Du 12 décembre au 27 février 2016, Le Dernier Cri présente « Printnoiz », au deuxième étage de la Tour Panorama de la Friche Belle de Mai à Marseille.
Pour cette exposition, Le Dernier Cri nous annonce une présentation des « travaux de la majorité des artistes de l’aventure du graphzine des années 1970 à aujourd’hui. Un panorama sur quarante ans d’édition indépendante et undergraphique rendu possible par les artistes et collectionneurs de ces œuvres ».
« Printnoiz » s’ouvre à l’occasion de « Vendetta #3 », troisième édition du salon du multiple et de la micro-édition. Pour ce week-end des 12 et 13 décembre, on promet « au cœur du plateau d’exhibition, des auteurs-performeurs [qui] accompagneront l’action bruitale d’une machine sérigraphique. Les images aussitôt produites se retrouveront comme macules permanentes au sein des installations imaginées par les artistes-éditeurs ».
Enfin, pour les soirées de ce week-end, le festival « Vendetatata », pendant sonore du « Vendetta », annonce des concerts performances à l’Embobineuse !
À lire ci-dessous, la présentation des graphzines, extraite du dossier de presse et quelques informations sur les principaux artistes, collectifs et éditeurs.
Vernissage le 12 décembre à 19 h.
Artistes, éditeurs, collectifs, revues, installations et wall painting présents :
Ah Pook • Les Amis • Apaar • Atelier Djp – Jean Marie Picard •Atelier Macclane • Arrache Toi Un Oeil • Arbitraire • Andy Bolus & Zven Balslev • Bazooka • Bon Goût •Cagibi • Carles God • Cbo Éditions – Ug • Cf • Chacal Puant / Uda • La Chienne • Culture Commune • Le Dernier Cri • Mathieu Desjardin – Meconium • Elles Sont De Sortie • Extrapool • La Fanzinotheque De Poitiers • Foff Angouleme • Gary Panter • Gotoproduction • Hello Happy Taxpayers • Henriette Valium • Infrarot • Le Kabinet • Kerozen • Lune Produck • La Matiere • Manuel Ocampo • Marc Brunier-Mestas • Na Editions • Nazi Knife • Novo Doba • Nuvish Mircovich • Olivier Allemane • Peltex • Petit Comite Del Terror • Pierre La Police • Placid & Muzo • Que Suerte • Re:Surgo ! • Satanic Mike Lazer Quest • Stronx • Superstructure • Timeless • Toi Et Moi Pour Toujours • Valparess • Edition Valientes • Y5/P5 •
En savoir plus :
Sur le site du Cartel de la Friche
Sur le site du Dernier Cri
Sur le site de la Friche Belle de Mai
Les graphzines
« Les images c’est du bruit ! »
Depuis quarante ans, le trait bruitiste se répand par couches et crachats multicolores, au travers d’images « sales », sur les territoires irradiés d’un dernier terrain vague. Une zone où des artistes explorent les formes et difformités esthétiques à partir d’un imaginaire chargé de sons, les livres souvent collectif, rassemblant des énergies graphiques qui se recomposent comme dans un magma proche de la création musicale.
« Vomir du papier ! »
Depuis quarante ans, photomontages, gravures, ratures autobiographiques, carnets de déroutes finissent imprimés sur des fascicules hétérogènes, qui circulent sous le manteau des derniers lieux de diffusion saturés (salles de concert, librairies indépendantes, salons de microédition…). La capacité à se réunir et à créer des ouvrages collectifs, épousant de nouvelles formes, matérialisent ainsi une école graphique souterraine, qui constitue à plusieurs « regards » une approche innovante de la création contemporaine.
Les graphzines désignent des ouvrages à contenu graphique qui dérivent de la famille des fanzines (terme désignant les magazines de fanatiques, des journaux produits par des amateurs sur un sujet précis et destiné à une communauté). Ils sont généralement dépourvus de textes et accordent une grande place à l’image. La plupart du temps, les graphzines se démarquent par leur aspect artisanal, réalisés entièrement par ses concepteurs de manière collégiale, à partir de papiers spéciaux et de techniques mixtes : photocopie, sérigraphie, risographie ou offset. Les collectifs sont fréquents et les travaux se répondent au fil des pages. À l’intérieur, on désigne rarement les auteurs, l’année ou le nombre de pages. Ces créations autoproduites vendues à prix réduit sont généralement publiées à petit tirage de 50 à 1 000 exemplaires.
Les artistes se regroupent majoritairement en association. Ils sont diffusés dans quelques librairies comme Le Regard Moderne, Le Monte-en-l’air à Paris, La Mauvaise Réputation à Bordeaux, ou bien distribués par correspondance via internet. Les graphzines sont visibles lors de salons de microédition ou pendant des concerts. D’autre part, il est généralement en marge du marché de l’art contemporain. Pourtant, ces artistes sont à bien des égards le miroir de générations vives et contestataires qui ne cessent de provoquer l’attention sur des sujets intemporels tels que la mort, le sexe, la religion, et la violence de notre société. Depuis plus de trente ans, les éditions se succèdent, les revues se multiplient et des personnalités se rencontrent à travers les procédés de reproduction et les lieux d’échanges de leurs travaux. Ces individualités ont sans cesse expérimenté et engendré des séries de visuels chocs pour montrer le chaos du monde tout en exprimant une « négativité à l’état pur », rebelle. Pour exemples, entre 1974 et 1979 pour Bazooka, au cours des années 1980 pour Elles Sont de Sortie, et plus récemment depuis le début des années 1990 pour Le Dernier Cri, les générations d’artistes perturbateurs et undergraphiques (mot valise réunissant underground et graphisme) se renouvellent en proposant des images subversives. Ce sont de véritables éléments perturbateurs qui déjouent les bonnes moeurs et qui constituent une forme de contre-culture engagée dans le renversement de la pudeur. Leurs racines sont riches et malsaines, puisées au coeur même de l’esthétique des comics américains underground (la revue Raw de Art Spielgelman, Robert Crumb, Gary Panter, Charles Burns et Mark Beyer). Leur esthétique corrosive est aussi largement inspirée des dadaïstes, mais aussi des expressionnistes, et des fauves ou de CoBrA qui revendiquent le primitivisme des formes et des couleurs. La revue a cette forme privilégiée d’expression pure qui manifeste généralement le cœur de la pensée avant-gardiste.
La librairie – Un regard moderne :
Le Regard Moderne est la librairie qui au coeur de Paris, 10 rue Gît-le-coeur, matérialise à la fois les rencontres entre les artistes et permet également de révéler certains d’entre eux en concrétisant et diffusant une revue ou une petite édition. Il s’agit d’un lieu qui reflète la mémoire de la contre-culture. On y retrouve un libraire passionné, Jacques Noël, qui s’entoure d’ouvrages de genres particuliers allant de l’erotica curiosa aux revues underground de comics américains, en passant par la poésie, les livres d’art, les livres sur la culture rock et la littérature transgressive. C’est Jean-Pierre Faur, une sorte de mécène, qui lui a permis de créer cette collection. Le lieu est unique en son genre et le libraire y entasse, dans un ordre très personnel et loin du classement alphabétique, tous ses trésors. Les livres s’empilent et se retrouvent offerts aux aléas des coups d’oeil. Ainsi, on repart le plus souvent avec un livre découvert par hasard. Les nouveautés côtoient les livres anciens ou d’occasion. Les images sont fortes, gravées dans la pièce. On y a exposé des artistes majeurs des arts graphiques alternatifs mais aussi des artistes plasticiens d’aujourd’hui : entre autres, Thierry Guitard, Rémi, Ludovic Levasseur, Pakito Bolino, Nuvish… et la liste est longue. La boutique soutient activement chaque artiste et organisa un grand nombre d’exposition dans un lieu relativement restreint. Aujourd’hui, on n’y expose plus guère à cause d’un manque cruel d’espace. L’impulsion ainsi donnée par Jacques Noël a permis aux graphzines de s’implanter dans cette caverne d’Alibaba. Il s’agit du principal lieu de leur diffusion. Par le passé, Jacques Noël avait déjà soutenu le mouvement à travers un fonds dans la librairie généraliste Les Yeux Fertiles à Paris. Aujourd’hui encore, Le Regard Moderne est une référence pour les artistes et les amateurs de ces productions.
Les salons de microédition
Pour palier au manque de diffusion des ouvrages autoédités en librairie, ces salons se développent depuis environ dix ans dans de nombreuses villes en France et à l’étranger. Ils sont souvent à l’initiative de petites structures d’édition ou d’artistes et permettent ainsi de constituer un réseau entre les personnes concernées à un niveau européen voire international. C’est aussi grâce à ces rencontres que de nouveaux projets d’édition peuvent émerger. Il nous semblait important de présenter quelques uns de ces acteurs européens.
Un focus est présenté sur le festival Novo Doba de Serbie et les initiatives de la nouvelle scène graphique espagnole (Gutter Fest à Barcelone et Tenderete à Valence) .
Liste de quelques salons actifs :
Novo Doba en Serbie , Micro Machine à Amiens, Le Petit petit salon à Clermond Ferrant, Marché noir à Rennes, l’enfer à Nancy, crack fumetti, kraft à nantes, Culture Maison en Belgique à Bruxelles, Indélibile à Toulouse, Seribo à Aoùste sur Sye , Fanzines ! Festival, Tenderete à Valencia et Gutter Fest à Barcelone, Fuck Off Foff à Angoulême, Microphasme à Rouen, etc.
Le site Dyzines (créé par Albert Foolmoon) recense les salons de micro édition à travers le monde.
Les principaux artistes, collectifs et éditeurs :
BAZOOKA (1974- c.1980)
L’audace guerrière serait le fer de lance d’un collectif mythique qui marqua à l’évidence la génération des undergraphistes.
APAAR (1985-1997)
Éditions Association Pour Adultes Avec Réserve, Née de la rencontre de deux collectionneurs éclairés, l’APAAR (Association Pour Adultes Avec Réserve) explore dès 1985 les excès graphiques, sous forme de monographies aux formats et techniques variés (offset, linogravure, etc.) et pour la première fois des collectifs sérigraphiés à la finition parfaite.
ELLES SONT DE SORTIE (1977-…)
Revue créée et menée en 1977 par Bruno Richard et Pascal Doury. Il s’agit d’une revue ou plutôt d’un graphzine où les numéros (un peu moins d’une centaine) se succèdent anarchiquement et où les tendances de l’undergraphisme vont s’affirmer. Les thématiques énervées sont le plus souvent sombres, crues ou pornographiques.
TOI ET MOI POUR TOUJOURS (1982-1987) Une revue au nom gâté par la sensiblerie d’une carte postale est tout aussi notoire au sein de la communauté undergraphique. En effet, cette revue d’amour correspond à une entreprise collective et autoéditée qui est composée d’images expérimentales, de textes, de collages et même de jeux d’ordinateurs. Les techniques sont variées et propres aux nouvelles technologies des années 1980.
PLACID & MUZO
Placid et Muzo se rencontrent à l’Ecole des beaux-arts de Caen en 1976 et publient de 1980 à 1984 huit numéros du Journal de Placid et Muzo. À 20 ans, ils choisissent de se vêtir de pseudonyme pour créer un fanzine intitulé le Journal de Placid et Muzo (en référence aux personnages publiés dans Pif Gadget). Au début des années 1980, ils suivent les cours de l’Ecole des arts décoratifs et s’initient à l’art de la sérigraphie. Ils réalisent de nombreuses couvertures avec cette technique. Ils invitent aussi d’autres dessinateurs à les rejoindre. Par la suite, ils publient dans Charlie Hebdo, Hara Kiri et À suivre puis dans Métal Hurlant. Leurs chemins se séparent au début des années 1990.
LES AMIS (1983-1987)
Au début des années 1980, pendant ses études aux Beaux-Arts d’Angoulême, Pakito Bolino, participe à un collectif de douze artistes, Les Amis. Ensemble, ils publient un petit journal tabloïd : Votre Ami et divers portfolio en linogravure. On y compte les étudiants de différents départements des Beaux-Arts : Etienne de Crécy, Alexios Tjoyas et une certaine Margot Duchnock qui rapporte de Paris le magazine RAW créé par Art Spiegelman ainsi que les livres d’Elles Sont de Sortie de Bruno Richard et Pascal Doury. Cette toute première entreprise crée de nouvelles affinités entre les jeunes artistes ainsi qu’une réalisation et publication collégiale de leurs travaux. En outre, on y mêle déjà graphisme et bande dessinée.
LE DERNIER CRI
Il sévit sous forme associative depuis 1993. Environ 400 ouvrages ont été publié depuis plus de vingt ans par Le Dernier Cri, maison d’édition marseillaise intrépide et « kamikaze » qui agit dans le domaine du graphzine, une entité à part entière correspondant à une aventure graphique internationale. Le Dernier Cri se démarque par une succession d’électrochocs visuels électrifiés grâce à la sérigraphie. Sa revue apériodique Hôpital Brut a pu mêler avec virulence textes et images, où se répondent photomontages, peintures, dessins, sculptures d’artistes de cette contre-culture. Pakito Bolino, créateur du Dernier Cri avec Caroline Sury, a joué le rôle d’introducteur publiant tour à tour Poincelet, Fredox, Keiti Ota, mais aussi des artistes de l’Art brut.
Ainsi, le travail de ces artistes est d’intégrer la réalité pour vomir des productions dans un amas de pâtes sérigraphiques colorées où le détournement est de mise, la désacralisation « procréative », les fantasmes déviants. Leur aventure les a également menés à la production de films d’animation et d’installations musicales performatives. Le Dernier Cri manifeste et cela subjectivement un intérêt pénétrant pour la création contemporaine en marge.
STRONX
Association animée par Fredox, Laetitia Brochier et Yvang à partir de 1991. Stronx est un graphzine collectif dont le format et les techniques varient d’un album à l’autre : du très grand (33 x 44 cm) au très petit (13 x 7 cm), de la photocopie à la sérigraphie. L’expression de l’expérimentation se trouve dans la forme même des albums. Sa vigueur graphique est avérée par ses collaborations fréquentes avec des artistes sombres et en marge tels que Thomas Ott, 44, Eric Rémy ou Nuvish Mircovich. La numérotation est singulière, elle est illustrée par une main explicitant le numéro. Ils sont publiés à une centaine d’exemplaires. Les couvertures peuvent être cartonnées et dotées de passages colorés en sérigraphie. Les reliures sont également repensées, par exemple, le numéro cinq est fermé par deux gros boulons qui participent à l’aspect industriel et mécanique de l’ouvrage.
CBO ÉDITIONS – UG (1989-…)
UG, de son vrai nom Philippe Huger est né en 1958. Diplômé de l’École supérieure des arts appliqués Duperré à Paris, il exerce depuis une vingtaine d’années de multiples activités autour de la peinture, du dessin et du livre. À la fois illustrateur, sérigraphe, imprimeur, professeur de dessin, dessinateur de presse, ingénieur papier, UG crée de beaux livres animés (pop-up). Dès les années 90, initié par Olivier Allemane, il se lance dans le livre d’artiste en sérigraphie, tiré à une centaine d’exemplaires. Coco Bel OEil (quatre numéros) est le titre de sa première revue sérigraphiée collective à partir de laquelle il forge CBO éditions, où il a publié près de 200 livres. Il édite des artistes à l’univers graphique fort, comme Romain Slocombe, Thierry Guitard, Blexbolex, Gary Panter…
GARY PANTER
Né en 1950, Gary Panter est considéré comme le père des comics punk. Il a réalisé de nombreuses affiches de concerts pour Frank Zappa ou les Red hot chili peppers. De nombreux dessinateurs de graphzines revendiquent son influence et il a notamment publié chez Le Dernier Cri et aux éditions APAAR.
PIERRE LA POLICE
Auteur de nombreux dessins pour Libération et Les Inrockuptibles à partir du début des années 1990, Pierre La Police a également participé à de nombreux graphzines comme Le Dernier Cri ou Chacal Puant. Il a également réalisé plusieurs auto-éditions comme Mini Pim Poum en 1992 qui a aussi fait l’objet d’une série sur Canal + en 2001. Il publie des bandes dessinées papier et numériques.
MATT KONTURE
Né en 1965, Mattt Konture est à la fois un auteur de fanzines et de bandes dessinées et musicien et compositeur avec son groupe Courge. Il est l’un des fondateurs de L’Association, maison d’édition de bandes dessinées alternatives, aux côtés de JC Menu, Stanislas, Killoffer, Lewis Trondheim et David B. Les quatre numéros de sa bande dessinée Jambon blindé ont été édités par Chacal Puant. Francis Vadillo lui a consacré un film en 2012, L’éthique du souterrain.
HENRIETTE VALIUM
Figure de la bande dessinée underground québécoise, né en 1959, Henriette Valium participe à de nombreux fanzines et graphzines européens et nord-américains depuis les années 1980 tout en auto-publiant des anthologies comme Primitive Crétin ! en 1993. Marqués par une surcharge visuelle qui tend souvent à la saturation, ses dessins se caractérisent aussi par la présence de personnages récurrents. Il pratique également le collage.
NUVISH MIRCOVICH
Né en 1975, Nuvish Mircovich est un artiste autodidacte souvent rapproché de l’art singulier. Ses dessins se caractérisent par une très grande minutie des détails dans ses personnages monstrueux et ses paysages inquiétants. Initié à la sérigraphie par Pakito Bolino, il est régulièrement publié par Le Dernier Cri. Il a également réalisé des dessins pour Le Monde.
GOTOPRODUCTION
Association créée en 1990 par Léo et Jean Kristau (étudiants à l’école Estienne de Paris). Ils ont édité une cinquantaine de livres, principalement réalisés en photocopie mais aussi en sérigraphie et à tirage limité. Il s’agit également d’un collectif d’artistes réalisant des performances libres, spontanées, avec un groupe de Hardcore. Revue collective : Maladie Castapiane.
Y5/P5
Depuis le début des années 1980, il est invité dans de nombreux graphzines collectifs (Chemical Imbalance, Chacal Puant, Hyacinth, Le Dernier Cri…). Son premier zine s’intitule Basic. Certains de ses dessins cyberpunks mettent en scène une guerrilla urbaine transposée à l’ère nucléaire. A la fois narratif et no-comix, Y5P5 déverse de grandes quantités d’encres représentants tour à tour monstres irrradiés et machines de guerres ultra-documentées.
SORTEZ LA CHIENNE, (revue collective 1986-1991) ÉDITIONS LA CHIENNE (1991-…)
Auteur, éditeur et critique, Jean-Jacques Tachdjian dit El Rotringo, est un des pilliers de l’underground français depuis le début des années 1980. Son fanzine grand format Sortez la chienne édité entre 1987 et 1991, reste encore une référence du graphzine. Il publie des artistes comme Henriette Valium, Julie Doucet, Hunt Emerson, Peter Bagge à côté de Bruno Richard, Pakito Bolino, Killofer, Y5P5, Caroline Wédier, Pierre la police, etc.
NAZI KNIFE / FALSE FLAG REVUES
Créées par Jonas Delaborde et Hendrik Hegray depuis 2006 avec l’aide de Stéphane Prigent. Certains numéros ont été publiés par FLTMSTPC (Fais-le-toi-même-si-t’es-pas-content). Nazi Knife est dans une logique de saturation alors que False Flag procède au contraire de la réduction, du minimalisme. Les publications sont imprimées le plus souvent en noir et blanc en réaction à l’apogée du dessin très coloré et des couleurs fluos utilisées ces dernières années. Sombres, ces deux graphzines véhiculent des thématiques liées au chaos, à la dégradation et à la ruine. Les deux auteurs décrivent ainsi leur perspective nihiliste : Hendrik Hegray : « On a tendance à tout dégrader spontanément. »
BON GOÛT (1995-2012) et RE:SURGO!
Maisons d’éditions Anna Hellsgård et Christian « Meeloo » Gfeller, duo d’artistes suédois et français, basés à Berlin et à Stockholm, travaillent ensemble depuis 2001. Ils créent et produisent des impressions, des livres d’artistes, des sculptures, des zines dans leur atelier-galerie Re:Surgo! à Berlin. Ils y exposent leurs productions qui mêlent élégamment art contemporain et art underground. Bongoût éditions à Strasbourg puis à Berlin était le projet éditorial de Christian Gfeller entre 1995 et 2012. Sa revue éponyme collective et tout en sérigraphie reproduisait les oeuvres d’artistes undergraphiques.
CHACAL PUANT / UDA
Durant les années 1980, Blanquet publie tour à tour différentes revues collectives comme Chacal Puant ou La Monstrueuse. Plus récemment, à partir de 2007, il sort Le Muscle carabine, reprenant des artistes évoluant dans la mouvance du graphzine (tels que Loulou Picasso, Gary Panter, Gilles Berquet, Mirka Lugosi, Harukawa Namio, Chris Hipkiss, Atak, Anne Van der Linden) ou publiant certains jeunes artistes comme (Aleksandra Waliszewska ou Aurélie William-Levaux).
OLIVIER ALLEMANE (aussi connu sous le pseudonyme Patalo jusqu’en 1989). Artiste publiant depuis les années 1980 des graphzines autoproduits sous forme de petits albums en sérigraphie. Il crée avec Anne Van der Linden la revue FreakWave en 2008 depuis cinq numéros sont parus.
LUNE PRODUCK
Editions de Fabrice et Frédéric Poincelet créées en 1990. Plusieurs collections dont une dirigée par Sébastien Morlighem (Histoire grotesque) sont réalisés en photocopie, la couverture est cartonnée et le tout relié par des spirales. Plusieurs artistes y collaborent. Les dessins prennent une place de plus en plus grande. La collection éponyme Lune Produk reconstitue fidèlement à chaque parution un cahier d’artiste.
HELLO HAPPY TAXPAYERS
Le langage graphique que choisit le fanzine Hello Happy Taxpayers (HHT), publié entre 1981 et 1991 à Bordeaux, est précurseur. Sur cette période, dix numéros sont sortis, mettant en regard esthétisme et musique. Ils abordent différents sujets, essentiellement des articles sur les musiques singulières, dans une esthétique clinique et résolument post-punk. On peut y croiser des chroniques sur des musiques audacieuses pour l’époque, des traductions de chansons, des interviews d’artistes en marge et quelques planches de bande-dessinée.
EXTRAPOOL
Créé en 1991 au Pays-Bas, il s’agit à la fois d’une maison d’édition, d’un label ainsi qu’un atelier où s’organisent de nombreux ateliers, concerts, expositions, conférences, projections et performances.
KEROZEN (Stéphane Prigent, né en 1968) est un dessinateur français participant à de nombreuses publications. Son dessin est très stylisé, usant de trames et de motifs variés, voire primitif. Dans les années 1990, il collabore activement aux revues Ortie, à la maison d’édition Dernier Cri, ou à Bongoût. À cette période, il crée Hangaroa afin d’éditer certains de ses travaux et de ses amis comme Pigassou. En 1999, c’est la naissance de FLTMSTPC et de la revue Bazar. Il est aussi un des membres fondateurs de Frédéric Magazine.
FLTMSTPC : LES ÉDITIONS FAIS LE TOI-MÊME SI T’ES PAS CONTENT
Fondées en 1999 par le dessinateur Kerozen, en même temps que sa revue Bazar (environ 51 numéros). Il est aussi un des membres fondateurs du collectif de dessin Frédéric Magazine. Le nom FLTMSTPC caractérise particulièrement bien ses petites éditions réalisées à la main, en photocopie le plus souvent, dans la pure tradition du do it yourself. De nombreux dessinateurs ont pu ainsi être publiés: Jonas Delaborde, Hendrik Hegray, Andy Bolus, Julien Carreyn…
PELTEX
Graphzine annuel créé par Canbell (dir. de la publication Dominique Leblanc), Abker, Loulou des steppes et Zaza en 1981.
INFRAROT
Depuis 1983, le graphzine de Dieter Herrmann aka DeePee regroupe des artistes internationaux découverts grâce à ses amis de la revue Toi et moi pour toujours. Sa revue est une des premières à être réalisée entièrement en sérigraphie tout en regroupant des artistes français et allemands.