Sixième édition d’ImageSingulières à Sète

Du 28 mai au 15 juin 2014, Sète accueille la sixième édition d’ImageSingulières.
Depuis 2009, on apprécie la convivialité et la qualité de cet événement qui accueille chaque année gratuitement toujours plus de visiteurs (plus de 52 000 en 2013 !).

Richard Dumas en résidence

Cette année, Richard Dumas est le photographe invité en résidence.
Venu à Sète une première fois, il y a une dizaine d’années, il avait avoué «ne pas avoir trop aimé la ville»… Gageons qu’il aura révisé son jugement après ses séjours hivernaux dans le Quartier Haut ! Richard, toujours fidèle au film et à son bon vieux Rollei, est un photographe inclassable capable de «sentir» la lumière comme peu d’autres. Avec lui on revient aux sources de la photographie, photographier : «écrire avec la lumière» en grec. (extrait du dossier de presse).

Richard Dumas. Sète #14 / Impasse Pinet, 1er janvier 2014.  © Richard Dumas / Galerie VU’
Richard Dumas. Sète #14 / Impasse Pinet, 1er janvier 2014. © Richard Dumas / Galerie VU’

On attend avec intérêt son exposition Sète #14 et son regard que l’on nous promet hors «des sentiers battus d’une Sète policée et touristique ! ». C’est à la Chapelle du Quartier Haut.
Chaque année, CéTàVOIR publie un ouvrage consacré aux résidences organisées. Avec Richard Dumas, le septième ouvrage de cette collection sera coédité par Le Bec en l’air éditions et disponible en mai.

Voir sa page sur le  site de l’agence Vu’

Expositions :

Sergey Chilikov, Selected Works 1978, à la Maison de l’Image Documentaire

Sergey Chilikov est né en 1953 en Russie. Diplômé de philosophie, il commence la photographie au sein de “ The Fact”, un collectif où il croise, entre autres, Boris Mikailhov. Il devient très vite, dans son pays, le porte drapeau d’une photographie non-conformiste.
Depuis trente ans, il chronique dans un style très personnel, le journal de la fin de l’URSS d’abord, puis de l’émergence de la Russie. C’est un travail en couleurs, d’un esthétisme rappelant parfois les années 70 où Chilikov photographie un pays décadent dans des décors souvent miséreux. Une photographie sociale, l’humour (russe) en plus !

Sergey Chilikov, Selected works 1978. Extrait du cycle “Kolorizm”, Série “Carpates” ,1994. © Sergey Chilikov / Grinberg Gallery
Sergey Chilikov, Selected works 1978. Extrait du cycle “Kolorizm”, Série “Carpates” ,1994.
© Sergey Chilikov / Grinberg Gallery

Sergey Chilikov sur le site de la Grinberg Gallery

Sergueï Procoudine-Gorsky, Voyage dans l’empire russe, à la Maison de l’Image Documentaire

Sergueï Procoudine-Gorsky, scientifique de formation, décide en 1902 de s’intéresser à la photographie couleur en prenant le contre-pied de la toute nouvelle découverte des frères Lumière, les autochromes.
Il améliore sensiblement la trichromie, le procédé mis au point par l’Allemand Adolphe Miethe, qui consiste à faire successivement trois images en noir et blanc avec un filtre de couleur rouge-vert-bleu, obtenant ainsi trois négatifs de contrastes différents. En projetant simultanément trois positifs de ses clichés, il obtenait des images extrêmement fidèles et d’une grande qualité.
Le tsar Nicolas II, médusé par la magie du procédé, le missionne pour documenter l’Empire russe. C’est ainsi qu’installé dans un wagon spécialement aménagé, ou à bord d’un bateau à fond plat, Procoudine-Gorsky voyage dans les régions les plus reculées de l’ancienne Russie. Il en rapporte plusieurs milliers d’images qui le suivront lors de son exil européen, à la révolution. La bibliothèque du Congrès américain fera l’acquisition de la collection en 1948.

Sergei Procoudine, Voyage dans l’empire russe. L’émir de Bukhara. ©Library of Congress, Procoudine-Gorksy Collection / Famille Procoudine-Gorsky
Sergei Procoudine, Voyage dans l’empire russe. L’émir de Bukhara.
©Library of Congress, Procoudine-Gorksy Collection / Famille Procoudine-Gorsky
Sébastien Colombier, Des héros ordinaires, à la gare SNCF

Pour Sébastien Colombier, il y avait urgence à rencontrer et à faire témoigner ces protagonistes majeurs de la Seconde Guerre mondiale. Ces résistants déportés sont ici représentés par devoir de mémoire. Héros modestes, leurs témoignages sont essentiels pour écrire l’histoire contemporaine.
Cette série de portraits en calotypie grand format, pour ne pas oublier, pour ne pas les oublier.

Sebastien Colombier, Des héros ordinaires. Guy Marty : né en 1926 - il distribuait des tracts et cachait des armes - déporté dans le camp de Buckenwald - transféré à Dora, Harzungen puis Ellrich. ©Sébastien Colombier
Sebastien Colombier, Des héros ordinaires. Guy Marty : né en 1926 – il distribuait des tracts et cachait des armes – déporté dans le camp de Buckenwald – transféré à Dora, Harzungen puis Ellrich. ©Sébastien Colombier
Samuel Gratacap, La chance, au CRAC (Centre Régional D’art Contemporain Languedoc-Roussillon)

Samuel Gratacap est né en France en 1982 et a suivi sa formation artistique à l’École supérieure des beaux-arts de Marseille. Depuis 2007, il mène une réflexion sur la représentation des enjeux géopolitiques nord-sud, sud-sud, et des espaces transitoires sur la carte des routes migratoires en Méditerranée.
Ce travail commencé dans le centre de rétention du Canet, près de Marseille, allait le mener à Lampedusa puis à Zarzis, ville portuaire du sud de la Tunisie qui fut le théâtre d’embarquements massifs vers l’Italie au moment de la révolution. Zarzis était déserte, vidée de ses touristes et d’une partie de sa jeunesse. Deux jeunes sur trois avaient tenté la traversée ou en envisageaient la possibilité. Pas de travail, peu de perspectives, la traversée coûtait entre 500 et 1000 euros et s’offrait aux jeunes comme« la chance

Samuel Gratacap, La chance. Couple Zarzis, Tunisie. © Samuel Gratacap
Samuel Gratacap, La chance. Couple, Zarzis, Tunisie. © Samuel Gratacap
Carel Van Hees, >Play, à l’espace Paul Boyé

Carel van Hees est un documentariste néerlandais, né en 1954 à Rotterdam. Habitué à mener des projets au long cours où il mêle photographie et vidéo, il s’inscrit dans la grande tradition de la photographie humaniste néerlandaise. Ses images noir et blanc, intenses et contrastées, ne sont pas sans rappeler parfois celles d’Anders Petersen.
> Play est un travail de trois années sur la jeunesse de Rotterdam qui tente de répondre à une unique question : «Qu’est-ce que cela fait d’être jeune dans cette ville, ici et ailleurs ?».
Trois années et plusieurs centaines d’images pour comprendre cette ville, ce pays, dont l’actualité entre faits divers racistes et crispation identitaire nous a parfois déroutés ces dernières années.
> Play est un pur projet photographique. Sans texte, mais avec une bande son (un CD), partie prenante du livre et de l’exposition. Il est présenté sous forme d’une multi-projection.

Carel Vanhees, >Play.  © Carel van Hees / Paradox
Carel Vanhees, >Play. © Carel van Hees / Paradox

>Play sur le site de Paradox
> Play sur Vimeo

Carlos Spottorno, The Pigs, à l’espace Paul Boyé

Le photographe Carlos Spottorno est l’auteur de l’une des satires photographiques les plus pertinentes de notre époque. Sous forme de parodie d’un numéro de la bible de la presse financière, The Economist, Carlos Spottorno dénonce les stéréotypes qui courent sur ses pages à propos des pays “outsiders” de l’Union européenne : le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne.

Carlos Spottorno, The Pigs. ©Carlos Spottorno
Carlos Spottorno, The Pigs. ©Carlos Spottorno

Voir sur le site de Carlos Spottorno

Galerie Lumière des Roses, Fesses Anonymes aux Chais des Moulins

La galerie Lumière des Roses propose depuis sa création, en 2004, les photographies des XIXe et XXe siècles. De Léon Gimpel à Niki de Saint-Phalle, la galerie présente de nombreux artistes connus. Toutefois, c’est surtout la photographie anonyme qui est mise en lumière lors de ses expositions.
Cette année, le festival ImageSingulières a donné carte blanche à Marion et Philippe Jacquier qui dirigent la galerie. Ils ont choisi d’explorer le champ fécond du nu depuis 1850, à travers le regard de photographes amateurs. Spontanées ou mises en scène, ces photographies, essentiellement de femmes, sont autant de points de vue différents sur le corps.

Lumiere des roses, Fesses anonymes. Photographe anonyme France, vers 1960. ©Courtesy Lumière des Roses
Lumiere des roses, Fesses anonymes. Photographe anonyme
France, vers 1960. ©Courtesy Lumière des Roses

Voir le site de la galerie Lumière des roses

Gaston Paris, photographe : De Vu à Détective, à la Salle Tarbouriech / Théâtre de la Mer

Gaston Paris est né en 1903. Il devint très tôt un des piliers du célèbre magazine de reportage VU où il côtoya Man Ray, Kertész et Capa. Hormis ce pur travail de reportage qui l’entraîna à photographier aussi bien les manifestations du Front populaire et le procès de Laval que les coulisses des cabarets parisiens, il s’adonna à la production de petites séries où l’influence des surréalistes est flagrante.
Dès la fin des années trente, il commence une collaboration avec Détective, pour lequel il (re)met en scène des faits divers : entre horreur et Grand Guignol !
Cet adepte du format carré noir et blanc, qui maîtrisait à la perfection lumière et cadrage, laissa à sa mort, en 1964, plus de quinze mille négatifs qui sont une admirable chronique des années trente à cinquante, une tranche de l’histoire de la France au XXe siècle.

Gaston Paris, Photographe : de Vu à Détective. Parade dans une fête foraine. France, années 1950. © Gaston Paris / Roger-Viollet
Gaston Paris, Photographe : de Vu à Détective. Parade dans une fête foraine. France, années 1950. © Gaston Paris / Roger-Viollet

Gaston Paris sur el site de Roger-Viollet

La bande dessinée documentaire au Chai Skalli

Depuis quelques années, dans le sillage de Joe Sacco, pape de ce nouveau genre, le neuvième art a investi le champ du documentaire. Une revue, La Revue Dessinée, avec laquelle nous collaborons pour cette exposition, lui est même consacrée.
Deux axes nous ont intéressés dans ce virage pris par la BD, les thématiques traitées qui épousent celles que nous développons à ImageSingulières et les rapports plus qu’étroits entretenus par les auteurs avec la photographie, soit qu’ils s’inspirent d’images existantes, soit qu’ils en créent eux-mêmes pour illustrer leur journal de bord.
Parfois même, les héros de ces histoires sont des photographes, comme pour la célèbre série éponyme d’Emmanuel Guibert, Le Photographe, qui nous fait découvrir les coulisses du métier de photojournaliste.
Un espace de projection diffusera en continu le documentaire de Mark Daniels, La BD s’enva t-en guerre (Arte éditions), sur l’histoire du BD journalisme, de Art Spiegelman à Joe Sacco.

Cairo Blues. © Pino Creanza - 2014 Editions Rackham
Cairo Blues. © Pino Creanza – 2014 Editions Rackham
Liz Hingley, The Jones Family aux Chais des Moulins

Liz Hingley, jeune photographe anglaise diplômée de l’université de Brighton, a aussi obtenu un master en antropologie sociale de l’université de Londres. Elle symbolise cette génération de jeunes photographes britanniques qui documentent avec talent et ténacité la pauvreté extrême qui sévit dans leur pays.
La famille Jones vit dans une maison de trois pièces dans la ville industrielle de Wolverhampton, au Royaume-Uni. C’est la première fois, et ce depuis trois générations, que les membres de cette famille habitent une maison construite en dur. En effet, la mère et le père ont été élevés dans une caravane, comme leurs parents avant eux. Cette maison est un bien précieux, elle renferme de nombreux souvenirs au point qu’ils refusent de déménager dans un endroit plus grand, malgré le manque de place. Liz Hingley a choisi de photographier la maison des Jones en y cherchant les traces matérielles d’une interaction avec leur environnement : les objets de décoration qu’ils chérissent comme les petits rituels du quotidien, dans lesquels chaque membre de la famille trouve son expression personnelle et son autonomie.

Liz Hingley, The jones Family. Angleterre, Wolverhampton, 2010-2012. Le rideau tigre de Nicola. © Liz Hingley / Agence VU’
Liz Hingley, The jones Family. Angleterre, Wolverhampton, 2010-2012. Le rideau tigre de Nicola. © Liz Hingley / Agence VU’

Voir sur le site de Liz Hingley

Expositions Théma 

Thema « Égypte » au Chais des Moulins

Trois regards, trois pistes pour appréhender une réalité complexe, celle d’un pays en prise à une cascade de mouvements politiques depuis 2011. Autour de ce climat social complexe, les photographes adoptent des points de vue différents.
Denis Dailleux, lui, descend dans la sphère privée et montre “Mères et fils” dans des échanges tendres qui dépoussièrent le regard sur le monde musulman. Voir site.
Bieke Depoorter, comme à son habitude, est dans l’intime des intérieurs de maisons où chaque famille partage un moment de quiétude avant le retour aux tourments quotidiens. Voir site.
Enfin, Johann Rousselot se rend dans l’espace public pour individualiser des manifestants anonymes, à travers des photomontages où les slogans revendicateurs accèdent au même plan que le sujet. Voir site,

Thema « Les femmes (aussi) travaillent » au Boulodrome Agrocanet

En 1967, le réalisateur Jacques Krier, dans son film Les Matinales consacré aux femmes de ménage, demande à l’une d’elles si «elle travaille toute la nuit ?»… Elle lui répond qu’elle travaille à mi-temps de 11h du soir à 6h du matin seulement… Et elle ajoute : «Comme ça je suis là pour m’occuper des enfants et faire à manger à mon mari quand il rentre fatigué du travail…». Longtemps les femmes ont été les oubliées de la classe ouvrière.

Quatre expositions autour de ce théma :

  • Txema Salvans, The Waiting Game. Voir site.
  • Valérie Couteron, Corps oubliés,
  • Alfred Palmer et Howard Hollem, We can do it !
  • Jacques Krier, Les matinales

Tous les textes de présentation ci-dessus sont extraits du dossier de presse.

En savoir plus :
Sur le site d’ ImageSingulières
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Liens vers les sites des photographes dans le texte de présentation

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