Pour sa deuxième exposition estivale hors-les-murs, le musée de Lodève offre à Alexandre Hollan, une véritable carte blanche. Du 18 juin au 6 novembre 2016, il propose Questions aux arbres d’ici, une exposition très personnelle et très méditée, au Cellier des Évêques.
Il nous présente une exposition très bien construite. D’une grande sensibilité, elle permet de pénétrer avec délicatesse dans l’univers plastique et poétique de l’artiste.
On conseille donc à tous ceux qui ont apprécié le Chemin de l’arbre à Fa útja, montré au musée Fabre, au printemps 2012, comme à ceux qui apprécient ses collaborations dans la production de livres d’artiste de passer par Lodève pour ces Questions aux arbres d’ici .
Ceux qui ne connaissent pas d’univers d’Alexandre Hollan découvriront certainement avec intérêt le travail singulier et passionnant d’un homme qui dit « Voir commence dans le monde extérieur. Percevoir les relations entre les éléments qui se trouvent dans notre champ de vision. Voir unifie. Je suis ce que je vois.»
Depuis 1975, l’artiste arpente la région et dessine des arbres avec lesquels il entretient depuis son enfance un contact proche. En 1984, il achète un mazet près de Gignac et commence à interroger longuement quelques arbres d’ici.
Le parcours proposé par Alexandre Hollan s’organise autour d’une douzaine de questions. Avec beaucoup de soin, il a sélectionné environ 80 œuvres ( dessins, fusains, gouaches et peintures) pour tenter d’apporter quelques réponses plastiques (mais pas que) à ces questions.
L’an dernier, on avait constaté combien il était délicat de concevoir un projet d’exposition dans ce lieu aux volumes ingrats et à la lumière difficile. Avec simplicité et économie de moyen, Alexandre Hollan réussit à déjouer les contraintes du lieu.
Quelques cimaises habilement disposées font oublier le volume difficile de la longue salle voûtée du cellier des évêques. Elles permettent à l’artiste de construire un parcours agréable qui conduit le visiteur avec tact. Sans être contraint, le regard ne se disperse jamais…
La lumière des tubes fluorescents qui tombe du sommet de la voûte est bien maîtrisée pour la grande majorité des œuvres graphiques grâce à l’utilisation d’un verre antireflet d’excellente qualité. L’absence de toute autre source lumineuse est un peu plus préjudiciable pour les œuvres en couleurs.
Après un passage aux vitres voilées par une composition imprimée sur tissus, où il est question d’ « Être devant ou être dans l’arbre ? », la dernière salle offre des conditions acceptables aux peintures de grand format. Par contre les vitrines installées face au jardin multiplient les reflets gênants qui rendent difficile la lecture des collaborations de Hollan avec quelques écrivains et poètes ( Yves Bonnefoy, Philippe Jacottet, Salah Stétié…) La qualité de l’ensemble fait que l’on oublie aisément ce désagrément.
Pour accompagner son parcours, et pénétrer dans l’univers de l’artiste, le visiteur dispose d’un petit livret qui rassemble des textes de Hollan sur son travail que l’on retrouve dans le catalogue de l’exposition.
Trois parcours sonores [non testés] sont également proposés, sur smartphone ou sur tablette : des textes d’Alexandre Hollan, des poèmes ou le chant des cigales…
Une importante programmation accompagne l’exposition (détails sur le site du musée de Lodève).
Remercions Ivonne Papin Drastik, conservateur en chef du patrimoine, directrice du musée de Lodève pour cette invitation à Alexandre Hollan et pour la liberté avec laquelle il a pu concevoir le parcours et l’accrochage de ces Questions aux arbres d’ici.
L’exposition bénéficie du soutien de la Galerie Marie Hélène de La Forest Divonne, Paris.
Catalogue aux éditions Somogy avec des textes d’Yves Michaud, philosophe et critique d’art et Stéphane Carrayrou, professeur d’histoire et théorie des arts à l’École supérieure d’art et de design Rouen-Le Havre
En savoir plus :
Sur le site du musée de Lodève
Sur la page Facebook du musée de Lodève
Alexandre Hollan sur le site de la Galerie Marie Hélène de La Forest Divonne
Alexandre Hollan sur le motif (Chaine You Tube Face à l’Art Paris)