Nicolas Rubinstein, Shadow Play Ă  la Galerie Porte-Avion, Marseille

Jusqu’au 18 octobre 2014, la Galerie Porte-Avion à Marseille accueille Nicolas Rubinstein. Il y présente sous le titre assez énigmatique de  Shadow Play, une installation accompagnée d’une série de dessins.

Nicolas Rubinstein, Shadow Play,  Galerie Porte-Avion
Nicolas Rubinstein, Shadow Play, Galerie Porte-Avion. Courtesy Galerie Porte Avion, Marseille, © Nicolas Rubinstein

Ceux qui suivent  le travail de Nicolas remarqueront probablement une progression importante dans cette nouvelle proposition, dans cette machine évolutive. Ils y retrouveront les thèmes qui lui sont chers, sa quête des structures cachées, de la mémoire et de la transmission et son humour parfois grinçant et ses assemblages de matériaux. Ceux qui ne connaissent pas Nicolas Rubinstein découvriront un monde surprenant  qui laisse rarement  indifférent.

Nicolas Rubinstein, Shadow Play,  Galerie Porte-Avion
Nicolas Rubinstein, Shadow Play, Galerie Porte-Avion. Courtesy Galerie Porte Avion, Marseille, © Nicolas Rubinstein

Ce shadow Play a été un des temps fort de notre parcours pendant la Nuit des Galeries organisée à l’occasion d’Art-O-Rama. C’est à voir jusqu’au 18 octobre. Il serait dommage de ne pas faire le détour par le 96 Boulevard de la Libération pour y pousser la porte de la Galerie Porte-Avion (du mardi au samedi de 14h à 19h).

Nicolas Rubinstein, Shadow Play,  Galerie Porte-Avion 04
Nicolas Rubinstein, Shadow Play, Galerie Porte-Avion. Courtesy Galerie Porte Avion, Marseille, © Nicolas Rubinstein

En savoir plus :
Sur le site de la Galerie Porte-Avion
Sur le site de Nicolas Rubinstein
Nicolas Rubinstein sur Documents  d’Artistes
Sur le site de la Galerie d’Exposition du Théâtre de Privas

L’installation est un vrai Work in Progress. Une première version a été présentée au printemps dernier à la Galerie d’Exposition du Théâtre de Privas – Espace d’art contemporain lors d’une exposition intitulée Transmissions.

Nicolas Rubinstein, Transmissions
Nicolas Rubinstein, Transmissions. © Nicolas Rubinstein

À cette occasion,  Nicolas Rubinstein écrivait pour le dossier de presse :

« Je vois tourner des engrenages.
Et LĂ©onard de Vinci vient me visiter la nuit,
Après avoir équipé un squelette d’éléphant d’une paire  d’ailes, transformé des cerveaux en machines volantes ou  en chars roulants, je veux maintenant engrener les os, faire  tourner les vertèbres à défaut de faire tourner les tables.
Car les esprits sont bien convoqués !
C’est une histoire de transmission et de mémoire qui se joue ici, une histoire vieille comme l’humanité et vieille comme le monde.
C’est en même temps une tentative de représentation de ces mécanismes qui nous modèlent, même s’ils tournent parfois dans le vide.
Mémoire des structures telluriques qui déchirent l’enveloppe terrestre, mémoire humaine et ses cadavres, depuis devenus squelettes, au fond des placards, mémoire qui détruit et construit, mémoire du temps qui passe.
Un cercle de vertèbres comme un ouroboros ou comme un squelette d’ouroboros.
Il faut bien que la roue tourne.
La terre, elle, tourne toujours ».

De cette première version, il dit aujourd’hui  : « Il n’y avait alors qu’un vélo décharné qui entraînait des engrenages osseux dans un mouvement continu et vain, symbolisant ce que je pense de la transmission de l’expérience humaine et des leçons de l’histoire ».

Nicolas Rubinstein, Shadow Play,  Galerie Porte-Avion 03

Pour l’installation présentée à la Galerie Porte-Avion, Nicolas commence par citer Louise Bourgeois « Le véritable but de la sculpture, c’est de se connaître soi même », avant de décrire son projet :

Des cadres de vélo en os,
Des roues dentées et des chaînes de vertèbres,
Deux cerveaux bercés dans une nacelle,
Un mouvement permanent et trois cerveaux ailés qui survolent le couffin.

Une histoire de transmission, réelle et signifiée.

L’installation, qui sera présentée à la Galerie porte Avion, est le deuxième stade d’un projet évolutif qui grandit et se complexifie à chaque présentation.

C’est un système mécanique composé de roues dentées, d’engrenages et de courroies, qui s’assemblent comme dans un jeu de Meccano de manière à transmettre un mouvement. À chaque exposition, le système s’adapte au lieu, le nombre de roues augmente, et parfois, des éléments exogènes viennent s’insérer naturellement (je veux dire que je vois de manière évidente la connexion de l’objet dans le système) dans cet ensemble mécanique. C’est le cas du berceau métallique présent dans cet assemblage, que j’ai trouvé lors de la conception de cette installation et qui s’est pratiquement imposé dans la construction.

 Cette installation traite évidemment de mémoire familiale, de transmission culturelle, de structures cachées et d’os apparents, thèmes qui me sont chers, mais l’histoire qu’elle raconte est plurielle et je n’en connais que des fragments.

C’est l’expression de quelque chose que je ressens mais que je ne peux de verbaliser, un nouveau problème à résoudre, un assemblage dont on ne sait ce que c’est que quand on l’a fait. De plus, les éléments qui la composent ne sont pas univoques et les références sont multiples. Ainsi, les cerveaux qui planent au-dessus du berceau tiennent autant des trois fées du Blanche Neige de Walt Disney que des chauves souris de la gravure de Goya, le songe de la raison produit des monstres.

Et les cerveaux dans le berceau sont-ils des entités en formation, des pensées que l’on essaye d’endormir ou simplement les illusions dont on se berce ?

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