La signature par Mehdi Moutashar de la monographie qui lui est consacrée, le samedi 16 septembre à la librairie Actes Sud à Arles est l’occasion de revenir sur la publication en juin dernier de cet ouvrage remarquable.
Au-delà des catalogues qui accompagnent les expositions, il n’est pas d’usage de rendre compte ici des livres et des divers écrits sur l’art et les artistes.
On fera donc une exception pour évoquer cette très belle et riche monographie co-éditée par Bernard Chauveau Édition et les éditions Méridianes qui analyse et illustre la rigueur, la cohérence et la logique d’une œuvre passionnante.
Si l’on a pu voir le travail de Mehdi Moutashar à Montpellier sur les cimaises de la galerie AL/MA en 2012, en 2016 (Lastic) et en 2021 (Racines carrées) et occasionnellement dans des expositions collectives à Arles ou à Aniane, cet artiste d’origine irakienne, qui vit à Arles depuis 1974 est malheureusement trop peu montré dans la région.
Cette monographie est donc une occasion d’apprécier l’ensemble d’une œuvre exigeante et enrichissante, « orchestrée dans une chorégraphie toujours renouvelée des angles et des plis ». L’ouvrage met en lumière la démarche de l’artiste, « fondée sur l’idée de mesure, se rattache aussi bien aux fondements de l’art arabo-musulman, et plus particulièrement à l’arabesque, qu’à ceux du minimalisme géométrique, mais témoigne surtout d’une approche globale et sans limites de l’espace, où sols, murs, plafonds et ligne d’horizon relèvent d’une même unité ».
Ce livre s’articule en sept chapitres chronologiques et thématiques richement illustrés :
– L’espace des possibles : Les années 1960 | 1970
– Avec Rifat Chadirji
– De A comme Arabesque à V comme Vide
– Racines carrées
– Les trois tiers de l’écriture
– Plis et angles remarquables
– Lastic
De très nombreuses notices rédigées par Michèle Moutashar ou par l’artiste accompagnent des reproductions photographiques particulièrement soignées des œuvres.
Très éloquents, les essais sont signés par Amin Alsaden (Un questionnement incessant), Domitille d’Orgeval (Une géométrie sans limites), Morad Montazami (Houé, un art de l’espace dans une forme temporelle), Dominique Clévenot (Des angles remarquables) et Michèle Moutashar (De clou à clou).
Le chapitre consacré à sa longue collaboration, dans les années 1980, avec l’architecte irakien d’avant-garde Rifat Chadirji dans la conception du bâtiment du Conseil des Ministres à Bagdad, est complété par un entretien captivant de Mehdi Moutashar avec Domitille d’Orgeval.
De riches annexes (biographie, bibliographie, index des noms) complètent l’ensemble…
Cette remarquable monographie mérite naturellement l’attention. L’ouvrage est publié avec le soutien à l’édition du Cnap, de la région Occitanie, de la Barjeel Art Foundation et de Lawrie-Shabibi Gallery.
On espère que les institutions publiques ou privées d’Arles ou de la région sauront offrir très prochainement à Mehdi Moutashar une exposition à la mesure de son œuvre !
En savoir plus :
Sur le site de Bernard Chauveau Édition