection et installations se succèdent avec bonheur, faisant rebondir l’intérêt du visiteur dans un parcours qui multiplie les surprises et les découvertes.

Fin de fiesta a Seville 03_1
Curro González et les artistes de Seville présents au MIAM, le 10 avril.

Les artistes, qui appartiennent à la scène créative récente, explorent avec  humour et ironie les clichés et les stéréotypes culturels qui ne manquent pas à Séville.
Leurs œuvres montrent parfois avec mélancolie et quelquefois avec une certaine violence la ville, ses habitants, ses histoires et ses mutations…  Elles évoquent, dans un mélange baroque, le flamenco, les corrales de la Maestranza, les multiples images de la femme sévillane, et la profusion des images religieuses …

Artistes présents :
Andrés Martínez de León (1885-1978) • Antonio Garrido Díaz (né 1929) Nazario (né 1944) • Ignacio Tovar (né 1947) Juan Sebastián Bollaín (né 1945) • Alejandro Sosa (né 1951) Antonio Sosa (né 1952) • Atin Aya (1955-2007) Manolo Cuervo (né 1955) • Rafael Agredano (né 1955) • Javier Buzón (né 1957) Patricio Cabrera (né 1958) • Ricardo Cadenas (né 1960)  Juan Antonio Rodríguez Tous (né 1960) •  Anna Jonsson (née 1961) Salomé del Campo (née 1961) Jabi Machado (né 1961) • Abraham Lacalle (né 1962) • Juan Carlos Robles (né 1962) • Guillermo Paneque (né 1963) • Victoria Gil (née 1963) Pedro G. Romero (1964) • Federico Guzmán(1964) • Alonso Gil (né 1966) • Pilar Albarracín (née 1967) • Inmaculada Salinas (née 1967) • María Cañas (né 1972) • Miguel Brieva (1974) • Curro González (né 1960) • Israel Galván (né 1973) • José Miguel Pereñiguez (né 1977) • Cristina Lama (née 1977) • Gloria Martín (née 1980) • Celia Macías (née1980) • Daniel Alonso • 4Taxis

Dans une prochaine chronique, nous reviendrons plus en détail sur ces propositions artistiques.

Affiche

Texte de présentation d’Hervé Di Rosa (extrait du dossier de presse) :

Depuis quelques années, le Musée International des Arts Modestes (MIAM) tente de dessiner une nouvelle cartographie du monde et de ses créateurs, de ses cultures savantes, modestes et populaires. C’est d’abord le partage des découvertes et des rencontres faites aux quatre coins du monde. Il fallait inventer de nouvelles routes pour vous y conduire et de nouvelles frontières pour essayer de comprendre. Pour vous présenter ces capitales où l’art s’invente à profusion, les historiens d’art, commissaires d’exposition, conservateurs ou ethnologues auraient conçu des expositions scientifiques, exhaustives, prétendant à un panorama complet. Seul un artiste peut donner une alternative à cette description méthodique d’un lointain inconnu ou d’un voisin que l’on croit connaître. Séville ne nous paraît pas aussi inaccessible ou exotique que Manille ou Winnipeg. Sa culture populaire et son imagerie baroque, déversées par les agences de voyage et la littérature touristique nous paraissent à tort familières. Le regard de Curro González vous entraîne loin des clichés colorés et envoûtants loin des ors et du sang du taureau, loin des guitares et des castagnettes. Grâce aux artistes qu’il a sélectionnés, Séville dévoile des visages insoupçonnés et déroutants ! Une vraie chance pour nous de découvrir la belle endormie. Curro González ,andalou depuis toujours et Sévillan toute sa vie, n’a jamais caché sa perplexité devant ma proposition. Et c’est  avec beaucoup de courage et de confiance dans le MIAM qu’il a pris en charge cette troisième exposition consacrée à une ville et à ses créateurs.

Nous n’avons pas seulement choisi Curro González pour son puissant parcours artistique depuis plus de 30 ans, jalonné de nombreuses expositions et projets, ni pour sa présence dans de nombreux musées et collections importantes, ni pour la richesse et la diversité de son œuvre qui utilise avec dextérité de nombreux médiums! Mais pour le regard particulier et oblique qu’il pose sur les choses et les êtres, pour son investissement total et la volonté qu’il a su trouver pour motiver cette trentaine d’artistes parmi les meilleurs du pays. Il nous offre à travers ce choix de peintures, installations, photographies, dessins, sculptures, d’artistes quinquagénaires ou émergents, une autre réalité de son biotope. Séville qu’il aime et ne peut  quitter mais qui l’écrase pourtant du poids gigantesque de son passé, de ses traditions, de ses confréries, de ses familles, de ses croyances! Pour cette fin de fête andalouse, il a patiemment, mathématiquement, choisi ces œuvres qu’il connaissait depuis longtemps ou qu’il a dû chercher pour reconstruire ce puzzle si différent de la ville que l’on veut nous vendre depuis des décennies.

Grâce à ces artistes, vous découvrirez une ville douce et violente à la fois, mélancolique et rieuse, intime et universelle! Les artistes de Winnipeg vous avaient entraîné dans ses grands espaces froids et psychotiques, Manuel Ocampo nous planta violemment Manille dans la tête, Curro González vous invite à son tour à parcourir les ruelles enchevêtrées de la capitale andalouse grâce à une méthode inventée pour l’occasion et une architecture imparable, nerveuse et grandiose. Le Miam existe pour que les artistes s’emparent enfin de l’institution, pour que les amateurs et les néophytes puissent accéder à des productions jamais vues ailleurs.

Hervé Di Rosa

Articles récents

Partagez
Tweetez
Enregistrer