Retour sur la 2e édition du Festival du Dessin d’Arles (1)

Henri Michaux sur fonds noirs - Hommage à Tomi Ungerer - Avant Astérix, Goscinny dessinateur


Jusqu’au 19 mai 2024, le Festival du Dessin d’Arles présente pour sa deuxième édition un programme dense et ambitieux autour d’un hommage à Tomi Ungerer. Des dessins de quarante-deux artistes de toutes générations sont exposés dans les lieux emblématiques d’Arles depuis le palais de l’Archevêché jusqu’au musée départemental Arles antique en passant par la chapelle du Museon Arlaten, l’espace Van Gogh, le musée Réattu, la chapelle du Méjan, la Fondation Lee Ufan, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, l’espace Croisière, la salle Henri Comte et la chapelle des Trinitaires.

Créé à Arles à l’initiative de Vera Michalski et de Frédéric Pajak, le Festival du Dessin d’Arles s’impose comme un événement majeur dans le paysage culturel. Avec 66 000 visiteurs dès sa première édition, il montre l’intérêt du public pour les arts graphiques.
Dans son éditorial, Frédéric Pajak rappelle que « Le dessin est le premier art de l’enfance. Il est aussi le premier art connu de nos ancêtres préhistoriques ». Puis il ajoute : « Longtemps déconsidéré au profit de la peinture et mis à l’écart, il revient en force depuis quelques années dans l’apprentissage des Beaux-Arts, dans les galeries et les musées. Il était temps d’offrir à cet art une pleine dimension et de lui dédier un festival annuel, à la fois populaire et exigeant, simplement intitulé Festival du Dessin ».

Avant de rendre compte de quelques expositions, il faut saluer l’organisation exemplaire du festival et le professionnalisme de ses acteurs qui place l’événement au niveau des Rencontres de la photographie.

Les lignes qui suivent résument quelques impressions après un premier passage à Arles dans les expositions présentées à la Fondation Lee Ufan, au Museon Arlaten et à l’Espace Van Gogh.

Henri Michaux sur fonds noirs à la Fondation Lee Ufan

Henri Michaux sur fonds noirs à la Fondation Lee Ufan
Henri Michaux sur fonds noirs à la Fondation Lee Ufan – Festival du Dessin d’Arles 2024

C’est à sans doute une des propositions majeures de cette édition du Festival du Dessin d’Arles. Introduit par un bref texte de Rainer Michael Mason, commissaire de l’exposition, le parcours se développe dans l’enfilade des petites salles au deuxième étage de l’Hôtel Duport-Vernon. Malgré quelques reflets mal maitrisés, l’expérience face à ces fonds noirs est incontournable. C’est celle de « surgissements » où « Henri Michaux laisse advenir ce que le regardeur vivant inventera »…

On regrette un accrochage très en hauteur où pour celles et ceux qui mesurent moins d’un 1,70 m, il faut lever la tête ou se mettre sur la pointe des pieds…

L’exposition présente une soixantaine de feuilles issues des archives d’Henri Michaux enrichies par quelques prêts de collections particulières.

À la découverte de ces fonds noirs d’Henri Michaux s’ajoute le plaisir de (re)voir les somptueuses sculptures (Relatum) de Lee Ufan, ses superbes séries de peintures (From Point, From Line, From Point to Line, Correspondance, Dialogue, Réponse) et l’incomparable installation réalisée en collaboration avec Tadao Ando (Relatum – Sky underneath).

Le texte de Rainer Michael Mason :

Henri Michaux (1899-1984), universellement connu, est le poète d’une langue resserrée et visant juste. Or, pendant près de six décennies, il n’a cessé, jusqu’à la veille de sa mort, de dessiner et de peindre, soit d’écrire des signes qui sont autant de figures, de regards et de mouvements. Pour, selon son propre aveu sans doute insolite, se déprendre et s’éloigner du « verbal », se désencombrer l’esprit. Au sein de l’immense œuvre de Henri Michaux, un volet délimité retient singulièrement : les dessins et peintures qu’il réalisa sur papier noir ou à fond noir, selon un arc chronologique allant de 1937 à 1981. Un propos de 1938, où il parle de soi-même, permet très tôt de saisir l’importance de cette part de sa production plastique : « Michaux peint curieusement sur des fonds noirs, hermétiquement noirs. Le noir est sa boule de cristal. Du noir seul, il voit la vie sortir. Une vie toute inventée. » Au gré d’une soixantaine de feuilles riches en surgissements, Henri Michaux laisse advenir ce que le regardeur vivant inventera.

À propos d’Henri Michaux :

Né en 1899 à Namur et mort en 1984 à Paris. Issu d’une famille bruxelloise aisée, il se nourrit de grande littérature, notamment russe, avec Tolstoï et Dostoïevski comme écrivains de prédilection. D’abord destiné à une carrière de médecin, il abandonne ses études pour devenir matelot. À la même époque, il découvre la poésie de Lautréamont, ce qui le poussera à écrire à son tour. En 1922 paraît son premier texte, Cas de folie circulaire, et rapidement d’autres suivront, aux genres et aux styles variés. Dans les années 1920, il émigre à Paris, reniant toute attache à sa Belgique natale, et, malgré ses nombreux voyages dans le monde entier, gardera un lien indéfectible avec cette ville où il nouera de solides amitiés artistiques. À partir de 1925, il se tourne vers la peinture et le dessin, qui lui permettent de se « libérer des mots, ces collants partenaires ». Il pratique la gouache, l’aquarelle, l’encre, le crayon, la gravure ainsi que la calligraphie, qu’il utilisera dans nombre de ses œuvres. De même que pour ses écrits, les contenus de ses dessins, aux foules et visages fantomatiques frisant l’abstraction, lui sont inspirés par son usage régulier, et extrêmement protocolisé, de la mescaline. Considérant l’écriture et le dessin en tant que moyens d’introspection, il refusera souvent les interviews et les prix qui lui seront décernés, préférant vivre et œuvrer loin des feux de la rampe.

À propos de Rainer Michael Mason

Historien de l’art et conservateur, notamment des archives de Bram van Velde, Rainer Michael Mason est un spécialiste de l’estampe né en 1943 à Hambourg et vivant à Genève. Après des activités d’enseignement, d’édition et de critique d’art, il entre en 1971 au Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire de Genève, qu’il dirige de 1979 à 2005. Commissaire de nombreuses expositions dans plusieurs pays d’Europe, travaillant tour à tour, et parmi d’autres, sur Georg Baselitz, Jean Fautrier, Franz Gertsch, Hans Hartung, Henri Michaux, Roman Opałka, Markus Raetz, Arnulf Rainer, Bram van Velde, il a rédigé une douzaine de catalogues raisonnés d’oeuvres gravés et/ou lithographiés.

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

Une centaine de dessins satiriques, politiques et d’humour noir de Tomi Ungerer sont rassemblés dans la Chapelle du Museon Arlaten par Anna Sailer et Frédéric Pajak. Sept séquences structurent le parcours. Dans la nef, on découvre des feuilles extraites de The Underground Sketchbook, Horrible, The Party, et du Livre noir. Sur les cotés sont évoqués son arrivée à New York, ses Affiches politiques, et les collages de la série Schnipp Schnapp.

Une très brève introduction des commissaires accompagne un grand portrait du dessinateur au travail. Chaque séquence est précédée par un texte d’une centaine de mots qui replace les dessins exposés dans l’itinéraire d’Ungerer. Deux vitrines réunissent quelques éditions originales de ses publications.

Cet hommage illustre la férocité de son trait et de son humour qui frise parfois avec une forme d’aigreur et d’acrimonie un peu troublante. Celles et ceux qui ne connaissent Tomi Ungerer en qualité d’auteur de livres pour enfants seront sans doute désarçonnés par ces dessins impitoyables… Comme pour les Rencontres de la photographie, on retrouve dans la chapelle du Muséon magnifiquement restaurée un éclairage qui multiplie malheureusement reflets, effets de miroir et ombres portées…

Enfant, il a vécu l’annexion de l’Alsace par les nazis ; adulte, il n’a cessé de s’ériger contre la violence que l’homme inflige à l’homme, parfois sur un mode si virulent que nombre de ses dessins ont été refusés par leurs commanditaires. Ses livres pour enfants ont fait le tour du monde, son affiche contre la ségrégation raciale Black Power/White Power est devenue une icône. Il est l’un des rares artistes à avoir vu, de son vivant, un musée être dédié à son œuvre : le musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration, à Strasbourg. Anna Sailer et Frédéric Pajak

New York

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

Arrivé à New York en 1956 avec seulement 60 dollars en poche et un tas de dessins – dont les collages présentés ici – le jeune Tomi Ungerer y connaît rapidement le succès : il réussit aussi bien dans la publicité et l’illustration de presse que dans les livres pour enfants. Les années 1950 et 1960 sont l’âge d’or de la publicité et des magazines, les directeurs artistiques disposent de budgets énormes et marquent la culture visuelle par leurs audaces. Tomi Ungerer dessine pour Esquire, Life, Holiday, Harper’s Fortune, conçoit des campagnes publicitaires pour le New York Times, Village Voice, Trans World Airlines (TWA) et fréquente des cercles d’écrivains, cinéastes et dessinateurs, parmi lesquels Philip Roth, Robert Weaver ou encore Stanley Kubrick.

Affiches politiques

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

Ungerer commence à se faire connaitre comme affichiste politique avec le célèbre motif de Black Power/White Power, qui fait la couverture du magazine Monocle en 1964. Trois ans plus tard, l’université de Columbia lui demande de réaliser une série d’affiches contre la guerre du Vietnam. Pour dénoncer le racisme, l’impérialisme, le militarisme et la société de consommation, il élabore des motifs particulièrement virulents, à tel point que l’université les refuse. Ces affiches, qui deviendront des icônes de la protestation politique, auront ainsi été publiées par les soins de l’artiste lui-même, aux Rhinoceros Press.

The Underground Sketchbook

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

De The Underground Sketchbook of Tomi Ungerer, l’artiste dira plus tard qu’il fut son « premier livre de dessins satiriques, un livre sur la guerre : entre hommes et femmes, les hommes entre eux, et la guerre des machines ». Les scènes dessinées sur papier calque, s’inscrivant encore dans la tradition classique du cartoon, révèlent le regard à la fois humoristique et impitoyable que l’artiste porte sur la société, et qui marquera toute son œuvre.

De petits formats, comme une imagerie clandestine venue précisément de l’underground, ces dessins au trait précis témoignent encore de l’influence de Saul Steinberg, mais aussi de Ronald Searl ou encore du cartooniste James Thurber, que Tomi Ungerer admirait. On y découvre surtout ce « flair cruellement inventif » (Jonathan Miller) pour dépeindre la condition humaine de son époque.

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

The Party

Les planches de The Party comptent parmi les œuvres majeures du dessin satirique. Imaginant une soirée fictive donnée par une certaine Miss Julia Van Flooze dans sa résidence d’été à East Hampton, Tomi Ungerer y dresse le portrait d’une haute société new-yorkaise mondaine s’adonnant à un divertissement superficiel, inéluctablement menacée par la décadence. Les personnages, accentués par un trait vibrant et rapide, subissent des métamorphoses monstrueuses. Avec un plaisir infernal, Tomi Ungerer accompagne chaque scène d’une description rédigée dans le style des magazines People de l’époque : le ton parfaitement convenu de ces courts textes contraste vivement avec les images, faisant ainsi ressortir d’autant plus nettement l’abime qui sépare le conformisme social et la noirceur humaine qu’il dissimule. La violence de ces représentations a toutefois un effet dissuasif sur son éditeur habituel, et Ungerer doit se tourner vers son ami Grossmann, et sa maison Paragraphic Books, Grossmann Publishers (New York), pour publier la première édition de ce livre en 1966.

Horrible

En 1960, Tomi Ungerer publie Horrible, an Account of the Sad Achievements of Progress, son premier livre pour adultes. La plupart des collages de ce recueil datent de l’époque où il vivait encore à Strasbourg, quelques-uns ont vu le jour dans le cadre de projets publicitaires américains.

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

Par leurs effets de surprise déroutants, ils témoignent de l’héritage de Max Ernst et du surréalisme ; par leur trait économe et efficace, ils reflètent également l’influence de Saul Steinberg, dont l’art fut tout à la fois une expérience fondatrice et une référence artistique pour le jeune Ungerer : « Il lui suffisait de quelques lignes minimales non seulement pour amuser, mais aussi pour exprimer en condensé une théorie, un concept. »

Schnipp Schnapp

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

Le livre est structuré autour de questions auxquelles les dessins répondent. Si les premiers collages de la fin des années 1950 s’adressaient encore clairement à un lectorat adulte, le recueil de collages publié par Ungerer en 1989 sous le titre Clic Clac ou Qu’est-ce que c’est compte parmi les livres qui s’adressent à tous les publics. Mais Tomi Ungerer y use de la même technique de collage que trente ans plus tôt, avec le même génie visuel : un trait économe et des détournements surprenants, voire surréalistes. Cette approche ludique consistant à piocher dans le monde comme dans une réserve de matériaux est caractéristique de toute l’œuvre de l’artiste, au-delà du dessin : Tomi Ungerer le joueur, qui a fabriqué des jouets, des cerfs-volants, des cartes et des objets, et qui a rassemblé une immense collection de jouets historiques ; mais aussi le Tomi Ungerer sculpteur, qui a créé des assemblages à partir de matériaux trouvés, dans l’esprit de ces collages.

Livre noir

Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten - Festival du Dessin d’Arles 2024
Tomi Ungerer à la Chapelle du Museon Arlaten – Festival du Dessin d’Arles 2024

Le thème de l’environnement occupe une place centrale dans l’œuvre d’Ungerer, on y trouve à la fois un regard plein de tendresse pour les différentes formes du vivant (une forme de nature drawing), mais aussi une critique constante de la destruction de l’environnement. Parmi les innombrables dessins politiques qui, surtout dans les années 1980 et 1990, traitent de la disparition des forêts, de l’énergie nucléaire, de la crise énergétique et de la pollution de l’air, les dessins publiés sous le titre Tomi Ungerer’s Schwarzbuch [Livre noir de Tomi Ungerer) sont considérés comme une œuvre-clé. En 1984, le livre a été récompensé en Allemagne par le prix du meilleur livre politique de la Fondation Friedrich Ebert. Le départ de New York en 1971 et la vie à la campagne, dans un isolement total, d’abord en Nouvelle-Écosse, puis en Irlande, ont été rassemblés par l’artiste dans les livres Slow Agony (1983) et Nos années de boucherie (1983 en allemand/1986 en français).

Avant Astérix, Goscinny dessinateur à l’Espace Van Gogh

Contrepoint à l’hommage à Ungerer, l’espace Van Gogh accueille une exposition inattendue et particulièrement séduisante, consacrée à un René Goscinny dessinateur avant qu’il devienne le scénariste et l’auteur mondialement connu d’Astérix, de Lucky Luke et du Petit Nicolas.
On découvre en effet ses talents de caricaturistes au travers de carnets de dessins politiques dès 17 ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Avant Astérix, Goscinny dessinateur à l’Espace Van Gogh - Festival du Dessin d’Arles 2024
Avant Astérix, Goscinny dessinateur à l’Espace Van Gogh – Festival du Dessin d’Arles 2024

Quelques années avant Ungerer, il part en 1945 à New York pour rejoindre le studio d’Harvey Kurtzman, fondateur du légendaire magazine MAD. Il y devient dessinateur professionnel et réalise des livres illustrés pour enfants… De retour en France, il collabore à Spirou et au Jounal de Tintin et produit des dessins de presse. Des 1955, ce sera le premier scénario de Lucky Luke dessiné par Morris. Après sa rencontre avec Uderzo, il abandonne son crayon pour une machine à écrire. « Quand nous nous sommes aperçus que René écrivait mieux qu’il ne dessinait et que je dessinais mieux que je n’écrivais, nous nous sommes associés », raconte Uderzo. En 1959, ils créent ensemble Asterix et la même année, Goscinny s’associe avec Sempé pour raconter les histoires du Petit Nicolas.

On n’est pas trop surpris par l’humour irrésistible de René Goscinny, on l’est un peu plus par la découverte de la justesse et de la finesse de son trait. Les éclats de rire et les sourires des visiteurs témoignent qu’« Astérix, Goscinny dessinateur » est une exposition à ne pas manquer !

Les œuvres sont issues des archives d’Anne Goscinny, complétées par des prêts de l’Institut René Goscinny.

Commissariat d’Aymar du Chatenet, administrateur de l’Institut René Goscinny, directeur général des éditions Imav et l’éditeur en autres du Petit Nicolas et d’Iznogoud. Il est le biographe officiel de René Goscinny et l’auteur de La grande histoire du Petit Nicolas, de Goscinny, faire rire quel métier ! et du Dictionnaire Goscinny.

À suivre…

En savoir plus :
Sur le site Festival du Dessin d’Arles
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