André-Pierre Arnal et Supports/surfaces à la galerie Clémence Boisanté

Pour ce début d’année, Clémence Boisanté propose, du 20 janvier au 2 mars 2018, deux expositions : une monographie consacrée à André-Pierre Arnal et une exposition collective intitulée « Supports/surfaces, et après… » avec Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Jean-Michel Meurice, Bernard Pagès et Jean-Pierre Pincemin

André-Pierre Arnal

André-Pierre Arnal, Sans titre, 1973. Pliage, acrylique sur tissu, 220 x 220 cm
André-Pierre Arnal, Sans titre, 1973. Pliage, acrylique sur tissu, 220 x 220 cm

L’exposition personnelle de André-Pierre Arnal rassemble des travaux des années 70 à aujourd’hui, sélectionnés dans son atelier montpelliérain. Ils sont présentés dans les espaces au rez-de-chaussée de la Galerie Clémence Boisanté.

Conçu avec goût et soin, l’accrochage est conduit par les œuvres qui sont particulièrement bien mises en valeur.

André-Pierre Arnal à la galerie Clémence Boisanté, vue de l'exposition
André-Pierre Arnal à la galerie Clémence Boisanté, vue de l’exposition

Parmi les pièces les plus anciennes, on retrouve des pliages, froissages, empreintes et monotypes qui ont marqué sa participation au groupe Supports/Surfaces.

André-Pierre Arnal à la galerie Clémence Boisanté, vue de l'exposition
André-Pierre Arnal à la galerie Clémence Boisanté, vue de l’exposition

Au sein des œuvres les plus récentes, on découvre de très belles compositions aux techniques diverses où se mêlent arrachements, collages ou déchirures.

La présence de quelques sculptures de Louis Cane suggère de séduisantes interactions réciproques avec les tableaux d’André-Pierre Arnal.

André-Pierre Arnal à la galerie Clémence Boisanté, vue de l'exposition
André-Pierre Arnal à la galerie Clémence Boisanté, vue de l’exposition

Au moment où le musée Fabre expose Jean-Michel Meurice dans les salles voûtées de sa collection contemporaine, cette première exposition personnelle à la galerie Clémence Boisanté pourrait faire naître l’idée d’un projet consacré à André-Pierre Arnal.
Ses liens personnels avec la région et avec le groupe Supports/Surfaces justifieraient sans doute une telle proposition… Il ne reste plus que certaines de ses œuvres entrent dans les collections du musée.

Né à Nîmes, Arnal a joué un rôle fondateur au sein du groupe Supports/Surfaces. Plusieurs de ses œuvres (monotypes, fripage, froissage ou pliage) étaient présentes dans l’importante exposition « Supports/Surfaces : Les origines 1966-1970 » que Carré d’Art à récemment présentée à Nîmes, sous le commissariat de Romain Mathieu.

L’artiste est représenté par Bernard Ceysson & Loïc Bénétière et par la galerie Dutko. En 2017, le Centre d’Art Contemporain Bouvet Ladubay de Saumur a présenté une rétrospective « Trajectoire – Œuvres de 1969 à 2017 ». Ce projet s’est accompagné d’un ouvrage édité par Jean-Pierre Huguet.

Certains se souviennent peut-être de l’exposition « Lodève – Vision oblique » que le musée de Lodève lui avait consacrée en 2006. Un catalogue avait alors été édité chez Actes-Sud.

« Supports/surfaces, et après… »

« Supports/surfaces, et après… » réunit, dans les deux salles au sous-sol de la galerie, une sélection d’œuvres anciennes et actuelles de Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Jean-Michel Meurice, Bernard Pagès et Jean-Pierre Pincemin

« Supports-surfaces, et après... »  à la galerie Clémence Boisanté - Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Claude Viallat, Jean-Michel Meurice
« Supports-surfaces, et après… »  à la galerie Clémence Boisanté – Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Claude Viallat, Jean-Michel Meurice

Dans la première salle, l’accrochage est construit autour de deux trois œuvres de Claude Viallat : Bioulès et Buraglio font face à un acrylique sur carton de la série « Boukhara » de Jean-Michel Meurice. Cette œuvre vient « compléter » à distance les trois autres pièces de cette série présentées actuellement sur les cimaises du musée Fabre.

« Supports-surfaces, et après... »  à la galerie Clémence Boisanté - Jean-Michel Meurice, acrylique sur carton de la série Boukhara
« Supports-surfaces, et après… »  à la galerie Clémence Boisanté – Jean-Michel Meurice, acrylique sur carton de la série Boukhara
« Supports-surfaces, et après... »  à la galerie Clémence Boisanté - Pierre Buraglio, André-Pierre Arnal et Jean Pierre Pincemin
« Supports-surfaces, et après… »  à la galerie Clémence Boisanté – Pierre Buraglio, André-Pierre Arnal et Jean Pierre Pincemin

Le grand pliage d’André-Pierre Arnal utilisé pour la communication de la galeriste est accroché en majesté dans la seconde salle où l’on découvre des œuvres de Buraglio, Pincemin, Cane et Pagès.

Un passage s’impose par la galerie de Clémence Boisanté avant le 17 février.
Il faut souligner l’engagement de la galeriste pour les artistes qu’elle présente et l’affabilité avec laquelle elle accueille ses visiteurs.

À lire, ci-dessous, une présentation de André-Pierre Arnal par Janesther Szlovak. Ce texte est extrait du site de la galerie Bernard Ceysson & Loïc Bénétière

En savoir plus :
Sur le site de la galerie Clémence Boisanté
Suivre l’actualité de la galerie Clémence Boisanté sur Facebook
Nombreuses informations sur le site de la galerie Bernard Ceysson & Loïc Bénétière
Sur le site de la galerie Dutko
À l’occasion de l’exposition « 50 ans de papier fait surface » à la galerie Convergences en 2013, un catalogue avait été publié, on en trouve sur version en pdf téléchargeable

André-Pierre Arnal : une présentation de Janesther Szlovak

Né à Nîmes en 1939, André-Pierre Arnal travaille à Paris. Imprégné de culture méditerranéenne, baignée dans les paysages bas-Languedociens et Cévenols, il tire de sa double formation, littéraire et plastique, une activité duelle unissant peinture et une écriture vécue et transmise par le biais de l’enseignement du français durant plus de trente ans. Servi par cette double pratique, par le goût de l’expérimentation aventureuse des divers aspects de la production picturale, il a su concentrer son attention et sa recherche sur son propre cheminement intérieur.

Après un rapide passage aux Beaux-arts de Montpellier, il poursuit dans les années 1960 une recherche solitaire, marquée par la découverte de Matisse, des abstraits américains ­et surtout de Paul Klee. À partir d’une exploration de la technique du « monotype », son goût immodéré pour les objets d’art populaire l’amène à s’en inspirer et il fera de la « cocotte en papier » le point de départ d’une série de pliages sur toile qui, dans les années 1970, l’inscrira naturellement, tout comme son rapport au langage, dans la problématique du groupe Supports/Surfaces, dont il va partager l’aventure. Il prend position contre une conception individualiste de l’artiste. L’accent est mis sur la déstructuration du support traditionnel de l’œuvre dont les différentes composantes – le cadre, le châssis, la toile et la couleur – sont considérées dans leur individualité.

Depuis, André-Pierre Amal n’a cessé de rebondir, explorant une infinie variété de supports – de la toile de coton à l’ardoise d’écolier – et de techniques : monotypes, empreintes, fripages, froissages, pliages, teintures sur réserve, ficelages, frottages, pochoirs, arrachements, collages, déchirures obliques. Travailleur méthodique, aimant la dynamique de l’expérimentation comme l’ancrage réel dans les matériaux sensuels, avec une prédilection de plus en plus marquée pour la couleur, il réinvente la notion de série, par la démultiplication à l’infini de son travail de peintre.

Depuis quelques années, la production de l’artiste s’est orientée vers un cloisonnement de la toile peinte, en même temps qu’il utilise, récupérées et accumulées depuis longtemps, des cartes routières entoilées, pliables ou déployées, faisant appel à plusieurs techniques intégrées. Ce « dessus des cartes » donne lieu à des résultats plus complexes que ceux des premières séries d’un travail qui couvre aujourd’hui plus de quatre décennies.

Janesther Szlovak
(Texte extrait du site de la galerie Bernard Ceysson & Loïc Bénétière)

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