Trankat à La Friche Belle de mai, Marseille

Jusqu’au 19 avril 2015, Sextant &+présente Trankat, une exposition collective qui présente des œuvres produites, dans le cadre d’une résidence d’artistes à Tétouan, depuis 2013.
Nom de la rue principale de la médina, Trankat est une résidence qui confronte des artistes internationaux et marocains, des artisans locaux et des étudiants des trois écoles d’art de la ville.

Les œuvres ont été réalisées par Saïd Afifi, Fouad Bouchoucha, Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Jordi Colomer, Simohammed Fettaka, Ismaël, Mourad Krinah, Olivier Millagou et Moussa Sarr.

L’exposition, au 3ème étage de la Tour Panorama de la Friche belle de mai, est simple, efficace et particulièrement  réussie.
Le parcours s’organise autour d’un îlot central obscur indispensable aux pièces qui exigent un contrôle de la lumière. La mise en espace offre des espaces  généreux aux différentes propositions artistiques. L’accrochage propose des rapprochements opportuns et des confrontations judicieuses. L’éclairage, soigné, permet une excellente mise en valeur des pièces en volume, des photographies, des impressions et des vidéo-projections. L’enchaînement des propositions rythme la visite avec pertinence.

Chaque proposition est accompagnée d’un texte de salle avec un cartel, quelques repères biographiques et une brève présentation de la démarche artistique, souvent accompagnée d’une citation de l’auteur. À l’entrée, un texte d’introduction précise, avec clarté, les intentions de la résidence et de l’exposition.

Il faut remercier Sextant & + et les deux commissaires, Véronique Collard Bovy et Bérénice Saliou pour la qualité de cette exposition, la valorisation des œuvres présentées et le respect public. Une proposition qui mérite sans aucun doute un déplacement à La Friche.
On salue également l’engagement de la résidence Trankat, son rôle de passerelle entre les deux rives de la Méditerranée, et les pistes de réflexion qu’elle nous offre.

Trankat_1
Trankat – Dar Ben Jelloun – la résidence

On trouvera ci-dessous les éléments biographiques et les intentions artistiques présentés par le dossier de presse. On consultera avec intérêt le site de la résidence Trankat.

En savoir plus :
Sur le site de Sextant & +
Sur la page Facebook de Sextant & +
Sur le site de la Friche belle de mai
Sur le site de Trankat
Sur la page Facebook de Trankat

Les présentations des propositions artistiques qui suivent sont extraites du dossier de presse. Elles suivent l’ordre de la visite.

Moussa Sarr

L’appel – Série Points de vue, 2013. Vidéo 16/9, 5min.
Moussa Sarr, L’appel - Série Points de vue, 2013. Vidéo 16/9, 5min
Moussa Sarr, L’appel – Série Points de vue, 2013. Vidéo 16/9, 5min

C’est sur la terrasse de Dar Ben Jelloun que Moussa Sarr a réalisé la vidéo « L’appel (Série Points de vue) ». Utilisant un symbole français et en référence à son passé colonial, l’artiste Corse d’origine Sénégalaise provoque une joute sonore avec les coqs de la médina et les mosquées des alentours. L’écho se répercute, revient et repart, pointant l’idée de reconnaissance entre pairs. Cette vidéo impeccablement chronométrée  a intégré des collections prestigieuses telles que celles du Centre National des Arts Plastiques et de François Pinault, invitant le paysage tétouanais au sein du circuit de l’art international.

Rising Carpet, 2014. Tapis de prière, multi rotors, bois. Production région PACA
Moussa Sarr, Rising Carpet, 2014. Tapis de prière, multi rotors, bois. Production région PACA
Moussa Sarr, Rising Carpet, 2014. Tapis de prière, multi rotors, bois. Production région PACA

Réalisée à partir d’un tapis de prière en laine, l’œuvre « Rising Carpet » est selon les mots de l’artiste : « le premier vrai tapis volant au monde ». Objet hybride et fascinant mêlant technologies actuelles et artisanat traditionnel, l’œuvre met en exergue les clichés de l’orientalisme et les crispations liées à la religion Islamique. À la lumière de événements des 7 et 9 janvier dernier, elle revêt un caractère visionnaire et soulève des questionnements plus que jamais d’actualité.

Moussa Sarr est né en 1984 à Ajaccio, France.
À partir de 2008, il participe à de nombreux événements tels que le festival Vidéoformes à Clermont-Ferrand, Bandits-Mages à Bourges, Arte Video Night, le Salon d’Art contemporain de Montrouge, la FIAC 2010 dans le programme Cinéphémère de la Fondation Ricard ou la Biennale des Jeunes Créateurs de l’Europe et de la Méditerranée à Thessalonique, Grèce en 2011. En 2012, ses vidéos sont montrées au 17th Annual French Film Festival au Musée des beaux-arts de Boston. En 2013, il étudie au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, et participe à l’exposition « Mirages d’Orient, grenades et figues de barbarie » à la Collection Lambert en Avignon. Son œuvre, qui interroge les codes de l’image et de la représentation, les clichés et les préjugés raciaux de manière souvent drôle et provocatrice est présente dans des collections publiques et privées.

Le site de Moussa Sarr
Moussa
Sarr sur documentsdartistes.org
La page facebook de Moussa Sarr

Ismaël

35.57°- 5.35°, 2014. Série de 20 photographies argentiques. Digigraphies sur toile. Production : Trankat, Espace d’art Le Moulin
35.57°- 5.35°, 2014. Série de 20 photographies argentiques. Digigraphies sur toile. Production : Trankat, Espace d’Art le Moulin
35.57°- 5.35°, 2014. Série de 20 photographies argentiques. Digigraphies sur toile. Production : Trankat, Espace d’Art le Moulin

L’œuvre « 35.57°- 5.35° » d’Ismaël est une série photographique de la ville, réalisée selon un principe de déambulation urbaine. Les images sont captées au détour des chemins et des rencontres, souvent au hasard et sans cadrage spécifique. Ce dernier explique : « À Tétouan, j’ai choisi de travailler avec des appareils photographiques jetables. L’outil est mécaniquement le plus «artisanal» qui soit en photographie. Il offre deux aspects essentiels: l’image argentique d’une part et une précarité du geste d’autre part (aucun réglage possible de focale ni de lumière). La plastique des images qui en résultent entre ainsi résonance avec le côté rugueux de la ville en elle-même. »

35.57°- 5.35°, 2014. Série de 20 photographies argentiques. Digigraphies sur toile. Production : Trankat, Espace d’Art le Moulin
35.57°- 5.35°, 2014 (detail). Série de 20 photographies argentiques. Digigraphies sur toile. Production : Trankat, Espace d’Art le Moulin

Ismaël est un cinéaste, vidéaste, photographe, poète, écrivain et cyber-activiste tunisien né en 1981 à Tunis, où il vit et travaille.
Son long-métrage documentaire Babylon (2012), coréalisé avec Youssef Chebbi et Ala Eddine Slim, traite de la périlleuse traversée de la frontière tuniso-libyenne où 500 000 personnes fuient les combats en Lybie. Il a reçu le Grand Prix du festival international de cinéma FIDMarseille. Auteur d’un essai sur le cinéma tunisien (Cinéma en Tunisie, 2008), Ismaël a publié des dizaines d’articles sur l’art et la politique dans différents médias tunisiens et internationaux. Il était membre d’associations de cinéastes et a cofondé la revue de poésie Dixit à Toulouse en 2004, ainsi que «Politiques», un collectif d’artistes, en 2012, à Tunis. Son activisme s’exprime également sur Internet, à travers des articles et des poèmes, sur des blogs et des forums d’opposition. Sa pratique de plasticien interroge notamment notre relation à l’image à l’ère du numérique. Ainsi, ses œuvres sont le lieu d’une dialectique de la perception humaine, entre son rapport physique au monde et son rapport aux appareils dont la perfection est une ambition affirmée.

La page Facebook d’Ismaël
Ismaël
sur le site de Trankat
Ismaël sur vimeo

Jordi Colomer

Médina (Parkour), 2013. Video a partir de photographies numériques. HD-Cam, 16/9, couleur, muet, 3:05. Production : Trankat en partenariat avec Coproducciones
Architectes (Tétouan), 2013. HD-Cam, 16/9, couleur, son, 20 min.. Production : Trankat en partenariat avec Coproducciones
Jordi Colomer, Médina (Parkour), 2013. Video a partir de photographies numériques. HD-Cam, 16/9, couleur, muet, 3:05. Production : Trankat en partenariat avec Coproducciones
Jordi Colomer, Médina (Parkour), 2013. Video a partir de photographies numériques. HD-Cam, 16/9, couleur, muet, 3:05. Production : Trankat en partenariat avec Coproducciones

Echappée poétique et fantasque, la vidéo « Médina (Parkour) » montre l’artiste sautant d’une terrasse à l’autre, un sac de pain à la main. Ainsi se dessine un itinéraire parallèle faisant fi des murs érigés entre les propriétés et des codes de conduite qui prévalent en contrebas. Réalisé à partir de séquences photographiques, ce court film muet répond au film documentaire « Architectes (Tétouan) », réalisé avec le concours des étudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture de la ville.

Jordi Colomer Médina (Parkour), 2013. Video a partir de photographies numériques. HD-Cam, 16/9, couleur, muet, 3:05. Production : Trankat en partenariat avec Coproducciones Architectes (Tétouan), 2013. HD-Cam, 16/9, couleur, son, 20 min.. Production : Trankat en partenariat avec Coproducciones
Jordi Colomer, Médina (Parkour), 2013. et Architectes (Tétouan), 2013.

Guidé par les jeunes, Colomer a sillonné la cité. Son film intègre une courte animation retraçant les étapes de création d’une maquette évolutive réalisée sur le toit de la résidence à base de pains, dont la quantité équivaut à une journée de production du four traditionnel adjacent à la résidence. Cet hommage à un artisan de l’éphémère reflète un panel de sensibilités et de représentations de l’espace. Des quartiers huppés aux zones secondaires, le film donne à voir une série de cheminements piétonniers et intellectuels redistribuant l’espace commun.

Jordi Colomer vit et travaille entre Barcelone et Paris.
Son œuvre englobe de multiples disciplines, notamment la photographie et la vidéo, ainsi que leur mise en scène dans l’espace d’exposition. À partir de 2001, sa recherche s’ouvre à l’espace urbain, explorant les divers scénarios de la vie sociale (quartiers, routes, déserts, terrasses…). Dans ces œuvres-voyages, la thématique du déplacement revient en leitmotiv et l’action isolée d’un personnage condense la réflexion sur les possibilités de survie poétique qu’offre la métropole contemporaine. La série Anarchitekton, (2002-2004), est par exemple un projet itinérant parcourant les villes de Barcelone, Bucarest, Brasilia et Osaka. Dernièrement, le travail de Jordi Colomer a fait l’objet d’expositions individuelles telles que : « Défense de chanter » à la Galerie Michel Rein à Paris (2013), « l’avenir » au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (2011), « Co Op City » au Bronx Museum of the Arts à New York (2010) ou « Fuegogratis » à la Galerie du Jeu de Paume à Paris (2008).

Le site de Jordi Colomer
Jordi Colomer
sur le site de Trankat
Autour de Jordi Colomer sur le site de la Cité de l’Architecture (vidéo de la conférence)

 

Christophe Berdaguer et Marie Péjus

Monument discontinu, 1972-2015. Impression pigmentaire sur page centrale d une revue blanche, reliure dos carre colle, caisson plexiglass, 46,5cm x 31,5cm

 

Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Monument discontinu, 1972-2015
Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Monument discontinu, 1972-2015. Impression pigmentaire sur page centrale d une revue blanche, reliure dos carre colle, caisson plexiglass, 46,5cm x 31,5cm

 

C’est à l’extérieur de Tétouan, sur la route du Rif, entre Chefchaouen et Tétouan que Christophe Berdaguer et Marie Péjus ont découvert un site étrange qu’ils qualifient de « Superstudio marocain », en référence aux célèbres architectes utopistes italiens. Procédant à un travail de collage des personnages chevelus et dénudés de Superstudio sur les images d’une structure architecturale en béton à l’abandon, à la fonction indéfinissable, le duo a reconstitué la revue « Casabella », mensuel d’architecture, d’urbanisme et de design, fondé en 1928. Le processus de décalage et d’analogie vient souligner les transformations radicales subies par le Maroc en proie à un développement urbain galopant et les absurdités paysagères qui en découlent.

Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Monument discontinu, 1972-2015. Impression pigmentaire sur page centrale d une revue blanche, reliure dos carre colle, caisson plexiglass, 46,5cm x 31,5cm
Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Monument discontinu, 1972-2015. Impression pigmentaire sur page centrale d une revue blanche, reliure dos carre colle, caisson plexiglass, 46,5cm x 31,5cm

Christophe Berdaguer est né en 1968. Marie Péjus est née en 1969. Ils vivent et travaillent à Marseille et à Paris.
Le travail de Berdaguer & Péjus se caractérise par un désir exploratoire – un « ping-pong dialectique », selon leur expression – qui instaure un dialogue entre plusieurs domaines de pensée et disciplines scientifiques. Ils ont ainsi réalisé de nombreux projets qui se réfèrent à des théories (sciences politiques, économie) et savoirs (médecine, biologie, sociologie) impliquant parfois des collaborations poussées comme celles avec les cabinets d’architecture Décosterd & Rahm, SWELL et Rudy Ricciotti, ou encore le neurologue J.F. Chermann. Ouvert et critique, ce travail multiforme utilise des matériaux et techniques très diversifiés allant de l’image photographique ou audiovisuelle à l’installation et aux dispositifs qui proposent une expérience participative au spectateur. La question de l’espace et son pouvoir psychotropique aussi bien au niveau individuel que collectif et social est le plus souvent au coeur de la recherche qui fonde les projets de Berdaguer & Péjus. Une démarche quasiment programmatique pour revisiter les utopies de la modernité et analyser leurs principes à la fois alternatifs et normatifs.

Le site de Berdaguer & Péjus
Berdaguer & Péjus
sur le site de Trankat

Simohammed Fettaka

Dolomate, 2014. Installation lumineuse. Bois, plastique blanc, tube fluorescents, 300 x 153 x 10 cm. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin
Simohammed Fettaka Dolomate, 2014. Installation lumineuse. Bois, plastique blanc, tube fluorescents, 300 x 153 x 10 cm. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin
Simohammed Fettaka
Dolomate, 2014. Installation lumineuse. Bois, plastique blanc, tube fluorescents, 300 x 153 x 10 cm. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin

L’œuvre « Dolomate » de Simohammed Fettaka interroge les processus de construction mentale en matérialisant le principe de l’oxymore. Des lettres lumineuses en calligraphie arabe stylisée dessinent sur le mur le mot « dolomate », qui signifie « obscurité ». Simohammed Fettaka explique : « La résidence à Trankat m’a permis de renouer avec des souvenirs d’enfance et d’adolescence lorsque je vivais dans la médina de Tanger : les odeurs, les sons, la simplicité de la vie… Ce passage m’a rappelé des choses enfouies au plus profond de mon être. L’invisible lumière du passé qu’est l’obscurité du présent m’a amené à réaliser une installation en espace clos plongé dans la pénombre, à l’aide d’un artisan menuisier. Mise en exergue, l’obscurité se révèle, et ne peut être pensée sans son pendant, la lumière. »

Né en 1981, Simohammed Fettaka est un artiste multidisciplinaire qui vit et travaille entre Tanger et Paris, où il a suivi le master Arts et Politique de Bruno Latour à Sciences Po.
Après l’université d’été de La Fémis (Paris) en 2008, il a réalisé des documentaires et des vidéos expérimentales et a également fondé le festival de cinéma Cinema Nachia à Tanger. Porté avant tout sur le film, son travail couvre cependant d’autres formes artistiques telles que la photographie, l’installation et la création sonore. Son interprétation personnelle des représentations graphiques est basée sur la mémoire collective. Il cherche à mettre en question l’esthétique politique et la construction du réel autour d’images iconiques.

Simohammed Fettaka a participé à la Saison artistique et citoyenne aDaba Maroc à Bruxelles en 2013, ainsi qu’à la Biennale de Marrakech en 2014, en présentant une sculpture en armure intitulée Zobra (en arabe, «morceau de métal», «pouvoir») qu’il porte lors d’une vidéoperformance dans les rues de Marrakech. L’artiste a été récemment sélectionné par la commissaire d’exposition Catherine David pour une commande publique de La CUB en lien avec le fleuve de la Garonne à Bordeaux. Les œuvres de Simohammed Fettaka sont présentes dans les collections du CNAP et du MuCEM à Marseille.

Le site de Simohammed Fettaka
Simohammed Fettaka
sur le site de Trankat
Simohammed Fettaka
sur Vimeo

Said Afifi

New Mythology, 2014. Film d’animation, 13’29. Production : Trankat, Institut Francais Maroc
Said Afifi, New Mythology, 2014. Film d’animation, 13’29. Production : Trankat, Institut Francais Maroc
Said Afifi, New Mythology, 2014. Film d’animation, 13’29. Production : Trankat, Institut Francais Maroc

Said Afifi a suivi une formation technique approfondie qui se devine dans son travail. L’esthétique épurée de « New Mythology » rappelle l’univers lisse et artificiel des jeux vidéos. Réalisé à partir d’un ensemble de photographies prises dans la médina de Tétouan, ce film d’animation opère un glissement progressif transformant la ville fortifiée du XVIIème siècle en un tissu urbain ultra-moderniste. L’effacement des détails et des aspérités conjugué à une absence totale d’individus façonne un univers calcifié et radical.

Né en 1983 à Casablanca, Saïd Afifi vit et travaille à Tétouan. Il est diplômé de l’Institut national des Beaux-Arts de Tétouan (2008) et du Cégep de Matane, spécialité «Production numérique et jeux vidéo» (2010). Jouant avec les codes de l’architecture postmoderniste poussés à leur paroxysme, les oeuvres de Saïd Afifi se lisent comme autant de projets utopiques annonçant une ère apocalyptique où le béton règne en maître. Qu’il s’agisse d’installations interactives, de photographie ou de vidéo, les travaux de l’artiste procèdent d’une esthétique froide et minutieuse, laissant transparaître une grande maîtrise technique forgée dans le domaine des jeux vidéo. Professeur à l’École supérieure des Arts visuels de Marrakech et à l’Institut national des Beaux-Arts de Tétouan, Saïd Afifi a exposé au Maroc et à l’international – comme à la Biennale des jeunes créateurs de l’Europe et de la Méditerranée à Skopje (Macédoine, 2010), ou encore au festival Videoforme à Clermont-Ferrand (France, 2013). Il est représenté au Maroc par la galerie Venise Cadre.

La page Facebook de Said Afifi
Said Afifi
sur le site de Trankat

Fouad Bouchoucha

La maîtresse et son esclave, 2013. Bois, metal, zelliges, tube fluorescent 6 000 kelvin, 110 × 110 × 160 cm. Production : Trankat
Fouad Bouchoucha, La maîtresse et son esclave, 2013. Bois, metal, zelliges, tube fluorescent 6 000 kelvin, 110 × 110 × 160 cm. Production : Trankat
Fouad Bouchoucha, La maîtresse et son esclave, 2013. Bois, metal, zelliges, tube fluorescent 6 000 kelvin, 110 × 110 × 160 cm. Production : Trankat

Inspiré par cet art du zellige, Fouad Bouchoucha a travaillé avec le maître artisan de l’Ecole des Arts et Métiers de Tétouan pour la réalisation de l’installation « La maîtresse et son esclave ». L’œuvre, qui se distingue par un dispositif de monstration à la manière des laboratoires scientifiques, met en miroir deux paires de zelliges de modèle « Charaffa », selon un procédé soulignant l’extrême standardisation des protocoles liés aux logiciels de design industriel et la singularité des “savoir-faire”. Interrogeant la disparition progressive de l’un face au développement exponentiel de l’autre, « La maîtresse et son esclave » fait référence à un non-dit de l’Histoire de certaines grandes familles marocaines.

Fouad Bouchoucha, La maîtresse et son esclave, 2013. Bois, metal, zelliges, tube fluorescent 6 000 kelvin, 110 × 110 × 160 cm. Production : Trankat
Fouad Bouchoucha, La maîtresse et son esclave, 2013. Bois, metal, zelliges, tube fluorescent 6 000 kelvin, 110 × 110 × 160 cm. Production : Trankat

Né en 1981 à Marseille, France. Vit et travaille à Marseille. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux- Arts de Marseille en 2007 et de l’Ecole Nationale Supé-rieure des Beaux-Arts de Lyon en 2010.
Fouad Bouchoucha a d’abord été dessinateur industriel avant d’entrer à l’ESBAM de Marseille. De cette première expérience, il retient un intérêt pour la conception d’objets abstraits pour lesquels « on projette leur forme, on imagine leur potentiel ». Ainsi, les œuvres performatives, sculpturales, graphiques et sonores de l’artiste reposent toutes sur ce principe de suggestion. Il s’agit, par la forme et la mise en espace, de représenter la puissance potentielle de l’objet technologique (caissons de basse, disque vinyle, automobile, etc.) qui sollicite le spectateur par sa force et sa démesure, une démesure incarnée dans les formes et les signes issus des pratiques relatives à la performance (sonore, technologique, physique ou automobile, etc.)

Fouad Bouchoucha sur documentdartistes.org
Fouad Bouchoucha sur le site de Trankat
Fouad Bouchoucha sur le site de la galerie Eric Dupont

Mourad Krinah

Zelij # 1 – Tétouan, 2014. Papier peint serigraphie trois couleurs. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin
Mourad Krinah, Zelij # 1 – Tétouan, 2014. Papier peint serigraphie trois couleurs. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin
Mourad Krinah, Zelij # 1 – Tétouan, 2014. Papier peint serigraphie trois couleurs. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin

Jouant sur différents registres, Mourad Krinah propose « Zelij # 1 – Tétouan », une œuvre invasive sous forme d’un papier peint basé sur le motif géométrique et les couleurs des zelliges tétouanais, ces céramiques omniprésentes dans la résidence. Du motif décoratif se détache subtilement des images à caractère politique et liées à l’actualité du monde arabe, travaillées en superposition. Réalisée une première fois en sérigraphie, technique manuelle, le papier peint – zellige est un clin d’œil au geste artisanal et à l’architecture intérieure des demeures arabo-andalouses.

Mourad Krinah, Zelij # 1 – Tétouan, 2014. Papier peint serigraphie trois couleurs. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin
Mourad Krinah, Zelij # 1 – Tétouan, 2014. Papier peint serigraphie trois couleurs. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin

Né en 1976, Mourad Krinah est un graphiste plasticien, diplômé des Beaux-Arts d’Alger où il vit et travaille. Son œuvre interroge la masse d’images véhiculées par la société des médias dans un contexte politique, comme dans la série [THEY] OCCUPY ALGIERS ou La Valse du samedi, qui ont pour sujet les manifestations algériennes de 2011. Mourad Krinah retravaille, décontextualise et recontextualise les images en réinterprétant parfois des œuvres canoniques, en mêlant aussi ses propres réalisations photographiques et vidéo à des images de presse ou issues des moteurs de recherche, dans une démarche proche du sampling musical.
Son travail a été présenté notamment au MoCADA Musée des Arts Contemporains de la diaspora africaine à New York, lors de l’exposition «NEWSFEED: Anonymity & Social Media in African Revolutions and Beyond» qui abordait les thèmes de l’anonymat et des réseaux sociaux dans un contexte révolutionnaire. L’artiste, qui étudie actuellement le rapport des artistes algériens aux nouveaux médias, a assuré le commissariat du Pavillon algérien de la onzième Biennale des arts africains contemporains de Dakar, en 2014.

Mourad Krinah sur le site de Trankat

Olivier Millagou

Riffs of the Rif, 2014. 20 disques vinyls et pochettes en cuir. Production : Trankat, Espace dArt Le Moulin
Olivier Millagou, Riffs of the Rif, 2014. 20 disques vinyls et pochettes en cuir. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin
Olivier Millagou, Riffs of the Rif, 2014. 20 disques vinyls et pochettes en cuir. Production : Trankat, Espace d’Art Le Moulin

C’est entre Tétouan et le petit village de Beni Boufrah, au coeur du Rif qu’Olivier Millagou a réalisé son projet sonore « Riffs of the Rif », jeu de mots entre le court motif musical, combinaison d’accords joués de manière répétitive et la région montagneuse. À partir d’un ensemble d’enregistrements de bruits de Tétouan et des alentours (joueurs de dés, musiciens traditionnels, fontaines et métiers à tisser…) l’artiste a composé une partition jouée par la région du Nord du Maroc, matérialisée sous la forme d’une série de disques vinyls dont les pochettes en cuir ont été produites en collaboration avec les artisans de la médina. L’enregistrement, diffusé dans une partie de l’espace d’exposition, est une superposition de nappes sonores dignes d’un club electro-indus berlinois.

Olivier Millagou vit à Bandol et enseigne à l’École Supérieure d’Art de Toulon Provence Méditerranée (ESART TPM).
Son œuvre s’appuie sur les contre-cultures initialement américaines, celles du surf ou du skate, des Marvel Comics, du rock ou du cinéma indépendant. Au foisonnement de ces éléments culturels répond une variété non arrêtée de médiums. L’artiste multiplie les champs d’expression et produit une œuvre globale. Représenté par la galerie Sultana à Paris, Olivier Millagou a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à La Friche Belle de Mai, à Le Commun, Fonds d’Art Contemporain FMAC de Genève ou au Confort Moderne à Poitiers. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles au Moulin à La Valette-du-Var en 2012, et à Interface, à Dijon, avec Arnaud Maguet en 2011.

Le site d’Olivier Millagou
Olivier Millagou
sur documentsd’artistes.org
Olivier Millagou
sur le site de Trankat
Olivier Millagou
sur le site Arte Creative

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