Jusqu’au 28 août 2016, La Panacée présente Terminal P, avant-dernière exposition de la première période du centre de culture contemporaine de Montpellier, sous la direction de Franck Bauchard.
Ce dernier signe le commissariat de Terminal P, six mois après son départ de Monptellier pour les États Unis, où il assure la direction du Arts Management Program à l’Université d’État de New York à Buffalo.
Video : Conception et réalisation David Clot & Jean Marc Talenton – Digital Kafeine
Ce projet a pour ambition de questionner l’aéroport en tant qu’espace de la globalisation qui permet de « saisir de multiples dimensions de notre monde : tourisme, globalité, mobilité, flux, commerce, surveillance…
Entre art numérique, installations lumineuses, vidéos et photographies, ce projet se prête à une transformation spectaculaire de La Panacée à partir des signes visuels et sonores qui caractérisent l’environnement aéroportuaire : panneaux d’affichage des destinations, avions, pistes d’atterrissage tout en offrant une prise originale à un questionnement de notre monde ».
On retrouve dans Terminal P, la touche très particulière des expositions présentées à La Panacée qui bouscule le visiteur en lui proposant des œuvres qui le contraignent à porter un regard autre sur ce qui construit notre environnement.
Photos : © Olivier Cablat
La programmation culturelle qui accompagne l’exposition est comme d’habitude riche et variée. Elle apporte des éclairages complémentaires et pertinents aux propositions plastiques exposées.
L’équipe reprend également les différentes propositions de médiation et de visite qui se sont peu à peu élaborées au fil des expériences menées à La Panacée.
On peut regretter que Terminal P doive impérativement s’achever le 28 août pour faire la place à Drawing Room, le salon du dessin contemporain de Montpellier.
Cette exposition aurait certainement mérité un peu plus de temps pour s’installer et surtout pour pouvoir être utilisée par les enseignants à la rentrée. L’ impératif de ce salon donne, un peu l’impression d’un « certain gâchis »… Mais on connaît l’histoire « tourmentée » de l’ancienne direction artistique de La Panacée et de sa tutelle.
Parmi les œuvres de 25 artistes exposés dansTerminal P, on compte six pièces produites ou coproduites par La Panacée.
Artistes exposés :
Jasmina Cibic • Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon • Zeno Franchini & Francesca Gattello • Raqs media collective • Kerwin Rolland • Martha Rosler • Lab[au] • Adrian Paci • Joseph Popper • T. de Ruyter, C. Rouaud & E. Mysius • Richard Baker • Marnix De Nijs • Jonathan Monk • Eli Commins • Audrey Martin • Cecile Babiole • David Thomas Smith • Cédrick Eymenier • An Te LIU
Œuvres produites ou coproduites par La Panacée :
- Zeno Franchini et Francesca Gatello, Migropoli, 2016
Une production de La Panacée, Centre de culture contemporain – Ville de Montpellier - Eli Commins, Seelonce Feenee, 2016
Une production de La Panacée, Centre de culture contemporain – Ville de Montpellier - Audrey Martin, All right good night, 2016
Une coproduction de La Panacée, Centre de culture contemporaine – Ville de Montpelier ; Bruno Robbe Editions - Kerwin Rolland, Sound Lag, 2016
Une coproduction de La Panacée, Centre de culture contemporaine – Ville de Montpellier ; Energie Prod. - Thibaut de Ruyter – Camille Rouaud – Esther Mysius, Terminal velocity, The next Helsinki, 2015
Une coproduction de La Panacée, Centre de culture contemporaine- Ville de Montpellier ; Thibaut de Ruyter – Camille Rouaud – Esther Mysius - Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin, Musée du terrorisme – Psychanalyse de l’aéroport international, 2016
Une co-production de La Panacée, Centre de culture contemporaine – Ville de Montpellier ; Gwenola WAGON et Stéphane DEGOUTIN - Cécile Babiole, Couloir Aérien, 2016
Une production de La Panacée, Centre de culture contemporaine – Ville de Montpellier
Commissaire de l’exposition : Franck Bauchard
À lire ci-dessous le texte de présentation de Terminal P.
En savoir plus :
Sur le site de La Panacée
Sur la page Facebook de La Panacée
Terminal P
Architectures emblématiques de la modernité au XXème siècle, vestibules du monde aérien, entrées prestigieuses des villes, les aéroports se présentent aujourd’hui aux voyageurs comme des infrastructures de transit, articulés sur des logiques de flux, mais imperceptibles à force de se ressembler. Les aéroports s’offrent moins désormais comme des ponts tendus entre la terre et le ciel, comme le décor des micro-drames du départ et de l’arrivée, mais plutôt comme l’environnement routinier, ingrat, et contrôlé de logiques de circulation sans cesse plus développées avec la globalisation de nos économies et de nos sociétés.
Lieux ou non-lieux aux ramifications incertaines l’exposition Terminal P interroge d’abord les aéroports comme construction culturelle, comme infrastructure ordinaire où se juxtaposent dans un milieu régulé par un ensemble de technologies tourisme et surveillance, migration et commerce, terrorisme et art… Les catégories abstraites de la globalisation ici s’enchevêtrent et se concrétisent dans une architecture, des espaces, des écrans, des flux.
Si l’aéroport est ce vortex vers lequel se précipite et converge tout un ensemble de fonctions, de représentations et de tensions de nos sociétés, il se présente pourtant comme un agencement lisse et neutralisé aux significations retenues, en suspens, ou même évaporées. Noyau opaque de la globalisation dont il constitue un decorum privilégié, tarmac du village global, l’aéroport est notre destination. C’est avec Terminal P l’hypothèse et la règle du jeu !