Quelques lignes pour rendre compte de Paréidolie 2017, quatrième édition du salon international du dessin contemporain de Marseille qui se déroulait les 26 et 27 août 2016 au Château de Servières.
C’est avec beaucoup de plaisir que l’on retrouve, en fin d’été, l’ambiance chaleureuse et le caractère convivial de ce salon, manifestation incontournable de la Rentrée de l’Art Contemporain à Marseille. La qualité de l’accueil de l’équipe organisatrice (Françoise Aubert, Lydie Marchi, Martine Robin, Michèle Sylvander), son savoir-faire et sa disponibilité font de Paréidolie un moment rare partagé par les galeristes, les artistes, les collectionneurs et le public.
Une nouvelle fois, il faut souligner la qualité et la cohérence de la sélection réalisée par un comité présidé cette année par Chiara Parisi, où on retrouvait Josée Gensollen collectionneuse, Pascal Neveux directeur du FRAC PACA, Marine Pages de la revue Roven, Michèle Sylvander et Gérard Traquandi artistes. Ils étaient rejoints cette année par Léa Bismuth critique et commissaire d’exposition, Laurent Godin galeriste et Joanna Carrier cofondatrice de la revue Roven.
Il est impossible de rendre compte ici de toutes les propositions artistiques présentées par les 14 galeries françaises et européennes et des invités du salon.
Les impressions de visite qui suivent, portent un regard sur l’organisation de Paréidolie, sur les choix d’exposition par les galeristes et évoquent quelques accrochages ont particulièrement attiré mon attention.
On retrouve peu ou prou l’organisation spatiale mise en place depuis plusieurs éditions au premier niveau de l’immeuble, au 19 Boulevard Boisson, dans le quatrième arrondissement de Marseille, que par l’association Château de Servières partage avec les ateliers d’artistes de la Ville de Marseille. Seule réelle nouveauté, l’espace vidéo installé au niveau inférieur et qu’il était assez facile de manquer…
Les aménagements mis à la disposition des galeristes, stands rectangulaires ou carrés, généralement ouverts sur un de leur côté, n’offrent guère de commodités pour développer une scénographie originale.
Paréidolie 2017 : Parmi les galeries…
Le classique « White Cube » était de rigueur avec toutefois quelques exceptions. La Galerie Sémiose (Paris) a fait le choix de valoriser, sur des fonds gris-bleu, une très belle sélection d’œuvres sur papier ou carton de William S Burroughs, quelques dessins au feutre et crayons de couleur de Piero Gilardi et deux grands lavis d’encre sur papier de Françoise Petrovitch qui annonçaient sa prochaine exposition parisienne à la galerie.
Projektraum Viktor Bucher (Vienne) avait choisi de laisser brutes les cimaises de son espace pour une présentation très réussie d’œuvres de Sevda Chkoutova, Aldo Giannotti, Michail Michailov.
Construits avec efficacité pour valoriser au mieux les œuvres et les artistes exposés, les accrochages restent assez conventionnels avec toutefois une densité assez variable qui frôlait parfois le « trop plein » (Espace à vendre)… et quelques audaces (22,48 M²)
À l’entrée du salon, la Galerie Laurence Bernard (Genève) réussissait grâce à un accrochage rigoureux une belle présentation du travail des Frères Chapuisat, de Caroline Corbasson, de Jan Kopp, et de Jorge Otero-Pailos.
La Galerie Maubert (Paris) proposait une intéressante confrontation de Nathalie Elemento, Gabrielle Conilh De Beyssac et Jules Guissart dans un accrochage exigeant.
En face, la Galerie C (Neuchâtel) offrait à chacun des trois artistes présentés un accrochage singulier et dynamique qui valorisait parfaitement le travail de Jeremie Bennequin, Lionel Sabatté et Valérie Fabre. Une des très belles propositions de Paréidolie 2017.
Un peu plus loin, le projet « Puissances d’aveuglement », un ensemble de dessins réalisés à l’eau forte sur plaques de zinc par le duo Pia Rondé & Fabien Saleil présenté par la Galerie Escougnou-Cetraro (Paris) attirait particulièrement l’attention du public.
Avec un accrochage très classique, la Galerie Papillon (Paris) rassemblait deux superbes œuvres cousues de Cathryn Boch, face aux encres filamenteuses de Gaëlle Chotard. L’ensemble était compété par quelques feuilles de Tatiana Wolska.
22,48 M² (Paris) proposait un solo show de Geraud Soulhiol qui montrait plusieurs séries : Terres!, Paysage clos, Clôtures, La Parade et Aréna accompagnées d’un « Contre Stade Vélodrome » en impression 3D. L’ensemble était ponctué par des gouaches vernies sur assiettes de porcelaine d’une récente série intitulée « Portraits » de champignons…
À noter également une intéressante présentation par la Martin Kudlek Gallery (Köln) d’œuvres de Christos Venetis, Katrin Bremermann, Franz Burkhardt et Karine Rougier.
La Galerie Bernard Jordan (Paris, Zurich, Berlin) avait malheureusement hérité de l’espace ou la lumière extérieure est la plus difficile à maîtriser. Les multiples reflets n’offraient pas les conditions idéales pour apprécier les feuilles exposées…
Paréidolie 2017 : Anne-Valérie Gasc, artiste invitée…
Anne-Valérie Gasc, artiste invitée par le comité de pilotage, était confrontée aux mêmes conditions d’éclairage… dans l’espace très étroit et tout en longueur qu’elle partageait avec la librairie « l’Histoire de l’œil ».
Cependant, on a une nouvelle fois apprécié la cohérence de son travail avec « Tracks », une série de 12 dessins au feutre qui étaient présentés sans verre de protection, ou encore « Surface Tension », un volume imprimé en 3D.
Par contre, « Spatium », une série de dessins au fusain, réalisés après une visite des carrières intérieures de Carrare était « polluée », au moins au moment de la preview-press, par de désagréables reflets…
Sur le mur opposé, deux « lettres » de l’alphabet lithographique « Twenty six Blank Rocks » étaient relativement épargnées par cette lumière déplaisante.
Plusieurs livres d’artiste d’Anne-Valérie Gasc accompagnaient ces propositions graphiques de l’artiste marseillaise, installée à la Friche de la Belle de Mai.
Anne-Valérie Gasc et Julien Serve. Vidéo de Marc Voiry pour WebTV Zibeline
Paréidolie 2017 : Cartes blanches…
Les deux cartes blanches étaient proposées à la Galerie Béa-Ba (Marseille) qui montrait le projet Watercolors avec Ulrich Wellmann, Marie Ducaté et Armelle de Sainte-Marie et à l’Espace de l’Art Concret, centre d’art contemporain – EAC (Mouans-Sartoux) qui présentait un important dessin de l’artiste Katrin Ströbel.
Tous deux avaient fait le choix très judicieux de présenter les œuvres sans protection, évitant ainsi les désastreux effets de la lumière venant du boulevard Boisson, qui avaient été si terribles, l’an dernier, pour la très belle série de Lionel Sabatté, présentée par Christiane Courbon du MAC Arteum de Chateauneuf Le Rouge.
Paréidolie 2017 : Programmation vidéo…
Malheureusement, on ne dira rien de la programmation de l’espace vidéo, confiée à Barbara Polla, que nous avons malencontreusement oubliée, tout comme la fresque de Julien Serve dans l’espace VIP… Plusieurs échos signalaient une très intéressante sélection de Barbara Polla, avec entre autres une proposition de Nicolas Daubanes réalisée avec les prisonniers de la maison centrale d’Ensisheim…
Paréidolie 2017 : Mark Dion…
Quelques mots pour terminer sur l’invitation faite à l’artiste américain Mark Dion, en partenariat avec les musées de la ville de Marseille et le FRAC PACA, et en collaboration avec la Galerie In Situ-Fabienne Leclerc.
Le volet présenté au FRAC PACA est particulièrement réussi. Il mérite sans aucun doute un passage par la petite salle du plateau expérimental… On a particulièrement apprécier son humour et son regard singulier sur les collections et les les collectionneurs, les musées et l’exposition.
Mark Dion, solo show au Palais Longchamp. Vidéo de Marc Voiry pour WebTV Zibeline
Chronique éventuelle après une visite de son exposition au Muséum d’Histoire Naturelle du Palais Longchamp.
En savoir plus :
Sur le site de Paréidolie
Suivre l’actualité de Paréidolie sur Facebook