PERFORMANCE Empreintes et passages à l’acte, à la Friche la Belle de Mai, Marseille

Astérides présente dans le cadre de la saison New Orders du Cartel  et de Marseille-Provence 2013 : PERFORMANCE Empreintes et passages à l’acte, exposition et performances jusqu’au au 15 septembre 2013 à la Friche la Belle de Mai, Marseille.

Avec des œuvres d’Anna Byskov, Hsia Fei Chang, Marcelline Delbecq, Romina De Novellis, Nicolas Fenouillat, F2/Francine Flandrin, Igor Grubić, Louise Hervé Et Chloé Maillet, Jonathan Meese, Natsuko Uchino, Daphné Navarre, Nicolas Puyjalon, Darren Roshier, Noé Soulier.

Commissariat : Mehdi Brit

Les premières performances se sont déroulées du 4 au 7 juillet, les suivantes sont programmées du 30 août au 1er septembre et les13 et 15 septembre 2013.

Le projet conçu par Mehdi Brit est de s’interroger, mais aussi de nous questionner et de confronter des artistes sur ce qui reste une fois que la performance s’achève… « Que reste-t-il de ces traces ? Quelle valeur leur octroie l’artiste ? Ces fragments permettent-ils de saisir une lecture réelle ou une interprétation fictionnelle de ces moments désormais révolus ? » Il nous présente donc au cinquième étage de la Tour à la Friche une exposition de « quelques fragments, indices et autres résidus de ces épisodes en action […]à la lisière de la vérité, offrant de nouveaux visages à ces œuvres qui se sont consumées avec le temps ».

L’exposition montre les traces de performances de 15 jeunes artistes dont les origines et les pratiques sont aussi diverses que les choix esthétiques.  La scénographie ménage au centre du plateau un large espace destiné à la production d’une nouvelle performance de chacun des artistes convoqués . Cette expérience autour de la performance cherche selon Mehdi Brit à « mettre en lumière aussi bien les coulisses et le décor que la chair et le vivant d’une situation, d’une œuvre et d’une pensée qui ne cessent de se mouvoir face au temps ».

La très grande diversité des démarches artistiques et  la disparité fragments choisis exigent une attention soutenue du visiteur qu’il est difficile de conserver pour chaque proposition dans un environnement sonore parfois perturbant. L’enchaînement de cette exposition après la visite des projets d’Atelier van Lieshout  au quatrième étage ne favorise pas la disponibilité qui est dû à chaque artiste. Enfin, ce projet prend tout son sens avec la performance que chaque artiste propose aujourd’hui face à sa production passée. Pour apprécier le projet de Mehdi Brit, évitez l’enchaînement de cette exposition avec The Butcher, ou prévoyez une pause aux Grandes Tables ou ailleurs… Si les interrogations proposées par le commissaire vous intéressent, prévoyez de revenir plusieurs fois en tenant compte du calendrier des performances. Pour ceux qui n’ont pas cette possibilité, Cartel propose, sur son site, un enregistrement vidéo des performances réalisées…

Pour notre part, dans des circonstances plutôt « défavorables » évoquées ci-dessus, nous avons cependant été intrigué par la correspondance envoyé à  Sandrine, vendeuse en à Marseille par Hsia Fei Chang, surpris par La Gabbia de Romina De Novellis et apprécier  les interventions dans l’espace public d’Igor Grubić… en attendant une nouvelle visite.

En savoir plus :
Sur le site du Cartel
Sur la page Facebook du Cartel
Sur le site d’Astérides

À propos des artistes :
Les présentations d’artistes qui suivent sont extraites du dossier de presse. Pour les performances à venir, les textes sont empruntés au site du Cartel.

Anna Byskov

Anna Byskov, On the steps of my sister, 2013 – © JC LETT

Née en 1984 à Quito (Équateur), Anna Byskov vit et travaille à Nice et à Paris. Elle a des origines et un parcours difficiles à réduire en trois mots. Partagées entre les cultures et langues danoise, anglaise, suisse, c’est quelqu’un qui cherche souvent ses mots. Son travail évolue lui aussi dans des zones floues du non-sens, du contre-sens ou de « l’anti-sens » : l’absurde finit toujours par prendre le dessus. Elle incarne souvent différents personnages dans ses vidéos qui rencontrent des problématiques, que ce soit dans la communication ou dans l’action, la tentative d’accomplir une tâche quelconque, rencontre toujours l’échec, produisant frustration, autodérision et répétitions du geste ou de la parole. Elle détient un diplôme d’études supérieures de la Villa Arson à Nice. Elle a, entre autres, participé au 55ème Salon de Montrouge (2010), Une forme pour toute action (Printemps de Septembre, 2010) et plus récemment, A la vie délibérée, une histoire de la performance sur la côte d’Azur de 1951 à 2011 (Villa Arson, 2012).

Performance le 6 juillet : On the steps of my sister

Anna Byskov sur le site documentsdartistes et sur le site du Centre national des arts plastiques

Hsia-Fei Chang

Hsia Fei Chang , Jack n’a qu’un oeil, 2013 – © JC LETT

Née en 1973 à Taipei (Taiwan), Hsia Fei Chang vit et travaille à Paris. Elle décline des propositions artistiques dans un registre à la fois populaire et tragico-ludique. Dans son travail, un grand nombre de modes d’expression sont conviés : littérature de gare, installation in situ, film amateur, sculpture monumentale… Pour ses célèbres « karaokés-performance » elle convoque tour à tour le répertoire de Mike Brand ou de Sheila, en passant par celui de Nico, du Velvet Underground.
Hsia Fei Chang fait partie de ces artistes qui explorent et questionnent les rapports humains et la place de la femme dans notre société.
Elle a exposé à La Maison Rouge (2012), au Casino Luxembourg, au Centre d’Art Contemporain de Meymac (2011), au FRAC Languedoc Roussillon, au musée du Quai Branly (2010), à la Biennale de Vancouver (2009), au Brooklyn Museum de New York (2007) et au Palais de Tokyo (2006).
En 2013, elle a présenté son travail à la Fondation Ricard (Paris) et dans le cadre d’Experienz au Wiels (Bruxelles, 2013).

Performance le 13 septembre : Jack n’a qu’un œil
A l’occasion des derniers jours de l’exposition, Hsia Fei Chang présentera sa performance révélée en partie par quelques indices disséminés dans un ensemble de correspondances, envoyées de Taïwan sur toute la durée de l’exposition. Ces lettres, cartes postales ou colis sont destinés à une certaine Sandrine Hugues, 39 ans, vendeuse en parfumerie à Marseille. En bas du mur, sur une étagère, reposent les objets qui sont arrivés avec le courrier transmettant leur propre histoire, une probable rencontre avec les mots.
Nous savons que Sandrine Hugues est hypothétiquement une référence à Audrey Horne, personnage phare de la série Twin Peaks et que la maison-close « Jack n’a qu’un œil » serait l’une des clés de la performance.

Hsia Fei Chang sur son site personnel et sur le site de la Galerie Laurent Godin

Marcelline Delbecq

Marcelline Delbecq, Poudroiements, 2013 – © JC LETT

Née en 1977, Marcelline Delbecq vit et travaille à Paris. Après des études de photographie (Columbia College, Chicago et ICP New York, 1995-1997), un DNSEP (Ecole Supérieure d’Art de Caen, 1997-2002) puis un DESS Art de l’exposition (Paris X-Nanterre, 2002-2003), le travail de Marcelline Delbecq s’est peu à peu éloigné de la pratique de l’image pour se concentrer sur la potentialité cinématographique de l’écriture.
Son utilisation du récit, de la voix, élabore un univers narratif mis en mots et en sons pour convoquer un ensemble d’images mentales oscillant entre description et fiction, passé et présent. Dans ses installations sonores, publications et lectures en public, les mots mettent en jeux la question du regard en devenant à leur propre tour des visions. Elle travaille régulièrement avec l’actrice Elina Löwensohn, le pianiste Benoit Delbecq et le bruiteur de cinéma Nicolas Becker.
Marcelline Delbecq a participé à de nombreux projets en France et à l’étranger (Centre Pompidou-Metz, Laboratoires d’Aubervilliers, MUDAM, Credac, Actoral, Printemps de septembre) et, plus récemment, à l’occasion du Nouveau Festival (2013) du Centre Pompidou, au Musée de la Chasse et de la Nature (Paris), au Centre d’art Contemporain de Meymac et à la Spazioa Gallery (Italie).

Performance le 13 septembre : Poudroiements

Partant d’interrogations sur la concordance des dates de l’invention de cinéma, de la photographie et de l’impressionnisme en peinture, Poudroiements est un récit qui interroge la temporalité de l’image, l’importance de la lumière, l’existence du paysage et l’origine de la vue à travers la métaphore de la Camera obscura. De courts paragraphes, composés comme des tableaux, comme des « Vues Lumière », forment la matrice d’un récit dont les éléments mêlent description, analyse, interprétation, documentaire et fiction, dans un constant aller et retour entre présent et passé, clarté et obscurité.

Marcelline Delbecq sur son site personnel

Romina de Novellis

Romina de Novellis, La Gabbia (la Cage), 2012 – © JC LETT

Née à Naples (Italie), Romina De Novellis vit et travaille à Paris. Après plusieurs années dédiées à la danse et au théâtre, elle est diplômée à la Royal Academy of Dance of London, puis elle continue ses études au DAMS de l’Université de Rome 3. Doctorante en Anthropologie et Sociologie à l’EHESS (Paris) avec une thèse en Anthropologie du corps, elle s’intéresse au concept d’un corps en procession, installé dans l’espace public en présence du regard des passants. Tableaux vivants au sein desquels elle explore des états de transe, d’aliénation et de folie qui peuvent se manifester avec le corps dans des conditions humaines précaires, aux marges de la société. A travers les figures de femmes, saintes, filles, icônes de la vie quotidienne, les protagonistes du travail de Romina De Novellis s’inspirent de l’anthropologie et de l’ethnomusicologie. Ce sont des messages sociaux et politiques.
Les performances de Romina De Novellis ont été présentées à l’occasion de Slick Art Fair, Paris (2009), Jeune création au CENTQUATRE, Paris (2011), La Biennale di Venezia, en collaboration avec l’artiste Pia Myrvold (2011), La Nuit Blanche, Paris, (2010 et 2012), au Centre d’art contemporain Darb 1718, le Caire (2011), 7.5 Club, Paris (2012), Zico House, Beyrouth (2012) et dans le cadre de Noli me tangere, exposition collective, Naples (2012), Unlimited Bodies, exposition collective, Londres (2013).

Performance le 4 juillet : L’APE

Romina De Novellis sur son site personnel et sur le site de la Galerie Laure Roynette

Nicolas Fenouillat

Nicolas Fenouillat, Solo, 2013 – © JC LETT

Né en 1978, Nicolas Fenouillat vit et travaille à Paris. Plasticien et musicien, ancien étudiant de l’école d’art de Montpellier (DNSEP, 2001) et de l’école curatoriale du Magasin à Grenoble (12ème session), il a participé à diverses expositions collectives en France et à l’étranger (Paris, Prague, New-York, Casablanca). Diverses expositions personnelles lui ont été consacrées à Genève, Melbourne et Amsterdam.
Batteur de Ned groupe psychédélique rock avec quatre albums à son actif qui totalise plus de 800 concerts en Europe et aux USA. En 1997, il crée le label de musique Skrecords (skrecords.org), organise des concerts et il ouvre, en 2005, une salle de concert à Lyon, Grrrnd Zéro. Il est aussi l’auteur en 2002, d’une ontologie sur des groupes  activistes, Aids Riot.
Il collabore également avec divers artistes : Joris Lacoste et Stéphanie Beghain (9 lyriques), les chorégraphes Laurent Pichaud, David Wampach, Mathilde Gautry et cette année avec Christophe Fiat à son projet Marcel Pagnol au pays de l’or bleu au sein du groupe musical POETRY, dans le cadre des ateliers de l’EuroMéditerranée (Marseille Provence 2013).
En 2012, il a entre autres, présenté Goo (Gymnastique pour Oeil et Oreille), performance avec Bruno Persat au Palais de Tokyo et Frissons, une exposition personnelle à la Lebenson Gallery à Paris. En 2013, il présentera une sculpture dans l’espace publique pour la ville de King’s Lynn (Royaume-Unis) et POETRY en collaboration avec Christophe Fiat à Montévidéo (Marseille) et dans le cadre de la Nuit des musées au Musée de la Chasse et de la Nature (Paris).

Performance le 4 juillet : Solo

Nicolas Fenouillat sur son site personnel et sur le site de la Lebenson Gallery

F2/ Francine Flandrin

F2/ Francine Flandrin, Portier de nuit pour accessoires indispensables, 2012-2013 – © JC LETT

Née en 1968, Francine Flandrin vit et travaille à Paris. Spécialiste Hue Dada de l’art contemporain, Francine Flandrin révèle dans une recherche plastique et performative transversale, un désir “no limit” de profiter ici et maintenant d’un temps qui ne cesse de filer. Mots d’esprit, grincements de dents et littéralité accompagnent son travail. En 2012, le musée de la Triennale de Milan repère Tout Sein, son LHOOQ du chou à la crème, détournement pâtissier dont elle conçoit la première sculpture léchable et rechargeable, que le musée exposa en 2013 dans Kama. Sesso e design. Cet hiver, elle organisait à la Librairie Mazarine Comme un interdit une exposition avec Wim Delvoye, Annette Messager, Otto Muehl, Eric Pougeau et proposait une réflexion sur la complexité et la relativité de la notion d’interdit au travers la religion, le sexe, l’histoire, la politique, la philosophie et l’économie.

De manière générale, elle évolue seule ou en collaboration, comme lorsqu’elle invita Hugo & Victor – les pâtissiers littéraires – à concevoir une galette un peu particulière afin de Tirer les rois avec une fève de calibre magnum. Elle forme avec Katia Feltrin un duet de performeuses et prépare dans une formation modulable et trans-disciplinaire, la première Encyclopédie Politique du Goût.

Performance le 15 septembre: Marseille à tous points de vue

Marseille à tous points de vue est une performance participative, qui permet d’ouvrir les yeux sur la complexité de l’adaptation à une culture qui nous est étrangère, car si la cité phocéenne est parfois au centre des questions sur l’immigration : « elle intègre les immigrés toujours mieux et plus vite qu’ailleurs ». Francine Flandrin proposera donc de varier quelques paramètres de notre perception, afin de vivre l’expérience Hue Dada de l’intégration.

Francine Flandrin sur son blog « Les Vanités contemporaines »

Igor Grubić

Igor Grubić 366 Liberation Rituals, 2008-2009 – © JC LETT

Né en 1969 à Zagreb ( Croatie ), il vit et travaille à Zagreb. Igor Grubić ne cesse de réaliser des interventions dans l’espace public souvent polémiques annonçant un regard aussi bien critique que poétique sur la société contemporaine.
Il rend hommage au RedPeristil (1968) et fait scandale avec le Black Peristil dans la cour de l’ancien palais romain à Split en 1998, action réalisée de façon anonyme qu’il définit « comme un miroir magique » qui « reflète l’état de conscience de la société » (1998). Avec ses 366 Liberation Rituals, Igor Grubić continue de provoquer et de transgresser avec des actions anonymes, souvent relatées par la presse, les documents et plus particulièrement la vidéo.
C’est en 2006-2008 que ce dernier développe le projet East Side Story, référence aux violences à l’égard des minorités sexuelles pendant les Gay Pride à Belgrade (2001) puis à Zagreb (2002), une installation vidéo aujourd’hui présente dans les collections du Musée d’art contemporain de Zagreb et de la Tate (Londres). En 2012, Igor Grubić a participé à Manifesta 4 (Bruxelles), la 11ème Biennale d’Istanbul, Festival d’Automne, au Cycle de performances-fil rouge du Festival de la Croatie en France et à la programmation hors-les-murs de la FIAC 2012.

Performance le 6 juillet : 366 Liberation Rituals

Dans l’espace dédié aux performances, Igor Grubić réalisera trois happenings, une introduction partielle et élémentaire du protocole défini pour les 366 Liberation Rituals.

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Louise Hervé et Chloé Maillet

Louise Hervé et Chloé Maillet – Avant le monde et après, 2010 – © JC LETT

Nées en 1981, Louise Hervé et Chloé Maillet vivent et travaillent à Paris. Les travaux de Louise Hervé et Chloé Maillet mêlent l’archéologie, l’histoire et la science-fiction sous des formes variées. Formulant des hypothèses à partir de matériaux prélevés dans leur environnement, les conférences, appelées aussi « performances didactiques » sont leur médium privilégié. Elles ont réalisé deux moyens-métrages dont la diffusion fait aussi l’objet d’une performance. Diplômées en histoire de l’art, Louise Hervé et Chloé Maillet collaborent depuis 2000. Elles sont respectivement diplômées de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy et doctorante en Anthropologie historique à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. En 2001, elles ont fondé ensemble l’International Institute for Important Item, structure à travers laquelle elles développent un travail de reconstitution plus ou moins historique. Elles réalisent de nombreuses lectures-performées à l’occasion de leurs expositions collectives et personnelles. En 2012 : Pytha goras and the monsters, Kunstverein Braunschweig ; Attraction étrange, Synagogue de Delme ; La Triennale, Palais de Tokyo, Paris ; Kunsthaus Glarus ; L’homme de vitruve, Centre d’art contemporain d’Ivry, Le Credac ; Read, Look ! We promise it’s not dangerous, Emily Harvey Foundation, New York ; Une reconstitution et un souterrain, Crypte Notre Dame, Paris.

Performance le 30 août : Les femmes préhistoriques

« Nous avons une idée assez précise de l’histoire de la performance. Une des origines de celle-ci serait à trouver dans la retraite de Ménilmontant des Saint-Simoniens entre 1830 et 1832. C’est le moment où ces ingénieurs, disciples du révolutionnaire Saint-Simon, se sont réunis et ont donné en spectacle, le dimanche dans leur jardin et devant un public, leur mode de vie en communauté. Un procès retentissant a mis fin à cette aventure intitulée « la retraite de Ménilmontant ». C’est certainement pour cette raison que cet épisode a été évacué de l’histoire de la performance. Pour nous, cette dernière a donc plusieurs origines exogènes à l’histoire de l’art. »

Présentées dans le cadre de la Triennale, Intense Proximité au Palais de Tokyo (2012), l’installation et la performance intitulées Avant le monde, et après,  proposent un dialogue sur les théories de Johann Jakob Bachofen (1815-1887), posant les jalons du matriarcat à la genèse des plus grandes civilisations. Ses textes et recherches, entre autres Das Mutterrecht (Le Droit Maternel, 1961), ont plus largement constitué une source essentielle dans les actions féministes du 20ème siècle. En confrontant ces écrits à l’intérêt considérable pour le matriarcat dans le cinéma de science-fiction des années 1950,  Louise Hervé et Chloé Maillet révèlent sur une table lumineuse, un feuilleton composé d’un rouleau transparent de trois mètres de longueur avec des posters de série B et des couvertures de livres.
À l’occasion d’Empreintes et passages à l’acte, Louise Hervé et Chloé Maillet ont fait appel à un chercheur – paléontologue basé à Marseille pour réinterpréter leur œuvre, soulignant ainsi de nouvelles questions sur le genre dans la préhistoire.

Louise Hervé et Chloé Maillet sur le site de la galerie Marcelle Alix

Jonathan Meese

Vue Jonathan Meese – © JC LETT

Né en 1970 à Tokyo (Japon), Jonathan Meese vit et travaille à Berlin. Figure incontournable de la scène berlinoise, Jonathan Meese réalise installations, peintures et performances aux tonalités expressionnistes et avec toujours beaucoup d’humour. Diplômé de l’académie des arts de Hambourg, il participe la même année à la première Biennale de Berlin en 1998, puis à d’importantes expositions collectives comme Generation Z au PS1 (New York, 1999), New Blood à la Saatchi Collection (Londres, 2004) et Dionysiac au Centre Pompidou (Paris, 2005). Une grande rétrospective, Mama Johnny, lui est consacrée à la Deichtorhallen de Hambourg et au Magasin de Grenoble en 2006.
Parmi ses performances les plus étonnantes, on peut mentionner, entre autres, l’action réalisée sur le Parsifal de Wagner au Berlin Staatsoper en 2005 et l’hommage à Noël Coward à la Tate Modern en 2006. A l’occasion du Festival de Salzbourg en 2010, Jonathan Meese s’attèle aux décors de la première mondiale de Dionysos, un opéra inédit de Wolfgang Rihm sur la vie de Nietzsche. Il a dernièrement signé la scénographie de Médée de Marc-Antoine Charpentier au Théâtre des Champs-Elysées (Paris, 2012) et présenté à cette occasion dans le cadre de Nuit Blanche 2012, une série de vidéos de ses performances réalisées dans l’atelier.

Jonathan Meese sur son site personnel et sur le site de la galerie Daniel Templon

Natsuko Uchino

Vue Natsuko Uchino – © JC LETT

Née en 1983 à Kumamoto, Natsuko Uchino vit et travaille entre Paris, New York et le Japon. Artiste inter-disciplinaire et membre fondateur de l’organisation Art et Agriculture (NY), Natsuko Uchino s’attache à nourrir chaque aspect de son oeuvre pour en faire émerger une pensée exprimée avec la sculpture, le film et la performance, confrontée au processus d’un environnement naturel. De l’érosion à la fermentation, l’inconstance du vivant et la fragilité du monde biologique se manifestent dans ses projets et sculptures performatives.
Diplômée en Art à Cooper Union à New York, elle a travaillé comme agricultrice, céramiste et cinéaste dans la vallée du Hudson. En 2011-2012, elle est invitée comme artiste-résidente au CCA Kitakyushu (Japon). En 2012, Natsuko Uchino développe une exposition itinérante composée de céramiques réalisées en collaboration avec Matthew Lutz- Kinoy à la Rijksakademie puis présentée au Elaine MGK – Bâle, à la Villa Romana – Florence avec le groupe curatorial Dingum, et à la Kunsthalle – Baden Baden. Elle participe à la seconde biennale du Land Art en Mongolie (Ikh Gazriin Chuluu & National Mongolian Modern Art Gallery) et à la VIIème Globale Conférence d’Evian pour débattre sur les relations émergentes entre art, écologie et agriculture.
En 2013, elle réalise un nouveau travail en céramique à Tamba, Sasayama-shi ancien village Minguei depuis ~1200. Ces travaux sont présentés en service continu au Social Kitchen – Kyoto, et ont été exposés à Tokyo par Rocket Gallery, Cook& Co. et Sakumotto.

Natsuko Uchino sur son blog

Daphné Navarre

Daphné Navarre, XXX, 2013 – © JC LETT

Née  en 1982 à Paris, elle vit et travaille à Paris. Daphné Navarre est une artiste franco-autrichienne, formée d’une part à la Villa Arson à Nice puis aux Beaux Arts de Vienne en Autriche dans l’atelier de Heimo Zobernig.

Daphné Navarre extrait des fragments de vie et d’histoires par le moyen de la censure, de l’effacement, du vide, dérobant au regard, le sujet même de l’œuvre. Ses œuvres cachent et révèlent et c’est en donnant aux formes et aux images une valeur, une dimension méditative qu’elle parvient à rendre visible le sensible, et la fragilité percutante.

En 2011, au Palais de Tokyo Daphné Navarre a réalisé l’installation Singapour Marina Bay, une œuvre in situ retraçant chronologiquement, à l’aide de matériaux simples, plus de six ans d’expositions passées, présentées dans l’un des modules du musée.
Depuis elle a participé à plusieurs expositions collectives notamment Les archives sauvages à La Villa Arson, Blabla et Chichi sur un bateau à la Galerie Hussenot, Celest im Berg à l’Institut Français d’Innsbruck en Autriche.
En 2013, Daphné Navarre réalise suivez-moi, une performance au Musée de la Chasse et de la Nature et participe à plusieurs expositions collectives, N’habite plus à l’adresse indiquée, au Centre d’art de Clamart, In a sentimental Mood à la Galerie des Galeries, Archéologia à 40mcube à Rennes.

Performance le 31 août

« Des performances passées, il me reste des mots, les phrases s’enchaînent les unes après les autres, comme un défilement d’images. Avec ces deux données, les mots et cet assemblage d’objets, le spectateur pourra rejoindre ce qu’il lit, les souvenirs, les sensations et composer à travers son imaginaire, l’histoire de ces formes disparues.
Il faisait froid, j’étais une fleur. La harpe jouait, mais le vent déviait sa musique. Le mur était blanc et petit à petit les balles de tennis l’ont criblé d’ocre rouge mais coulant. Le son de la balle contre le mur, le son de la balle contre le crucifix. La fleur dansait, se déployait. Cela devait être magique. Le jeu des reflets. La soie fragile de cette robe de nuit. Nous nous regardions fixement. Le baiser du cerf. Le silence. Ma voix a lâché. »
Dans le travail de Daphné Navarre, la performance s’inscrit dans un laboratoire oscillant entre l’expérience et la formulation esthétique. L’artiste propose un cabinet de curiosité personnel dans lequel les fragments de ses performances réalisées à la Villa Arson, avec le collectif KIT et au Musée de la Chasse et de la Nature deviennent aussi bien des objets de présentation que des outils à utiliser pour la réalisation d’une nouvelle action. En annonçant l’empreinte comme un signe défiant toute temporalité, Daphné Navarre défend une trajectoire aux couleurs multiples faisant de la performance et de son souvenir un territoire en constante mutation défiant la valeur et l’interprétation dogmatiques d’une œuvre.

Daphné Navarre sur son site personnel

Nicolas Puyjalon

Nicolas Puyjalon, Le Mont Analogue, 2013 – © JC LETT

Né en 1983, Nicolas Puyjalon vit et travaille à Berlin. Récemment diplômé des Beaux-arts de Toulouse (2009), Nicolas Puyjalon réalise des performances très proches du registre de la danse et du théâtre. Sa rencontre en 2006 avec Performunion, collectif berlinois, ainsi qu’avec l’artiste Zabo Chabilaud a été déterminante. Il écrit très précisément ses performances sur ce qu’il nomme des partitions ou des cartes, et qui sont en réalité de très beaux collages. Puyjalon construit souvent des « véhicules » à partir de matériaux de récupération fragiles et tente une traversée en chevauchant l’objet composite d’un côté à l’autre d’une scène dessinée préalablement avec du scotch sur le sol. Depuis 2010, il multiplie aussi les collaborations sous de faux noms de labels tel que Pipi’NPee (avec Pauline Payen), DESANTICIPATIONRECORDS (lors d’un tandem Ben/Nicolas, il lance une invitation à Arnaud Coutellec, Leila Peacock, Eve Servières, Estelle Vernay).

Performance le 7 juillet : Le Mont Analogue

Nicolas Puyjalon sur son site personnel

Darren Roshier

Darren Roshier, Darren Roshier essaie d(e s’)autohistoriciser, 2013 – © JC LETT

Né en 1990, Darren Roshier vit et travaille à Vevey (Suisse). Il a commencé ses études en philosophie et en psychologie, option complémentaire en arts visuels pour ensuite intégrer le programme Bachelor Arts Visuels à l’École cantonale d’art du Valais (ECAV). Il s’investit dans la scène artistique veveysanne en organisant en décembre 2009 une exposition dans son appartement, Le Zoo expose Vevey. L’artiste participe ensuite à plusieurs expositions, notamment Perdu quelque part (Sierre, 2010), La Minoterie IV, (Moulin de Rodynam, Orbe, 2011) ; ainsi qu’en 2012 : Darren Roshier sera-t-il artiste ? (titre non définitif), Tentative d’obtention de diplôme, Impression (Kunsthaus Grenchen, Granges, Suisse), Adresse(s) (Le Musée de Carouge, Carouge, Suisse), So Swiss!, (centre d’art Le Pavé Dans La Mare, Besançon, France), Art moyen VS Ismism ou presque, (CAN, espace L’Ov, Neuchâtel, Suisse).

Performance le 6 juillet : Darren Roshier essaie d(e s’)autohistoriciser

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Darren Roshier sur son blog

Noé Soulier

Noé Soulier, Working Drawings, 2013 – © JC LETT

Né en 1987, Noé Soulier vit et travaille à Paris. Il a étudié au conservatoire national supérieur de Musique de Paris, à l’école nationale de Ballet du Canada, et à P.A.R.T.S. (Bruxelles) d’où il sort diplômé du cycle de recherche en 2010. Il a aussi étudié le clavecin avec Élisabeth Joyé. En parallèle à sa démarche de chorégraphe, il étudie actuellement la Philosophie à la Sorbonne (Paris IV). En 2009, il présente le solo The Kingdom of Shades au Beursschouwburg (Bruxelles). En 2010, il est lauréat du premier prix du concours Danse Élargie, organisé par le théâtre de la Ville (Paris) et le musée de la Danse (Rennes), avec la pièce Little Perceptions. Depuis sa résidence au Pavillon Neuflize OBC-laboratoire de recherche du Palais de Tokyo (Paris), Noé Soulier présente régulièrement ses performances et pièces chorégraphiques dans de nombreux lieux et festivals en France et à l’étranger.

Performance le 31 août: Hand catching signs

Les processus sont très différents selon les projets. Lorsque je travaille seul, le processus est long, environ un an, et très organique. Je peux infléchir le projet à tout moment par rapport aux intentions de départ. En ce moment, je travaille sur un projet de ce type mais aussi sur une création pour le Ballet de Lorraine. Il faut prendre beaucoup de décisions en amont. De nombreuses personnes sont impliquées : les danseurs, l’orchestre, l’équipe technique. Ce qui m’intéresse c’est d’essayer de garder une spontanéité et une disponibilité pour ce qui peut advenir malgré cette structure contraignante. Il faut une préparation très fine, qui permet de coordonner tous les collaborateurs dans un temps réduit sans prédéterminer leur action. J’essaie de développer des matériaux ouverts, qui peuvent donner lieu à différentes interprétations et qui peuvent ainsi s’adapter aux individus et aux circonstances spécifiques.
Cette série de dessins constitue un exemple de ce type de matériaux. Ils sont liés à différentes pièces explorant les possibilités syntaxiques et sémantiques du vocabulaire de la danse classique : Le Royaume des ombresSigne blanc, et la création en cours pour le Ballet de Lorraine. Hand Catching Signs utilise uniquement des gestes de pantomime présents dans les ballets du XIXe siècle. L’articulation spatiale et temporelle qui permet de distinguer chaque geste s’érode peu à peu de manière à créer des agencements de sens de plus en plus ambiguës et problématiques.

À propos du commissaire :

Mehdi Brit et Sandrine Meats | Interviewer la performance. Paroles d’artistes, regards sur la France depuis 1960. Intervention dans le cadre du colloque « La performance : vie de l’archive et actualité », AICA-France/Villa Arson. 25, 26 et 27 octobre 2012

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