Aux Tableaux ! C’est incontournable !!!

À l’évidence, cet événement a marqué l’été marseillais et il continue à le faire depuis la rentrée. Aux Tableaux ! est une proposition d’une telle diversité qu’il est très difficile d’en rendre compte… Plusieurs visites sont nécessaires pour en apprécier toute  la richesse.

Aux Tableaux ! - Marseille - 2015
Aux Tableaux ! – Marseille – 2015

On se contentera donc de souligner qu’Aux Tableaux ! a commencé par une résidence artistique qui a rassemblé  40 artistes, pour quatre mois, dans les 4500 m2 de l’ancienne école Saint Thomas d’Aquin, en plein coeur de Marseille.

Depuis le 10 juin, cette résidence est suivie par une exposition exceptionnelle qui devrait s’achever le 10 octobre prochain. Ces quatre mois d’ouverture au public sont accompagnées de nombreuses soirées, conférences,concerts et performances.

Le succès populaire est évident. C’est un bonheur de constater l’enthousiasme et les émotions partagées par des visiteurs qui ne se connaissent pas avant de se croiser dans les espaces de l’ancienne école.
Il est rare de voir une exposition libérer, à ce point, la parole de son public et produire des échanges si chaleureux.
Bien entendu,  le lieu exceptionnel, l’engagement des artistes, la qualité de l’organisation, l’enthousiasme des organisateurs  expliquent la réussite de ce projet.  Cependant, les souvenirs « partagées » autour de l’école, les angoisses, les rêveries, les émois, la mémoire de quelques moments de frayeur ou de poésie et parfois un peu de nostalgie contribuent également à l’adhésion des visiteurs à ces propositions artistiques.

On lira ci-dessous une brève présentation du projet et un entretien avec les fondateurs du projet, Karine Terlizzi, Alexandre D’alessio et Charlotte Pelouse, extraits du dossier de presse.
Le site internet et la page Facebook de la Résidence Aux Tableaux ! proposent de nombreuses informations sur l’événement et sur les artistes qui y participent.

On félicite chaleureusement l’association Juxtapoz, soutenue par le collectif 9ème concept qui sont à l’initiative de ce projet.

Il ne reste que deux semaines pour aller Aux Tableaux ! Alors, n’attendez pas…
Si vous y êtes déjà passé, retournez-y ! Chaque visite offre de nouvelles découvertes, d’autres émotions et permet de nouveaux échanges…
Attention aux horaires d’ouverture : mercredi de 13h à 20h et vendredi, samedi et dimanche de 11h à 20h.

Pour prolonger cette exposition éphémère et en conserver le témoignage, les organisateurs prévoient de développer une visite virtuelle du lieu, un livre et un web-documentaire.

Artistes présents :
Pedro • Clement Laurentin • Gilbert Mazout • Niark One • Mattia LulliniLx One • Stephane Parain • Romain Froquet • Stephane Carricondo • RussRemi Rough • Goddog • Olivia de Bona • Amo • Tabas • Jerk 45 • Theo LopezHasart • Neurone • Alias Ipin • Joan Ceccaldi • Veenom • Mast • Franck PellegrinoRemi Uno • Heng • Jace • Stephane Moscato • Rahul Mitra • Lapin Thur Ned • Jean Faucheur • Alexandre D’alessio • Christian BordeLes Suzzies • Lilli B • Leila Rose Willis • Pablito Zago

En savoir plus :
Sur le site Aux Tableaux ! et en particulier le blog avec de plusieurs propos d’artistes
Sur page Facebook de la Résidence Aux Tableaux !
Partager votre visite avec la Résidence Aux Tableaux ! sur Twitter et Instagram
Sur le Tumbr de Juxtapoz

Note artistique

Au départ, notre projet était de soumettre au public une performance artistique à l’instar d’autres résidences comme la Tour Paris 13, Les Bains douches, la Tour Pleyel, etc. Puis de présenter une exposition ouverte à tous et réalisée par des artistes confirmés, dans un lieu voué à la réhabilitation ou démolition. Notre démarche a évolué quand nous avons saisi l’opportunité de travailler sur le site de l’école Saint Thomas D’Aquin. A la simple démarche artistique s’est ajouté le propos. L’Ecole, en tant qu’institution, est un symbole fort dans notre société. Elle s’est naturellement placée au coeur d’une démarche artistique. L’école donc pour décor et pour sujet. Nous avons demandé aux artistes de nous livrer leur vision personnelle de l’école, sa représentation, sa symbolique. Chaque artiste est invité à créer dans un espace défini (une salle de classe, un escalier, une entrée). De cette façon, le public découvre un univers et un propos. Lors de visites guidées, chaque intervention pourra être décrite, expliquée, et mise en perspective. La scénographie a été pensée de façon à suivre la chronologie du parcours scolaire, les enseignements élémentaires et secondaires sont de ce fait interprétés de façon différente par les artistes. Des ambiances sonores sont créées spécialement par le Label IOT records, partenaire de l’exposition.

Entretien avec les fondateurs du projet
Karine Terlizzi, Alexandre D’alessio et Charlotte Pelouse

Karine, vous êtes le membre fondateur de l’association Juxtapoz à Marseille. Pourriezvous nous en parler ?

KT : L’association existe depuis 2009, mais c’est en 2010 qu’avec Miss Goomy nous avons ouvert l’atelier Juxtapoz. L’atelier Juxtapoz est un lieu pluridisciplinaire, qui allie bureaux, ateliers d’artistes et galerie d’exposition. La galerie propose des expositions influencées par les cultures urbaines et le street art mais pas que, car on y organise également des marchés créateurs, dédicaces, show-room, défilés de mode, etc. L’association a d’autres activités comme la réalisation de performances artistiques, de fresques, d’ateliers graffiti et est aussi la structure porteuse du projet “le M.U.R” à Marseille. Chaque mois, l’association Juxtapoz propose à un artiste urbain d’investir un cadre de 3 X 5 mètres. Acryliques, encres, aérosols, collages ou performances en direct, les modes d’intervention sont libres et multiples et l’oeuvre est éphémère. Véritable galerie à ciel ouvert, le mur est situé à l’angle de la rue Crudère et du Cours Julien.

Charlotte, comment est né ce projet de résidence artistique ?

CP : Avec Alex, on se connaît depuis longtemps, on a travaillé ensemble plusieurs fois. On avait déjà le désir de prendre pleine possession d’un lieu désaffecté et de donner carte blanche aux artistes. De son côté, Karine avait envie des mêmes choses. On avait donc tous les trois ce projet en tête, mais tout s’est clairement concrétisé suite à notre rencontre. A partir de là, ça a décuplé notre motivation et on s’est vraiment bougé.
Par contre, on ne s’attendait pas à un tel lieu. Une école, 4500 m2, classée patrimoine historique, c’était juste dingue ! Du coup l’idée initiale a un peu changé, notre marge de manoeuvre s’est considérablement agrandie et c’est grâce à ça qu’on a pu monter ce projet sous la forme d’une véritable résidence-exposition.

Alexandre, comment avez-vous défini la ligne scénographique ?

AA : L’école n’ayant fermée qu’en 2012, il paraissait évident de ne pas “trahir” le lieu. L’empreinte de l’école était encore bien présente à notre arrivée, nous avons donc gardé le découpage initial des bâtiments, maternelle, primaire…. et nous avons placé les artistes selon ce découpage, pour donner du sens au parcours et à l’ensemble de l’exposition.

Artistiquement, comment définissez-vous le projet ?

Tous : Comme une forme assez hybride et nouvelle d’appréhender le travail des artistes, ouvert à tous, et hors du créneau institutionnel ou marchand. Une exposition d’art urbain éphémère, montée par un acteur du milieu culturel, Juxtapoz, et un artiste, Alexandre d’Alessio. On voulait décloisonner et proposer un éventail large de la création graphique sous forme d’installations et de performances en laissant carte blanche et une liberté totale aux artistes.
En clair : un beau bordel très bien organisé !

Marseille, mars 2015.

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