Tal Coat – La liberté farouche de peindre au Musée Granet à Aix

Du 18 novembre 2017 au 11 mars 2018, le musée Granet d’Aix-en-Provence présente une rétrospective majeure consacrée au peintre Pierre Tal Coat.

Tal Coat – La liberté farouche de peindre - au Musée Granet - Vue de l'exposition © photo Musée Granet
Tal Coat – La liberté farouche de peindre – au Musée Granet – Vue de l’exposition © photo Musée Granet

« Tal Coat – La liberté farouche de peindre » clôture l’année dédiée à Tal Coat, en 2017. Ce projet compète un ensemble de manifestations, colloques et des expositions qui se sont déroulées à Kerguéhennec, Cerisy, Münich, Royan, Uzès
Le musée Granet se propose de montrer la richesse d’un peintre qui est depuis 1985 dans sa collection permanente et dont la présence a été particulièrement renforcée dans les années 2000 avec le dépôt d’une part importante de la donation Meyer.

Présentée aux côtés des toiles et aquarelles de Cézanne exposée au rez-de-chaussée, « Tal Coat – La liberté farouche de peindre » se développe sur plus de 500 m2, dans un parcours chronologique. Près de 180 œuvres montrent l’itinéraire du peintre depuis ses débuts figuratifs, jusqu’à sa période souvent qualifiée d’« abstraite », après son séjour en pays d’Aix (de 1943 à 1956).
L’exposition a pour ambition de faire aussi découvrir comment Tal Coat a été inspiré Cézanne, en choisissant dans les années 40 de s’installer dans la ville d’Aix, au cœur des paysages et des lieux – notamment Château Noir – rendus célèbres par Cézanne.

Commissaires de l’exposition : Jean-Pascal Léger et Bruno Ely, conservateur en
chef du musée Granet.
Catalogue de l’exposition « Tal Coat, la liberté farouche de peindre », coédition : Éditions Somogy / Ville d’Aix-en-Provence.

À lire, ci-dessous, une présentation de l’exposition « Tal Coat – La liberté farouche de peindre » et quelques repères biographiques extraits du dossier de presse.

En savoir plus :
Sur le site du musée Granet
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Sur le site officiel de Pierre Tal Coat
À écouter sur le site de France Culture « Tal Coat : mettre fin à l’antithèse aveugle du figuratif et du non-figuratif », un entretien d’Anne de Staël et Thomas Augais.

« Pierre Tal-Coat, L’atelier ouvert ». Un film de Michel Dieuzaide

L’exposition « Tal Coat – La liberté farouche de peindre »

La liste est longue des artistes qui furent amis avec Pierre Tal Coat et qui ont reconnu son oeuvre. Pour ne citer que les plus connus : Balthus, Bazaine, Braque, Calder, Chillida, Giacometti, Gruber, Kijno, Masson, Miró, Joan Mitchell et Riopelle, Palazuelo, Ràfols- Casamada, Staël, Zao Wou-Ki… De nombreux écrivains sont allés à la rencontre de son oeuvre : André du Bouchet, Georges Duthuit, Philippe Jaccottet, Henri Maldiney, Wallace Stevens… Tels aussi les conservateurs des grands musées qui l’ont soutenu, Bernard Dorival, Jacques Lassaigne, Jean Leymarie, Georges Salles, James Johnson Sweeney… On pourrait ajouter une liste abondante d’historiens et de critiques d’art (comme Dore Ashton ou Jean Clair) et celle, encore plus vaste, des artistes qui doivent beaucoup à l’invention de Tal Coat et qui (comme Olivier Debré) prirent le chemin de l’atelier de Tal Coat, à Aix ou à Dormont…

La peinture de Tal Coat fut représentée par les plus célèbres galeries françaises (Galerie de France, galerie Maeght) et elle représenta la France dans les grandes manifestations internationales. Exposée aux Etats-Unis et au Japon comme à la Biennale de Venise et à la Documenta de Kassel, elle fit l’objet, en 1976, d’une rétropective aux galeries nationales du Grand Palais, à Paris.

Pourtant le nom de Tal Coat – « le peintre des peintres » – ne prend qu’aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art. Il semble que le destin de son oeuvre ait été d’apparaître et de disparaître pour réapparaître. Cette gloire à éclipses – ou plus lente que d’autres à s’établir – tient sans doute à l’exceptionnelle liberté d’un artiste qui préféra les réponses de la nature aux catégories des Écoles et l’énergie bienfaisante des sources aux stratégies conquérantes du marché de l’art !

Pierre Tal Coat, Poissons, 1945 Encre de Chine sur papier 50 x 65 cm Collection particulière DR © Collection particulière © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Poissons, 1945 Encre de Chine sur papier 50 x 65 cm Collection particulière DR © Collection particulière © ADAGP Paris 2017

Lorsque ses Poissons (1945-1946) se vendaient « comme des petits pains », Tal Coat les rendit à la rivière : impossible alors de les reconnaître dans les Remous et Tourbillons ! Lorsque, à la fin des années 1950, la célébrité du peintre suscita les achats officiels, il s’installa, à la Chartreuse de Dormont ; là, dans le silence d’un atelier immense, il s’interrogea sur la matière même de sa peinture et s’engagea dans une remise en cause vertigineuse. Comme un alchimiste mais avec la fraîcheur d’un enfant, il poursuivit l’accord intrinsèque de sa peinture avec la vie sensible du dehors. Tal Coat pouvait s’étonner que le monde passât à côté de la singularité de sa démarche, cependant il ne faisait rien pour se laisser saisir. Mieux, la Faille était toujours son sujet, la déchirure ouvrait son Passage : il était de la nature de son œuvre de nous échapper.

« Il y a toutes les raisons d’exposer Tal Coat à Aix-en-Provence » dit très tôt Bruno Ely, conservateur en chef du musée Granet. Citons-en au moins trois :

  • Cézanne tout d’abord, le peintre d’Aix dont la peinture, pendant longtemps, n’avait pas eu sa place au musée. Venir à Aix et, en 1943, aller vivre à Château Noir, installer son atelier alors que Cézanne avait eu, dans la cour du pistachier, une remise pour ses tableaux… Arpenter les collines boisées dans les parages de la montagne Sainte-Victoire, voilà, pour un peintre, un choix riche de sens !
  • Pierre Tal Coat vécut à Aix de 1940 à 1956. C’est à Aix que sa peinture connut sa première « grande mutation » (Jean Leymarie) : de la représentation des choses identifiées (comme dans ses Natures mortes) à l’incorporation de la figure dans le paysage (comme dans ses Profils sous l’eau). La campagne d’Aix, les Rochers, les lignes des Failles sous la lumière aveuglante (ou celles des pierres et des pins lorsqu’ils émergent de la brume) ont fourni au marcheur infatigable les motifs de son inspiration.
  • La Donation Meyer. Ami du poète André du Bouchet, Philippe Meyer fit don à l’État d’une impressionnante collection où, par exemple, un Autoportrait de Paul Cézanne dialogue avec le Boxeur de Pierre Bonnard : à côté d’une salle Giacometti, le plus bel ensemble d’oeuvres de Tal Coat réunies dans un musée français est exposé en permanence dans les salles du musée Granet.
Pierre Tal Coat, Rochers, 1950 Huile sur toile 78 x 78 cm Musée Jenisch, Vevey Photo : Musée Jenisch Vevey, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Rochers, 1950 Huile sur toile 78 x 78 cm Musée Jenisch, Vevey Photo : Musée Jenisch Vevey, © ADAGP Paris 2017

Au musée Granet, il fut choisi de montrer une rétrospective couvrant la quasi totalité du parcours de l’artiste : de 1925 à 1985.
Ce propos coïncide heureusement avec le temps d’une cristallisation autour de l’oeuvre de Tal Coat. Au printemps 2017, les rencontres au Domaine de Kerguéhennec et le Colloque Tal Coat, Regard sans frontières au CCIC de Cerisyla- Salle ont mis au jour un élargissement des connaissances, notamment grâce aux Catalogues raisonnés en cours d’élaboration, de L’OEuvre peint et de L’OEuvre gravé de Tal Coat. L’exposition au musée Granet est la manifestation culminante d’une « Année Tal Coat » riche de huit expositions en France et en Allemagne et de multiples publications.

En 1925-1927, dans le sud de la Bretagne, le souvenir de Gauguin et de Pont- Aven était vivant et fécond parmi les peintres mais Tal Coat dessine et peint sous les auspices aussi de Rembrandt, de Cézanne ou de Seurat… Il se révèle très tôt, comme l’a écrit Henri Maldiney, « un des grands dessinateurs de son siècle ». La couleur pourtant, notamment le rouge mais aussi le bleu, est fortement présente dès cette première période : au pastel (comme dans Le Fort des Halles [cat 22] ou Personnage au pull rouge [cat. 30]), à la gouache (Le Joueur de mandoline), à l’huile (Les Raies ou Nu et boeuf écorché).

Pierre Tal Coat, Joueur de Mandoline, 1927 Gouache sur papier 32 x 21 cm M. et Mme Inzerillo-Aitouarés Photo : Bertrand Hugues, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Joueur de Mandoline, 1927 Gouache sur papier 32 x 21 cm M. et Mme Inzerillo-Aitouarés Photo : Bertrand Hugues, © ADAGP Paris 2017

On associe rarement l’œuvre de Tal Coat à l’expressionnisme. Pourtant on peut dire « expressionnistes » ses Portraits des années 1930 : rouge lui-même, le dessin s’affirme sur les visages et sur de francs aplats de couleur, faut-il y voir une blessure ? Les sujets sont traités crûment et frontalement, cette frontalité est essentielle chez Tal Coat. Ainsi La Femme au manchon, le Nu aux bas rouges : le rouge revient puissamment au dos du personnage ou à ses bas, comme aux pieds nus des pastels de ses débuts.

Pierre Tal Coat, Femme au manchon, 1936 Huile sur panneau 100 x 81 cm Collection particulière, Lyon Photo : Pierre Aubert, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Femme au manchon, 1936 Huile sur panneau 100 x 81 cm Collection particulière, Lyon Photo : Pierre Aubert, © ADAGP Paris 2017

La célèbre série des Massacres (1936) et des Vanités (1936-1937) porte l’horreur de la guerre civile espagnole au coeur de la peinture : avec la douleur et le drame de la guerre, le sujet s’accorde à l’expressionnisme des moyens picturaux. Autour du grand format de la collection du Centre Pompidou, les petits tableaux créent un incendie jaune-orange-rouge. Tandis que la crudité de leurs verts annonce la toute dernière période de Tal Coat.

Pierre Tal Coat, Massacres, 1936 Huile sur panneau de bois parqueté 24,5 x 52,5 cm Collection de Bueil & Ract-Madoux, Paris DR © Collection particulière © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Massacres, 1936 Huile sur panneau de bois parqueté 24,5 x 52,5 cm Collection de Bueil & Ract-Madoux, Paris DR © Collection particulière © ADAGP Paris 2017

L’histoire de l’art puisera beaucoup dans ces années trente : Portraits de Gertrude Stein, Portraits d’Alberto Giacometti, Portraits de Pablo Picasso. La relation Giacometti-Tal Coat contitue un chapitre de cette histoire, particulièrement si l’on considère les dates des petites sculptures en bronze de Tal Coat : 1934-1935 et 1936-1937.

Pierre Tal Coat, Portrait d'Alberto Giacometti (Tête), vers 1934-1935 Bronze 5,8 x 6 x 5 cm Collection Aittouarès Photo : Bertrand Michau, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Portrait d’Alberto Giacometti (Tête), vers 1934-1935 Bronze 5,8 x 6 x 5 cm Collection Aittouarès Photo : Bertrand Michau, © ADAGP Paris 2017

Pierre Tal Coat part en Provence lorsqu’il est démobilisé, à la fin juillet 1940 ; tout en revenant faire des séjours à Paris, il habitera le centre-ville d’Aix puis le Château Noir jusqu’à la fin de 1956. Il s’agit d’une période décisive : en se dégageant progressivement d’une représentation où les êtres et les choses sont nommés (notamment dans les Natures mortes), mais en gardant la motivation d’un regard ouvert sur le monde, Tal Coat acquiert sa pleine singularité. On pourra suivre un même processus à travers les cycles des Aquariums ou Poissons (1945- 1946), des Coqs (1945-1946) et des Profils sous l’eau (1946-1949) où la courbe d’un corps s’unit à celles des collines ou des rochers.

Pierre Tal Coat, Paysage du Tholonet, 1943 Huile sur papier 17,5 x 25 cm Collection particulière Photo : Xavier Demolon, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Paysage du Tholonet, 1943 Huile sur papier 17,5 x 25 cm Collection particulière Photo : Xavier Demolon, © ADAGP Paris 2017

Contrairement aux interrogations de l’époque, la peinture de Tal Coat, certes plus elliptique, ne se range pas aux côtés des abstraits. Les paysages d’Aix se simplifient sous la lumière ; les tableaux des Rochers et des Failles (1950-1954) jouent de l’effacement autant que de la présence. Ils « ouvrent la voie » au Passant, c’est-à-dire au peintre qui les traverse. La nature s’offre à la course, l’espace pictural s’exprime en de grands formats dynamiques et rythmés. Du Grand tracé II (1955) au Passage (1957), la respiration se fera encore plus ample.

Pierre Tal Coat, Passage, 1957 Huile sur toile 130 x 195 cm Fondation Gandur pour l’Art, Genève, inv. FGA-VA-TALCO-0003 Photo : Sandra Pointet, © Fondation Gandur pour l’Art, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Passage, 1957 Huile sur toile 130 x 195 cm Fondation Gandur pour l’Art, Genève, inv. FGA-VA-TALCO-0003 Photo : Sandra Pointet, © Fondation Gandur pour l’Art, © ADAGP Paris 2017

Lorsque Tal Coat s’éloigne de la campagne aixoise et des sites cézanniens, sa peinture s’accorde encore à l’invention de Cézanne : ni par la manière ni par les formats, mais par le rythme. Car c’est l’alternance des pleins et des vides, c’est le rythme qui unifie les Troupeaux (1958-1960) et les Vols aux Veines (1959) des Silex. C’est d’ailleurs ce rythme (et le jeu fluide d’apparition-disparition) qui accorde à la création de Tal Coat la pensée de ses amis, le philosophe Henri Maldiney et le poète d’AIR, André du Bouchet.

Pierre Tal Coat, Troupeaux, 1959 Huile sur toile 51 x 100 cm Collection particulière, Suisse Photo : Zines Galai, © Studio Curchod, Vevey (CH), © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Troupeaux, 1959 Huile sur toile 51 x 100 cm Collection particulière, Suisse Photo : Zines Galai, © Studio Curchod, Vevey (CH), © ADAGP Paris 2017

Tal Coat s’installe en 1961 à Dormont, non loin de Giverny. Son nouvel atelier est très vaste, orienté au sud, disposé aux variations constantes de la lumière en Normandie : le peintre cheminera parmi des centaines de tableaux qui forment labyrinthe. Un monde s’y constitue mais toujours relié au dehors, à la prairie en pente douce, aux troupeaux et aux arbres qu’on voit à travers la verrière. La peinture de Tal Coat s’est affranchie des schémas convenus et des représentations sociales. Faite de couches successives et de grains, d’aspérités et d’accidents, elle se relie organiquement au monde. Tal Coat broie ses couleurs, il laisse la peinture à l’huile sécher le temps qu’il lui faut et « faire son effet » comme tout phénomène vivant…

Pierre Tal Coat, Dans la clarté, 1972 Huile sur toile 130 x 195 cm Collection Sylvie Baltazart-Eon Photo : Augustin de Valence, © ADAGP Paris 2017
Pierre Tal Coat, Dans la clarté, 1972 Huile sur toile 130 x 195 cm Collection Sylvie Baltazart-Eon Photo : Augustin de Valence, © ADAGP Paris 2017

Vingt-cinq années de peinture, la période de Dormont est aujourd’hui la plus connue de l’oeuvre de Tal Coat. Le musée Granet présente des chefs-d’oeuvre de cette période : les grands formats Signes dans une falaise rouge (1965) et Suspendu II (1975) de la collection du Centre Pompidou, Foyer (1972, musée Cantini, Marseille), Dans la clarté (1972, collection Sylvie Baltazart-Eon)…, puis, après 1976, une floraison heureuse et variée de petits tableaux qui allient densité et fraîcheur, des jaunes et verts vifs des Colzas (1975-1982, musée Jenisch, Vevey) aux terres violettes de la Drôme.

L’exposition est ponctuée par des Autoportraits, tels celui de 1937 où le peintre s’est représenté devant ses études des Massacres et ceux des dernières années où son visage apparaît encore et s’efface déjà, repris par l’élément, terre ou peinture, terre ou ciel, autant dire, en langue de peinture : lumière.

J’ai dit « ciel » ? Oui mais quand je dis « ciel », je pense toujours « lumière ». Je ne vois pas de limite. (Tal Coat)

Tal Coat - La liberté farouche de peindre au Musée Granet - Affiche
Tal Coat – La liberté farouche de peindre au Musée Granet – Affiche

Pierre Tal Coat – Repères biographiques

Tal Coat © photo Claude Gaspari
Tal Coat © photo Claude Gaspari

1905 : Naissance le 12 décembre, à Clohars-Carnoët (Finistère), de Pierre Jacob, fils de marin-pêcheur. Son enfance se partage entre l’océan et la forêt. Les voyages à pied scanderont sa vie entière de même que sa passion pour la Préhistoire.
1915 : Mort de son père à la guerre.
1918 : Apprenti forgeron à 13 ans, il obtient une bourse de pupille de la nation. Clerc de notaire en 1923 puis peintre céramiste à la faïencerie de Quimper en 1924, il veut devenir peintre.
1925 : À Paris, modèle à l’Académie de la Grande Chaumière, mouleur à la Manufacture de Sèvres. Il rencontre Broncia Lewandovska qu’il épouse en 1927.
1926 : À l’occasion de sa première exposition à Paris, à la galerie Fabre que dirige Henri Bénézit, Pierre Jacob prend le pseudonyme de Tal Coat : « front de bois » en breton.
1930 : Amitié avec Francis Gruber, André Marchand. 1932 Tal Coat rencontre Hemingway, Picabia, Leo et Gertrude Stein, il noue une étroite amitié avec Alberto et Diego Giacometti.
1934-1935 : Tal Coat s’installe dans le quartier de Montparnasse. Sculptures (portraits de Marchand et de Giacometti).
1936 : Il peint de nombreux Portraits et, en réaction à la guerre civile espagnole, les Massacres.
1938 : Exposition à la Julien Levy Gallery de New York.
1940 : Démobilisé en juillet, Tal Coat gagne Aix-en-Provence et rejoint Xavière Angeli, qu’il épousera en 1951. A Aix, il retrouve ses amis peintres Martin-Roch, Marchand, Tailleux, le poète Tristan Tzara, Meraud Guevara-Guiness chez qui il connaît Blaise Cendrars.
1942 : Naissance de sa fille Pierrette.
1943 : Tal Coat s’installe au Château-Noir, sur la route du Tholonet. Longues marches sur les sites « cézanniens » de Bibemus et du Massif de la Sainte Victoire.
Tal Coat fait la connaissance des peintres André Masson, Léo Marchutz, Balthus, Nicolas de Staël, du sculpteur Alexander Calder, de l’architecte Fernand Pouillon, du philosophe Henri Maldiney et du poète André du Bouchet ainsi que de Georges Duthuit et de Jean Leymarie.
1943-1950 : Expositions régulières à la Galerie de France.
Natures mortes (1941-1945). Aquariums et Poissons (peints à Paris, 1945-46). Coqs, Taureaux (1945-1946). Baigneuses dans la cascade (1946-1949, titrées plus tard Profils sous l’eau). Rochers, Cascades, Ecorces, Failles (1948-1952).
À partir de 1954, expositions régulières à la Galerie Maeght (Paris jusqu’en 1972, Zurich jusqu’en 1974).
Passages (1952-1957) puis Passants, Sauts, Courses (1955-1958).
Tal Coat quitte Aix fin 1956 et s’installe à Forges-les-Bains, près de Limours, dans la maison de Jean Bazaine puis, en 1958, au Breuil, près de Chevreuse, dans l’ancien atelier de Fernand Léger. Troupeaux (1958-1960). Veines de Silex, Vols d’oiseaux (1959-1962).
Amitié avec Eduardo Chillida, Joan Miró.
Tal Coat participe aux expositions internationales : Guggenheim Museum à New York 1953, Documenta à Kassel 1955, 1958, Biennale de Venise 1956, Tal Coat – Hajdu à la Kunsthalle de Berne 1957, Carnegie Institute de Pittsburgh 1961, Biennale de la gravure à Tokyo 1962, Ecole de Paris à la Tate Gallery de Londres 1962, Painting in France 1900-1967 aux Etats-Unis.
1959 : Les Éditions Maeght éditent Sur le pas, poèmes d’André du Bouchet, aquatintes de Tal Coat
1961 : Installation à la « Chartreuse » de Dormont, à Saint-Pierre-de-Bailleul
(Eure). Tal Coat s’interroge sur la matière même de sa peinture qu’il veut
« accorder » à son sens de l’espace. Sa peinture subit une profonde mutation. On la qualifie alors souvent d’ « abstraite » alors qu’elle est toujours motivée par les
« choses vues ».
1963 : Tal Coat réalise une importante mosaïque pour la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence.
1965 : Signes dans une falaise rouge, Déesses-mères, Ronds de sorcières puis Colzas et Foyers.
1968 : Grand Prix National des Arts.
1970 : Mort de sa femme, Xavière.
À partir de 1970, Tal Coat expose à la galerie Benador que dirige Jacques Benador à Genève, puis également à la galerie L’entracte que dirige Françoise Simecek à Lausanne. Séjours réguliers en Suisse, à Saint-Prex (où il travaille dans l’atelier de taille-douce de Pietro Sarto), à Aix (à Saint-Joseph, chez Martine et François Aubrun) et dans la Drôme, à Truinas (chez André du Bouchet).
1973 : Naissance de son petit-fils, Xavier.
1975 : Rétrospective au Japon : Musée Royal d’Ueno à Tokyo, Open-Air Museum à
Hakone.
Françoise Simecek édite deux chefs-d’œuvre du livre illustré : Laisses (1975) puis
Sous le linteau en forme de joug (1978) d’André du Bouchet et Tal Coat.
1976 : Rétrospective aux Galeries Nationales du Grand-Palais, à Paris.
Tal Coat dessine un grand nombre d’Autoportraits, pratique intensément l’aquarelle, la gravure. Sa peinture devient toujours plus lumineuse.
À partir de 1981, exposition chaque année à la Galerie Clivages, que dirige Jean- Pascal Léger, à Paris.
1985 : Exposition conçue par Dore Ashton au New Museum of Contemporary Art à
New York.
Tal Coat meurt le 11 juin 1985 à la Chartreuse de Dormont.
Depuis la mort de Tal Coat, d’importantes expositions de son œuvre ont été présentées aux musées de Quimper 1985, Rennes 1988, Cateau-Cambrésis et Orléans 1991, Genève, Colmar, Antibes, Winterthur (Suisse), IVAM (Valence, Espagne) 1997-1998, à la Bibliothèque Nationale de France 1999, au Carré d’art à Nîmes et à l’Hôtel des Arts à Toulon 2006, au Musée Estrine à Saint-Rémy- de-Provence 2009, au Domaine de Kerguéhennec 2009 et 2011, au B.A.M. Mons (Belgique) 2011.
2006 : Incendie à la Chartreuse de Dormont.
2010 : Création du Centre Pierre Tal Coat au Domaine de Kerguéhennec (Morbihan).
2017 : Présentation des catalogues raisonnés en cours d’élaboration : L’Œuvre peint (par Xavier Demolon, petit-fils du peintre) et L’Œuvre gravé (par Françoise
Simecek et Rainer Michael Mason).

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