En 1957, le célèbre photographe parisien découvre les Etats-Unis. Et avec eux, la couleur et le format 24×36…
L’exposition de Montpellier est un véritable événement qui permet de découvrir pour la première fois, plus de 30 ans après sa disparition, son travail jusqu’ici ignoré, réalisée en 1957 en Amérique, et en grande partie en couleurs. Ami des surréalistes et de Picasso, Brassaï est alors connu pour ses vues nocturne de Paris, longuement mises en scène, parfois posées et pour sa pratique en noir et blanc.
Plusieurs fois invité à exposer à New-York dès les années 30, Brassaï refuse. Peu sûr de son travail, il est découragé par les descriptions peu flatteuses qu’Henry Miller lui fait de la ville. Le succès de l’exposition « Graffiti » organisées par le MoMa, en 1956, l’encourage à accepter l’invitation du magazine Holiday un an plus tard. Il dispose d’une carte blanche à New-York et à la Nouvelle Orléans.
D’un point de vue technique, Brassaï va s’essayer à l’usage du petit format (24×36). Contrairement à sa pratique parisienne, il travaille au milieu de la foule. Il photographie des instantanés de cette vie urbaine si intense. Il travaille plutôt le jour et construit des séquences très cinématographiques.
Mais ce séjour est aussi l’occasion de découvrir la couleur. Il attache son regard à des éléments particuliers de la ville comme les murs recouverts d’affiches, les néons nocturnes, les fêtes foraines, les vêtements chamarrés de ces années 1950.
Brassaï regarde la ville autrement. Sculpteur, il est captivé par le corps des femmes et ses rondeurs. Poète, il traduit la force et le mystère du gigantisme et de la verticalité de la ville. Il en saisit de remarquables instantanés aux notes surréalistes.
Ces 50 images en couleurs et 110 tirages d’époque en noir et blanc traduisent le charme de cette période américaine ouverte aux bonheurs de sa jeunesse insouciante, ces « Fifties », où tout semblait possible. Brassaï en Amérique est autant une exposition sur l’esthétique d’un grand photographe que sur un moment de la civilisation américaine, au magique parfum de nostalgie.
L’exposition est organisée par Agnès de Gouvion Saint-Cyr, amie des Brassaï, exécutrice testamentaire de l’œuvre. Elle est auteur du livre Brassaï en Amérique édité chez Flammarion.
Du 17 juin au 30 octobre 2011
Pavillon Populaire. Galerie d art photographique. Montpellier.
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