L’Atelier du Sud à Arles : de la résidence à l’exposition


Jusqu’au 21 avril 2024, la Fondation Vincent Van Gogh Arles présente en collaboration avec Luma Arles « L’Atelier du Sud : l’exposition », une proposition qui vient conclure une résidence d’artistes hébergée depuis 2020 dans une maison de la rue du Cloître à Arles. Ce projet rassemble des œuvres de 23 artistes invité·es par Laura Owens qui ont occupé et parfois partagé les trois étages de cette maison du centre-ville dont plusieurs fenêtres ouvrent sur les ruines du Théâtre antique.

L’Atelier du Sud : la résidence

Avant de rendre compte de cette exposition, il convient de revenir sur ce que fut cette résidence intitulée « Studio of the South ».
Son histoire débute en 2018 lorsque la Fondation Vincent Van Gogh Arles propose à Laura Owens d’imaginer une confrontation de ses œuvres à celles de Van Gogh. Peintre, galeriste et enseignante, l’artiste californienne qui a déjà fait plusieurs séjours à Arles, se plonge dans la correspondance de Vincent Van Gogh et porte une attention particulière à son projet d’atelier communautaire.
Après une rencontre avec Maja Hoffmann, elle s’installe à Arles en 2020 dans la maison de la rue du Cloître pour préparer sa future exposition qui sera repoussée d’une année en raison de la crise sanitaire. Au cours de l’été 2020, Laura Owens commence à décorer la maison. Elle imagine des mosaïques pour la salle de bains, confectionne des rideaux sérigraphiés pour les fenêtres, modèle des céramiques, orne les murs de peintures, de fresques et de dessins, brode des coussins pour les canapés…

Dès l’automne 2020, elle invite la peintre Julie Beaufils à venir travailler plusieurs mois dans cette maison. Dès lors, une vingtaine d’artistes s’y succèdent et parfois partagent ces espaces pour des séjours de quelques semaines à plusieurs mois, jusqu’en juillet 2023.

L’Atelier du Sud - Résidence rue du Cloitre - Arles-25
L’Atelier du Sud – Résidence rue du Cloitre – Arles-25

Laura Owens, avec la complicité de Julie Boukobza qui a assuré la gestion de la résidence Studio of the South pour Luma Arles, a donc réussi à mettre en œuvre, dans la maison de la rue du Cloître, le projet de l’Atelier du Midi que Vincent Van Gogh avait imaginé pour la maison jaune à la fin des années 1880. Au début du XIXe siècle, le peintre Jacques Réattu aurait, semble-t-il, lui aussi rêver « d’accueillir en résidence des artistes, pour leur offrir la lumière et l’ampleur de son paysage » dans les espaces du Grand-Prieuré de l’Ordre de Malte et de la commanderie de Saint-Pierre qu’il avait achetés entre 1796 et 1822…

Au-delà des recherches, réflexions et œuvres conçues pendant leur résidence, de nombreux artistes ont laissé des empreintes de leur séjour dans cette maison-atelier (dessins et peintures sur les murs, installations, textes, journaux, collages, meubles peints…). Une publication prévue pour le printemps prochain devrait témoigner des trois années de la résidence Studio of the South.

Pendant la durée de l’exposition à la Fondation Vincent Van Gogh Arles, des visites sont organisées rue du Cloître, du vendredi au dimanche, sur réservation en ligne uniquement. Un passage dans les trois étages de la maison offre des éclairages souvent intéressants sur les œuvres que l’on peut voir dans les espaces de la Fondation.

L’Atelier du Sud : l’exposition

Début 2023, alors que la fin du projet de résidence approchait, Vassilis Oikonomopoulos, directeur des expositions et de la programmation à Luma Arles, a suggéré à Maja Hoffman et Bice Curiger d’organiser une exposition avec l’ensemble des artistes de L’Atelier du Sud.

L’ensemble des participant·es de la résidence ont donc été « invités à se retrouver à Arles pour restituer cette étape de leur vie artistique marquée par la découverte de la région ».
Si certaines œuvres sont issues de cette résidence, d’autres ont été imaginées pour l’exposition. L’ambition du projet affirme vouloir « mettre en lumière le caractère aventurier, sensuel et joyeux de ce groupe, mais aussi les promesses offertes par la collaboration comme forme de pratique artistique et l’importance de quitter les grands centres urbains pour travailler différemment »… Ses intentions sont également de montrer comment « les espaces de vie conditionnent la création et questionnent la notion du domestique comme lieu d’expérimentation artistique ».

Les 23 artistes invité·e·s par Laura Owens sont très majoritairement choisis parmi ses collaborateur·rices, ami·es et élèves. Ils et elles partagent assez naturellement certaines préoccupations et approches esthétiques. La plupart sont né·e·s dans les années 1980 ou tout au début de la décennie suivante. Candida Alvarez et Gary Indiana sont les seuls qui soient plus âgés que l’artiste californienne. Le groupe rassemble autant d’hommes que de femmes, et sensiblement le même nombre d’artistes nord-américains et européens. Doit-on être surpris qu’à l’exception de deux sud-américains, on ne rencontre aucun artiste originaire de ce qu’il est convenu d’appeler un peu rapidement le Sud Global ?

Si la peinture est très largement dominante, les quelques sculptures, vidéos, installations et photographies sont souvent parmi les œuvres les plus percutantes de l’exposition.

Au premier niveau, l’accrochage privilégie des amorces de conversations, des correspondances parfois productives et plus rarement les oppositions et les contrastes entre les œuvres. À l’inverse, les salles du premier étage enchainent très majoritairement des accrochages dédiés à un seul artiste, sans que l’on perçoive ce qui peut les réunir et que l’on discerne la construction d’un propos.
Loin des ambitions rappelées ci-dessus, « L’Atelier du Sud : l’exposition » paraît être construite comme un assemblage, un patchwork de propositions où l’on retrouve assez logiquement des préoccupations générationnelles, certains héritages et le partage d’esthétiques voisines. Un sentiment assez proche se dégage des empreintes laissées dans les espaces de la résidence rue du Cloître.

Toutefois, l’ensemble ne manque pas d’intérêt. « L’Atelier du Sud : l’exposition » permet de poser un regard, parfois admiratif, souvent interrogateur, sur une forme d’art occidental produit par des hommes et des femmes autour de la quarantaine où la peinture s’impose.

Alvaro Barrington - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Alvaro Barrington – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

L’exposition reprend l’organisation des espaces et les cimaises installées pour « Action, Geste, Peinture». Par contre la scénographie est moins inventive : les murs ont été débarrassés des couleurs, résilles et tissus qui les habillaient. La sévérité et la rigueur du white cube sont de retour à l’exception toutefois de la puissante installation d’Alvaro Barrington, du salon mis en place pour la diffusion de la série Costards de Jacob Eisenmann et des cimaises peintes en parme dans la salle qui accueille les œuvres d’Adee Roberson.

Plusieurs séquences ont retenu notre attention lors d’une première visite.

Comme elle avait inauguré la résidence de la rue du Cloître, Julie Beaufils ouvre le parcours de « L’Atelier du Sud : l’exposition » avec quatre paysages énigmatiques très récents et un petit format d’une série sur le tarot amorcée en 2020.

Julie Beaufils - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Julie Beaufils – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Son séjour arlésien semble avoir été marqué par un travail sur les pigments naturels qui pourrait constituer un tournant dans sa pratique. Dans ses paysages entre abstraction et figuration, le regard est maintenu dans un état d’incertitude troublant.

À propos de sa résidence automnale à Arles, Julie Beaufils confiait : « Le vide de la ville hors saison, la présence des ruines antiques et les couleurs des pierres me font penser aux compositions de De Chirico ». On y perçoit également quelques vagues et confuses relations avec certaines œuvres du post-surréalisme californien d’Helen Lundeberg…

Avec des tonalités un peu plus soutenues, on retrouve son dessin fluide dans des fresques réalisées lors de sa résidence, notamment dans l’ébrasement d’une fenêtre l’escalier.
Les surfaces fines et poudreuses des pigments naturels de ses paysages contrastent singulièrement avec les empâtements d’Andy Robert auxquels ils sont confrontés…

Andy Robert - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Andy Robert – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Lors de sa résidence à l’hiver 2022, Andy Robert aurait réalisé quelques peintures sur miroirs. Pour « L’Atelier du Sud : l’exposition », il a choisi deux grandes huiles sur toile qui sont antérieures à son séjour à Arles. Sunflowers (Tournesols), 2016 fait naturellement écho à l’œuvre de Vincent Van Gogh à la fois par son sujet et par sa technique de l’impasto.

Le tableau intitulé Mid Atlantic (Au milieu de l’Atlantique), 2020 semble composé de deux châssis superposés. L’un est consacré à un ciel tumultueux, l’autre à l’océan ou au bastingage d’un navire. Doit-on voir un visage dans la forme que l’on pourrait discerner dans la masse sombre des nuages ?
Né à Haïti, Andy Robert revendique son identité africaine-américaine. Cette traversée de l’Atlantique doit-elle être perçue comme l’évocation de la douloureuse histoire de la traite ?

Une œuvre sur papier (With a Grain of Salt (Avec des pincettes), 2022) accompagne ces deux grands formats. L’artiste y conjugue divers matériaux pour construire un paysage incertain où les éléments figuratifs se dissolvent ou émergent d’un univers abstrait. Le titre semble suggérer que toute interprétation devrait être considérée avec circonspection ?

Andy Robert - With a Grain of Salt (Avec des pincettes), 2022 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Andy Robert – With a Grain of Salt (Avec des pincettes), 2022 – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Un peu plus loin, une superbe fresque murale de Candida Alvarez (Arles Remix, 2023, 2023) marque un carrefour dans le parcours de « L’Atelier du Sud : l’exposition ».

Candida Alvarez - Arles Remix, 2023, 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Candida Alvarez – Arles Remix, 2023, 2023 – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

On retrouve dans cette œuvre complexe et vibrante de couleurs la combinaison de formes abstraites et figuratives caractéristiques de sa pratique où s’entremêlent souvenirs, références à la vie quotidienne et à l’histoire de la peinture… Dans la résidence, elle a laissé une petite peinture murale et quelques dessins dont les couleurs et les formes esquissent un portrait abstrait de sa mère…

Charlotte Houette - Fun Être, 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Charlotte Houette – Fun Être, 2023 – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Sur la gauche, Charlotte Houette présente avec Fun Être (2023) une reproduction de la fenêtre de l’atelier de la résidence en reprenant ses dimensions exactes. On pense naturellement à la Fresh Widow (1920) de Marcel Duchamp, première œuvre qu’il signa Rose Sélavy. Avec ses carreaux obscurcis par du cuir noir, la « veuve effrontée » de Duchamp interrogeait sans doute le tableau comme « fenêtre ouverte sur le monde »… Mais ici, ce sont des feuilles de gélatine qui remplacent le verre. L’évocation du cinéma paraît donc s’imposer avec plus d’évidence pour cette « Fenêtre sur cour »… On n’est pas surpris d’apprendre qu’avec la complicité de François Lancien-Guilberteau, dont une œuvre remarquable est présentée en fin de parcours, Charlotte Houette a organisé un ciné-club intitulé Totale Dérive pendant sa résidence au printemps et à l’été 2021. Elle raconte ainsi cette expérience :
« Nous avons transformé l’atelier en salle de projection. […] Nous avons invité les habitantes d’Arles ou les personnes nous rendant visite à choisir un film à regarder, et à écrire un texte accompagné ou non d’une image, ensuite nous avons publié un fanzine pour chaque invitation. La porte était ouverte, tout le monde pouvait entrer ».

L’Atelier du Sud - Résidence rue du Cloitre - Arles-25
L’Atelier du Sud – Résidence rue du Cloitre – Arles-25

Deux peintures (Gris marron jaune (untitled) et Bleu rouge orange (untitled), 2023), réalisées spécialement pour l’exposition, prolongent la série de tableaux pop-up produits pendant sa résidence, puis pour son solo show à la galerie High Art à Arles en mars 2023.

Charlotte Houette - Gris marron jaune (untitled) et Bleu rouge orange (untitled), 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Charlotte Houette – Gris marron jaune (untitled) et Bleu rouge orange (untitled), 2023 – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Le caractère hypnotique des jeux d’optique produits par les fenêtres de Charlotte Houette conduit assez logiquement l’attention vers deux œuvres oniriques et inquiétantes de Julien Ceccaldi (Tucked In under the Stars (Bordé sous les étoiles), 2023 et Sweaty Bedsheet (Drap moite), 2018). On retrouve le personnage de ce drap moite dans l’escalier de la résidence où il fait beaucoup d’effort pour éteindre la lumière…

À droite de la fresque de Candida Alvarez, s’ouvre une séquence très intéressante qui confronte les Bad Maps et la vidéo de Blake Rayne, aux impressions sur vinyle ou sur aluminium d’Asha Schechter.

Asha Schechter et Blake Rayne - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Asha Schechter et Blake Rayne – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

En résidence en 2023, Blake Rayne produit avec ses Bad Maps une série de peintures abstraites réalisées à partir de morceaux de tissu achetés sur le marché d’Arles. Le « pli », marqué dans l’étoffe ou peint, lui permet « d’interroger les notions de frontière, d’horizon, de territoire et de paysage ».

L’artiste semble également très influencé par l’art conceptuel. En témoigne cette citation que l’on peut lire au bas du cartel qui lui est consacré : « J’avais appris l’existence du tableau de Van Gogh, Le Lieur de gerbes (d’après Millet), quand je m’intéressais à la théorie des gerbes […], un objet conceptuel en mathématiques. Je considère que l’aspect ligne cousue de mon assemblage est une gerbe. La gerbe est un outil me permettant de prendre en compte les logiques instables de la théorie de la composition et de l’assemblage ».

Cette réflexion se poursuit dans la vidéo qu’il tourne en Camargue spécialement pour l’exposition. Le marais y est « observé comme un lieu de résistance regorgeant de strates et de recoins pour se cacher, un espace résolument hostile à toute forme d’activité spéculative »…

  • Blake Rayne - Total Recall, 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
  • Blake Rayne - Total Recall, 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Face aux Bad Maps de Rayne, Asha Schechter présente l’impression sur un vinyle adhésif d’un rétroviseur de voiture (Prius Mirror from Baby Barcelona with V’s Grasshopper, 2023) que l’on retrouve dans la résidence.

Asha Schechter - Prius Mirror from Baby Barcelona with V’s Grasshopper, 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Asha Schechter – Prius Mirror from Baby Barcelona with V’s Grasshopper, 2023 – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Dans les fragments du rétroviseur fracturé, on reconnaît avec un peu d’attention les toiles de Blake Rayne qui sont accrochées en face. On peut également y lire : « Objects in the mirror are closer than they appear / Les objets dans le miroir sont plus proches qu’ils n’y paraissent »…

En amont de l’espace de projection du film de Blake Rayne, sept impressions par sublimation sur aluminium d’Asha Schechter (Unblended Heredities (1 à 7) / Hérédités non mélangées (1 à 7), 2023) rappellent les photos de plateau que l’on trouvait autrefois dans les halls d’entrée de cinéma…

La suite du parcours au premier niveau est fortement marquée par l’installation déjà citée d’Alvaro Barrington. Elle se développe après l’ancien bureau du directeur de la Banque de France et son Van Gogh, prêt annuel du Van Gogh Museum d’Amsterdam (Champ de blé avec coquelicots, Arles, mai 1888) et les trois œuvres de Laura Owens. Né au Venezuela de travailleurs migrants de la Grenade et d’Haïti, élevé entre les Caraïbes et Brooklyn, l’artiste a recouvert les murs de carton d’emballage.

Alvaro Barrington - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Alvaro Barrington – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Alvaro Barrington y a installé cinq œuvres : Concrete Slab in Jeans 1 à 3, 2023 et Rose That Grew from Concrete Ropac Salzburg (1/5 et 3/5), 2022. Il y a également gravé deux portraits, une scène de rue et plusieurs textes.

Parmi ceux-ci, on peut y lire cette citation célèbre du film Dirty Dancing (1987) : « Nobody Puts Baby in the Corner »… Si cette phrase est parfois prononcée pour plaisanter lorsqu’il y a un vrai bébé dans un coin, elle est le plus souvent utilisée pour affirmer que personne ne devrait forcer une autre personne à rester à l’écart d’une activité à laquelle elle veut participer… Toutefois, à côté d’une de ses deux roses qui ont poussé sur du béton de la galerie Ropac à Salzbourg, et pas très loin de cette citation, on peut distinguer, gravés dans le carton, le corps d’une femme et celui d’un enfant qui paraissent tomber dans le vide…

Il est assez évident qu’ici l’artiste fait référence aux migrants et aux exclus. On sait que les installations d’Alvaro Barrington sont aussi conçues comme des productions critiques à l’égard des lieux où il expose…

Alvaro Barrington - Concrete Slab in Jeans 2 (Dalle de béton en jean 2), 2023 - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Alvaro Barrington – Concrete Slab in Jeans 2 (Dalle de béton en jean 2), 2023 – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

À propos des trois Concrete Slab in Jeans, il raconte : « Le ciment me rappelle un souvenir de gosse. Quand ils faisaient un dallage dans la rue, on posait nos pieds sur le ciment ou alors on dessinait dessus partout. […] On ne pense jamais vraiment à cette histoire de la peinture qui a une sensibilité très urbaine, et le ciment appartient à cette histoire du dessin que j’avais besoin de démonter. »

Jacob Eisenmann - L’Atelier du Sud - l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles
Jacob Eisenmann – L’Atelier du Sud – l’exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles

À l’étage, outre la série Costards de Jacob Eisenmann que l’on avait vue dans « Career Girls » chez les Mécènes du Sud à Montpellier, les portraits photographiques de Mona Varichon méritent attention.

Un peu plus loin, une très belle salle est consacrée à Adee Roberson. Autour d’une vidéo (Vivid Seams (Coutures vives), 2018) et d’un papier peint (Offerings (Offres), 2023) qui se font face, on peu y découvrir quatre « vibrantes » sérigraphies. Pour « L’Atelier du Sud : l’exposition  », Adee Roberson a conçu un environnement global qui prolonge la peinture murale qu’iel a réalisée dans la chambre à coucher de la résidence…

L’avant-dernière salle abrite un étrange face à face : à gauche des Anime Series Unknown de Clément Rodzielski, sur la droite deux séries de Parker Ito (Asian Goddess Smoking Fetish et Kimono Wednesdays). Dans celles-ci, on retrouve, comme leitmotiv, le Crâne de squelette fumant une cigarette de Vincent Van Gogh qui a laissé quelques souvenirs entre ces murs.