Les franchises de fictions, Petirama, Friche Belle de Mai

Présentée à l’occasion d’ART-O-RAMA 2014, Les franchises de fictions est une très intéressante exposition proposée par le Réseau documents d’artistes. C’est jusqu’au 28 septembre 2014, au Petirama de la Friche belle de mai. Il serait regrettable de ne pas s’y rendre !

Guillaume Mansart, commissaire de l’exposition, résume ainsi ce projet :

[Les franchises de fictions
À travers une sélection d’œuvres d’artistes présents sur les différents sites du Réseau documents d’artistes, l’exposition « Les franchises de fictions » souligne le lien invisible qui construit les communautés humaines. Il est alors question de voisinage, de co-habitation, de vivre ensemble, à côté, de cette affiliation hasardeuse ou déterminée à un groupe et de la volonté d’appartenir et de se distinguer… Une communauté d’artistes comme paradigme, le territoire de l’art comme le territoire de la vie.]

Dans le communiqué de presse à lire ci-dessous, on en apprendra plus, à la fois sur ce projet et sur le Réseau documents d’artistes.

Au-delà des œuvres exposées, nous avons particulièrement apprécié les dialogues et correspondances qui se construisent subtilement entre elles.

L’accueil par le Marseillais Marc Quer et ses confins de l’univers, 2005 s’impose comme une évidence.

L’escalier, au ciel, par-dessus les toits, 2005 d’Alain Domagala relie avec à propos les réseaux de Jean-Benoit Lallemant (Birth of a nation,2014), les dessins de Thomas Tudoux (Robinsonnades, depuis 2008) et une vidéo de Bertrand Dezoteux (Roubaix 3000, 2007) avec les œuvres en volume et en tissus de Nicolas Momein (Sans titre et Dallage Opus Chaumière,2013) et les surprenantes maquettes de  Benedetto Bufalino (La maison de lotissement, 2006 – 2012, la maison d’architecte à partir de la maison de lotissement, 2006 et l’agrandissement de la maison de lotissement, 2012).

Ces dernières dialoguent avec  une photographie de Xavier Theunis (Sans titre (Villa tropicale), 2008) qui elle-même conduit naturellement vers la projection de la vidéo-sculpture de Sylvie Ungauer (Déplacés, 2006).

À ne pas manquer !

En savoir plus :
Sur le site de la Friche Belle de Mai
Sur le site documents d’artistes PACA et sur le site du Réseau documents d’artistes.
Liens vers les sites des artistes dans le texte…

Communiqué de presse :

Le Réseau documents d’artistes rassemble des structures installées dans quatre régions de France (Paca, Bretagne, Rhône-Alpes, Aquitaine) et dont la mission commune consiste à donner à lire, à travers l’édition en ligne de dossiers d’artistes, les paysages de l’art d’aujourd’hui. C’est une communauté de près de 300 artistes qui est rassemblée sur le web à travers les différents sites. Un ensemble paradoxalement hétérogène et cohérent, qui lie sans distinction la jeune peinture à la photographie plasticienne, la sculpture à la vidéo, la rigueur de pratiques processuelles à l’empirisme de l’expérimentation, l’implication sociale au formalisme pur… A travers la documentation, c’est une création protéiforme qui prend corps et se rassemble.

Prenant pour point d’appui ce regroupement composite de sensibilités et de points de vues, l’exposition Les franchises de fictions s’est construite sur le constat que cette proximité pouvait être lue, en élargissant le spectre, comme un reflet de la vie (péri)urbaine. À travers une sélection d’œuvres d’artistes présents sur les différents sites, l’exposition souligne ce lien invisible qui construit les communautés humaines. Il est alors question de voisinage, de co-habitation, de vivre ensemble, à côté, de cette affiliation hasardeuse ou déterminée à un groupe et de la volonté d’appartenir et de se distinguer… Une communauté d’artistes comme paradigme, le territoire de l’art comme le territoire de la vie.

Dans un court ouvrage qu’il consacre à la vie périurbaine (et à sa réévaluation), l’anthropologue Eric Chauvier nomme « franchises de fictions » les endroits où, dans la grille orthonormée de l’organisation de la ville, surgit l’expression d’une liberté esthétique ou fonctionnelle plus ou moins consciente. « En marchant sans forcer le pas, écrit-il, nous avons observé à quel point les seuils des pavillons de notre rue révèlent la vie qui se déroule à l’intérieur – ce que nous nommons « les franchises de fictions » – ; cette vie exsude dans ces deux ou trois mètres carrés qui se donnent en public tout en appartenant au privé. Ce sont des chaussures pour l’extérieur, un parapluie, un sac de plage, de la poussière grise ramenée d’une marche passée, la serviette d’une baignade. » C’est à l’endroit de ce basculement de l’intime au public, de l’individué au partagé, que tentent de se poster les oeuvres des artistes présentés dans l’exposition. Elles sont autant de « franchises de fictions », autant de seuils sur lesquels ont été déposés les indices de vies différentes

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