Jusqu’au 3 novembre, Gilles Barbier propose, avec « Depuis sous la Terre jusqu’au ciel », une plongée passionnante et vertigineuse dans sa pratique du dessin depuis, dit-il, « le plus petit croquis jusqu’à des œuvres accomplies »…
Celles et ceux qui connaissent l’œuvre prolifique de Gilles Barbier savent qu’il y a quelque chose de stupéfiant et de perturbant dans ses expositions. Les histoires qu’il nous raconte oscillent entre ironie et désenchantement, entre idées noires et lyrisme échevelé. On en sort un peu chancelant, mais aussi revigoré par son humour décalé et subjugué par son inventivité et son ahurissante maîtrise technique.
On reste béa, estomaqué et séduit, mais aussi agacé par tant de précision et de méticulosité dans la production. Tout paraît clair, lumineux et évident, mais tout finit par déraper, sans que l’on ait réussi à savoir si c’était du lard ou du cochon…
Gilles Barbier a une étonnante capacité à proposer de multiples fictions aux scénarios instables qui s’enchevêtrent et semblent partir dans tous les sens pour revenir sur elles même… Cette exubérance, cette profusion finissent en même temps par offrir une déroutante cohérence.
L’accrochage rassemble plus d’une centaine de dessins depuis les grands formats de 2010-2011 qui racontent les aventures fondatrices du Dice Man dans le Jeu de la vie, jusqu’aux œuvres très récentes de sa nouvelle série intitulée « Naufrages »…
« Depuis sous la Terre jusqu’au ciel » réunit également des créations montrées depuis 2017 et notamment un bel ensemble que l’on avait pu voir à Bruxelles dans « Propriétaire ? Locataire ? » à la Galerie Huberty & Breyne au début de l’automne 2023.
Quelques sculptures en lien avec les dessins complètent cet ensemble.
Dans la quatrième salle, on découvre plusieurs notes, dessins préparatoires, esquisses, croquis, cahiers et carnets qui permettent d’entrevoir le cœur du réacteur, le chaudron dans lequel de Gilles Barbier mijote ses histoires, ses dessins, ses sculptures, peintures ou installations…
Par le passé, on avait confessé que rendre compte d’une exposition de Gilles Barbier est une vraie gageure, parfois même insurmontable !
Dans le compte rendu de visite qui suit, les notes sont empruntées à celles et ceux qui ont écrit sur son travail, à leurs interviews et aux commentaires de Gilles Barbier sur Instagram.
Cette importante et incontournable exposition s’inscrit dans le cadre de la Saison du dessin initiée par le château de Servières avec le salon Paréidolie. Le commissariat est assuré par Catherine Soria, directrice du Centre d’Art Polaris à Istres.
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Gilles Barbier sur documentdartistes.org
Gilles Barbier sur le site de la Galerie Huberty & Breyne
Regards sur « Depuis sous la Terre jusqu’au ciel »
L’homme dé et le Jeu de la vie…
L’accrochage commence avec un mur qui réunit des grands formats réalisés en 2010 et 2011. Ils étaient au cœur d’« Écho Système », exposition majeure de Gilles Barbier présentée à la Friche la Belle de Mai en 2015. Ces dessins au marqueur et crayon sur polyester évoquent les déambulations du Dice Man dans le Jeu de la vie. La première version de cette œuvre fondatrice et déterminante dans le parcours de l’artiste, qui conduira à la création de ses « machines de production », remonte au début des années 1990.
Il en a, à de multiples occasions, raconté l’histoire et souligné l’importance. Pour celles et ceux qui en ignorent les tenants et les aboutissants, on conseille cet épisode de l’atelier A sur le site d’Arte.
On emprunte les lignes qui suivent à une conversation avec Matilde dos Santos Ferreira publiée le 8 février 2021 dans Madinin’art :
« Le dé apparaît dans mon travail dès les années 90. J’ai commencé à faire de l’art en étant très intéressé par les techniques du hasard et notamment le lancer de dés qui permet d’obtenir différentes possibilités à partir d’un projet unique. J’ai donc créé un parcours au dé ; et au même moment je lisais le roman “L’homme dé” de Luke Rhinehart qui m’a servi à la fois pour théoriser mon processus de travail, mais aussi pour m’ouvrir à l’idée d’une démarche artistique qui ne soit pas monolithique et que puisse emprunter les chemins du dé.
(…) J’avais appelé cela le “jeu de la vie”. C’est un autre terme qui vient des mathématiques. En général en mathématique, les résultats sont constants. Mais à partir des années 1940, on a des cheminements mathématiques qui envisagent pour un même énoncé des résultats évolutifs. Puis, en 1970 John Horton Conway fait le premier “jeu de la vie”, qui est un système informatique qui évolue et on ne sait jamais ce que ça va devenir, c’est pourquoi il l’appelle “le jeu de la vie”, parce qu’avec les mêmes conditions de départ, il y a des configurations qui vont mourir, d’autres qui vont évoluer, d’autres font stagner, d’autres encore vont se diviser… J’ai voulu situer mon travail dans cette dynamique-là alors j’ai construit un dispositif avec beaucoup des petits casiers en bois qui était posé sur le sol comme un jeu de l’oie, c’était un parcours, et dans ma tête ça devait être toujours plus grand, comme un arbre, il devait pousser. J’avais noté toutes les idées qui me venaient, pas nécessairement artistiques, mais toujours des actions, comme habiter la peinture, habiter la viande, partir à la conquête de l’espace, faire quelque chose avec n’importe quoi, corriger la réalité, se planquer dans l’atelier… je les notais sur de petits papiers que je glissais sous les cases, pour les oublier, puis quand je décidais de faire quelque chose, je jetais le dé, et je prenais un petit pion que j’avais confectionné, une version réduite de moi, et je le déplaçais sur le parcours, comme on fait pour un jeu. Par exemple si le dé tombait sur le cinq, je le déplaçais de cinq cases, je lisais le papier caché sur la case en question et j’interprétais l’action.
(…) J’ai longtemps cherché comment résumer cette idée, j’ai trouvé un mot qui me plaît assez, c’est “machine de production”. Une fois que j’ai trouvé une machine de production, que ce soit copier des dictionnaires, ou faire des pions, ou jouer aux dés, ou dessiner des chapeaux, j’obtiens un code de travail, un processus que j’appelle la machine, que je lance et je laisser filer sans inhibition. Je m’en fous de savoir si je suis moderne, contemporain, coloriste, dessinateur, sculpteur, photographe, artiste… »
Travailler le dimanche…
Un des énoncés du « Jeu de la vie » était « travailler le dimanche ». L’interprétation qu’en a faite Gilles Barbier a été de recopier le Petit Larousse. Dans « Le jeu de la vie », une discussion avec Gaël Charbau publiée dans le catalogue de l’exposition « Écho Système », il explique :
« Pour la copie du Larousse, l’énoncé donnait : travailler le dimanche. Tout se passe ensuite dans l’interprétation, comme dans le Yi King ! Je me suis dit : je dois trouver un travail qui n’en soit pas un, quelque chose comme bricoler ou passer la tondeuse le dimanche, mais un équivalent dans l’écosystème artistique. En somme une activité réelle, mais non reconnue comme étant productive dans le territoire de l’art… Je suis très attiré par ce genre de chose. J’ai alors pensé à la copie. Copier peut être difficile, mais ça ne fait pas acte de création. La copie, aussi parfaite soit-elle, ne vaut rien. Tu peux travailler dur sans que ce soit reconnu comme un travail. Je savais que cette performance devait durer toute ma vie. J’ai eu alors l’idée de copier le livre le plus gros que j’avais dans ma bibliothèque. C’était mon Larousse de 1966, celui que j’avais récupéré quand j’étais lycéen. Avec le temps et le travail titanesque que représente ce projet, je sais ce que mon cheminement doit au hasard. J’aime beaucoup cette idée que les motifs, ou les motivations, apparaissent a posteriori. Partir dans le flou puis voir émerger des noyaux durs sur lesquels on peut poser pied. Organiser la soupe primordiale, puis voir surgir les premiers acides aminés. »
Une bibliothèque en équilibre…
Ces trois grandes gouaches sur papier succèdent à une première série de taille plus modeste. On ignore l’énoncé auquel correspond cette machine de production.
Ces deux ensembles mettent en scène sur le modèle du château de cartes des livres que l’on suppose extraits de sa bibliothèque. On imagine le nombre d’essais et d’erreurs imposé par ces assemblages de bouquins dont le poids, le format, l’épaisseur, et la rigidité sont différents. Une photographie a sans doute immortalisé chacune de ces architectures éphémères. Sur Instagram, des vues de l’atelier témoignent des étapes suivantes…
À propos des Equilibrium, Gilles Barbier commentait laconiquement : « Une série à lire dans tous les sens… »
Il était un peu plus disert au sujet du Grand Equilibrium #2 (2023), qualifié de « samouraï » et qui semble avoir donné du fil à retordre. Dans un échange de commentaires sur Instagram, on peut relever ses propos : « Ce qui me plaît c’est évidemment d’associer toutes ces sources pour qu’elles ne forment qu’un seul fleuve… Comment se tenir debout, avec toutes ces choses, tous ces éléments de langage comme on dit… Comment continuer à tenir debout alors que tout le monde se couche.… Mon cher, tu sais, j’ai si peur que tout s’effondre que je refais et refais tout dans ma tête de sable avant que la marée ne remonte… Chaque jour une table rase, c’est épuisant… »
Pour Grand Equilibrium #3 (2023), il confie que cette architecture est inspirée par « la construction de la page 24 des Mystères de la Grande Pyramide de Black & Mortimer »…
Au centre de cette première salle, deux sculptures complètent l’accrochage. La première Offrir une Île (2023) fait écho à trois des 9 dessins préparatoires réunis sous le titre « Les Refusés ». Le projet était imaginé pour un plan d’eau avec ou sans débordement…
La seconde (Depuis sous la Terre jusqu’au Ciel, 2024) donne son titre à l’exposition. Une première version construite en 2014 a été exposée en 2022 dans l’exposition « La Forêt magique » à l’occasion de la saison Utopia de Lille3000… Elle prolonge également une série de maisons dans un arbre. L’une d’elles a été construite dans un Beaucarnea (ou arbre bouteille, ou pied d’éléphant), une autre dans un bonsaï de ficus (ficus retusa ginseng) et une troisième dans un houx crénelé (ilex crenata). À propos d’une construction assez proche de celle exposée, Gilles Barbier commentait sur Instagram : « Quand l’arbre est mort, malgré mes soins, j’ai soigneusement dégagé les racines pour laisser découvrir le réseau de terriers qui courrait dessous. Comme le rappelle avec justesse Virginia Wolf, il existe derrière chacun d’entre nous un espace qu’on appellera la caverne ou la grotte et qui finit notre histoire. Rien à voir avec le truc de Platon »… Encore une histoire de terrier ?
Dans la quatrième salle, on découvre parmi les notes épinglées au mur, cette réflexion sur un bout de papier kraft :
Ce qui est Sorti du Chapeau aujourd’hui
Trente-six dessins de cette série débutée en 2016 occupent l’intégralité d’un mur du centre d’art.
En regardant avec attention les « Statements » dans les croquis et notes d’atelier de la dernière salle, on a un peu de mal à associer cet ensemble à un des « Énoncés »… Dans sa conversation avec Matilde dos Santos Ferreira évoquée ci-dessus, Gilles Barbier en fait cette simple et évidente description : « “Ce qui est sorti du chapeau aujourd’hui”, ce sont des peintures qui ont toujours le même format, je dessine un chapeau dessous, à l’envers, toujours différent et il sort du chapeau quelque chose qui me passe par la tête aujourd’hui, n’importe quoi, c’est l’humeur qui est important ici… »
À propos de COBOY TRE FOR sorti du chapeau le 11 juillet 2023, il confiait sur Instagram : « J’expliquerai un jour, pourquoi cette série qui commence avec les COBOY me tient tant à cœur. En attendant la suite, j’aimerais porter des pensées toutes spéciales à Magritte, à Francis Picabia (mon héros), et bizarrement, à Roy Lichtenstein qui m’a toujours semblé être le pire peintre du XXe siècle, mais que certains adorent sans que je n’y comprenne rien. Une carence sans doute, comme on le dit des enfants malades, en manque de vitamines et d’oligoéléments… Je suis peut-être un enfant malade de la peinture. Mais constat fait, pas le seul… »
Entre, dans, derrière, sous, sur…
En face, « Depuis sous la Terre jusqu’au ciel » présente quatre grandes compositions qui appartiennent à la série « Entre, dans, derrière, sous, sur… ». À l’occasion de leur première exposition, Agate Bortolussi avait produit un texte assez éclairant auquel on emprunte les extraits suivants.
« Barbier réalise une série de dessins dont les titres commencent par des prépositions : Entre, dans, derrière, sous, sur… Laisseraient-elles penser l’art et le monde dans tous les sens ?
Né au Vanuatu, Gilles Barbier est fasciné depuis l’enfance par les « dessins de sable ». Ces dessins traditionnels prennent forme à mesure qu’une histoire est racontée et leur écriture se lit dans toutes les directions. Une « préposition » est un mot-outil servant à lier syntaxiquement un mot à celui qui le précède, dans une relation de subordination. La position, c’est important, explique Gilles Barbier.
Entre, dans, derrière, sous, sur… sont autant de déplacements de l’artiste autour du motif enfoui dans un système complexe ; comme une vague qui malaxe tout dans un flux continu, un maelström.
(…) Les « machines à produire » de l’artiste débordent souvent et mettent en mouvement une pensée libératrice, matière sans limite, à l’image de ces câbles entremêlés derrière lesquels surgissent des étincelles hic-nunc, dessous-dessus et devant-derrière. Ces câbles sont ceux de l’intelligence artificielle, cette I.A. qui envahit le monde… jusqu’à étouffement ?
L’idée de réseau circule partout, entre, dans, derrière, sous, sur…ces grandes compositions : le papier devient la surface d’expression d’une exploration sous la peau des choses. Le motif perd de sa figuration et libère le geste de Gilles Barbier : « La page est ma plage ». Il tisse l’essence et les sens des images, extraites de la vie et des replis les plus intimes de la mémoire. Comme Entre les plis (les souvenirs), la langue s’est glissée dans toutes les strates de l’œuvre de Gilles Barbier ».
Barbier ajoute : « Je travaille sur papier ou sur calque et utilise tout un arsenal de moyens pour aller dessous, dessus, entre, dans et derrière en utilisant des bombes de peinture aérosol, du latex, du blanco, du posca, de la gouache, du crayon, mais aussi des caches et des révélateurs. Ça me rappelle la photographie. C’est étrange de tout penser à l’envers mais c’est aussi très productif. Je ne recherche que des libertés. »
En fin de parcours, parmi les notes d’atelier, on peut trouver quelques Post-it qui sont peut-être les premières intentions de cette série…
Naufrages
Cette nouvelle série a été exposée pour la première fois en avril dernier à l’occasion d’un solo show dans le cadre du salon Art Paris. La galerie Huberty & Breyne présentait alors ainsi ce projet :
« Barbier présente une nouvelle série intitulée Naufrages. S’inspirant de l’Odyssée d’Homère, long voyage initiatique, l’artiste dépeint l’instabilité et les naufrages sociaux et politiques de notre monde actuel. La nature, grande cause chère à l’artiste, est au cœur de cette série avec en figure de proue une immense baleine échouée de cinq mètres de long. À nouveau, Barbier met en lumière une nature tout aussi époustouflante que vulnérable et fragile.
Naufrages est une série d’œuvres à l’acrylique et au Posca sur calque polyester. Grâce aux propriétés de ce support singulier, il joue sur la transparence en travaillant aussi bien la partie face que le dos ».
Les cinq compositiond de cette série exposées à Polaris sont accompagnée par une sculpture en bronze intitulée Naufrages – Les Cauchemars de la Fondue au Chester…
Cosmic Comics, Dessins noirs etc.
Les Naufrages de la troisième salle sont complétés par un ensemble assez hétéroclite où les bulles de BD semblent faire le lien…
Trois sculptures en plâtre et polyester (Dialogue fossile, Pensée fossile et Soliloque fossile, 2023) essayent de converser avec deux Grand Cosmic Comics (2023) où bulles et phylactères se sont extirpés de feuilles d’or.
Sur leur gauche, l’imposante Recette du Festin (2013) et son cortège de prescriptions techniques semblent se moquer de l’assiette de moules et de frites exposée par Huberty & Breyne à Bruxelles. Les bivalves s’y interpellent pour affirmer leur statut de propriétaire ou de locataire de leurs coquilles…
Deux gouaches de le série des « Dessins noirs » (Amour Éternel, 2017 et Pig Fala Kassemaeelan Push # 2, 2013) viennent compléter l’ensemble.
La seconde avait été exposée en 2013. Gaël Charbau écrivait alors : « L’exposition présente en contrepoint une nouvelle série de dessins, qui sont à envisager comme des instantanés de ce que nous montrerait un périscope surgissant dans l’inconscient de l’artiste. Une sorte de journal de bord, une matière magmatique, soupe où bouillonnent différents morceaux qu’on retrouve plus ou moins développés dans l’espace des sculptures ou des installations. La plupart du temps, ils sont parcourus de bulles, de phylactères ou de sentences qui influencent la lecture de l’œuvre, mais qui n’agissent jamais comme une explication. Peut-être plutôt un “monitoring” de l’activité de l’artiste, une fixation monochrome et figurative de la matière noire de l’inconscient, des images en guise de Ça, structurées comme un langage… ».
Un cabinet graphique…
Dans la quatrième salle, l’exposition se fait plus intime. Carnets de croquis, esquisses et notes offrent un regard précieux sur le processus créatif de Barbier. On entrevoit ici les fondations de ses mondes fantastiques, entre rigueur obsessionnelle et imagination débordante.
Les seize dessins préparatoires pour « Le Jeu de la Vie » datés de 2011 permettent de comprendre les mutations de l’homme dé et la construction de l’univers dans lequel Barbier l’oblige à évoluer en suivant des chemins imposés par Euler entre les sept îles de son archipel, survolé par un oiseau blanc qui ne peut se poser et menacer par un squale… Contraint de sauter du Nagol ou N’Gol, il permettre la production d’énoncés fondateurs.
Deux vitrines rassemblent divers carnets, cahiers et livres dans lequel Barbier dessine et reproduit une incroyable masse d’informations : deux volumes de ses livres d’entretien, son livre des erreurs liées à la copie du dictionnaire, le livre des Mud-Men, celui des Papous, des bombes, des habitations, des avions, des papillons, des articulations, des pop-corns et des naufrages, sans oublier l’indispensable livre des Dessins de sable.
Derrière ces deux vitrines, on trouve à gauche une sélection de dessins préparatoires aux naufrages : la peur, l’ombre, les signes dans le ciel, les haricots, une si courte vie, le vent se lève, les nuages…
Sur le mur du fond, un amoncellement de notes d’atelier évoque l’émergence des « machines de production » de Gilles Barbier dont on a vu pour certaines le résultat dans l’exposition.
Parmi elles, on trouve un des essais pour ses « dessins de soleil » qui conduiront à la réalisation de ses dessins à la mine de plomb et soleil sur papier (Summer Drawings) ou à la mine de plomb et lampe à bronzer (Winter Drawings) que l’on découvre face à l’entrée de cette salle…
Neuf dessins préparatoires pour des installations (Les Refusés, 2011 – 2023) évoquent des projets qui n’ont pas encore pu être réalisés dans l’espace public. Trois d’entre eux trouvent une expression dans la « maquette » en résine et métal exposée dans la première salle (Offrir une Île,2023)…
Le cabinet graphique présente également deux séries composées de 20 dessins de petit format. La première à l’encre de Chine et à la plume sur papier montre vingt Variations sur une Île et des Traces dans le Ciel (2023 – 2024).
La seconde au graphite, marqueur Posca et peinture aérosol sur polyester, expose vingt Compositions avec os (2021 – 2024).