Supervisions à la Friche la Belle de Mai, Marseille

Dans le cadre de Chroniques, Biennale des imaginaires numériques, Seconde Nature et Zinc proposent « Supervisions : Des tentatives d’envol au regard vertical » jusqu’au 16 décembre 2018.
Parmi les artistes rassemblés au 4e étage de La Tour-Panorama à la Friche, on peut découvrir des œuvres de Pavitra Wickramasinghe, Quadrature, Clement Valla, Rajwa Tohmé, Iocose, Nicolas Maigret, Alain Josseau, Victoire Thierrée, Moussa Sarr, Jean-Benoît Lallemant, Gino de DominicisZilvinas Kempinas, David Spriggs, Cinzia Campolese et Hugo Deverchère.

« Supervisions : Des tentatives d’envol au regard vertical » est ainsi présenté dans le dossier de presse :

« Une fois le rêve d’envol accompli, notre regard avant tourné vers le ciel se retrouve surplombant. Nous couvrons notre ciel d’yeux machines, des satellites aux drones, collectant, cartographiant nos espaces.

De la surveillance militaire aux retombées en bombes, nous avons développé notre supervision. Dans notre soif d’infini, le ciel n’achève pas notre envie d’envol. Le regard tourné vers les astres, nous étendons notre vision à l’échelle des années-lumière. Des yeux déportés dépassant la longévité humaine, pour une supervision interplanétaire. »

 

Le choix des œuvres qui sont exposées est en parfaite cohérence avec les ambitions annoncées.

Chaque pièce est accompagnée d’un cartel développé. Le travail de l’artiste y est brièvement résumé ainsi que ses objectifs pour l’œuvre exposée. Avec clarté et concision, ces textes offrent au visiteur les éléments nécessaires pour comprendre et apprécier la démarche artistique et les raisons de sa sélection pour « Supervisions ».

Le parcours est aménagé dans la scénographie qui avait été mise en place pour les « Communautés Invisibles » de Berdaguer & Péjus. Quelques cimaises y ont été déplacées ou supprimées.

Il s’ouvre par l’œuvre historique de Gino de Dominicis, Tentativo di Volo, 1970.
Le Rising Carpet de Moussa Sarr au repos propose ensuite deux cheminements :

Moussa Sarr – Rising Carpet – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Moussa Sarr – Rising Carpet – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

En face, une confrontation avec l’installation Airborne de Zilvinas Kempinas qui nous a semblé un peu à l’étroit, engoncé dans le volume qu’occupait la Zone Temps de Berdaguer & Péjus.

Zilvinas Kempinas – Airborne – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Zilvinas Kempinas – Airborne – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

À gauche, la statue du collectif Iocose (In Times of Peace, Drone Memorial) commande l’accès à une galerie où la question de « Faire la carte et pas le calque… » semblent relier les œuvres exposées si on se réfère à la citation de Deuleuze et Guattari qui leur font face.

On découvre ainsi Satelliten de Quadrature, Universal Texture de Clement Valla et Lignes de fuite de Rajwa Tohmé.

Trackpad de Jean-Benoît Lallemant, ironique et minimaliste réinterprétation de la grande Peinture d’Histoire, ramène le visiteur vers le centre du dispositif scénographique où il doit faire face au ruban flottant de Zilvinas Kempinas.

Jean-Benoit Lallemant -Trackpad – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Jean-Benoit Lallemant -Trackpad – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

On sent les spectateurs hésitants devant cette frêle barrière mouvante… incontournable carrefour du parcours.

Nicolas Maigret – War Zone – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Nicolas Maigret – War Zone – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Sur la gauche, deux salles de projection sont aménagées pour War Zone de Nicolas Maigret et pour Birds Of Prey le très beau film de Victoire Thierrée.

Victoire Thierrée – Birds Of Prey – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Victoire Thierrée – Birds Of Prey – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

L’installation la plus spectaculaire et inquiétante est certainement Automatique War d’Alain Josseau.

Alain Josseau (FR) – Automatique War – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Alain Josseau (FR) – Automatique War – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Ces trois zones se développent dans un vaste espace au fond du plateau d’exposition.

Il faut franchir à nouveau l’Airborne de Zilvinas Kempinas pour rejoindre des volumes plus réduits qui valorisent parfaitement les avions en papier de Pavitra Wickramasinghe (Take Hold Lightly, Let Go Lightly), la fascinante installation vidéo HMPITSS de Cinzia Campolese ou encore pour le Cosmorama de Hugo Deverchère.

On suppose que le choix de réorganiser le dispositif scénographique de Berdaguer & Péjus a été imposé par des contraintes de calendrier et de budget. Cette organisation fait perdre un peu de fluidité à l’exposition, celle-ci paraît aussi manquer de cohérence, bien que ce ne soit absolument pas le cas…

Au Panorama, David Spriggs présente Vision (2009). L’expérience immersive annoncée devait « fournir au public l’impression qu’il assiste à un événement, quelque chose aux proportions monumentales apparentées au Big Bang »…

Si la référence au Big Bang semble un peu excessive, l’installation n’en est pas moins fascinante et particulièrement attractive.

L’installation de Félicie d’Estienne d’Orves et Éliane Radigue produite pour « Supervisions » offre un vaste espace d’écoute et de médiation où se mêlent la création musicale, les cris des gabians et le bruit du vent…

À lire, ci-dessous, la présentation des œuvres et des artistes de « Supervisions : Des tentatives d’envol au regard vertical » extraite du dossier de presse.

Autre billet à lire : Expériences en suspension dans le cadre de la biennale Chroniques à Aix

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Courte vidéo datée des années 70, œuvre à la fois légère et historique, elle incarne le rêve éternel de pouvoir voler. Désir profond presque organique autant qu’utopie consciente, l’artiste pratique et s’entraîne dans l’espoir d’atteindre son but. La démarche est pleine de bon sens et surtout d’ironie : “Parce que je suis capable de nager, j’ai décidé d’apprendre à voler” se justifie t-il.

Gino De Dominicis est né à Ancona en 1947. Il développe sa singularité à l’école des Beaux- Arts de cette ville. Il aime se définir peintre, sculpteur, philosophe et architecte. Pendant toute sa vie il revendique vigoureusement son indépendance envers tout courant artistique. Il s’éteint à Rome en 98.

https://www.pavitraw.com/take-hold-lightly-let-go-lightly/

Pavitra Wickramasinghe (CA) - Take Hold Lightly, Let Go Lightly
Pavitra Wickramasinghe (CA) – Take Hold Lightly, Let Go Lightly – Supervisions : Des tentatives d’envol au regard vertical

Installation composée d’avions en papier, suspendus au plafond et en mouvement, perforés d’un découpage qui rappelle des motifs de papier peint. Ils sont illuminés par des faisceaux lumineux projetant ainsi leurs ombrages dans l’espace. Œuvre féerique par excellence, elle fait également allusion aux premières tentatives d’envol et à l’aéronautique.

Originaire du Sri Lanka, Pavitra s’intéresse aux conventions du regard et aux nouvelles façons de concevoir l’image en mouvement. Son travail actuel explore le voyage, la fluidité du lieu et la mémoire. Ses expositions ont été présentées, entre autres, à Oboro (CA), Kunst Kraft Werk (DE), à la Galerie Leonard et Bina Ellen (CA), au Yeosu International Art Festival (KOR), au Centre des arts Enghien-les-Bains (FR), à Cable Factory (FIN), au Centro Cultural del Matadero (ESP) et à la Galerie B-312 (CA).

Pavitra Wickramasinghe – Take Hold Lightly - Let Go Lightly – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques
Pavitra Wickramasinghe – Take Hold Lightly – Let Go Lightly – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques

https://moussa-sarr.com/

Moussa Sarr – Rising Carpet – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Moussa Sarr – Rising Carpet – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Dans cette installation multimédia que Moussa Sarr aime qualifier de sculpture multimédia, l’artiste réactive la figure mythique du tapis volant en y intégrant une vision technologique et disruptive. Ici se confrontent orient et occident, magie issue de la culture perse et objets de guerre.

Mouss Sarr est né en 1984 à Ajaccio. Il vit et travaille entre Hyères et Paris. Photographe et vidéo-performeur français, Moussa Sarr se met en scène dans ses oeuvres pour aborder les thèmes de la différence, des stéréotypes socioculturels et dénoncer ces clichés avec humour et autodérision.

http://www.iocose.org/works/drone_memorial.html

Iocose – In Times of Peace, Drone Memorial – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Iocose – In Times of Peace, Drone Memorial – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Cette sculpture en aluminium est le premier mémorial dédié aux technologies de guerre qui ont échoué lors d’opérations militaires. Dotée d’un GPS qui enregistre les coordonnées de l’espace d’exposition, le mémorial est identifiable par les autres drones pour ainsi pleurer les drones tombés. La sculpture reproduit quant à elle la forme du modèle Predator, développé par General Atomics, l’un des principaux véhicules aériens sans pilote déployés par l’US Air Force et la CIA.

IOCOSE est un collectif de quatre artistes – Matteo Cremonesi (IT), Filippo Cuttica (UK), Davide Prati (DE) and Paolo Ruffino (UK) – qui travaillent ensemble depuis 2006. L’art de ce collectif explore le moment post-échec des récits téléologiques du développement technologique et culturel, tant dans leurs visions enthousiastes que pessimistes.

http://quadrature.co/work/satelliten/

Installation robotique qui révèle l’énorme quantité de satellites et de débris spatiaux en orbite autour de la Terre. L’oeuvre connectée détecte en temps réel la trajectoire des satellites et oblitère simultanément la partie de la carte au-dessus de laquelle ils sont en orbite. Au fil de leurs passages, la carte devient peu à peu illisible, noircie par l’oeil des satellites. Composé de Jan Bernstein, Juliane Götz et Sebastian Neitsch, ce collectif berlinois partage un intérêt pour la robotique, les machines, la lumière et l’espace.

Sous l’égide du collectif Quadrature, ils produisent des oeuvres à l’intersection du monde physique et du monde digital, à la croisée de l’art et de la science. Le collectif collabore actuellement sur la manifestation Beethoven 2020, programme de 3 ans porté par le Podium Festival et le ZKM (Karlsruhe).

http://clementvalla.com/work/the-universal-texture/

Dans cette série d’impressions, Clement Valla cherche à préserver les failles techniques que Google tente de rectifier pour donner de la terre une image « cohérente », lisse, nettoyée des aspérités et des contradictions produites par la multiplicité des sources de données incompatibles entre elles.

Clement Valla – Universal Texture – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Clement Valla – Universal Texture – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Né en 1971, Clement Valla vit et travaille à Brooklyn. Il a suivi une double formation d’architecte et de designer. Valla collectionne des captures d’écran du programme Google Earth qui présentent divers lieux photographiés par satellite (routes, ponts, barrages). Certaines structures étant difficiles à interpréter par le logiciel informatique, elles donnent l’impression de se déformer pour épouser au plus près le relief terrestre.

http://www.jeanbenoitlallemant.com/works/2013/trackpad/

Trackpad est réalisée à partir de toiles de lin brut tendues sur châssis, derrière lesquelles un mécanisme reporte les points d’impact d’une guerre télécommandée : la déformation ciblée de la toile montre les frappes aériennes des drones américains au Wasiristan et au Yémen. A l’aune de la guerre chirurgicale, la peinture d’histoire révise sa technique et son mode d’apparition : le pinceau s’y abstient, aucune image ne demeure à sa surface tandis que derrière elle se produit un événement fugace et monstrueux – qui dénature la bidimensionnalité du tableau – et ne laisse aucune trace.

Jean-Benoit Lallemant -Trackpad – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Jean-Benoit Lallemant -Trackpad – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Né en France en 1981, Jean-Benoît Lallemant est un artiste qui interroge la représentation à l’heure d’Internet, du temps réel et des nouvelles technologies de communication. Plus particulièrement son attention se porte sur la position de la peinture dans ce contexte et plus précisément de la peinture d’histoire.

http://www.bipolar-production.com/bipolar/artistes/rajwa-tohme

Rajwa Tohmé - Lignes de fuite – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Rajwa Tohmé – Lignes de fuite – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

À travers différentes techniques, Rajwa Tohmé s’attache à créer des images « nonreproductibles » ou qui ne peuvent être produites qu’une seule fois. Elle enregistre l’instantané invisible du vécu des migrants dans ses cartographies d’errance à Calais (Lignes de fuite), elle produit des livres d’artiste uniques, elle crée des films d’animation en dessinant sur l’eau. Son travail intègre et révèle les accidents inhérents à un processus de création spontané.

Rajwa Tohmé - Lignes de fuite – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Rajwa Tohmé – Lignes de fuite – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

Nicolas Maigret – War Zone – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Nicolas Maigret – War Zone – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

En utilisant les images et données de Google Earth, l’artiste a reconstitué minutieusement les trajectoires de trois missiles utilisés lors de récents conflits. Cette installation recroise les fondements théoriques et historiques de la cybernétique et rappelle que les technologies utilisées aujourd’hui ont toutes des origines militaires. Surgit également la question de la distanciation: l’utilisation de ces missiles, pilotés à des milliers de kilomètres, ne fait-elle pas perdre à l’opérateur le sens de la réalité du conflit ?

Après avoir étudié les arts intermédia, il intègre le laboratoire Locus-Sonus à Nice où il explore le domaine de la création sonore en réseau. Il a enseigné à l’École des Beaux- Arts de Bordeaux et fait partie du projet Plateforme, un ‘‘artist run space’’ basé à Paris. Il développe aussi des projets sonores et numériques en solo et avec Nicolas Montgermont sous le nom d’Art of Failure.

http://cargocollective.com/victoirethierree

Depuis 1980, des faucons et des aigles sont dressés par les militaires de bases aéronautiques pour chasser les autres oiseaux et éviter des collisions fatales avec les avions de guerre. Le nom de cette vidéo a un double sens, puisqu’il désigne autant “oiseaux de proies” que les ‘‘drones de combat’’. Cette vidéo illustre notre dépendance à la nature, le no-tech face à l’hyper-technologisation des conflits.

Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Paris en 2014, son travail a été montré lors d’expositions collectives, à Astérides (FR), la galerie Bertrand Grimont(FR),La Panacée (FR) La Générale (FR), ou encore à Bandjoun Station (CMR) ou plus récemment dans la vitrine 76,4 à Bruxelles (BE).

http://www.claire-gastaud.com/artist/Alain-Josseau2

Alain Josseau (FR) – Automatique War – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Alain Josseau (FR) – Automatique War – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

L’oeuvre est composée de 3 « zones ». L’une consiste en plusieurs maquettes en mouvement représentant des villes et des paysages sur lesquelles sont projetées des vidéo de bombardements. La deuxième zone diffuse les images de ces maquettes bombardées. La troisième intègre quant à elle ces images dans un faux journal télévisé. Cette installation de science-fiction traite de la robotisation généralisée et la mise en image de nos guerres contemporaines.

Alain Josseau vit et travaille à Toulouse. Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Nantes, il intègre un DESS en nouvelles technologies de la création puis l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques de Paris. Il partage son temps entre pratique artistique, activité d’enseignant et de régisseur d’exposition.

https://www.zilvinaskempinas.com/work#/airborne/

Dans cette installation, l’artiste lituanien utilise des ventilateurs industriels dont le souffle fait flotter plusieurs boucles de bandes magnétiques ondulant dans l’espace et dessinant des formes aléatoires. La bande vidéo est ici détournée de son usage habituel, elle est utilisée comme une matière sculptée dont toutes les propriétés physiques sont révélées : légèreté, mobilité et transparence.

Zilvinas Kempinas est né en 1969 à Vilnius (LIT) et vit à New York. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées notamment au centre d’art contemporain de Vilnius (LIT) , à la Galerie Spencer Brownstone (USA). Il a participé à de nombreuses expositions collectives notamment en France au palais de Tokyo à Paris (2006), au FRAC Languedoc Roussillon à Montpellier (2007 – Voyage Intérieur), au CRAC – Centre d’Art contemporain de Sète (2006).

http://www.hugodeverchere.com/index.php/project/cosmorama/

Tourné dans un désert où la Nasa a récemment testé ses véhicules martiens, ou dans une forêt qui témoigne de l’état de notre continent il y a 50 millions d’années, Cosmorama est un film qui invite à observer le monde tel qu’il ne nous apparaît pas. Tournée à l’aide d’un procédé d’imagerie infrarouge qu’utilise les astronomes pour observer des objets du « ciel profond » Hugo Deverchère crée les conditions d’une expérience sensible et collective de la désorientation, du bouleversement des échelles spatiales et temporelles.

Hugo Deverchère (FR) – Cosmorama
Hugo Deverchère (FR) – Cosmorama – Supervisions : Des tentatives d’envol au regard vertical

Né en 1988 à Lyon, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Pariset du Fresnoy – Studio National des arts contemporains, son travail a récemment été présenté au Palais de Tokyo (FR), au frac Grand Large (FR), à l’International Film Festival Rotterdam, et CPH:DOX (DEN).

https://www.cinziac.net/hmpitss

Cinzia Campolese - HMPITSS – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chroniques - Friche la Belle de Mai
Cinzia Campolese – HMPITSS – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chroniques – Friche la Belle de Mai

La pièce est composée de huit écrans réfléchissants sur lesquels sont projetés quatre ensembles thématiques de symboles visuels en évolution, inspirés par les critères utilisés pour définir les planètes : densité, vitesse de rotation, inclinaison, masse. L’installation explore ainsi le concept de classification et le désir de contrôle qui s’y rattache. Créer des noms, des définitions, des codes, des systèmes, a toujours été inhérent à l’espèce humaine pour créer des liens et se souvenir. Cette oeuvre emmène le spectateur dans un voyage céleste condensé et hypnotique, troublant et profondément apaisant.

Cinzia C., scénographe et artiste multimédia, vit à Montréal. Elle crée des installations audiovisuelles utilisant lumière, espace et son comme éléments pour imaginer un univers géométrico-numérique dans lequel le spectateur est invité à pénétrer de façon profonde et attentive.

A priori il s’agit d’une œuvre multimédia, cependant si l’on s’approche on remarque que ce sont des plaques de verre imprimées suspendues et non une projection. A la fois implosion et explosion en fonction de notre propre perception, Vision donne le sentiment d’observer une forme en devenir tout en s’effondrant. Une dualité paradoxale laissant l’impression d’assister à un événement monumentale et mystique. Big Bang ? Mort d’une étoile ?

David Spriggs fréquente le Central St. Martins College de Londres et l’Université Bauhaus à Weimar avant de compléter sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia. Ses oeuvres font partie de plusieurs collections privées et publiques, notamment celle du Musée des Beaux-Arts de Montréal.

http://www.feliciedestiennedorves.com/
https://www.franceculture.fr/emissions/continent-musiques/au-dela-du-son-avec-eliane-radigue

Le travail de Félicie d’Estienne d’Orves allie la lumière, la sculpture et les nouvelles technologies. Ses recherches portent sur la vision, ses processus et son conditionnement. Ses installations immersives utilisent une approche phénoménologique de la réalité, elles soulignent la perception du temps comme un continuum. Depuis 2014, les recherches de l’artiste ont porté sur l’espace en relation avec l’astrophysique et sur l’étude des cycles de lumière naturelle.

Éliane Radigue est une compositrice française. Le choix et l’utilisation exclusive de sons continus, dit drones, situe son esthétique à la croisée de divers courants minimaliste, électronique et aussi spectral. La dimension spirituelle de ses pièces donne à sa musique un caractère méditatif. Jusqu’en 2000, elle compose ses œuvres à partir d’un système modulaire et de magnétophones à bandes.

Félicie d’Estienne d’Orves et Eliane Radigue – Continuum – Supervisions - Des tentatives d’envol au regard vertical - Biennale Chronique
Félicie d’Estienne d’Orves et Eliane Radigue – Continuum – Supervisions – Des tentatives d’envol au regard vertical – Biennale Chronique

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