Personal Cuts, Art à Zagreb de 1950 à nos jours

Parmi les artistes que Carré d’Art présente dans le cadre de l’exposition Personal Cuts, on se souvient de la découverte du travail d’Igor Grubić dans Performance, Empreintes et passages à l’acte qu’Astérides avait proposé dans le cadre de la saison New Orders du Cartel et de Marseille-Provence 2013.

Igor Grubić 366 Liberation Rituals, 2008-2009 – © JC LETT. Performance, Empreintes et passages à l’acte, Friche Belle de mai, 2013

On attend donc avec intérêt de découvrir la « brève histoire personnelle des tendances radicales de l’art moderne et contemporain en Croatie » qu’annoncent Carré d’Art et la commissaire Branka Stipančić avec  Personal Cuts, du 17 octobre 2014 au 11 janvier 2015.

Artistes exposés : Gorgona Group • Josip Vaništa  • Julije Knifer  • Ivan Kožarić  • Dimitrije Bašičević Mangelos  • Tomislav Gotovac  • Goran Trbuljak  • Sanja Iveković  • Dalibor Martinis  • Mladen Stilinović  • Vlado Martek  • Boris Cvjetanović  • Igor Grubić  • Andreja Kulunčić  • David Maljković & Božena Končić Badurina

En savoir plus :
Lire le communiqué de presse ci-dessous.
Sur le site de Carré d’Art
Sur Scoop-It, le travail de curation de contenu réalisé par le centre de documentation du musée

Communiqué de presse :

L’exposition Personal Cuts rassemble les œuvres de quinze artistes et d’un groupe pour tracer une brève histoire personnelle des tendances radicales de l’art moderne et contemporain en Croatie. Elle se concentre sur les tendances conceptuelles, dans l’acception la plus large du terme, de la néo-avant-garde des années cinquante et soixante à la « Nouvelle Pratique Artistique » des années soixante-dix, jusqu’à certaines formes actuelles fortement ancrées dans cet esprit conceptuel. La notion « d’art conceptuel » s’exprime à Zagreb de manière bien différente du « canon occidental » et couvre un éventail considérable d’approches et de moyens d’expression, et une diversité de pratiques et de travaux. Les artistes se sont tournés vers de nouveaux matériaux, de nouveaux supports, de nouvelles méthodes et de nouvelles positions. Ils se sont intéressés moins à l’objet qu’à la « pratique » artistique, cherchant à redéfinir le rôle de l’artiste face aux réalités sociales, politiques et économiques et par rapport à son lieu de vie.

La notion de Personal Cuts (empruntée au titre d’une vidéo de Sanja Iveković) fait référence à ces artistes autonomes qui, chacun pour des raisons personnelles, se sont détournés de la pratique liée à l’objet, préférant opter pour une pratique artistique fortement ancrée dans une moralité sociale et qui ont établi une relation très personnelle avec la société, la politique et l’art, à l’époque comme aujourd’hui.

L’exposition présente les aspects les plus importants des évolutions survenues lors des différentes phases historiques. Elle les explore, les contextualise et les présente à un public international. Elle évoque des artistes qui ont travaillé dans un pays situé entre Est et Ouest, qui ont vécu le communisme (et le capitalisme néo-libéral) et se sont comportés comme s’ils vivaient dans une démocratie parlementaire. Elle retrace leurs exceptionnelles contributions et stratégies, leurs succès personnels, et l’héritage historique qui les unit depuis plus de soixante ans.

Différentes positions artistiques sont apparues à la fin des années cinquante, lorsque les artistes ont dépassé le modernisme, très présent à l’époque en Yougoslavie, pour s’affirmer dans un anti-art (Gorgona Group : Julije Knifer, Josip Vaništa, Mangelos, Ivan Kožarić), des happenings, des films expérimentaux ou des pratiques performatives (Tomislav Gotovac). Sont ainsi réunies des oeuvres contestataires (Goran Trbuljak), des interventions urbaines, des explorations du langage (Mladen Stilinović, Vlado Martek), ou encore des pionniers de l’art vidéo des années soixante-dix (Sanja Iveković et Dalibor Martinis). L’exposition retrace les évolutions sociales et politiques de l’ère communiste (Boris Cvjetanović) ainsi que de la période de transition qui vit l’émergence de nombreuses nouvelles thématiques : faillite des économies (Andreja Kulunčić), amnésie sociale et politique par rapport à ce passé communiste (David Maljković), homophobie (Igor Grubić) et liens entre l’espace muséal et ses visiteurs (Božena Končić Badurina).

Ce mouvement a généré des pratiques et des activités politiques subversives et il est fondamental de replacer cette création dans une perspective contemporaine. Ces artistes ont contribué à développer une scène artistique vitale à Zagreb qui loin de résulter de circonstances sociales et politiques favorables est plutôt l’expression de leur talent, de leur intelligence, de leur sensibilité, de leur pulsions érotiques, de leur éducation, de leur sens relationnel, de leur persévérance et de leur ingéniosité, et de tant d’autres choses encore.

Commissaire de l’exposition : Branka Stipančić, historienne de l’art, commissaire d’exposition (Zagreb)

Articles récents

Partagez
Tweetez
Enregistrer