Ceija Stojka, Artiste Rom à la Friche Belle de Mai – Marseille

Ceija Stojka, Ohne Titel (Sans titre), 1995, acrylique sur papier cartonné, 69,5 x 99 cm Courtesy collection Antoine de Galbert, Paris
Ceija Stojka, Ohne Titel (Sans titre), 1995, acrylique sur papier cartonné, 69,5 x 99 cm Courtesy collection Antoine de Galbert, Paris

Jusqu’au 16 avril, la Friche Belle de Mai accueille, dans la Salle des Machines, « Ceija Stojka, Artiste Rom », première exposition monographique consacrée à l’œuvre de l’artiste rom Ceija Stojka (1933-2013).

Ceija Stojka, Artiste Rom à la Friche Belle de Mai - Vue de l'exposition © Lanicolacheur
Ceija Stojka, Artiste Rom à la Friche Belle de Mai – Vue de l’exposition © Lanicolacheur

Conçue par la compagnie théâtrale marseillaise Lanicolacheur et par La maison rouge, l’exposition rassemble 75 œuvres : peintures, archives, photographies et carnets.
Ceija Stojka a commencé à peindre et à écrire à l’âge de 50 ans pour témoigner de sa peur de l’oubli.

« Si le monde ne change pas maintenant, si le monde n’ouvre pas ses portes et fenêtres, s’il ne construit pas la paix – une paix véritable – de sorte que mes arrière-petits enfants aient une chance de vivre dans ce monde, alors je suis incapable d’expliquer pourquoi j’ai survécu à Auschwitz, Bergen-Belsen, et Ravensbrük ».

Son œuvre peint ou dessiné, réalisé entre 1988 et 2012, compte plus d’un millier de pièces. L’ensemble a été exécuté sans ordre chronologique.

Le parcours de l’exposition très bien articulé et un accrochage soigné permettent de saisir l’histoire de cette vie édifiante et toute l’horreur du génocide tzigane.

Quatre thèmes ou époques ponctuent la visite :

  • Vienne, la traque, la déportation.
  • Les camps.
  • Visions de cauchemar.
  • Le retour à la vie.

Il est impossible de rester indifférent à cette œuvre puissante et cohérente.
Une exposition singulière et émouvante qu’il ne fait pas manquer.
Rappelons que l’accès à la Salle des Machines est gratuit.

À noter :
Lecture théâtrale « Je rêve que je vis ? libérée de Bergen Belsen » de Ceija Stojka le vendredi 31 mars 2017 à 18h45 et samedi 1er avril 2017 à 19h, suivie de la projection de « Ceija Stojka, portrait d’une romni » film de Karine Berger. Friche la Belle de Mai / Studio de Marseille objectif Danse

Commissariat : Xavier Marchand (Lanicolacheur) et Antoine de Galbert (La maison rouge).
L’exposition sera présentée à La maison rouge – Paris du 23 février au 20 mai 2018.

Ceija Stojka, Ohne Titel (Sans titre), s.d., acrylique sur carton, 50 x 70cm Courtesy collection Hodja et Nuna Stojka, Vienne
Ceija Stojka, Ohne Titel (Sans titre), s.d., acrylique sur carton, 50 x 70cm Courtesy collection Hodja et Nuna Stojka, Vienne

Production Lanicolacheur-Marseille et La maison rouge-Paris. Avec le soutien de Friche la Belle de Mai et du Forum Culturel Autrichien-Paris et la participation de Goethe Institut- antenne de Marseille, Le dernier cri – Marseille, Latcho Divano – Marseille, Carina Curta – Marseille-Vienne, Marseille objectif DansE.

A lire, ci-dessous, quelques repères biographiques à propos de Ceija Stojka

En savoir plus :
Sur le site de la Friche la Belle de Mai
Sur la page Facebook de la Friche la Belle de Mai
Sur le site de Lanicolacheu
À lire l’article de Florence Aubenas sur Ceija Stojka dans M – Le Magazine du Monde du 25 février 2017

Ceija Stojka, Ohne Titel (Sans titre), 09.09.2005, acrylique sur toile, 30 x 100 cm Courtesy collection Antoine de Galbert, Paris
Ceija Stojka, Ohne Titel (Sans titre), 09.09.2005, acrylique sur toile, 30 x 100 cm Courtesy collection Antoine de Galbert, Paris

À propos de Ceija Stojka

Ceija Stojka est née en 1933, cinquième d’une fratrie de six enfants dans une famille de marchands de chevaux, les Lovara-Roma, une ethnie Rom d’Europe centrale. Quarante ans après sa déportation, Ceija Stojka se met à écrire et à peindre pour témoigner et pour exorciser sa peur de l’oubli. Deux de ses frères, Karl et Mongo Stojka, sont devenus eux aussi écrivains et musiciens.
Rescapée avec sa mère et quatre frères et soeurs, elle raconte son histoire dans une oeuvre publiée en 1988 et devenue célèbre : Wir leben im Verborgenen – Errinerungen einer Rom-Zigeunerin (« Nous vivons dans la clandestinité. Souvenirs d’une rom-tzigane »), qui a attiré l’attention sur le sort des roms sous le nazisme. « J’avais besoin de crier, j’ai pris le stylo pour écrire, car j’avais besoin de m’ouvrir, de crier », expliquait- elle en 2004 lors d’une conférence au Musée juif de Vienne.

Elle a reçu plusieurs distinctions, dont le Prix Bruno-Kreisky pour le livre politique en 1993. Jusqu’au jour de sa mort en 2013, à 79 ans, Ceija Stojka a eu peur que l’Europe n’oublie son passé et qu’un jour prochain, les fours crématoires d’Auschwitz puissent reprendre leur activité dans une indifférence à peu près générale. C’était la peur d’une citoyenne informée, qui suivait attentivement l’évolution des lois et des discours anti-tsiganes à travers notre vieux continent. L’œuvre de cette écrivaine, peintre et musicienne rom autrichienne fait aujourd’hui référence concernant les persécutions subies par les tsiganes sous le nazisme.

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