Masculinités – La Libération par la photographie : un propos passionnant, engagé, sans être pour autant militant, des photos remarquables, malheureusement desservis par un accrochage souvent trop dense, parfois sans imagination, un éclairage quelquefois déficient et la présence troublante de poteaux « au milieu » de certaines séries. Le parcours labyrinthique multiplie les engorgements et propose à l’occasion quelques culs-de-sac…
À visiter, malgré l’inconfort de la présentation, de préférence en dehors des heures d’affluence et si possible en plusieurs étapes…
Avec : Bas Jan Ader (1945-1975), Laurie Anderson (1947), Kenneth Anger (1927), Knut Åsdam (1968), Richard Avedon (1923-2004), Aneta Bartos, Richard Billingham (1970), Cassils (1975), Sam Contis (1982), John Coplans (1920-2003), Rineke Dijkstra (1959), George Dureau (1930-2014), Thomas Dworzak (1972), Hans Eijkelboom (1949), Fouad Elkoury (1952), Rotimi Fani-Kayode (1955-1989), Hal Fischer (1950), Samuel Fosso (1962), Anna Fox (1961), Masahisa Fukase (1934-2012), Sunil Gupta (1953), Peter Hujar (1934-1987), Liz Johnson Artur (1964), Isaac Julien (1960), Kiluanji Kia Henda (1979), Karen Knorr (1954), Deana Lawson (1979), Hilary Lloyd (1964), Robert Mapplethorpe (1946-1989), Peter Marlow (1952-2016), Ana Mendieta (1948-1985), Annette Messager (1943), Duane Michals (1932), Tracey Moffatt (1960), Andrew Moisey (1979), Richard Mosse (1980), Adi Nes (1966), Catherine Opie (1961), Elle Pérez (1989), Herb Ritts (1952-2002), Kalen Na’il Roach (1992), Collier Schorr (1963), Paul Mpagi Sepuya (1982), Clare Strand (1973), Mikhael Subotzky (1981), Larry Sultan (1946-2009), Hank Willis Thomas (1976), Wolfgang Tillmans (1968), Piotr Uklański (1968), Karlheinz Weinberger (1921-2006), Marianne Wex (1937-2020), David Wojnarowicz (1954-1992), Akram Zaatari (1966).
Commissariat : Alona Pardo.
Exposition organisée par le Barbican Centre et présentée à Londres en 2020. Avec le soutien de Fluxus Art Projects.
Catalogue publié par Prestel disponible pour la modique somme de 58 euros !
Compte rendu de visite à suivre.
Le projet défini par Alona Pardo, commissaire de l’exposition :
À lire, ci-dessous, le texte d’introduction de Masculinités – La Libération par la photographie et quelques repères biographiques à propos de la commissaire.
En savoir plus :
Sur le site des Rencontres d’Arles 2021
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Masculinités – La Libération par la photographie : Texte d’introduction
Masculinités : La Libération par la photographie explore les nombreuses façons dont la masculinité a été vécue, performée, codée et construite socialement, à travers l’expression et le témoignage de la photographie et du cinéma, des années 1960 à nos jours.
La célèbre phrase de Simone de Beauvoir «on ne naît pas femme, on le devient » est un utile point de départ pour examiner ce que signifie être un homme aujourd’hui et comment la photographie et le cinéma façonnent la masculinité. Ce qu’on appelle « masculin » a beaucoup varié au cours de l’histoire et à travers les cultures. La tradition de la domination masculine a établi une hiérarchie de genre qui, jusqu’à aujourd’hui, sous-tend les sociétés du monde entier.
En Europe et en Amérique du Nord, les traits et les rapports de pouvoir associés à la masculinité dominante — historiquement définis comme la stature physique, la force, l’assurance et l’agressivité — bien que toujours très répandus, commencent, dans les années 1960, à être remis en cause et transformés. Dans un climat marqué par la révolution sexuelle, la lutte pour les droits civiques, une montée de la conscience de classe, le développement du mouvement gay, l’importance croissante de la contre-culture de l’époque et l’opposition à la guerre du Vietnam, de larges pans de la société revendiquent un relâchement du carcan des définitions de genre.
Avec #MeToo en toile de fond, la masculinité désormais sous haute surveillance et les termes «masculinité toxique» et « fragile » répercutés à longueur de colonnes, il est temps d’enquêter sur ce vaste sujet, surtout à l’heure où des chefs d’État posant en hommes « forts » déterminent la politique mondiale.
Abordant les identités queer, les politiques raciales, le pouvoir et le patriarcat, la perception des hommes par les femmes, les stéréotypes hétéronormatifs, la masculinité hégémonique et la famille, les oeuvres de cette exposition présentent la masculinité comme une identité performative mouvante conditionnée par des forces sociales et culturelles. Parce qu’elle soutient l’idée qu’il existe de multiples masculinités plutôt qu’un unique idéal masculin, l’exposition défend une vision de la masculinité débarrassée des attentes sociales et des normes de genre.
À propos d’Alona Pardo
Née en 1974 à Londres, Grande-Bretagne.
Vit et travaille à Londres.
Alona Pardo est commissaire d’exposition à la Barbican Art Gallery depuis près de quinze ans. Elle a organisé et édité de nombreuses expositions et publications centrées sur le film et la photographie, parmi lesquelles : Masculinities: Liberation through Photography (2020) ; Trevor Paglen: From Apple to Anomaly (2019) ; Dorothea Lange: Politics of Seeing (2018) ; Vanessa Winship: And Time Folds (2018) ; Another Kind of Life: Photography on the Margins (2018) ; Richard Mosse: Incoming (2017) et Strange and Familiar: Britain as seen by International Photographers (avec Martin Parr, 2016).
Elle a contribué à plusieurs ouvrages et magazines, dont Modern Forms: A Subjective Atlas of 20th-Century Architecture, du photographe contemporain Nicolas Grospierre (Prestel, 2016) et Vitamin P3: New Perspectives in Painting (Phaidon, 2016).
Elle porte un intérêt particulier à l’art qui associe activisme, esthétique et identité.