Bref retour sur l’édition 2015 d’Art-O-Rama

Art-O-Rama, salon international d’art contemporain, est un moment incontournable de la rentrée de l’Art contemporain à Marseille et dans le sud de la France.
L’importante couverture de presse, l’origine des galeristes et des collectionneurs font de ce salon un événement national et international.

Une ambiance décontractée et chaleureuse, une certaine convivialité donnent à Art-O-Rama un caractère particulier, apprécié des galeristes, des artistes, des collectionneurs et des journalistes. Équipé d’indispensables éventails, on s’y retrouve toujours avec plaisir pour partager souvenirs, découvertes artistiques et potins de vacances…

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Galerie Neumeister Bar-Am (Berlin), artistes : Rachel de Joode et Kate Steciw avec Harm van der Dorpel Photo : ©jcLETT

Dans les locaux « surchauffés » de la Cartonnerie, à la Friche de la Belle de Mai, les organisateurs proposent aux exposants des surfaces généreuses qui permettent une bonne mise en valeur des artistes qu’ils représentent. Les cimaises et leurs agencements offrent des espaces et des perspectives toujours intéressantes, une multiplication des points de vue qui permettent souvent de trouver autre chose que ce que l’on cherchait…

Comme pour les autres éditions, la sélection d’œuvres présentées par les galeries était exigeante et souvent originale. Il est impossible d’en faire ici une analyse ou un compte rendu détaillé. On se contentera donc d’en souligner la qualité générale. On se permettra toutefois quelques remarques sur l’organisation générale du salon et sur l’utilisation des espaces par les exposants.

Cette année Art-O-Rama inaugurait le prix Roger Pailhas. Hommage au célèbre galeriste marseillais, reconnu pour l’audace de ses stands, ce prix récompense le meilleur projet curatorial.

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Il a été décerné à la galerie 22,48 m². Dans un espace réduit, deux cimaises en angle (un obtus et un droit ) offrait une très intéressante valorisation du travail de Cécile Beau. S’il multipliait les perspectives, ce dispositif permettait aussi un espace  particulier à chaque pièce exposée. Loin de la « boite fermée », le stand de la galerie 22,48 m² attirait discrètement l’attention…

Face à ce solo show, plus classiquement, sur une longue cimaise, la galerie Neumeister Bar-Am de Berlin réussissait une belle présentation de nombreux artistes (Rachel de Joode, Steciw / de Joode, Zvi Hacker, Daragh Reeves, Kate Steciw, Henrik Strömberg, Harm van den Dorpel) avec un accrochage plein de rythme et de vivacité, malgré quelques reflets gênants.

Les galeries Praz-Delavallade et Emmanuel Hervé avait fait le choix plus difficile de stands carrés au carrefour des principales circulations du salon. Leurs cimaises entièrement tournées vers l’extérieur offraient ainsi une très bonne visibilité.

Ce dispositif permettait aux deux galeries parisiennes de présenter un accrochage simple et efficace aux œuvres, sans qu’elles se parasitent (Charles-Henri Monvert et  Sérgio Sister chez Emmanuel Hervé; Pierre Ardouvin, Philippe Decrauzat, Thomas Fougeirol et Joe Reihsen chez Praz-Delavallade).

Chez Levy.Delval de Bruxelles, un étrange jeu de miroirs troublait la perception de l’espace. Il offrait une intéressante présentation au triptyque d’impressions sur toiles d’Hugo Scibetta, représentations flouées issues du site Contemporary art daily. Ce reflet « virtuel » renvoyait aussi l’image d’énigmatiques impressions 3D de céramiques maintenues par deux chaises de bureau appuyées contre un mur… Ces impressions 3d ont été réalisées par Oliver Laric, à partir du site d’archive de la Fondation Lincoln. Cette installation de la galerie LD était une des propositions originales de la sélection, reprenant les interrogations actuelles sur la nature de l’œuvre d’art, sa reproductibilité et son réemploi.

Retenons également le stand de la galerie Deborah Schamoni de Munich qui présentait le travail de Véronique Bourgoin dans une installation faite sur mesure pour Art-O-Rama. Intitulé « Labyrinth of Time », ce salon de collectionneur imaginaire exposait ses photographies accompagnées d’objets. Malheureusement, le dialogue annoncé entre son travail et celui de Manfred Pernices (BriefkastenOrion) ne nous a pas sembler très fructueux.

Indépendamment de la qualité des œuvres exposées, les autres stands nous sont apparus plus dans la norme de ce que l’on voit ordinairement dans les foires d’art contemporain.

Un prochain billet sera consacré à la carte blanche qu’Art-O-Rama proposait à Saâdane Afif, aux artistes exposés dans le cadre du soutien à la jeune création (artiste invité, show room) et aux propositions de Mécènes du sud et de la Compagnie fruitière.

En savoir plus :
Sur le site ART-O-RAMA
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