Musée Fabre – Montpellier : Vénus et Adonis et le Paysage au Dieu fleuve de Nicolas Poussin enfin réunifié

En juillet 2008, le musée Fabre avait présenté pour la première fois la réunion des deux peintures de Nicolas Poussin Vénus et Adonis et le Paysage au Dieu fleuve.

La première est entrée dans les collections du musée grâce au don de François Xavier Fabre en 1825. La seconde a été acquise par Montpellier Agglomération suite au décès de la galeriste américaine Patti Birch pour un montant de 1.8 m€.

Ces deux toiles sont en fait deux morceaux d’une même œuvre peinte pour le grand collectionneur romain Cassiano Dal Pozzo en 1626.  Il s’agissait très probablement d’un dessus-de-porte identifié par Clovis Whitfield en 1980 comme Vue de Grottaferrata dans un inventaire d’un héritier de Dal Pozzo. Le tableau original a été découpé en deux à la fin du XVIIIe siècle. La partie droite Vénus et Adonis a été achetée par François Xavier Fabre en Italie. La partie gauche Paysage au dieu fleuve a été acquise par le peintre Hippolyte Flandrin lorsqu’il était directeur de l’Académie de France à Rome. Par la suite, elle est passée  sur le marché de l’art puis a été achetée par la galeriste Patti Birch en 1961. Celle-ci prête le tableau au Metropolitan Museum of Art de New York en 1991.

Après avoir acheté la toile new-yorkaise, avec le soutien à l’État, de la Région Languedoc-Roussillon, de la Fondation d’entreprise du musée Fabre et de plusieurs mécènes en 2011, le musée Fabre a décidé de faire restaurer les deux toiles afin de reconstituer l’œuvre originale. Cette opération exceptionnelle permet la renaissance d’un chef-d’oeuvre disparu depuis deux siècles.

Depuis 29 mai 2012, elle est présentée au sein de la galerie des Griffons, noyau initial du musée Fabre, dédiée aux grandes peintures religieuses et aux paysages classiques du XVIIe siècle. Elle porte le nom de Vénus et Adonis. Vue de Grottaferrata en référence au lieu situé au sud de Rome et qui a inspiré Poussin.

Jean Pierre Mourre, président de Montpellier Agglomération et Michel HIlaire, directeur du musée Fabre.

Ces deux tableaux ont fait l’objet d’une étude détaillée au C2RMF à Versailles, en 2010. Leur état de conservation stable n’a pas imposé d’intervention fondamentale sur le support, mais que leur état esthétique désaccordé a demandé une harmonisation et un rééquilibrage. Les restaurateurs ont réuni des deux toiles en l’état, par une couture et un « tissage » des bords effilés des deux rentoilages, sur un seul châssis. Le nettoyage de la couche picturale a été différencié pour chaque zone spécifique des deux parties. Le même principe a été mis en œuvre pour les vernis qui ont été amincis de façon à rétablir un équilibre.

Un important travail de mise au ton a été réalisé au moyen de glacis, sur les retouches anciennes conservées comme sur les chancis.

Un nouveau cadre de style Louis XIII a été réalisé. Ce type de profil est contemporain de Poussin.

Interview de Michel Hilaire, directeur du musée Fabre

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