La Grande-Motte : 2eme édition du Festival des Architectures Vives (FAV)

Depuis le samedi 21 juin et jusqu’au dimanche 29 juin, l’association Champs Libre présente la deuxième édition du Festival des Architectures Vives (FAV) à La Grande-Motte.

L’ambiance estivale, les espaces très particuliers et ouverts de la ville, la lumière, le soleil, le vent, la présence  très puissante de l’architecture imaginée par Balladur, donnent au Festival des Architectures Vives à La Grande-Motte un visage qui est très différent de celui de Montpellier.

Affiche FAV 2014 La Grande Motte_1

À l’exception du patio de l’église Saint-Augustin, tous les lieux proposés aux sept équipes de jeunes architectes sont ouverts et dans l’espace public.

À Montpellier, chaque équipe se confronte à un espace différent, celui de la cour d’un hôtel particulier du XVIIe ou du XVIIIe siècle,  au centre-ville.  Il est relativement « facile » de jouer sur l’opposition, ou à l’inverse sur le dialogue entre le contemporain  et l’historique. La clôture de chaque cour permet de créer des effets de surprise et de mise en scène pour chaque architecture éphémère.

À la Grande-Motte, le défi est moins évident… Les espaces urbains et maritimes ménagent peu de surprise dans la découverte des installations que l’on voit à mesure que l’on s’en approche.  La cohérence du projet Balladur impose aux équipes un vocabulaire architectural auquel il est pratiquement impensable d’échapper. Impossible également d’ignorer l’intensité de la lumière et la présence parfois capricieuse du vent.

Il faut donc saluer, globalement la performance des équipes qui ont accepté la confrontation à cet environnement et le dialogue avec l’œuvre de Jean Balladur.

Comme à Montpellier,le thème proposé aux équipes candidates, pour cette édition 2014 du Festival des Architectures Vives, est la Sensualité.

Avant le dimanche 29 juin, il faut allez voir et revoir les propositions de ces jeunes architectes.
Certaines installations sont remarquables et méritent rester dans l’espace public au-delà du Festival.

Les prix du Festival des Architectures Vives 2014 ont été remis, le 27  juin à 18h30 au Pavillon du FAV :

  • Le Prix du jury et le Prix du Public FAV 2014 récompensent Breath Box de NAS Architecture.
  • Mentions Spéciales du Jury 2014 sont  attribuées à l’Onde sensuelle d’Alexandre Arcens et Marion Moustey et Cloud Garden de l’équipe américaine Dots (Jason Scroggin et Akari Takebayashi)

On lira ci-dessous, nos impressions de visite…

Profitez également de cette occasion pour (re)découvrir l’œuvre novatrice de Jean Balladur. L’ensemble de la ville a obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle » décerné par le Ministère de la Culture. L’office du tourisme propose de multiples façons de découvrir le travail de l’architecte et urbaniste. La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) a édité un ouvrage dans sa collection Duo intitulé « Jean Balladur et la Grande-Motte, l’architecte d’une ville » qui est disponible gratuitement !

Enfin, une exposition photo sur les quais propose de découvrir le regard de Stéphane Herbert sur Brasilia et Chandigarh imaginées par Oscar Niemeyer et Le Corbusier.

En savoir Plus :
Sur le site du Festival des Architectures Vives
Sur la page Facebook du Festival des Architectures Vives
Suivre le Festival des Architectures Vives sur Twitter
Télécharger le programme du FAV à La Grande-Motte
Télécharger le plan du parcours du FAV à La Grande-Motte

Quelques Impressions de visite :

Breath Box de NAS Architecture fondé en 2013 par trois jeunes architectes de Montpellier (Hadrien Balalud de St-jean, Guillaume Giraud et Johan Laure) est , pour nous, l’installation la plus remarquable de ces Architectures Vives à La Grande-Motte. Installé sur la plate-forme de l’Esplanade Maurice Justin, face à la mer, Breath Box s’insère parfaitement dans l’espace urbain et à l’évidence a été immédiatement adoptée par le public.

Breath Box de NAS Architecture  (Hadrien Balalud de St-jean, Guillaume Giraud et Johan Laure)
Breath Box de NAS Architecture (Hadrien Balalud de St-jean, Guillaume Giraud et Johan Laure)

Cette installation offre un autre rapport au paysage. Elle invite à découvrir une autre vision de l’espace.
Un ensemble des plaques réfléchissantes, suspendues forment un « mur » miroir qui nous cache la mer et nous retourne une image instable et déformée de nous-même. Le vent, élément majeur à La Grande-Motte est utilisé comme un élément variable de l’architecture créant du son et surtout une autre perception, une autre sensation dans la découverte du paysage marin… Il met en mouvement cet ensemble miroitant et ouvre des fenêtres de vue sur le grand paysage qui nous fait face.
Un « abri » de bois noirci au chalumeau fait contraste avec  l’ensemble balladurien. La mise en évidence du veinage du bois s’oppose au béton blanc des bâtiments.
La forme de l’installation reprend la forme inversée des murs de soutènement de la promenade. Les lambourdes de bois font écho à la trame du béton matricé de ces murs.
L’espace offre, en outre, un point d’ombre et un nouveau point de repère sur la promenade écrasée de soleil de l’esplanade.
Sans conteste, une vraie réussite pour cette jeune équipe !

Quelques autres installations méritent d’être découverte avec attention.
On a particulièrement retenu l’Onde sensuelle d’Alexandre Arcens et Marion Moustey, sur le quai Charles de Gaulle. Les sphères/lampions couverts de broderies évoquent les courbes du corps féminin, selon l’équipe. Elles offrent de subtils reflets dans l’eau du port…  Leur forme entretient un dialogue avec les découpes circulaires dans les façades des immeubles dessinés par Balladur. Certes, on ne touche pas, mais cette Onde sensuelle est délicatement poétique et suggestive…

Onde sensuelle d’Alexandre Arcens et  Marion Moustey
Onde sensuelle d’Alexandre Arcens et Marion Moustey

Cloud Garden de l’équipe américaine Dots (Jason Scroggin et Akari Takebayashi) utilise également la sphère comme forme de base, sensuelle et voluptueuse.  De diamètres différents, leurs ballons sont groupés en grappes pour former des nuages délicatement posés dans la cour de l’église Saint-Augustin. Invitation à la détente et à la conversation à l’ombre des pins…

Cloud Garden de Dots (Jason Scroggin et Akari Takebayashi)
Cloud Garden de Dots (Jason Scroggin et Akari Takebayashi)

Les autres propositions nous ont semblé un peu moins convaincantes…

Ola du collectif Porté – Élodie Bouin, Rosine Autran, Frédéric Ganichot et Jorge Calderón Arias – propose un cheminement sensible pour découvrir, avec la plante de ses pieds, la diversité des fonds marins, y compris ce que les hommes ont pu y répandre…  Mais leur vague pixelisée ne semble pas s’inscrire de manière convaincante dans l’architecture de la ville… Sauf à considérer son écho avec le dallage du quai Paul Harrys.

Ola du collectif Porté - Élodie Bouin, Rosine Autran, Frédéric Ganichot et Jorge Calderón Arias
Ola du collectif Porté – Élodie Bouin, Rosine Autran, Frédéric Ganichot et Jorge Calderón Arias

À l’inverse, Sensualité invisible de Nicolas Baudru et Lea Corba est une installation qui s’inscrit parfaitement dans l’environnement de la place Mas Janicaud, sur le quai G. Pompidou…  Cependant, son titre indique clairement que la sensualité est ici imperceptible…

Sensualité invisible de Nicolas Baudru et Lea Corba
Sensualité invisible de Nicolas Baudru et Lea Corba

Enfin, Sens dessus dessous et De fils en fils s’intègrent avec plus de difficultés dans l’espace urbain et ces deux installations transmettent peu de sensation et d’émotion…

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