Pour cette 5ème édition du Salon du dessin contemporain de Montpellier, on retrouve avec plaisir les galeries présentes l’an dernier : Aldebaran (Castries), AL/MA, Aperto, BoiteNoire, Iconoscope, Hélène Trintignan, Vasistas (Montpellier), From Point to Point et La Vigie (Nîmes).
Les galeries Gourvennec Ogor de Marseille et Lieu Commun de Toulouse rejoignent cette année l’événement montpelliérain ainsi que 3 galeries parisiennes : ALB, Bernard Jordan et Marine Veilleux.
Drawing Room 013 s’organise cette année en trois 3 travées perpendiculaires à l’axe de la nef, reliées par une circulation dans le bas-côté parallèle à la rue Philippy.
La galerie parisienne Bernard Jordan ouvre le parcours dans la première travée. Un accrochage rigoureux sur un seul registre propose dans des formats très similaires des œuvres d’Antoine Desailly, Paul van der Eerden, Henri Jacobs, Renée Levi et Elmar Trenkwalder. On remarquera le travail d’Antoine Desailly, organisé en série qui se basent sur la répétition de motifs issus du quotidien,généralement sur fond jaune. Signalons également les dessins inquiétants de Paul van der Eerden.
La galerie AL/MA présente un accrochage très séduisant d’œuvres sur papier d’artistes qu’elle représente. Marie-Caroline Allaire Matte présente cette année Jacquie Barral, Nicolas Daubanes, Patrice Pantin, Julien Bouissou, Gabriele Chiari et Eve Gramatzki.
Parmi ces propositions, toutes très intéressantes, on portera une attention particulière au travail méticuleux d’incision de Patrice Pantin qui présente deux œuvres et une délicate aquarelle sur papier de Gabriele Chiari. Une mention pour le travail et la limaille de fer de Nicolas Daubanes et à sa recherche sur la prison et les évadés célèbres.
Le projet de la galerie Lieu commun de Toulouse apparaissait dans son principe très attractif : « Tenter une exposition qui ressemble à un film mais en gardant les spécificités de la liberté de lecture de l’exposition. Ni début, ni fin, juste un espace-temps élastique découpé en séquences, une ligne vivante où chaque jour les dessins changent d’emplacement. Une time line flexible sur laquelle les dessins se croisent… ». Malheureusement nous avons eu quelques difficultés à saisir ce « temps d’un film » qui rassemble des dessins très hétérogènes de Marianne Plo, Jérôme Souillot, Rémi Groussin, Océane Moussé, Mademoiselle Kat et Romain Ruiz.
Chez Marine Veilleux, autre galerie parisienne invitée cette année, les dessins au crayon de Daniel Otero Torres, de facture très classique, intriguent par leur approche caricaturale et dans un certain sens provocatrice, de la représentation de poncifs d’un colonialisme suranné, où le masque apparaît comme un accessoire très dérangeant. On remarque également la sobre série Performer de Sylvain Bourget . L’accrochage est complété par une série au crayon de Félix Pinquier et des dessins hachurés de Balyc.
La galerie Aldebaran de Castries propose des travaux de Matali Crasset, Didier Levy et Stéphanie Majoral.
Dans la deuxième travée, on trouve, sur la droite, trois galeries montpelliéraines.
Chez ChantiersBoiteNoire, on retrouve des dessins d’Abdelkader Benchamma, dont le travail est actuellement exposée dans la galerie de la rue Carbonnerie. Il est accompagné de trois photogrammes de Nina Roussière.
Jean-Paul Guarino, cheville ouvrière du salon, propose sur son stand l’intéressant travail de David Coste qu’il expose à la galerie Vasistas jusqu’au 7 décembre.
La galerie Hélène Trintignan montre un surprenant travail de dessin et collage sur couverture de livre du catalan Quim Domene, dont une série de « Bonjour monsieur… Nauman, Picabia et Duchamp » qui s’impose à Montpellier. La galerie expose également des œuvres de Christian Bonnefoi et de Fabrice Hyber.
En face, la galerie nîmoise From Point to Point présente l’étonnant travail de Gilbert Monnier. Ces formes géométriques au graphite sur tissus ont été tracées, selon le galeriste, juste après que l’artiste ait copulé ! En tout état de cause une proposition qui exhibe sa différence.
La galerie Gourvennec Ogor est une jeune galerie marseillaise, crée fin 2011. Elle est dirigée avec dynamisme par Didier Gourvennec Ogor, ancien collaborateur d’Yvon Lambert.
Accompagné par un de ses artistes, Timothée Talard, son accueil est particulièrement sympathique. Il présente avec beaucoup de conviction le travail de Timothée ainsi que ceux de Pablo de Laborde Lascaris ou de Nøne Futbol Club.
Troisième galerie parisienne invitée cette année, la galerie ALB a choisi de mettre en avant le travail de Léo Dorfner autour d’une aquarelle sur papier de sa série « Variations sur Marie ». À côté de ses images couvertes de graffitis, de logos, de dessins et de textes personnels, on remarque plusieurs aquarelles réalisées à partir de photos de sa vie intime… Un travail qui ne laisse pas indifférent et qui provoque une certaine sensation de malaise…
La galerie présente également des dessins au crayon de Jérémie Amigo (Homme moderne moderne), des portraits au fusain partiellement effacés de Valentin van der Meulen, des fusains et gomme très photographiques de Samuel Martin (Extérieur nuit) et des dessin au stylo bic un peu morbide de The Kid.
L’accrochage tapissier très (trop ?) dense permet à la galerie de présenter aussi des dessins aux crayons de couleur de Jean-Baptiste Perrot, une série sur les musées (Principe de précaution) de Matthieu Martin, une œuvre délicate au feutre, à l’encre et à l’aiguille d’Anne de Nanteuil (Pluie perforante) et deux aquarelles de Joel Hubaut (Disco Love Cosmos et Football)…
Dans la dernière travée, Iconoscope propose une importante sélection d’aquarelles de Didier Trenet.
À la galerie nîmoise La Vigie on retient les dessins à la mine de plomb et aux crayons de couleur de Maude Maris.
Aperto a choisi d’inviter la galerie Flux de Liège (Belgique). Eric Delayen a réalisé une sélection parmi une importante collection de dessins récoltés depuis la biennale de Venise en 1997, après la présentation « pirate » dans les Giardini d’un taureau « BBB de compétition »… Dans cette étonnante collection, on trouve à côté d’anonymes des contributions de Marina Abramovic, Maurizio Cattelan, Win Delvoye, Georges Didi Huberman, Paul McCarthy, Toni Negri, Jean-Pierre Pincemin, Michelangelo Pistoletto, Richard Serra, Harald Szeemann, Atelier Van Lieshout, Ben Vautier, Bill Viola, Claude Vialat ou Wim Wenders…
Une des propositions les plus étonnantes de cette édition de Drawing Room.
Face à ces trois galeries, une longue cimaise est consacrée à l’artiste écossais Charles Avery, invité de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier.
La diversité et la richesse des propositions de cette cinquième édition méritent sans aucun doute une visite avant la fin du week-end…
N’oubliez pas de passer également par Drawing Off, c’est juste en face dans les locaux de l’Anacrouse !
En savoir plus :
Sur le site de Drawing Room