Jusqu’au 23 juin 2024, le Château La Coste confie à Damien Hirst l’intégralité de ses espaces. Intitulée « The Light That Shines », cette exposition d’ampleur rassemble environ 90 sculptures et peintures de l’artiste britannique sur l’ensemble des 200 hectares du vignoble et dans les emblématiques pavillons du domaine.
Avec une telle invitation, Château La Coste crée l’événement et il marquera sans aucun doute le printemps culturel 2024 en Provence. De toute évidence, « The Light That Shines » attirera de nombreux curieux au Puy-Sainte-Réparade et les inconditionnels de Hirst ne manqueront pas de programmer une, voire même un séjour, dans la campagne aixoise.
À en croire ses déclarations, Damien Hirst est tombé sous le charme de Château La Coste qu’il qualifie d’« endroit unique et magique ». Ansi, il affirme être « ravi d’être le premier artiste à pouvoir exposer mes œuvres sur l’ensemble du domaine, notamment dans les magnifiques pavillons dessinés par Frank Gehry, Oscar Niemeyer et Richard Rogers ».
De toute évidence, l’artiste entretient des liens d’amitié avec Paddy McKillen, le fondateur de Château La Coste. À propos de « The Light That Shines », ce dernier confie :
« Damien et moi nourrissons l’idée de cette exposition depuis plusieurs années. Comme cela est souvent le cas avec Damien, le projet a évolué et pris forme au gré de nombreuses conversations, ponctuées de fous rires et de tasses de thé. Damien a tout planifié d’une main de maître : le choix de chaque œuvre a été pensé et mûri pour faire écho à l’art et à l’architecture du domaine, ainsi qu’à la lumière provençale si chère à Cézanne. La rencontre des toiles et des sculptures de Damien avec la nature environnante et nos galeries générera une œuvre à part entière. C’est une grande fierté et un immense privilège d’accueillir Damien et son équipe à Château La Coste et de pouvoir y exposer l’œuvre d’une vie ».
Pavillon Renzo Piano : Natural History
Les célèbres œuvres de la série Natural History qui ont marqué les esprits et fait naître de multiples controverses sont exposées dans le Pavillon Renzo Piano. Conservés dans du formol, on y croise veau (The Ascension, 2003), têtes de vaches (Schizophrenogenesis, 2008 et Blindness and Memory, 2007), requins (Heaven, 2008 et Rescuer – Victim, 2008), poissons (Love is Blind, 2008), colombe (The Impossible Truth, 2007) et canards (Come Fly with Me, 1997).
Galerie Richard Rogers : The Empress Paintings
Depuis l’exposition « In and Out of Love » et les 9 000 papillons qui ont vécu avant de mourir dans deux pièces fermées, on sait que Damien Hirst cultive un certain attrait pour les lépidoptères.
Pour « The Light That Shines », il dévoile pour la première fois The Empress Paintings, une série de toiles inédites dont les motifs kaléidoscopiques sont composés d’ailes de papillon rouge et noir. Accrochées dans la Galerie Richard Rogers, ces œuvres hypnotiques portent chacune le nom de grandes figures féminines de l’histoire (Jingū / Cunigunde / Messalina / Kōgyoku / Amelie, 2023 ; Maria Theresa / Josephine / Agrippina / Babusha / Pompeia Plotina, 2023 et Ageltrude / Kokejin / Xiaocigao / Eleni / Hatshepsut, 2023).
Galerie des Anciens Chais : Cosmos et Meteorites
Dans la Galerie des Anciens Chais restaurée par Jean-Michel Wilmotte, Damien Hirst présente également pour la première fois des toiles de la série Cosmos et des sculptures de la série Meteorites.
Après avoir réalisé For the Love of God, son fameux crâne en diamants, et envoyé Spot, l’une de ses peintures sur Mars, Hirst a l’ambition, avec ses Cosmos Paintings, de reproduire la beauté des galaxies, inspiré par les images du ciel profond capturées par le télescope spatial Hubble. Pour cette série, l’artiste a cloué au sol de son atelier des toiles qu’il a entièrement peintes en noir avant de les recouvrir de couleurs.
Devant ces douze toiles de 2021, il a installé des sculptures en bronze évoquant des météorites (Nevada Meteorite, 2014 ; Arizona Meteorite, 2012 ; Sahara Meteorite, 2014 ; Arctic Meteorite, 2012) et des satellites (ISEE-3, 2022 ; QuikSCAT, 2022 ; Sputnik -1, 2022 ; Rosetta, 2022 ; Hubble, 2022).
Auditorium Oscar Niemeyer : Treasures from the Wreck of the Unbelievable
L’Auditorium Oscar Niemeyer accueille des sculptures et des négatoscopes (boîtes à lumière) de la série Treasures from the Wreck of the Unbelievable, exposées pour la première fois en 2017 à la Punta della Dogana et au Palazzo Grassi à Venise.
Le site de la Collection Pinault en rapporte ainsi les enjeux : « Dix ans de travail ont été nécessaires à l’artiste pour réaliser cette extraordinaire production artistique. Elle raconte l’histoire de l’antique Unbelievable (Apistos en grec koinè), son naufrage et la découverte de sa précieuse cargaison : l’impressionnante collection d’Aulus Calidius Amotan, un esclave affranchi plus connu sous le nom de Cif Amotan II, destinée à un temple dédié au soleil. De nombreuses sculptures, en grande partie incrustées de coraux et d’autres espèces marines, étaient exposées avant restauration, au point de rendre leurs formes méconnaissables. Des copies contemporaines des artefacts, réalisées pour l’exposition sur la base des formes originales supposées des œuvres, sont également présentées. L’artiste britannique s’affranchit de toute chronologie pour remettre en question notre mythologie ainsi que notre industrie du divertissement ».
Galerie Bastide : The Secret Gardens Paintings
À la Galerie Bastide, Damien Hirst propose sa série la plus récente, The Secret Gardens Paintings, présentée à l’automne dernier par Gagosian pour le vingtième anniversaire de Frieze Art Fair London 2023.
La galerie en faisait alors la description suivante : « Hirst dépeint des jardins florissants dans lesquels différentes espèces de fleurs aux couleurs vives émergent de leur environnement verdoyant dans un style qui équilibre le design et le naturel, l’harmonieux et le chaotique. Rendant les fleurs, les arbustes et les étangs avec des détails rapides mais convaincants, il incorpore également des passages consciemment indistincts avant d’ajouter une couche abstraite à chaque toile en projetant une peinture épaisse sur sa surface à l’aide d’un pinceau chargé ».
Sur le domaine, les sites du Pavillon de musique de Frank Ghery et du Centre d’art de Tadao Ando
Au-delà des expositions présentées dans les pavillons, « The Light That Shines » se développe sur l’ensemble du domaine avec une dizaine de sculptures souvent monumentales dont certaines sont sur les sites du Pavillon de musique de Frank Ghery et du Centre d’art de Tadao Ando.
Damien Hirst – The Fate of a Banished Man (Rearing), 2014 ; Remnants of Apollo, 2012 ; The Monk, 2014 ; Hylonome, 2011 ; Temple, 2008 – « The Light That Shines » au Château La Coste. Photo de Prudence Cuming Associates Ltd © Damien Hirst and Science Ltd.
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