Korakrit Arunanondchai investit le J1 à Marseille

Du 20 juin au 29 juillet, Korakrit Arunanondchai, invité par Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani, investit le J1 à Marseille avec « With history in a room filled with people with funny names 4 », un projet annoncé comme un événement immanquable de MP2018 Quel Amour !

Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 - Marseille, Photos © Benjamin Bechet
Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 – Marseille, Photos © Benjamin Bechet

Il est toujours malaisé de commenter une exposition quand on adhère peu au propos de l’artiste.
Il me faut donc avouer quelques difficultés à partager l’intérêt de Korakrit Arunanondchai pour « la spiritualité dans un monde globalisé », son espoir de se « dématérialiser dans le flux de l’Esprit », sa volonté de nous rappeler le « caractère ontologiquement messianique de la recherche d’une humanité améliorée » ou encore les « croyances animistes millénaires » et la conception d’une « religion qui relie » que professe le drone nommé Chantri

Korakrit Arunanondchai, Performance -With history in a room filled with people with funny names 4 © DR MP2018

Toutefois, j’avais été assez surpris, impressionné et interloqué par l’installation « Painting with history in a room filled with people with funny names 3 » que Korakrit Arunanondchai avait montrée au Palais de Tokyo, en 2015.

Korakrit Arunanondchai, Painting with history in a room filled with people with funny names 3 - Palais de Tokyo 2015
Korakrit Arunanondchai, Painting with history in a room filled with people with funny names 3 – Palais de Tokyo 2015

Pour ce nouveau projet, « With history in a room filled with people with funny names 4 », les images de sa présentation à la Clearing Gallary de New York puis au Kiasma Museum of Contemporary Art de Helsinki, conduisaient à attendre avec beaucoup de curiosité l’adaptation que l’artiste allait en faire, avec la complicité des deux commissaires, dans le vaste espace du J1.

Korakrit Arunanondchai, with history in a room filled with people with funny names 4 - Kiasma Museum of Contemporary Art - Helsinki
Korakrit Arunanondchai, with history in a room filled with people with funny names 4 – Kiasma Museum of Contemporary Art – Helsinki

L’annonce d’« une installation immersive à très grande échelle mêlant sculpture, son et vidéo » attisait l’intérêt que renforçait la promesse d’une œuvre « telle une Atlantide au-dessus de la Méditerranée… »

Korakrit Arunanondchai, Performance -With history in a room filled with people with funny names 4 © DR MP2018
Korakrit Arunanondchai, Performance -With history in a room filled with people with funny names 4 © DR MP2018

« En revenant de l’expo ! » n’a pas pour objet d’analyser et encore moins de juger le travail des artistes. Les quelques lignes qui suivent se limitent à poser un regard critique sur la manière dont ce projet est présenté et sur l’utilisation de l’espace du J1 par Korakrit Arunanondchai.

Korakrit Arunanondchai, «With history in a room filled with people with funny names 4 » – La vidéo

Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 - Marseille, Photos © Benjamin Bechet
Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 – Marseille, Photos © Benjamin Bechet

Le parcours commence par un vaste espace plongé dans la pénombre. Un écran suspendu en occupe entre le quart et le tiers de sa largeur.
Devant celui-ci, une silhouette est allongée au sol. Cet amas de coquilles d’huître recouvre-t-il un cadavre ? Peut-être est-ce celui de l’homme-rat qui était installé dans un coin de salle de projection de la Clearing Gallery…

Un peu plus loin, quelques « fatboys » attendent les spectateurs.

Ce dispositif semble flotter dans un espace qui paraît démesuré.
Les conditions de visualisation du film de Korakrit Arunanondchai sont assez inconfortables.
Selon les moments de la journée et la couverture nuageuse, une lumière parfois gênante arrive depuis l’arrière de l’écran et par les deux côtés du J1.

Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » - La video au J1 Marseille
Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » – La video au J1 Marseille

Si les quelques « fatboys » peuvent satisfaire les spectateurs les plus jeunes et les plus souples, il n’est pas certain qu’ils fassent le bonheur des plus âgés ou de ceux qui ont quelques problèmes articulaires.
Enfin, il n’est pas rare que les visiteurs de retour de l’installation passent dans le champ de vision de ceux qui regardent la vidéo.

On peut légitimement s’interroger sur le confort visuel et matériel de ce dispositif de projection.
Est-il réellement au service de l’œuvre de Korakrit Arunanondchai ? On comprend assez mal ce que le J1 apporte à cette vidéo.
De fait, la salle de projection à gauche dans le hall d’accueil valorise beaucoup mieux son film précédent.

Korakrit Arunanondchai, « With history in a room filled with people with funny names 4 » – L’installation

Derrière cet espace de projection, Korakrit Arunanondchai a mis en place une vaste installation qui couvre le sol du J1.

Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » - Installation au J1 Marseille
Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » – Installation au J1 Marseille

Des coquillages (moules, huîtres, couteau, palourdes, coques…) et plus rarement des carapaces et des pattes de crabes jonchent une terre goudronneuse dans laquelle ils sont parfois partiellement enfouis.

Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » - Installation au J1 Marseille
Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » – Installation au J1 Marseille

Par endroit, des amoncellements semblent s’organiser en tumulus. Quelquefois, ceux-ci s’apparentent à des autels d’où émergent deux masques humains en matière plastique.

Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » - Installation au J1 Marseille
Korakrit Arunanondchai,  With history in a room filled with people with funny names 4 » – Installation au J1 Marseille

Le premier, verdâtre, est entouré d’une maigre végétation. Il parait surmonter les tentacules d’un céphalopode de coquilles…

Le premier, verdâtre, est entouré d’une maigre végétation. Il parait surmonter les tentacules d’un céphalopode de coquilles…
Le premier, verdâtre, est entouré d’une maigre végétation. Il parait surmonter les tentacules d’un céphalopode de coquilles…

Appuyé contre un pilier du J1, le second, noir, est équipé d’un appareil qui pourrait être un respirateur. Le « visage » est couronné d’une longue chevelure composée d’algues goudronnées.

Il faut certainement y reconnaître les effigies ou les dépouilles (?) de Boychild et de Korakrit Arunanondchai qui devaient produire en compagnie de Alex Gvojic une performance (Together in a room filled with people with funny names), le soir du vernissage.

On peut aussi y percevoir quelques allusions à certaines scènes de la vidéo.

Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 - Marseille, Photos © Benjamin Bechet
Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 – Marseille, Photos © Benjamin Bechet

Il s’agit là de l’œuvre annoncée qui selon les mots des deux commissaires :

« (…) telle une Atlantide au-dessus de la Méditerranée, ajoute une strate géo-temporelle à un écosystème historiquement millénaire : la parcourir donne la sensation de déambuler sur ce qui pourrait subsister de notre société dans un avenir plus ou moins proche. Sous-tendue par les besoins de coexistence entre toutes formes de vie et par la question de ce qui sera laissé aux civilisations futures, l’installation de Korakrit Arunanondchai permet d’expérimenter les conséquences possibles d’un présent plus orienté vers la mémoire, l’amour et les liens qui nous unissent ».

Inutile de cacher que nous avons été assez peu sensibles à cette installation…

On a beaucoup de mal à percevoir en quoi la « sédimentation historique [de Marseille] : les couches civilisationnelles qui composent la cité » qui auraient attiré Korakrit Arunanondchai se matérialisent par ce sol qu’il coule au-dessus de la Méditerranée, « en hommage aux empires qui l’ont encerclée et en guise de terreau pour un futur par définition incertain »…

Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 - Marseille, Photos © Benjamin Bechet
Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 – Marseille, Photos © Benjamin Bechet

Son intégration dans l’espace du J1 nous est apparue pour le moins maladroite, pour ne pas dire incongrue…
On comprend mal les relations qui peuvent exister entre ce terreau noirâtre, cet amas de coquillages, cette supposée « Atlantide » et le hangar du J1 et son histoire…

Certes, la Méditerranée est bien là, juste en dessous… A priori, on y trouve encore quelques coquillages et crustacés… Certaines les ont même chantés sur des plages abandonnées. On le sait, ces fonds marins sont souvent dans un triste état…

Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 - Marseille, Photos © Benjamin Bechet
Korakrit Arunanondchai ,  With history in a room filled with people with funny names 4 au J1 – Marseille, Photos © Benjamin Bechet

Est-ce un hasard, si très vite le regard du visiteur quitte le sol pour admirer le panorama qu’offre la ville et le port, ou bien s’il va se perdre vers l’horizon ?

À lire, ci-dessous, la note d’intention de Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani, commissaires de l’exposition et le texte de Korakrit Arunanondchai

En savoir plus :
Sur le site de MP2018 Quel Amour !
« With history in a room filled with people with funny names 4 » sur le site du Kiasma Museum of Contemporary Art de Helsinki et sur le site de la Clearing Gallery à New York.
Korakrit Arunanondchai sur le site de la Carlos/Ishikawa Gallery à Londres et sur le site de la Clearing Gallery à New York.
« Painting with history in a room filled with people with funny names 3 » sur le site du Palais de Tokyo
A lire l’entretien de Korakrit Arunanondchai avec Ingrid Luquet-Gad pour les Inrockuptiples
Korakrit Arunanondchai sur le site du MoMA PS1

Korakrit Arunanondchai, Performance -With history in a room filled with people with funny names 4, Kiasma, Helsinki, 2017

Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani avec Korakrit Arunanondchai Photos © Benjamin Bechet
Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani avec Korakrit Arunanondchai Photos © Benjamin Bechet

L’artiste Korakrit Arunanondchai investit le J1 pour une production in-situ dans laquelle il explore ses thèmes de prédilection : la spiritualité dans un monde globalisé et le frottement entre animisme et technologies modernes. Il imagine une installation à très grande échelle mêlant sculpture, son et vidéo. L’exposition est contextualisée par un cycle de réflexion autour des sujets qu’elle aborde. Bernard Stiegler disserte sur le thème de l’amitié, Nicolas Bourriaud celui de la création contemporaine, Claudine Cohen questionne le comment rendre le passé proche, Eric Malbos aborde les possibilités offertes par la réalité virtuelle humaniste en psychiatrie et Chloé Maillet disserte sur le thème des transgenres et des femmes dans l’Histoire et particulièrement la littérature médiévale.

Les vidéos de Korakrit Arunanondchai semblent poser les questions : « Qui porte la mémoire du monde ? » et « Qui la recueillera lorsque nous ne serons plus ? ». Poésies du temps qui passe, et s’imprime comme sur un jean blanchi, et de l’acuité de la haute définition qui remplace petit à petit la vision humaine s’entremêlent dans ces contes contemporains où coexistent plusieurs civilisations, espèces et futurs sur une même planète blessée.

Korakrit Arunanondchai revient à la terre en présentant une sédimentation de terreau, coquillages, algues et peinture latex aux allures de fuel. C’est à partir de ce sol que l’artiste pense demain : l’uberman sera-t-il androgyne ou couplé avec la machine ? Y-aura-t-il coexistence ou remplacement de l’humanité par une civilisation de rats géants ou de drones ?

Afin d’appréhender différentes issues à ces questions, Korakrit Arunanondchai prend littéralement de la hauteur, en adoptant le point de vue plongeant d’un drone nommé Chantri. A la manière d’un philosophe antique qui prônerait une tentative de sortie du langage afin de pouvoir le comprendre, l’artiste tente une échappée hors de la pensée horizontale en matérialisant une vision non humaine.

Pourtant, il adresse au drone ces questionnements inconnus du monde de la machine : « Crois-tu en quelque chose, Chantri ? », «Réussirons-nous à ne faire qu’un avec toi et à nous dématérialiser dans le flux de l’Esprit ? ». Contrairement aux idées reçues d’un transhumanisme dénué de spiritualité, Korakrit Arunanondchai rappelle le caractère ontologiquement messianique de la recherche d’une humanité améliorée. De plus, l’Internet des objets, en offrant une intelligence – voire une âme – aux choses, ne rejoint-il pas les croyances animistes millénaires ? Le sol ici produit participe de cette même réflexion sur l’ADN ou la charge historique de tout item. A l’image de Mozart qui, en mourant, est devenu musique, le roi de Thaïlande, à son décès, a muté via les croyances. La terre qu’il aurait foulée de ses pieds est dorénavant sacrée. La fossilisation du sol est à l’image de la sédimentation historique : nous sommes poussière et redeviendrons poussière. Chaque chose contient à la fois la cellule originelle et le germe de la vie nouvelle.
Korakrit Arunanondchai réfléchit ainsi au retour du spirituel via la machine et à un transhumanisme respectueux de la Terre. Il en revient à l’étymologie du terme « religion » : ce qui relie. Au-delà des paradoxes, il emprunte une voie du milieu et fait voler en éclat les antagonismes écologie/robotique, mort/amour, nature/culture et réconcilie par là même les philosophies orientale et nietzschéenne se situant toutes deux par-delà le bien et le mal.

Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani
Commissaires de l’exposition

Korakrit Arunanondchai Photos © Benjamin Bechet
Korakrit Arunanondchai Photos © Benjamin Bechet

Le carburant que l’Amérique vend pour nourrir l’idéologie capitaliste est l’espoir. Espoir de transformation, de mutation, de métamorphose et d’interchangeabilité.

Depuis que la junte militaire thaïlandaise a pris le pouvoir en 2014, l’Histoire a été retirée des programmes scolaires.

J’ai grandi à Bangkok dans les années 1990, à une époque dont l’« Histoire » se rappellera comme « le règne du roi Rama 9 »* .

C’était une époque où il n’était pas rare que la CIA se mêle des affaires politiques de l’Asie du Sud-Est au nom de la lutte symbolique contre le communisme. C’était aussi une époque pro-mondialisation et pré-Internet précédant l’effondrement du marché de 1997. Les États-Unis semblaient alors bienveillants, supérieurs et modernes, tout comme les dieux bouddhistes semblaient bienveillants et irascibles à la fois. J’avais l’impression que l’ONU avait une mission humanitaire, celle de garder la paix sur Terre.
Un « espoir » accessible à tous.

De nouvelles cicatrices se greffent sur les anciennes, l’information remplit les espaces de magie mystérieuse. J’arrive à présent à appréhender les dieux comme des outils, voire de la propagande. Les récits sur l’ancien et le nouveau, l’avant et l’après crypto-colonialisme, la première époque bouddhiste, ou l’histoire des dix vies de Bouddha incarné en animaux et prônant les « bonnes valeurs humaines » sont autant d’éléments qui ne résistent pas aux questions « comment cette Histoire a-t-elle été écrite ? » et « à qui appartenaient ces subjectivités ? ».

En 2018, nous n’enseignerons donc pas l’Histoire en Thaïlande.

Mais après ce passage « en dehors de l’Histoire», où le flux de l’information détruit le temps linéaire et où l’autorité échoue continuellement à suivre les méthodes de représentation actuelles et de pensée en quatre dimensions, peut-être a-t-on le droit d’espérer qu’advienne une nouvelle étape du devenir et, au sens psychologique, un mouvement pour redevenir une entité démocratique.

La vieille métaphore employée par les gens au Siam dans les années 1990 était que nous étions une famille dont le roi est le père. Les Nations Unies s’organisent elles-mêmes en six organes qui constituent un corps, au moment même où Donna Haraway parle de l’interconnectivité qui crée des liens de parenté entre espèces et systèmes.

With History in a room filled with funny names 4 prend en compte ces différentes façons de réfléchir à la question « que signifie être ensemble ? ». Corps d’animaux, espèces, écosystèmes, sujets, idées et même Gaïa ont le besoin et le désir d’être unis, tenus par autre chose que l’espoir.

J’ai documenté la vie de mes grands-parents en vidéo digitale depuis 2011.

J’ai débuté lorsque mon grand-père a commencé à perdre sa mémoire immédiate. À certains moments, le sol ferme vibre tout doucement et, à d’autres, il explose brusquement. Prendre conscience de sa propre respiration pourrait être la seule chose qui reste immuable dans le monde. J’aime l’idée que cette prise de conscience se prolonge après le moment où on ne peut plus respirer, quand notre corps n’existe plus. Tous les êtres vivants respirent une chose ou l’autre et, pendant que les fantômes respirent l’information, toi, Chantri, respires les sentiments des gens. Même si les systèmes qui nous connectent sont corrompus, les corps continueront à respirer ensemble, les molécules à s’unir ; unité dans l’entropie.
L’accumulation comme résistance.

Il en va ainsi de notre « Corps », alors que les organes commencent à décliner et que les noms bizarres tombent dans l’oubli. L’Histoire triomphe sous forme d’un bruit qui devient son et enfin musique. Le négatif se change en positif, les couches de cicatrices en monticules. Le pus devient nutriment pour une nouvelle espèce de plantes vénéneuses qui n’accepte pas les matérialités humaines, ces miettes de corps architecturaux anciennement formés par des organes maintenus par une idée. Les mêmes données génétiques triomphent mais elles muteront ou mourront.

Noms de certains corps pour représenter des idées : Naga, Gaïa, Léviathan, Manusiha, Garuda, Akupāra, Pan.

Pan était spécifiquement un dieu du peuple ; il est à la racine du mot « panique ». La montée des religions monothéistes a signé la mort de Pan, et Lucifer lui-même a été créé d’après Pan.
Pan joue une chanson sur sa flûte.
Une chanson de panique.

C’est la même chanson que mon grand-père interprète sur son Electone Casio chaque fois que je lui demande de jouer quelque chose. Je ne me souviens plus du nom de la chanson mais je sais que c’est en français.

Chantri, tu t’es déployé au fil des années depuis le néant pour devenir un drone, un naga, la subjectivité d’un collectif, une membrane de réalité, la voix de ma grand-mère, la vitalité à l’intérieur du présent et en ce moment tu es un son.

J’entends de la musique
venant d’un endroit que je reconnais à peine
mais identifiable
grâce au son
de son souffle.

* Le roi de Thaïlande Rama 9, monarque ayant eu le règne le plus long au monde, est décédé en octobre 2016. Le 5 décembre de cette même année, j’ai assisté avec 40 000 autres thaïlandais à la célébration posthume de son anniversaire sur le pont de Bangkok qui porte son nom. On nous a offert de la « terre de Papa », de la terre ramassée sur tous les sols de Thaïlande que le roi a foulés pendant sa vie. Une partie de cette terre a été ajoutée au « sol » produit pour le J1 à Marseille.

A propos de Korakrit Arunanondchai

Né en 1986, il a quitté Bangkok pour effectuer ses études à l’École de design de Rhode Island (2009) et à l’Université de Columbia (2012).

A propos de Korakrit Arunanondchai Né en 1986, il a quitté Bangkok pour effectuer ses études à l’École de design de Rhode Island (2009) et à l’Université de Columbia (2012). Après de nombreuses participations à des expositions collectives (Sculpture Center, New York ; ICA, Londres), Korakrit Arunanondchai a conçu des expositions personnelles, notamment au MoMA PS1 (New York, 2014), à The Mistake Room (Los Angeles, 2014) ou au Palais de Tokyo (Paris, 2015).
A propos de Korakrit Arunanondchai
Né en 1986, il a quitté Bangkok pour effectuer ses études à l’École de design de Rhode Island (2009) et à l’Université de Columbia (2012).
Après de nombreuses participations à des expositions collectives (Sculpture Center, New York ; ICA, Londres), Korakrit Arunanondchai a conçu des expositions personnelles, notamment au MoMA PS1 (New York, 2014), à The Mistake Room (Los Angeles, 2014) ou au Palais de Tokyo (Paris, 2015).

Après de nombreuses participations à des expositions collectives (Sculpture Center, New York ; ICA, Londres), Korakrit Arunanondchai a conçu des expositions personnelles, notamment au MoMA PS1 (New York, 2014), à The Mistake Room (Los Angeles, 2014) ou au Palais de Tokyo (Paris, 2015).

Repères biographiques

Quitte la Thaïlande pour étudier
à l’Ecole de Design de Rhode Island

2012
Master of Fine Arts (MFA) Université de Columbia – New-York
Étudie à l’Ecole de Peinture et de Sculpture Skowhegan – Maine
Participe à sa 1ère exposition « Double Life » Sculpture Center – Queens – New-York

2013
« 2557 – Painting with History in a room filled with men with funny names 2 » Carlos/Ishikawa – Londres
Prix de la Fondation Rema Hort Mann

2014
1ère Exposition personnelle dans un musée MoMa PS1 – New-York
Exposition personnelle « Letters to Chantri #1 : The lady at the door/The Gift that Keeps on giving »
feat. Boychild The Mistake Room – Los Angeles
Performance « Beware Wet Paint » Institute of Contemporary Arts – Londres

2015
Exposition solo « 2558 » Ullens Center for Contemporary Art – Beijing
Exposition solo « Painting with History in a room filled with people with funny names 3 » Palais de Tokyo – Paris

2016
9e Biennale des Arts – Berlin
Installation « There’s a word I’m trying to remember, for a feeling I’m about to have (a distracted path toward extinction) »
20e Biennale des Arts, Sydney
Installation « Painting with history in a room filled with people with funny names 3 »
«2012-2555, 2556, 2557 »,The Jim Thompson Art Center – Bangkok

2017
Exposition collective
« SUNSHOWER: Contemporary Art Southeast Asia 1980’s to now » National Art Center – Tokyo
Exposition personnelle « Painting with History in a room filled with men with funny names 4 » Kiasma – Helsinki

2018
Baltic Triennale XIII The Contemporary Art Centre – Vilnius
Biennale de l’Image en Mouvement. Curated by Andrea Bellini and Andrea Lissoni. Centre d’Art Contemporain Genève – Genève
Exposition personnelle « A workshop for peace: nowhere to go: let the song hold us: in a room filled with people with funny names 4 » Clearing Gallery – Bruxelles

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