« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier


Jusqu’au 9 février 2025, « Gisèle Freund, une écriture du regard » propose une intéressante relecture de l’œuvre de cette intellectuelle engagée, sociologue et figure importante de la photographie au XXe siècle. De son travail, on ne connaît surtout ses portraits iconiques d’artistes et d’écrivains tels que Malraux, Aragon, Breton, Giono, Valéry, Gide, Neruda, Borgès, James Joyce ou encore Virignia Wolf, pour n’en citer que quelques-uns. Pour le grand public, elle surtout célèbre pour le portrait officiel de François Mitterrand en 1981.
L’ambition du projet présenté au Pavillon Populaire de Montpellier est de révéler qu’elle a entretenu « un rapport beaucoup plus riche et complexe à la photographie, au cœur duquel se trouve l’écriture ». Sous le commissariat de Lorraine Audric, historienne et spécialiste de l’œuvre de Gisèle Freund, l’exposition entend mettre en lumière les multiples facettes de cette artiste dont la vie est marquée par « un fort engagement politique, une approche sociologique, une double expérience de l’exil, un attrait pour l’innovation technologique, et une véritable soif d’aventure ».

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
Gisèle Freund – Autoportrait, essai de montage pour la couverture de « Le Monde et ma caméra » (1974) – « Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Construit avec une rigoureuse exigence et une approche didactique assumée, le parcours s’articule en trois grandes parties. Il débute et se conclut avec un autoportrait, essai de montage pour la couverture de « Le Monde et ma caméra » (1974), parfaite illustration des enjeux du projet.
L’accrochage conjugue avec adresse et expertise une judicieuse sélection de ses photographies et de ses textes que complètent des documents d’archives, des publications et quelques extraits de films.

La photographie comme arme sociale

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

La première partie de l’exposition met l’accent sur l’engagement politique et social de Gisèle Freund. Huit courtes séquences depuis Francfort au début des années trente, jusqu’à Harlem dans les années 1970 illustrent celui-ci et les différentes formes qu’il prit au fil de sa carrière.
Née à Berlin dans une famille juive assimilée, elle se détourne rapidement des valeurs bourgeoises de son milieu. Elle entreprend des études universitaires en sociologie et en histoire de l’art à Fribourg puis à Francfort-sur-le-Main où elle rejoint un groupe de militants communistes et s’oppose résolument à la montée du fascisme.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
Manifestations, Francfort-sur-le-Main, 1er mai 1931 – « Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier


Le parcours s’ouvre sur une série de photographies faites le 1er mai 1931 à Francfort avec le Leica offert par son père et qu’elle emporte partout avec elle. Parmi ces dernières, l’accrochage accorde une place particulière à un tirage où l’on peut lire sur la banderole des manifestants : « Photographier est aussi une arme dans la lutte des classes ! Entrez dans l’Union des photographes ouvriers ! » 

Au Café Laumer, bientôt rebaptisé Café Marx, elle photographie parmi les étudiants et les militants Norbert Elias qui jouera un rôle essentiel dans l’orientation de sa thèse.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

L’arrivée au pouvoir du national-socialisme et la répression qui l’accompagne obligent Gisèle Freund à quitter l’Allemagne en 1933. Réfugiée à Paris, elle dirige son engagement politique vers la photographie, qu’elle considère comme une véritable arme sociale. Elle mobilise l’image pour poursuivre son combat à travers des publications antinazies telles que l’Arbeiter Illustrierte Zeitung ou encore dans le Livre brun sur l’incendie du Reichstag et la terreur hitlérienne dont la seule possession pouvait conduire en camp de concentration.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Elle multiplie les reportages dénonçant les injustices du capitalisme et notamment la prostitution dans une série commencée en 1932 à Francfort qu’elle continue à Paris jusqu’au milieu des années 1950.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

L’accrochage accorde ensuite une large place au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture en 1935 auquel elle participe en tant que photographe et dont elle partage les engagements. Gisèle Freund fréquente alors un important réseau d’intellectuels de gauche et notamment André Malraux avec lequel elle se lie d’amitié et dont elle fait de nombreux portraits dont l’iconique « portrait cheveux dans le vent »…

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

La même année, elle réalise dans les régions sinistrées du nord de l’Angleterre un reportage photographique publié entre autres par Life magazine. Ce travail qui n’est pas représenté dans cette première séquence du parcours sert de support à la seconde partie de l’exposition.

Gisèle Freund - Mineurs sans travail devant la mer, Nord de l'Angleterre, 1935
Gisèle Freund – Mineurs sans travail devant la mer, Nord de l’Angleterre, 1935 – « Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Dans le catalogue, Lorraine Audric évoque plus explicitement ce moment qui n’est un peu laissé dans l’ombre par l’exposition. « Ce reportage semble être le point culminant d’une lutte politique via les images : en effet, Gisèle Freund s’éloigne clairement de son vaillant combat contre le fascisme dès 1936, se concentrant d’abord sur sa thèse qu’elle défend, traduit et publie, puis dès l’apparition du Kodachrome en France en 1938, sur son ambitieux projet de faire le portrait en couleurs de la scène intellectuelle et artistique de l’époque, à Paris comme à Londres. »

Cette « rupture » fait l’objet d’une section à part dans le parcours, intitulée « Pionnière de la couleur ». Le rouge des cimaises y est temporairement remplacé par un noir profond.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Une des quatre premières images en couleur de Gisèle Freund (Vitrine de coiffeur, Paris 1938) est accompagnée d’un commentaire issu de Le Monde et ma caméra (1970) où la photographe raconte sa découverte de ces nouvelles pellicules. Un extrait de Mémoires de l’œil (1977) évoque de son côté « Un aperçu de la mode parisienne depuis le front de guerre », son premier photo-reportage en couleurs pour Life Magazine en avril 1940… Des sujets très éloignés des injustices sociales en Angleterre !

L’accrochage insiste sur les difficultés à produire alors des épreuves de qualité. En témoignent les tirages trichromes hydrotypiques à transferts de colorants (portraits d’André Gide et de Hugh Walpole en 1939)… Et parfois même le recours à la peinture sur photo devant l’impossibilité technique de faire tirer ses diapositives en couleurs en Argentine…

Avec habileté, l’exposition montre que ces contraintes techniques ont en partie conduit Gisèle Freund aux projections commentées des portraits d’artistes et d’écrivains et à leur succès dans la légendaire Maison des amis des livres de la rue de l’Odéon à Paris

« Comme il n’y avait pas de moyens de les tirer sur papier, je projetais les diapositives dans la librairie d’Adrienne Monnier; cela faisait sensation. » Gisèle Freund, Portrait, Entretiens avec Rauda Jamis, Paris, Des Femmes, 1991

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Exilée en Argentine pendant la guerre, après les lois antisémites de Vichy en 1942, Gisèle Freund voyage ensuite à travers l’Amérique latine qu’elle couvre de 1947 à 1954 pour l’agence Magnum. En 1942, elle pose son regard sur les peuples autochtones de Patagonie décimés par la colonisation. Puis elle parcourt le nord de l’Argentine en 1943 où elle réalise un reportage sur conditions de travail dans les mines d’étain.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

En 1947, elle documente l’existence difficile des paysans mexicains et de leurs enfants. Le scandale lié à la publication d’un sujet sur la vie luxueuse d’Eva Peron dans Time Magazine en juillet 1947 est ici oublié…

Gisèle Freund s’établit en 1949 pour plusieurs années au Mexique où elle fréquente les muralistes tels que Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros et elle noue une amitié forte avec Frida Kalho…

En 1952, elle s’installe définitivement à Paris. Suspectée de communisme, elle est forcée de quitter Magnum en 1954. Son activité de journaliste laisse une place de plus en plus importante à son travail d’écriture avec la publication de plusieurs livres-photo et surtout les parutions en plusieurs langues de Le Monde et ma caméra (1970), Photographies et société (1974), Mémoires de l’œil (1977). Cette première partie de l’exposition se termine avec l’évocation d’un reportage dans les rues de Harlem dans les années 1970 où l’on retrouve son témoignage indigné de la pauvreté…

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

La fabrique du reportage

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Cette seconde partie de l’exposition dont l’orientation didactique est clairement affirmée est un formidable outil d’éducation à l’image.
Fidèle à la pensée de Gisèle Freund, elle invite le grand public et bien entendu les enseignants et leurs élèves à interroger nos rapports à la photographie et plus largement aux images à l’heure des vérités alternatives…

L’accrochage s’appuie sur le travail de Gisèle Freund dans le nord de l’Angleterre en 1935. Il propose de découvrir comment s’est façonné « Les Pays en détresse », un de ses reportages les plus emblématiques.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Sept séquences montrent comment se construisent le sens et l’importance d’une image après sa prise de vue… Documents d’archives et objets personnels illustrent les décisions qui s’enchaînent pour sélectionner, recadrer, retoucher, légender et mettre en page les photos…
À chaque étape, le propos souligne la place singulière occupée par Gisèle Freund sans ignorer les contraintes et pressions auxquelles sont soumis nombre de photographes dans l’usage de leurs images et l’histoire que l’on peut leur faire raconter…
La dernière séquence s’intéresse à la vie éventuelle des images après la publication des reportages (tirages d’exposition, livres photographiques, films documentaires…)

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

On suppose que ce travail exemplaire est prolongé par l’équipe de médiation du Pavillon Populaire sur les manipulations des images à l’ère du numérique.

Une écriture du regard

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Ce troisième volet de « Gisèle Freund, une écriture du regard » se déploie sur la gauche du Pavillon Populaire, dans l’enfilade des petites salles dont les murs ont été peints en jaune. Cette dernière séquence propose un portrait de l’intellectuelle, de l’autrice et de la « penseuse de la photographie » que fut avant tout Gisèle Freund.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Une première salle est consacrée à sa thèse sur l’histoire de la photographie au XIXe siècle. Encouragée par Norbert Elias qui lui avait suggéré un tel sujet, elle avait commencé ce travail de recherche à Francfort avant de le poursuivre et de le soutenir à la Sorbonne, en 1936. Dans l’amphithéâtre, Walter Benjamin était présent. De nombreux documents témoignent de leur rencontre à la Bibliothèque Nationale et de leurs échanges sur les usages médiatiques de l’image…

La salle suivante s’intéresse aux multiples éditions de Photographie et Société. En 1991, dans Portrait, Entretiens avec Rauda Jamis, publié par les éditions Des Femmes, Gisèle Freund en faisait la description suivante :
« C’est une analyse sociologique de la photographie. Un prolongement de ma thèse, en quelque sorte. Elle est devenue dans les universités un livre de référence sur la photographie. Elle a été traduite dans de nombreux pays et je suis heureuse d’avoir pu toucher un public d’étudiants qui ignore souvent, du reste, que l’auteur du livre est photographe. »

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Avec le soutien du Getty Center for the History of Art and the Humanities, elle avait commencé à 80 ans la rédaction, restée inachevée, de La Photographie à l’époque électronique

Dans son Carnet du Getty (1988), elle note avec une clairvoyance impitoyable :
« Si notre bateau s’enfonce et toutes les personnes se noient, ce sera un article dans le journal et puis on n’en parlera plus, mais si des milliers de gens se noient dans les milliards d’images, on en parlera encore moins, voici mon problème. »

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

On retrouve la photographe dans la section suivante intitulée Que faisons-nous des images ? Que font les images de nous ?
Les diverses images extraites de ses archives comme le manuscrit d’un article préparé pour Le Monde dans les années 1970 peinent à formuler clairement les deux questions qu’elles sont supposées nous poser… C’est un des rares moments où l’exposition a un peu de mal à convaincre…

Heureusement, l’exposition se termine avec brio, élégance et à-propos avec Voir le voir, une superbe sélection photographique où le regard est au cœur de ces clichés.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

Son autoportrait pour la couverture de « Le monde et ma camera » clôt le parcours, comme il l’avait débuté…

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier

En exposant la richesse et l’étendue de son travail, le Pavillon Populaire réaffirme l’actualité de Gisèle Freund, artiste à la croisée de l’écriture, de la sociologie et de la politique. Son œuvre continue à nous interroger avec une rare acuité.

Fidèle à l’esprit de cette photographe engagée, « Gisèle Freund, une écriture du regard » est une invitation à poser un regard critique sur nos rapports aux images, dans une époque où celles-ci saturent notre quotidien, façonnent nos perceptions, alors que leur réalité devient incertaine et les vérités alternatives toujours plus présentes.

L’accrochage s’appuie sur le fonds Gisèle Freund déposé à l’Imec (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) et sur de nombreux prêts d’institutions en Allemagne (Akademie der Künste, Deutsches Historisches Museum et Staatsbibliothek de Berlin, Hamburger Stiftung zur Förderung von Wissenschaft und Kultur de Hambourg, Goethe Universität Archives et Jüdisches Museum de Francfort-sur-le-Main) et en France (Bibliothèque Nationale de France, Cabinet de la photographie du MNAM/Centre Pompidou).

Catalogue aux Editions Hazan. Les textes sont signés par Lorraine Audric, commissaire de l’exposition et sont accompagnés par une contribution de Teri Wehn Damisch.

Catalogue « Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
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Une projection du film documentaire Gisèle Freund, portrait intime d’une photographe Visionnaire de Teri Wehn Damisch, produit par Complices Films et ARTE France en 2021 est programmée à l’auditorium du Musée Fabre.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » est la dernière exposition de Gilles Mora à la direction artistique du Pavillon Populaire après 14 années d’une programmation qui a vu se succéder les projets engagés, rares, parfois audacieux et souvent exceptionnels. On se souvient notamment de Brassai en Amérique en 2011, de Pittsburgh, 1955-58 de W. Eugene Smith en 2012, de Couleurs Plossu en 2013, de La vie en Kodak – Colorama publicitaires de 1950 à 1970 en 2025 et des magistrales expositions consacrées à Aaron Siskind, Denis Roche, Elina Brotherus, William Gedney, Ralph Gibson, Thérèse Rivière et Germaine Tillion, Valie Export ou Raymond Depardon… Plus récemment, « The New-York school show – Les photographes de l’École de New York 1935-1965 » en 2020 ou « Métamorphose – La photographie en France 1968-1989 » en 2022 ont marqué le paysage artistique à Montpellier et bien au-delà…
Après cette exposition, le Pavillon populaire devrait être fermé pour travaux jusqu’au dernier trimestre 2025.

« Gisèle Freund, une écriture du regard » au Pavillon Populaire de Montpellier
Lorraine Audric et Teri Wehn Damisch commissaires de l’exposition « Gisèle Freund, une écriture du regard » en compagnie de Gilles Mora, directeur artistique du Pavillon Populaire de Montpellier


En savoir plus :
Sur le site de la Ville de Montpellier
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