Eros et Nature à la Chapelle Sainte-Anne, Arles

Eros et Nature à la Chapelle Sainte-Anne, Arles

Eros et Nature est le titre de la troisième édition de Féminisme(s) proposé par la Galerie Joseph Antonin à la Chapelle Sainte-Anne, Arles, du 13 février au 12 mars 2016.

Clémentine Feuillet, commissaire de l’exposition Eros et Nature annonce « une scénographie originale autour de la diversité des féminismes dans l’art contemporain et la photographie, l’occasion de réunir ce qui semble parfois correspondre à deux visées différentes : le paysage et la représentation humaine, l’écologie et le sens de la beauté, le nu et l’abstraction, l’érotisme et la pensée… »

Vernissage samedi 13 février à 18h30 suivi d’une performance de Douce Hollebecq à 18h30.
À lire ci-dessous, une présentation du projet  par la commissaire.
Chronique éventuelle après un passage à Arles.

Artistes invités : Camille Moravia • Veronika Marquez •  Renée Jacobs •  Arto Pazat •  Cécile HugDeborah De Robertis •  Guillaume Flageul •  Linda Tuloup •  Estelle FenechEmilie Jouvet •  Lynn SK •  Melanie Fontaine •  Wendy Vachal •  Karine DebouzieJean-Pierre Maurin •  Amélie Labourdette •  Céline Cadaureille •  Karine Degiorgis •  Sylvie Tubiana.

En savoir plus :
Sur la page Facebook de la Galerie Joseph Antonin
Sur la page de l’événement Éros et Nature sur Facebook
Sur le blog de l’événement Éros et Nature

Eros et Nature : Présentation de Clémentine Feuillet

Pour la troisième année consécutive, la galerie joseph antonin investit l’espace magnifique de la Chapelle Sainte-Anne pour créer un nouveau parcours, ainsi qu’une scénographie originale autour de la diversité des féminismes dans l’art contemporain et la photographie. Cette immersion sensible, artistique, esthétique, prend son élan autour d’une thématique qui aborde le féminin sous l’angle pluriel de la puissance et du désir, dans le champ d’une lecture positive des enjeux sociétaux et de l’actualité, et traite plus particulièrement cette fois-ci de l’éros et de la nature.

C’est l’occasion de réunir ce qui semble parfois correspondre à deux visées différentes : le paysage et la représentation humaine, l’écologie et le sens de la beauté, le nu et l’abstraction, l’érotisme et la pensée ; d’une notion forte et souterraine, Eros, qui se décline en multiples facettes et couleurs, passant de la figure païenne de l’amour à celle, métaphysique, philosophique, d’une transfiguration possible dans le domaine suprasensible de l’idée (eros platonique), nous retiendrons éros comme puissance de désir et de connaissance, axe d’une pulsion immense, celle de la vie (Eros, c’est la vie /Rrose Sélavy disait en son temps Marcel Duchamp). En attachant, en renvoyant cette notion à celle de nature, c’est le champ de la sensibilité dans son acceptation positive et vitaliste que nous souhaitons convoquer, mais également cette part de malaise et d’inquiétante étrangeté qu’affrontent aujourd’hui les aspirations à la civilisation et la culture, conséquentes des menaces de destruction qui pèsent sur notre environnement. Par nature, nous entendons évidemment le monde qui nous entoure, ce réel dont la perception nous enseigne à quel point il est infini et champ de tous les possibles, mais également ces territoires qui nous accompagnent, nous constituent, nous enveloppent à la manière d’une seconde peau.

L’exposition abordera le paysage comme territoire aussi bien physique que psychique, aussi bien externe que privé (« jardin secret »), sphère d’un partage qui se fait en douceur ou qui se heurte à la difficulté de créer du lien, géographie mentale où s’exerce une force aussi bien intime, utopique, onirique, qu’un rapport de force qui nous renvoie aux questions de pouvoir et de domination sur le plan de l’existant et du sujet, de l’affirmation ou de l’effacement de sa parole, de son positionnement de liberté. Ainsi, l’exposition abordera-t-elle les frontières entre corps et espace de réflexion, entre vivant et métaphorisation : ne dit-on pas de la terre qu’elle est notre « mère » ? Ne considère pas l’adolescence comme l’âge où le corps connaîtrait sa première « floraison » ? Ne dit-on pas d’une personne dont la personnalité nous paraît remarquablement ancrée dans l’enthousiasme et l’énergie, qu’elle est une « nature » ? Pour autant, ne méprise-t-on pas la nature (comme la femme ou le corps) d’être trop près de la matière, de ce qui est supposé « passif » et « exploitable », de ce que l’on peut « dominer », « instrumentaliser » voire détruire ? Où commence (et où s’arrête) le consentement de la nature ? Quand est-ce que la peur du féminin et de la nature se rencontrent-elles ? En quoi les catégories se répondent-elles ?

A partir d’une racine commune (eros/puissance de vie et de désir), « féminin » et « nature » sont convoqués et révèlent au travers des œuvres un point de vue intime et pour autant universel ; ce faisant, ils mettent à jour des points d’ancrages et de focalisation, des jeux de forces et de tension, des fantasmes respectifs : en lieu du « rapport de domination », du « spectaculaire », de la « compétition », la sélection a pour but d’établir un dialogue riche et vivant entre les différentes démarches sensibles exposées, la scénographie de mettre en avant le sens et la recherche tendus tout aussi bien vers le mouvement et l’énergie, l’approche autobiographique et introspective, qu’une position souple d’équilibre, d’universalité, d’harmonie entre soi et le monde.

Clémentine Feuillet, commissariat d’exposition :: Galerie Joseph Antonin, décembre 2015

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.