Chroniques Parallèles à La Friche la Belle de Mai

Après une première exposition au Palais de Tokyo du 22 juin au 14 juillet 2018, Audi talents présente « Chroniques Parallèles » à La Friche la Belle de Mai, à Marseille, du 2 septembre au 14 octobre.

Ces « Chroniques Parallèles » rassemblent les quatre propositions des lauréats Audi talents 2017 : Anne Horel, Emmanuel Lagarrigue, Hugo L’ahelec et Eric Minh Cuong Castaing sous le commissariat de Gaël Charbau.

Chroniques Paralleles - Audi talents - Anne Horel - [aʃtag] - Photo André Morin
Chroniques Paralleles – Audi talents – Anne Horel – [aʃtag] – Photo André Morin

En introduction à son texte de présentation (voir ci-dessous), Gaël Charbau rappelle

« Élus par un jury constitué de professionnels du monde de la culture, les lauréats ont développé sur près d’un an leur projet artistique, en bénéficiant des moyens de production offerts par le programme. Leurs démarches et leurs pratiques sont très différentes et n’ont, au premier abord, rien en commun. Le programme Audi talents distingue en effet des projets artistiques avant-gardistes sans imposer de thématique préalable et laisse les candidats entièrement libres des sujets qu’ils abordent et des techniques qu’ils utilisent ».

Chroniques Paralleles - Audi talents - Emmanuel Lagarrigue - electronic city - Photo André Morin
Chroniques Paralleles – Audi talents – Emmanuel Lagarrigue – electronic city – Photo André Morin

« Chroniques Parallèles » s’attache à révéler les « territoires communs » de ces quatre projets qui « proposent une lecture originale et insolite de sujets qui touchent chacun d’entre nous : notre relation aux autres et aux nouvelles technologies, notre voisinage avec la mort souvent exclue des médias contemporains, ainsi que le regard que nous portons sur des corps affaiblis et différents dans un monde où la beauté est un standard “photoshopé” ».

Chroniques Paralleles - Audi talents - Hugo L’ahelec -The Death Show - Photo André Morin
Chroniques Paralleles – Audi talents – Hugo L’ahelec -The Death Show – Photo André Morin

On attend donc avec curiosité de découvrir la version marseillaise de ces « Chroniques Parallèles ».
À plusieurs occasions, on a pu apprécier les talents de commissaire de Gaël Charbau et notamment l’an dernier pour le premier épisode d’Inventeurs d’aventures et pour le Show Room d’Art-O-Rama 2017 à La Friche. Gaël Charbau est le directeur artistique de la Nuit Blanche 2018 pour laquelle il invite plusieurs artistes de ces « Chroniques Parallèles ».

Chroniques Paralleles - Audi talents - Eric Minh Cuong Castaing - L'Age d'or - © Shonen - Marc Da Cunha Lopes
Chroniques Paralleles – Audi talents – Eric Minh Cuong Castaing – L’Age d’or – © Shonen – Marc Da Cunha Lopes

Outre le texte de Gaël Charbau, on trouvera ci-dessous une présentation des quatre artistes et de leurs projets extraits des documents fournis par le programme Audi talents :

On pourra également regarder avec intérêt la conversation de Frédéric Taddeï avec les lauréats au Palais de Tokyo.

Performance d’Eric Minh Cuong Castaing avec les enfants et les danseurs de son film L’Âge d’Or, le samedi 1er septembre à 18h30 et 19h30 et le dimanche 2 septembre à 16h et 17h

Chronique à suivre…

En savoir plus :
Sur le site de La Friche la Belle de Mai
Suivre l’actualité de La Friche la Belle de Mai sur Facebook et Twitter
Sur le site Audi talents
Suivre l’actualité de Audi talents sur Facebook et Instagram
Sur les sites de Anne Horel et Eric Minh Cuong Castaing
Emmanuel Lagarrigue sur le site de la Galerie Sultana
Interview de Hugo L’ahelec sur le site Strabic.fr

L’exposition Chroniques Parallèles présente les quatre projets des lauréats Audi talents 2017. Élus par un jury constitué de professionnels du monde de la culture, les lauréats ont développé sur près d’un an leur projet artistique, en bénéficiant des moyens de production offerts par le programme. Leurs démarches et leurs pratiques sont très différentes et n’ont, au premier abord, rien en commun. Le programme Audi talents distingue en effet des projets artistiques avant-gardistes sans imposer de thématique préalable et laisse les candidats entièrement libres des sujets qu’ils abordent et des techniques qu’ils utilisent.

Dans leur face à face, les quatre projets révèlent pourtant des territoires communs, en particulier ce besoin exprimé par les créateurs actuels d’atteindre et de dépasser les limites de leur medium. Dans electronic city, Emmanuel Lagarrigue, dont le travail est souvent adossé à une exploration plastique du langage, a voulu transposer la pièce de Falk Richter dans l’espace et le temps de l’exposition : plutôt qu’une confrontation « classique » entre des spectateurs et une scène, le public est ici invité à entrer au cœur de la scénographie, déambulant librement au milieu de l’œuvre. Dans ://[aʃtag], Anne Horel, qui se définit elle-même comme une « artiste des réseaux sociaux », prend pour point de départ un Manifeste Abécédaire et a proposé à 26 artistes digitaux de nous donner leur singulière perception du monde. Le plasticien Hugo L’ahelec développe dans The Death Show une série de sculptures et d’installations ayant pour thème l’apparente dualité entre le rituel et le spectacle, dans une ambitieuse entreprise de mise en scène contemporaine de la mort. Enfin, le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing nous présente dans L’Âge d’Or, un fi lm saisissant retraçant l’aventure chorégraphique dans laquelle il a rendu possible, durant de nombreux mois, la rencontre entre des danseurs professionnels et des enfants handicapés.

Ces quatre démarches proposent une lecture originale et insolite de sujets qui touchent chacun d’entre nous : notre relation aux autres et aux nouvelles technologies, notre voisinage avec la mort souvent exclue des medias contemporains, ainsi que le regard que nous portons sur des corps affaiblis et différents dans un monde où la beauté est un standard « photoshopé ». L’exposition met ces projets artistiques en relation dans un parcours qui invite les spectateurs à devenir les points de liaison de ces chroniques parallèles.

Gaël Charbau
Commissaire de l’exposition

://[aʃtag] (prononcer Hashtag) propose un état des lieux de notre époque sous la forme d’un abécédaire multimédia. Anne Horel a réuni 26 artistes rencontrés sur les réseaux sociaux autour d’un Manifeste. Chaque artiste a réalisé une vidéo de 26 secondes illustrant une lettre de l’alphabet, une problématique tirée du Manifeste (la surconsommation, l’écologie, notre rapport au temps…). Puis, dans un dispositif identique, la jeune femme a interviewé chacun des artistes. S’y révèlent les sensibilités à fleur de peau d’une génération d’artistes internationaux grandie sur les réseaux sociaux et soucieuse de son environnement.

Chroniques Paralleles - Audi talents - Anne Horel - [aʃtag]
Chroniques Paralleles – Audi talents – Anne Horel – [aʃtag]

Le projet propose un parcours visuel déclinant les modes d’expression : installation vidéo, film documentaire, cabinet de curiosités, site internet. Jouant sur les codes de la propagande visuelle, des années 1930 à nos jours, ://[aʃtag] entraîne le spectateur à travers la pensée rhizomique d’Anne Horel, un dispositif de collage protéiforme confrontant les documents d’archives à ses réflexions et celles des créateurs invités. Le Manifeste sera prochainement présenté sous la forme d’une série documentaire.

Chroniques Paralleles - Audi talents - Anne Horel - [aʃtag] - Photo André Morin
Chroniques Paralleles – Audi talents – Anne Horel – [aʃtag] – Photo André Morin

Les 26 artistes du projet : Sunny Mabrey, Jenna Masoud, Xaviera Lopez, Jérémie Grandsenne, Claudia Cukrov, Tony Oswald, Pisie Hochheim, Mackenzie Becket, MJ Riggins, Albert Birney, Nick Gallo, Rhys Stover, James Curran, Karissa Becker, Milos Rajkovic, Gretchen Lohse, Thomas Hues, Nic Courdy, James Kerr, Deladeso, Olaf Falafel, Ankur Thakkar, Ellen Burke, Casey Lambert, Sammy Slabbinck, Heather Christianson, Meghan Doherty, Alyson Louise, Bronwyn Lundberg, Sarah Zucker, Frederic Beehupp.

« Exposer des faits de société problématiques, disséquer des schémas et mécanismes de pensée obsolètes pour piquer l’intérêt et encourager positivement un éveil critique des consciences. Mettre en valeur une attitude respectueuse de la Vie dans sa globalité et de sa beauté jubilatoire. La transparence positive. Ludique. Graphique. Simple. Courte. Sans volonté de moraliser ni de culpabiliser. » Anne Horel

Anne Horel
née en 1984 (33 ans)
vit et travaille à Paris.

Artiste des réseaux sociaux, Anne Horel est collagiste, GIF artiste, vidéaste, exploratrice de la mode, chanteuse… « Multizappeuse compulsive », elle glane ses matériaux dans l’iconographie contemporaine et l’Histoire (de l’art), en extrait des mises en rapport, en paradoxe, en abîme, cultivant sa vision holistique de l’art. Diplômée de l’ENSAPC (École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy) en 2011 avec les félicitations du jury, elle est sélectionnée la même année au Salon de Montrouge. En 2015, elle rejoint la société de production audiovisuelle Partizan, fondée par Michel Gondry, où elle réalise des animations et des clips musicaux pour les réseaux sociaux. Elle a notamment travaillé avec MTV, Guerlain, Maker (Disney), Twitter…

Un monde pressé, déréalisé, les gens s’y croisent, parlent, seuls… : le langage ou son impossibilité, le « contemporain », sont des sujets chers à Emmanuel Lagarrigue. Ils sont au cœur de la pièce du dramaturge allemand Falk Richter, Electronic City. L’artiste s’en est emparée. Avec l’écrivain Olivier Steiner, il a adapté le texte, vivifié les dialogues, et en fait sa electronic city (prononcez not electronic city). Remplaçant la frontalité du théâtre par l’immersion, changeant les acteurs en apparitions vidéos, invitant le spectateur à proposer sa propre déambulation dans la pièce, il a conçu un « théâtre automatique » relevant de l’art contemporain, du théâtre et du cinéma. Projetés sur huit écrans transparents, Tom et Joy, interprétés par Manuel Vallade et Sigrid Bouaziz, y jouent leur histoire d’amour à distance, tandis qu’un chœur composé de plusieurs acteurs leur fait écho. Dans un espace ouvert, le spectateur circule sur une « aire de jeu », une scène ouverte où il est invité à « vivre » l’œuvre.

Chroniques Paralleles - Audi talents - Emmanuel Lagarrigue - electronic city
Chroniques Paralleles – Audi talents – Emmanuel Lagarrigue – electronic city

Durée de la pièce : 1h10
Avec : Sigrid Bouaziz, Manuel Vallade, Vivianne Perelmuter, Jean-Charles Dumay, Katarzyna Krotki, Mélanie Menu, John Foussadier, Mahdi Sehel.
Texte adapté de la pièce Electronic City de Falk Richter, traduction de Anne Monfort, © L’Arche Editeur 2008 / Adaptation : Olivier Steiner
Musique : Nicolas Jorio
Caméra : Abel Llavall-Ubach
Courtesy Galerie Sultana

« J’ai développé ce projet comme un ensemble de rencontres, de situations d’échange, presque à rebours du texte lui-même. Avec un écrivain pour l’adaptation, des acteurs et interprètes, un musicien…, autant de personnes avec lesquelles j’ai cherché à partager une envie, une vision. C’est cette situation de commun que j’espère connaître aussi avec les spectateurs. » Emmanuel Lagarrigue

Emmanuel Lagarrigue
né en 1972 (46 ans)
vit et travaille à Paris.

Sculpteur, artiste sonore, vidéaste, chorégraphe, metteur en scène, Emmanuel Lagarrigue revendique sa transdisciplinarité. Une approche totale qui lui permet de développer depuis une dizaine d’années son travail autour des thèmes du langage, de la mémoire, de l’expérience et de la perception. Son travail interroge particulièrement les processus de construction individuelle, tant dans les relations qu’ils entretiennent aux éléments extérieurs (figure de l’autre, Histoire, constructions culturelles et politiques) que dans les limites de leur transmission. À travers l’utilisation écrite du langage, mais aussi parlée, et par l’impact physique qu’il lui confère dans ses œuvres, il développe un univers hypertextuel où les processus de transformation, de traduction et de transcodage renvoient à la construction diffractée de l’identité contemporaine.

Religieux et divertissement, sacré et spectacle, rituel et performance : Hugo L’ahelec manipule et (re)colle ces notions aujourd’hui souvent opposées. Son projet The Death Show invite le public dans l’espace du rituel funéraire, rendu à sa dimension poétique, numineuse. Sujet classique de l’art, la mort est l’occasion pour l’artiste de convoquer une mémoire d’images, de références et de gestes et de les assembler sous un jour nouveau. Mouvements surnaturels, décalages surréalistes, représentations fantomatiques et effets spéciaux mettent en place différentes scènes dans lesquelles peuvent se projeter les visiteurs. Le projet envisage l’exposition, l’installation et la sculpture en lien avec le rituel et le spectacle : cultures de mouvement, de script, de mise en scène, de décor, de codes. Trois « actes » au Palais de Tokyo à Paris et un spin-off à la Friche la Belle de Mai à Marseille constitueront deux premières expositions de The Death Show.

Chroniques Paralleles - Audi talents - Hugo L’ahelec -The Death Show - Photo André Morin
Chroniques Paralleles – Audi talents – Hugo L’ahelec -The Death Show – Photo André Morin

« Les sujets sur lesquels je travaille ne peuvent pas mener à des représentations directes. Le jeu consiste plutôt à mettre en place un environnement. J’espère de cette façon, comme dans l’appréhension de la liturgie, du théâtre et du jeu, que celui qui parcourt l’exposition pourra se sentir spectateur ou bien acteur, être dans une attitude contemplative ou réflexive et finalement plonger dans des questionnements intimes. » Hugo L’ahelec

Hugo L’ahelec
né en 1989 (28 ans)
vit et travaille à Paris.

Diplômé de l’École Boulle puis de l’ENSCI-Les Ateliers, Hugo L’ahelec s’est d’abord formé aux arts appliqués. Sa démarche prend aujourd’hui racine dans des notions théorisées par les sciences humaines, l’Histoire de l’Art et les performance studies. Il se concentre en particulier sur les notions de rituel et de spectacle, tentant de découvrir, sur le fond et la forme, leurs analogies. Sa méthode pourrait faire penser à celle d’un metteur en scène qui appréhende l’exposition dans son rapport à la temporalité et à l’espace ; les œuvres sont mises en lien les unes avec les autres et sont posées comme des indices, des personnages ou un environnement pour le public.

Diptyque composé d’un film et d’une performance, L’Âge d’Or nous plonge au cœur d’une expérimentation chorégraphique menée par des enfants atteints de troubles moteurs avec des danseurs professionnels. Associant technicités corporelles et nouvelles technologies, le film, diffusé dans un espace immersif, capture l’émotion des enfants engagés dans une danse commune, en négociation avec leurs corps insoumis à la représentation, puis au sein d’un dispositif inspiré de la réalité virtuelle. Dotés de lunettes leur permettant de voir en temps réel ce que voient les danseurs, ils revivent cet Âge d’Or mythologique décrit par les poètes antiques : les Hommes y vivent avec les dieux, dans un monde prodigue, sans souffrance ni labeur. Envisageant l’image cinéma sous le prisme de l’esthétique vibrante des corps en mouvement, le court-métrage dérive du genre documentaire à celui d’une fiction inspirée par cette rencontre.
Au Palais de Tokyo, comme à La Friche La Belle de Mai, la projection du film est précédée de plusieurs sessions de performances faisant intervenir enfants et danseurs professionnels.

Chroniques Paralleles - Audi talents -  Eric Minh Cuong Castaing - L’Âge d’Or - Photo Aurélie Cenno
Chroniques Paralleles – Audi talents – Eric Minh Cuong Castaing – L’Âge d’Or – Photo Aurélie Cenno

Video : 22’42’’
Performance : 30’
Film co-écrit par Eric Minh Cuong Castaing, Marine Relinger.
Collaboration artistique : Silvia Costa.
Avec les enfants du centre d’éducation motrice Saint-Thys à Marseille, Eric Minh Cuong Castaing, Silvia Costa, Aloun Marchal.
Musique : Alexandre Bouvier.
Chorégraphie par Eric Minh Cuong Castaing, Aloun Marchal.
Avec les enfants du centre d’éducation motrice Saint-Thys à Marseille, Eric Minh Cuong Castaing, Jeanne Colin, Aloun Marchal, Nans Pierson.

« Travailler avec les enfants, c’est commencer par s’éloigner de la notion de représentation au profit d’une pure présence. Importer le réel. Le voir bouger. Tenter de mettre en place les conditions nécessaires pour que ce qu’ils sont puisse apparaître. Ce qu’ils sont et ce qu’ils transportent, presque malgré eux : une présence mais aussi un présent. » Eric Minh Cuong Castaing

Eric Minh Cuong Castaing
né en 1979 (38 ans)
vit et travaille à Marseille.

Chorégraphe et artiste visuel, Eric Minh Cuong Castaing est depuis 2016 artiste associé au Ballet National de Marseille. Il a fondé la compagnie Shonen en 2007, créant en son sein une quinzaine de spectacles, performances, films et installations associant la danse et les nouvelles technologies, qu’il envisage comme de nouvelles structures de perception pour renouveler la relation des corps entre eux et avec leur environnement. Associant danseurs professionnels et amateurs, sa pratique s’intéresse à la notion de corps spécifique ou hors norme, de mouvement humain et non humain. Son travail est soutenu par le ministère de la culture (Drac PACA, CNC-DICRéAM…) et a reçu différents prix (Pulsar, Rêve de brouillon numérique Scam, Bourse numérique Lagardère, Bourse chorégraphique Beaumarchais-SACD, 1er prix de l’audace artistique et culturelle de la Fondation Diversité…).

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