Chema Madoz au Magasin électrique, Rencontres d'Arles 2014

S’il y a une exposition à ne pas manquer dans ces Rencontres 2014, c’est bien celle que propose Chema Madoz, au Magasin électrique, jusqu’au 21 septembre. Un vrai coup de cœur !

Photographe inédit aux Rencontres, l’espagnol n’était pas complètement inconnu à Arles. Deux s photographies avaient été choisies par Michèle Moutashar pour Nuage, sa dernière exposition au musée Réattu, l’an dernier. En compagnie de Pol Bury et d’Anselm Kiefer, Madoz nous proposait, selon « A pas contés », le petit guide distribué au visiteur, « les clés des innombrables portes de l’acenseur à nuages… ».

Chema Madoz - Rencontres Arles 2014 - Vue de l'exposition 01_1

De ces œuvres, nous avons conservé le souvenir d’images poétiques, teintées d’un humour savoureux. C’est ce qui nous a attirés vers ce Magasin électrique au fin fond des anciens Ateliers de la SNCF, pour un moment jubilatoire.

Borja Casani, commissaire de l’exposition, a sélectionné 70 tirages noir et blanc qui montrent l’aboutissement des concepts et des techniques sur lesquels Chema Madoz travaille depuis les années 80.
L’accrochage est sobre. Le rapprochement des œuvres selon des logiques thématiques ou formelles est évident et il n’appelle pas de commentaires particuliers.
L’alignement répété de formats identiques sur de longues cimaises et les tirages noir et blancs donnent à première vue une image sévère de l’exposition qui disparaît dès que l’on s’approche de la première photographie.

C’est à peine si l’on remarque l’absence de cartels, la surprise et le plaisir nous embarquent rapidement dans le monde de Chema Madoz, dans un jeu subtil où le double sens et le détail viennent troubler la logique des images.

Le photographe madrilène élabore ses images à partir d’un vocabulaire d’objets accumulés dans son atelier. Il les combine, les assemble ou les oppose pour produire des rencontres inattendues, dans lesquelles l’évidence et l’absurde se côtoient.  Les associations improbables qu’il nous propose sont autant de délicieux cadavres exquis visuels.

Dans le travail de Madoz, chaque photographie est un monde particulier qui combine imaginaire et humour dans un regard ironique et poétique sur les objets du quotidien. Poème visuel, chaque image est un réel moment de bonheur.

Si le surréalisme est souvent évoqué à propos de ses photographies, Chema Madoz ne se reconnaît pas dans ce mouvement, même s’il admet certains de ses échos dans son travail. Les surréalistes,explique-t-il, revendiquaient l’automatisme et l’aléatoire. À l’inverse, il affirme que ses images sont réfléchies et très construites.

Une exposition à ne pas manquer, avant la fin des Rencontres le 21 septembre !

Un regret, toutefois, les deux entretiens vidéo qui ne sont pas sous-titrés en français !

Chema Madoz Angle de reflexion_1L’exposition est coproduite par l’association du Méjan en collaboration avec PHotoEspaña 2014 et le ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports espagnol.
Les éditions Actes Sud publient Angle de réflexion, un très bel ouvrage avec  300 photographies de Chema Madoz,  et des textes de Duane Michals, Christian Caujolle, Estrella de Diego, Olivia Maria de Rubio et Alberto Anaut.

En savoir plus :
Sur le site des Rencontres
Sur le site de Chema Madoz
Sur le site d’Actes Sud
Biographie sur le site de la Galerie Esther Woerdehoff
Photographies de Chema Madoz  rassemblées sur le FlipBoard d’Eric Bergeret

Chema Madoz dans l’intimité de son atelier (en espagnol)  – hoyesarte.com

http://vimeo.com/61333295
Chema Madoz, regar lo escondido (en espagnol)

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