Du 12 juillet au 4 octobre 2013, Pablo Garcia et Michaël Viala présente Prospection, une exposition réalisée dans le cadre de Ulysse l’Original.
Dans le dossier de presse, Céline Mélissent présente ainsi ce projet :
« Ce qui réunit les artistes est avant tout un goût pour la radicalité et d’une certaine manière, une forme d’utopie matérialiste.
Chargé d’histoire, le lieu qui les accueille s’impose par sa monumentalité. La structure architecturale puissante et l’esthétique brute du Prieuré Saint-Pierre invitent les artistes à se mesurer à lui et à mettre en lumière ou en jeu le génie du lieu. La métamorphose repose sur la fonctionnalité pratique ou symbolique de l’espace. Traces d’histoire, prélèvements, relevés et mesures servent directement le processus de création.
Conçues spécifiquement pour le Prieuré, les installations et les sculptures invitent les visiteurs à percevoir différemment et à expérimenter autrement ce qui est. Au risque de perdre ses repères, la géométrie de l’occident se confronte ici à des singularités multiples et communes qui impliquent physiquement les personnes. L’utopie n’est pas un rêve mais une possibilité, qui se donne ici dans l’instant du regard ».
Nous reviendrons ici sur cette exposition dès que nous aurons eu l’occasion de la visiter. En attendant, vos commentaires sont les bienvenus !
Sur sa page Facebook, le FRAC Languedoc-Roussillon présente des photographies in situ prises lors du vernissage.
Atomville, de Pablo Garcia
« C’est en se confrontant à la réalité du lieu d’exposition, à sa monumentalité et à l’environnement de Pont-Saint Esprit, proche des sites nucléaires de Marcoule et Tricastin, que Pablo Garcia a construit sa proposition de réaménagement du prieuré. Face à la promesse d’avenir devenue menace, l’artiste a opté pour une construction qui ramène aux gestes vitaux. Il sera question d’habiter l’œuvre comme on habite le monde.
Atomville réinvestit le site en bunker anti atomique collectif. Inspiré à la fois des habitats enterrés américains des années 60, mais aussi des bunkers truffant les montagnes suisses, nous naviguons ici entre un projet immobilier improbable et un confort (bien que rude et esthétiquement minimal) imaginé pour une autonomie de plusieurs mois en collectivité. En scénarisant le réel, l’artiste remet en question certaines évidences, celle en toile de fond de la domination à travers les âges des grandes forces de destructions, et celle du nihilisme généralisé, du pessimisme cultivé et du désenchantement omniprésent. La fiction propose d’aller au-delà, de se réorganiser, de réaffirmer le sens de la vie. Atomville est une construction « provisoire », une micro-utopie à travers laquelle Pablo Garcia modélise et diffuse une situation perturbante. Cette pièce serait comme un acte symbolique dans le mouvement irréversible du temps, un modèle d’action à l’intérieur du réel. Les fictions de l’art sont bel et bien des hétérotopies ». Extrait du dossier de presse.
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PSE1, de Michaël Viala
« Pour l’exposition Prospection, ma proposition s’articule autour d’une pièce centrale. PSE1 est à la fois une sculpture, une architecture et un travail de peinture, répondant aux modalités physiques de l’espace dans lequel elle s’inscrit.
Structure ouverte et colorée, cette construction a été pensée selon un protocole précis. La première étape a consisté en l’observation et l’appréhension globale du lieu, avant un prélèvement topologique précis. Dans l’atelier, la conception s’est faite sur plans. Multipliant les dessins et les possibles, des propositions ont pris formes. Le parti pris de PSE1 repose sur l’association orientée de deux espaces identiques, reliés par une opération de groupe Ponctuel de symétrie (ce système d’organisation en réseau existe en cristallographie sous le terme de macle). Les deux espaces de référence sont les bras du transept de l’église. Le transept est la partie du bâtiment qui permet de former la traverse d’une croix. Les bras sont les deux fractions situées de chaque côté de la croisée, c’est-à-dire de l’intersection du vaisseau principal et du transept. La hauteur de PSE1 est déterminée par une démarcation colorée visible sur l’ensemble des murs. Cette ligne horizontale semble indiquer un ancien niveau ou étage, sachant que ce lieu a eu plusieurs fonctions au cours de son histoire. PSE1 est une structure composée de poutre en sapin relié par des connecteurs en aciers. Ces éléments sont recouverts d’une peinture noire mate venant souligner la régularité de la construction. Les montants verticaux et horizontaux sont également peints, ici en suivant un protocole qui repose sur un jeu de symétrie et d’inversion .
La pièce est centrée dans l’espace du transept, mais de manière non orthogonale par rapport à l’ensemble de l’édifice. Elle invite au déplacement dans l’espace et permet de voir des lignes et des plans se dessiner dans et sur la structure. La sculpture s’ouvre sur elle-même, laissant apparaître l’espace qui la définie. Le lieu d’exposition et l’intérieur du prieuré répondent ainsi à l’une des définitions fondamentales de l’architecture : « l’architecture c’est créer du vide ». Bien qu’association de deux espaces, PSE1 existe en tant que structure vide, directement liée à l’architecture, conçue et modelée avec et en fonction du lieu. Ce travail montre par glissements successifs la cohabitation intrinsèque qui opère entre dessin, architecture, sculpture et peinture. PSE1 n’a d’autre fonction que d’être ce qu’elle est : une proposition spécifique pour un espace et un temps donné ». Extrait du dossier de presse.
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En savoir plus :
Sur le site du FRAC-LR
Sur la page Facebook du FRAC-LR
À propos des artistes :
– Pablo Garcia est né en 1983, il vit à Montpellier.
Consulter son site personnel .
– Michaël Viala est né en 1975 à Nîmes, il vit à Montpellier.
Michaël Viala est représenté par la Galerie Vasistas, Montpellier.
Consulter son site personnel .