Timothée Talard, Galerie Gourvennec Ogor, Marseille

Pour cette rentrée 2014, la Galerie Gourvennec  Ogor propose une des plus intéressantes expositions que nous avons eu le plaisir de découvrir pendant la première Nuit des Galeries organisée à l’occasion d’Art-O-Rama.

Jusqu’au 18 octobre 2014, Didier Gourvennec Ogor expose Timothée Talard avec « Chance is a word void of sense nothing can exist without a cause », un ensemble d’oeuvres nouvelles qui « parlent du geste artistique » . Cette quatrième saison de la galerie est aussi  l’occasion d’inaugurer un deuxième espace identique au premier, dans l’immeuble mitoyen de la rue Duverger à Marseille.

Dans cette extension, Timothée Talard présente une série de dix caissons lumineux, utilisés ordinairement par la publicité… Aucun visuel, mais un éclairage blafard qui fait met en évidence des messages graffités à la bombe noire…  Tous évoquent la perte et le deuil. Posés au sol ou accrochés aux murs, sans ordre apparent, ils créent selon le galeriste « une histoire sans début ni fin, telle une spirale infinie causée par la douleur du manque ».

Timothée Talard, « Chance is a word void of sense nothing can exist without a cause », Galerie Gourvennec Ogor à Marseille
Timothée Talard, « Chance is a word void of sense nothing can exist without a cause », Galerie Gourvennec Ogor à Marseille

Avec cette œuvre, Timothée Talard réussit a créer une ambiance sourde qui oscille entre le morbide, l’angoisse et la douleur, mais qui n’est jamais grandiloquente et à laquelle il est difficile d’être insensible.

Quelques œuvres sur papier de forme circulaire, accompagnent cette installation. Dans une pièce sans jour qui ouvre dans ce nouvel espace, on retrouve les pastels de la série OffShore  que nous avions découverts lors de l’édition de Drawing Room 013 à Montpellier, en novembre dernier.

Timothée Talard, OffShore, 2013. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille
Timothée Talard, OffShore, 2013. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille

Dans la salle d’exposition principale, on remarque une série de 10 monochromes étonnants  dont la couleur change selon les mouvements et la position du regardeur…  On passe ainsi du vert au violet, du bleu au rouge ou du jaune au bleu. Ce travail optique s’inscrit selon le communiqué de presse dans la continuité de la série des « arcs-en-ciel dans la nuit », initiée en 2012, que nous n’avions malheureusement peu l’occasion de voir à l’époque.

Timothée Talard, Monochromes, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille
Timothée Talard, Monochromes, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille

Face à cette série, trois grandes aquarelles, « Tentative de Monochrome », que Timothée Talard définit comme des monochromes ratés… Les aplats noirs posés à l’aquarelle, parfaits dans l’humidité, ont produit des formes inattendues au séchage.

Timothée Talard, Tentative de Monochrome, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille
Timothée Talard, Tentative de Monochrome, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille

On a également apprécié le triptyque « Hors Cadre 50F » où un trait de peinture noire, imprécis, parcourt la bordure de chaque toile, laissant le centre vide, immaculé… Une proposition qui rappelle un peu, mais de manière plus sombre, les Cadres et les Chassis de Pierre Buraglio, dans années 70.

Timothée Talard, Hors Cadre 50F, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille
Timothée Talard, Hors Cadre 50F, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille

On note aussi deux pièces en verre, inspirées d’anciennes cartes, du XIXème siècle, de la planète Mars.

Timothée Talard, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille
Timothée Talard, 2014. Galerie Gourvennec Ogor à Marseille

Avec cette deuxième exposition personnelle à la Galerie Gourvennec  Ogor, Timothée Talard confie que son travail actuel se diriger plutôt vers l’abstraction et le minimalisme. On ne trouve plus la violence qui s’exprimait dans ses pièces, en 2011, à l’exception des moulages en plâtre de deux statues, abattues, qui gisent au sol de la galerie.

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Un artiste qui s’affirme de plus en plus ! Un passage rue Duverger s’impose avant le 18 octobre prochain !

N’oubliez pas de passer dans la « project room » sur la mezzanine de la galerie . On peut y apprécier le travail de Diane Guyot de Saint Michel, « BOA »et « We Support You », ainsi que « Concrétions » de Mountaincutters  (Marion Navarro et Quentin Perrichon), deux jeunes diplômés de l’ESADMM et lauréats du prix décerné par un jury de professionnels de l’art contemporain.

En savoir plus :
Sur le site de la Galerie Gourvennec  Ogor
Sur la page Facebook de la Galerie Gourvennec  Ogor

 

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