Comédie du Livre, Boutographies et soleil… un week-end particulièrement riche à Montpellier !
C’est toujours avec beaucoup de plaisir que l’on retrouve les Boutographies…
Ces rencontres photographiques de Montpellier ont un charme particulier… La qualité des travaux présentés, la bonne humeur et la gentillesse de l’accueil au Pavillon Populaire,comme dans les galeries et les centres d’art associés donnent à cette manifestation une ambiance à la fois nonchalante et heureuse… Une aimable cohabitation de professionnels, d’amateurs avertis, d’étudiants, de scolaires et de tous ceux que l’on qualifie ordinairement de grand public déambule dans le Pavillon Populaire et les lieux « Hors les murs ».
On s’étonne, chaque année, de l’intérêt des visiteurs pour le Prix du Public. Inauguré en 2009, ce prix récompense le travail d’un des photographes de la sélection que le public choisit en votant. Il fait pendant au Prix du Jury qui est attribué en ouverture du festival.
C’est avec beaucoup de soin que le public remplit les bulletins. À l’évidence, une très grande attention est portée aux photographies exposées. Avant qu’une case du bulletin soit cochée, les visiteurs reviennent souvent plusieurs fois sur leurs pas, pour revoir avec soin ce qui avait retenu leur intérêt. Ceratins n’hésitent pas à prendre des notes. Les discussions entre les membres d’un groupe sont captivantes et quelquefois passionnées…
Les Boutographies démontrent avec ce prix, l’intérêt du public pour les œuvres et les initiatives participatives. Par cette simple proposition, les rencontres photographiques ont réussi à créer une relation différente avec ses visiteurs. Souhaitons que les commissariats d’autres expositions portent attention à ces pratiques, et qu’ils réfléchissent à des approches moins verticales, toujours orientées du « haut » vers le « bas »…
Pour continuer dans les actions participatives soulignons le travail réalisé avec les lycéens et les scolaires. La photographe Hélène Jayet du collectif Transit est intervenue, entre autres, pour soutenir le projet de l’atelier artistique du Lycée des métiers Léonard de Vinci à Montpellier. Deux classes de première année en CAP ont détourné leurs outils de travail pour créer des histoires imaginaires et cocasses, intitulées avec humour Il était une petite fois…
On connaît la qualité de la présentation des œuvres photographiques au Pavillon Populaire qui est comme toujours remarquable. Cependant, on se permettra quelques remarques qui trouvent très certainement leur origine dans la difficulté de présenter tant d’univers différents dans le même lieu. Ainsi, l’association de quelques travaux avec le texte de salle est parfois difficile (Ulrike Schmitz et Marine Lanier)… L’accrochage, sur les grandes cimaises centrales, du rez-de-chaussée n’offre pas toujours le recul suffisant pour en apprécier la composition (Marine Lanier). Dans une des galeries du premier étage, la très (trop) longue cimaise consacrée au remarquable travail d’Elena Chernyshova dilue un peu la force de sa série… L’œil est inévitablement attiré par la présentation de Place | Planner | Project de Sara Munari , accroché dans les petites salles qui lui font face.
Pour faire pendant à ces quelques « critiques », soulignons les présentations très réussies de Yakuza d’Anton Kusters, de L’ Amour n’est pas Aveugle de Maria Do Mar Rego, des Chimères de Marine Lupercale et d’Encouble de Delphine Burtin.
Deux mentions particulières pour la très belle mise en valeur du délicat travail de Miho Kajioka, As it is et la très intéressante et émouvante « installation » Je ne veux plus vous voir (mais c’est provisoire) de Laura Lafon.
Enfin, on se permettra un vrai « mauvais » point pour la présentation en boucle des 20 dossiers de la Projection du Jury… Voir un de ces travaux est lié au moment où le visiteur s’assied dans la salle de projection, et au temps qu’il y restera. J’ai fait l’expérience de vouloir absolument regarder le travail d’un de ces 20 photographes… et le hasard fait qu’il m’a fallu être très patient pour attendre que la boucle de diffusion y arrive… On pourrait très certainement imaginer des dispositifs plus interactifs qui donnerait plus de souplesse à cette présentation.
Les prix :
Le Prix du Jury a été attribué cette année à Jan Q Maschinski avec la série Vortex.
Le Prix coup de cœur Réponses Photo revient à Swen Renault avec la série Killig Becher.
Le Prix échange Fotoleggendo couronne le travail d’Elena Chernyshova pour sa série Jours de nuit – Nuits de jour.
On attend donc le Prix du Public et le Coup de Cœur ARTE Actions Culturelles pour le samedi 31 mai, veille de la fin des rencontres…
Nos coups de cœur vont à Encouble de Delphine Burtin, As it is de Miho Kajioka, Place | Planner | Project de Sara Munari et Je ne veux plus vous voir (mais c’est provisoire) de Laura Lafon.
Vous avez jusqu’au 1er juin pour visiter l’exposition du Pavillon Populaire … et pour exprimer votre choix !
N’oubliez pas les expos Hors les murs…
On revient prochainement sur ces dernières que nous n’avons pas encore toutes vues… En général, elles se prolongent en juin…
Lire sur ce blog, la présentation des 14eme Boutographies.
En savoir plus :
Sur le site des Boutographies.
Sur la page Facebook des Boutographies
La sélection officielle :
- Delphine Burtin, Encouble.
- Elena Chernyshova, Jours de nuit – Nuits de jour.
- Miho Kajioka, As it is.
- Anton Kusters, Yakuza.
- Laura Lafon, Je ne veux plus vous voir (mais c’est provisoire).
- Marine Lanier, La vie dangereuse.
- Marine Lupercale, Chimères.
- Jan Q. Maschinski, Vortex.
- Sara Munari, I Place I Planner I Project I.
- Regine Petersen, Find a falling star. Chapter 1 – Stars fell on Alabama
- Maria-Do-Mar Rêgo, L’amour n’est pas aveugle.
- Swen Renault, Killing Becher.
- Titus Simoens, Blue, see.
- Ulrike Schmitz, Museum of your memory.