Anatomie du paysage, au musée Réattu, Arles

Du 28 janvier au 11 juin 2017, le musée Réattu propose « Anatomie du paysage », une nouvelle exposition thématique qui s’inscrit dans la suite du cycle de relecture de son fond photographique.

Les 130 œuvres issues des collections, avec entre autres des photographies d’Ansel Adams, Lucien Clergue, Robert Doisneau, Jean-Claude Gautrand ou encore Ambroise Tézenas, ont pour ambition d’« illustrer la diversité des regards et de retracer la conquête perpétuelle des photographes de nouveaux territoires d’expression ».

Le commissariat est assuré par Andy Neyrotti. On a pu apprécier ses qualités dans les diverses missions auxquelles il a contribué au Réattu. On attend avec intérêt son accrochage que l’on espère un peu moins académique que ceux qui nous ont été présentés sous la direction de Pascale Picard.

À lire, ci-dessous, son texte d’intention.
Bien entendu, on revient sur cette « Anatomie du paysage » après un passage à Arles.

L’année 2017 devrait être particulièrement riche au musée Réattu avec :

  • Germaine Pratsevall – « Papiers chiffons », du 7 avril au 11 juin 2017. Une exposition dossier consacrée à une artiste rare qui propose de faire don au musée de près de 300 peintures, créées entre 1979 et 2004. On attend avec une certaine impatience de redécouvrir son travail exclusivement sur papier que le musée avait montré à la fin des années 80.
Germaine Pratsevall, Sans titre, 1991 © musée Réattu
Germaine Pratsevall, Sans titre, 1991 © musée Réattu
  • « Lacroix / Rencontres / Réattu » sera probablement un événement marquant des Rencontres d’Arles 2017. Troisième et dernier volet du cycle consacré à la redécouverte du département photographique du musée, après « Les Clergue d’Arles » et « Oser la photographie », cette exposition a pour projet de « mettre en lumière le lien unissant le Musée Réattu à de deux de ses plus fidèles partenaires : Christian Lacroix et les Rencontres d’Arles ».
  • La fin de l’année sera marqué par « Arelatensis – Un rêve d’artiste », une importante rétrospective consacrée à Jacques Réattu et à « Antoine Raspal, voyage à Grasse », une exposition présentée au printemps au musée Fragonard de Grasse.

En savoir plus :
Sur le site du musée Réattu
Sur la page Facebook du musée Réattu

Anatomie du paysage
Texte d’intention du commissaire

Depuis 2013, le musée Réattu a entrepris un vaste chantier de relecture de son riche département photographique. Aux grandes expositions rétrospectives – Les Clergue d’Arles en 2014 et Oser la photographie en 2015 – succèdent des accrochages thématiques, qui placent chaque année la collection sous un jour nouveau. Un cycle prenant pour sujet des thèmes incontournables de l’histoire de l’art a été entamé sur les questions du corps, de l’architecture et du portrait, et se poursuit aujourd’hui avec celle du paysage. Car le Réattu, en plus d’être un musée et un monument, c’est aussi une vue exceptionnelle sur le Rhône.

L’exposition Anatomie du paysage, à travers une sélection de près de 130 œuvres issues des collections du musée, illustre ainsi la diversité des regards face à l’environnement, naturel ou urbain, sauvage ou quotidien. Elle retrace la conquête perpétuelle des photographes de nouveaux modèles et souligne leur capacité à inventer des paysages.

Certains célèbrent la beauté et le mystère de paysages rendus célèbres par d’immenses artistes, comme la montagne Sainte-Victoire de Brigitte Bauer, hantée par le souvenir de Cézanne, ou les grands parcs naturels américains photographiés par Alan Ross mais sublimés avant lui par son maître Ansel Adams. D’autres ont entrepris de défricher de nouveaux territoires photographiques, tels Robert Doisneau – créateur d’une véritable esthétique de la banlieue parisienne – ou Ambroise Tézenas, dont l’œuvre offre une vision nouvelle des lieux les plus tragiques de notre histoire contemporaine. D’autres enfin, de Lucien Clergue et ses corps-paysages à René Mächler et ses Paysages de femmes, ont su déceler les liens subtils que le corps entretient avec la nature, repoussant toujours plus loin les limites d’un genre longtemps considéré comme mineur, mais devenu depuis une véritable conquête de l’art moderne et contemporain.

Andy Neyrotti
Commissaire d’exposition

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