Alerte Météo 3 au MRAC à Sérignan – Dernières semaines

La nouvelle présentation des collections au MRAC de Sérignan, à partir du 9 février, est l’occasion de voir ou de revoir Alerte Météo 3, avant le 24 février 2013.

C’est la troisième édition de ce rendez-vous annuel au Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon.
Alerte Météo 3 expose de jeunes artistes récemment  diplômés des écoles supérieures d’art de la région : l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier Agglomération, l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes et la Haute École d’Art de Perpignan.

Les artistes présents sont : Assem BillLaurent CammalCharlotte CaragliuGuillaume CombalNoémie Le DuedalSybille du HaÿsYan MaDavid SuetMargaux Szymkowicz et Xiang Zhang.

Le commissariat est  assuré par Leonor Nuridsany. Elle définit ainsi le caractère de cette exposition :

« Alerte Météo 3, c’est un instantané, une vision de la création actuelle. Une exposition où la vidéo donne de nouvelles vibrations à la peinture, où le volume définit autrement la photographie, où l’apparence, trompeuse, se joue du temps ; ici, ce que l’on croit figé donne toute sa mesure au mouvement. Alors, l’équilibre apparemment instable et fragile, révèle avec force une création réfléchie, aventureuse et drôle ». (Dossier de presse)

Parmi les propositions toutes très intéressantes, on peut noter :

Le travail de Charlotte Caragliu, née en 1988 à Nîmes, qui  y  vit et y travaille.
Automne est un dialogue entre un conducteur et un résistant, entre feuilles d’or et eau. La légèreté des feuilles d’or est prise au piège de la glace. Le volume n’étant pas entièrement congelé, on y remarque le mouvement des feuilles d’or à l’intérieur. Pendant la fonte, une des faces du volume cède et laisse échapper le liquide. Un instant où la pièce change d’état. Elle se vide de son eau jusqu’à remplir la totalité du récipient, sur lequel elle est disposée tel un tableau posé au sol. (Extrait du site de l’artiste)

Charlotte Caragliu, Automne, 2012.
Eau distillée gelée, feuilles d’or, 27 x32 x35 cm.

L’installation vidéo de Noémie Le Duedal, née en 1989 à Chambray-lès-Tours. Elle vit et travaille à Montpellier.
U-topie  est une projection vidéo projection sur 6 châssis peints.
Noémie Le Duedal aime jouer avec le statut d’une œuvre et créer différents niveaux de perceptions. Qu’il s’agisse de sculpture, de peinture, de vidéo ou de photographie, l’artiste manipule librement l’objet pour naviguer d’une forme à une autre et définir autrement la place qu’on lui attribue et qu’elle réinvente. Le trompe-l’œil, par exemple, parce qu’il apparaît dans la photographie, déplace et redéfinit le statut de la peinture, du décor, du relief comme celui de la photographie et de ses supposés liens avec la réalité. Avec U-topie, Noémie Le Duedal trouble avec humour notre rapport à la peinture et à la vidéo quand l’image projetée anime la toile et la place alternativement à un premier puis à un second plan, modifiant sa vocation (Extrait du dossier de presse).

Noémie Le Duedal, U-topie 2012.
Vidéo projection sur 6 châssis,
100×190 cm.

La sculpture de Sybille Du Haÿs, née en 1988 à Versailles. Elle vit et travaille au Chesnay.

L’accumulation de cire dégoulinante sur ces trois parois d’acier est partie d’une observation, à savoir le fait que les cierges aujourd’hui déposés dans les églises ne fondent plus mais se consument. Réponse pratique au trop plein de cire qu’il fallait gérer avant. Mais cette cire accumulée dans les porte-cierges était le résultat du nombre de prières qui avait été faites. La prière étant pour moi révélatrice de peurs, de manques ou de besoins, ce constat m’a fait réfléchir sur le fait que l’institution religieuse préfère ne plus avoir à faire face à ce trop plein de cire auquel elle ne peut répondre. À partir de là, j’ai choisi de travailler avec cette matière disparue des églises et de faire déborder ce retable d’acier.
Il y a ici un manque de lumière pour ne pas dire annulation. On est devant quelque chose de froid de quasi mort, des cendres froides. Il y a quelque chose de mortuaire. J’ai annulé la lumière qui est théologiquement la preuve de la prière.
Cette pièce est réalisée in situ, car elle est nourrie par des observations au sein du lieu de l’église et il me paraissait important de travailler quelque chose à même un espace. Les dimensions rappellent l’architecture, par exemple l’élément de la porte.
Ce travail reprend la forme du retable. Le retable est une construction verticale sculptée ou peinte disposée à l’arrière du maître-autel (autel principal) dans une église. Un retable est en général composé de 2 ou 3 panneaux verticaux et un horizontal. Cet objet arrive vers le XIème siècle suite à une réforme de la pratique de l’eucharistie. Il va prendre la place du haut clergé situait alors à l’arrière de l’autel. J’ai donc choisi d’utiliser cette forme comme étant la remplaçante d’une partie de cette institution. (Extrait du site de l’artiste)

Sybille du Haÿs, Silence, 2012.
Trois plaques à tôle chaude et paraffine blanche,
175×100 cm, 190×100 cm, 175×100 cm.

Cumulostratus de David Suet,  né en 1979 à Vannes. Il vit et travaille à Nîmes
Prolifique et touche-à-tout, David Suet développe une recherche sur l’empreinte et son image. L’empreinte de la lumière, d’une ombre, d’une matière, d’un état et plus généralement du corps… L’empreinte comme révélateur d’une forme en creux, comme marqueur du temps dont la constante évolution participe à l’excitation que procurent à l’artiste ces nombreuses expérimentations. Dernière en date : de la paraffine chaude coulée dans des sacs poubelle donne forme au mouvement et au poids de la matière liquide quand elle est versée et sculpte le plastique qui, à son tour, transfère son empreinte sur la cire quand elle se solidifie. Un jeu sur l’oscillation des formes qui naissent d’un savant équilibre entre la structure et le hasard (Extrait du dossier de presse).

David Suet, Cumulostratus, 2012.
60kg de paraffine coulée dans un sac poubelle, dimensions variables.

Retour de Belgique, l’installation de Margaux Szymkowicz, née en 1987 à Nîmes. Elle vit et travaille à Nîmes.
Les gestes rapides et précis de Margaux Szymkowicz détournent avec humour des objets et des images symboliques (la mort, la fête, l’adolescence). L’artiste éprouve alors les résistances qui naissent des frottements de matières, d’emblèmes, de langages, grâce à des objets ordinaires. C’est drôle, absurde, percutant ! Voyez ce tas de confettis aplatis par une vitre, dont la pression immobilise et circonscrit une forme colorée tout en accentuant le mouvement des confettis rebelles impossible à maîtriser. (Extrait du dossier de presse).

Une plaque de verre se mue en fenêtre, le tas de confettis n’est plus du cote du festif mais devient par le cadrage et la pression du verre un paysage montagneux.
Se présente par cette sculpture une perception frontale des éléments. Le tas comme une forme non-pensée et précaire, résiste à la vitre qui ne parvient pas à la contenir entièrement. Le paysage déborde toujours. (Extrait du site de l’artiste)

Margaux Szymkowicz, Retour de Belgique, 2010.
Vitre, confettis, 140×85 cm.

Ordonnance, les étranges pâtisseries de Xiang Zhang, né en 1985 à Zhengzhou (Chine). Il vit et travaille à Rouen.
La gourmandise. C’est elle qui a conduit Xiang Zhang, enfant déjà, à devoir composer avec sa tentation et les conséquences parfois néfastes qu’elle provoquait dans son corps contrarié. Pourtant ses plaisirs et ses désirs ne l’ont pas quitté ; au contraire l’artiste a réussi à leur donner forme grâce à un apprentissage chez un maître chocolatier ! Aujourd’hui, ses sculptures, ses installations et ses vidéos témoignent de cette attirance à double tranchant, nocive et pourtant savoureuse. Qu’il recouvre des pierres avec un glaçage en chocolat, qu’il confectionne avec des médicaments d’appétissantes pâtisseries ou qu’il figure le cheminement du lait de sa bouche à son estomac, il apprivoise et transforme la douleur. Car finalement ce que l’artiste recherche et réussit à satisfaire c’est sa jouissance assumée (Extrait du dossier de presse).

Xiang Zhang, Ordonnance, 2011.
24 assiettes, pilules, polystyrène, nappe, table, 80x210x73 cm.

En savoir plus :
Sur le site du MRAC
Dossier de presse
Dossier pédagogique
Présentation vidéo de l’exposition
Le site  de Charlotte Caragliu
Le site de Guillaume Combal
Le site de Sybille du Haÿs
Le site de Margaux Szymkowicz

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