Julien Cassignol et Sylvain Fraysse à la galerie Vasistas – Montpellier

Jusqu’au 13 juillet 2017, la galerie Vasistas expose des œuvres récentes de Julien Cassignol et Sylvain Fraysse. En soulignant que ces deux artistes régionaux « traversent des espaces et lieux vides ou abandonnés et témoignent, par le dessin pour le premier et la gravure pour l’autre, d’une poétique visuelle de l’absence », le texte de présentation du galeriste résume la nature de ce projet.

Julien Cassignol - Galerie Vasistas
Julien Cassignol – Galerie Vasistas

Julien Cassignol

Dès l’entrée de la galerie, on est immédiatement saisi par un vaste dessin mural à l’encre de Chine de Julien Cassignol. Un ample paysage, recomposé à partir de notes et/ou de souvenirs de promenades autour du site naturel des Orpellières, agit comme un irrésistible attracteur.

Julien Cassignol, Les Orpellières, 2017 - Encre de chine sur papier, 138 x 46 cm. - Galerie Vasistas
Julien Cassignol, Les Orpellières, 2017 – Encre de chine sur papier, 138 x 46 cm. – Galerie Vasistas

Lorsque l’on s’en approche, l’espace se brouille et l’on s’engage dans un monde abstrait qui conduit vers toutes les divagations et tout autre récit imaginaire… Pour réaliser cette large composition, Julien Cassignol a utilisé comme outils des plantes et des objets ramassés sur le sable et dans les laisses de mer.

Cette œuvre in situ est accompagnée par quatre dessins sur papier, exécuté au Rotring noir, outil privilégié de l’artiste. Si la technique diffère, les sujets sont analogues. Le trait à la fois précis et insaisissable de Julien Cassignol agit avec la même force sur l’imaginaire du regardeur.

Sylvain Fraysse, « Rust Never Sleeps »

Sylvain Fraysse Série Rust never sleep, 2017 - Galerie Vasistas
Sylvain Fraysse Série Rust never sleep, 2017 – Galerie Vasistas

La série de cinq gravures « Rust Never Sleeps » présentée par Sylvain Fraysse rend hommage à la figure mythique de Kurt Cobain.
Ces gravures sur plexiglas à la pointe sèche ont été exécutées à partir de cinq photos prises par la police de Seattle lors de la perquisition de l’appartement du leader de Nirvana, après son suicide.

Sylvain Fraysse, Série Rust never sleep, 2017. Pointe sèche sur plexiglas, 97 x 82 cm - Galerie Vasistas
Sylvain Fraysse, Série Rust Never Sleeps, 2017. Pointe sèche sur plexiglas, 97 x 82 cm – Galerie Vasistas

Comme le précise Tanguy Blum dans un texte qui accompagne cette série de Sylvain Fraysse, ces natures mortes (Still Life en anglais) tiennent certainement du portrait en creux « d’un être ultrasensible sur scène, dans ses textes, ses amitiés et dans son appréhension du succès. Un paradoxe vivant, célébré à travers la mort qui l’obsédait, qui rêvait d’un destin illustre mais n’était pas taillé pour la célébrité. La série s’intitule “Rust Never Sleeps” (“La rouille ne dort jamais”), un vers emprunté à la chanson de Neil Young Hey Hey My My (Info The Black) citée par Kurt Cobain à la fin de sa lettre de suicide écrite en rouge sur blanc. “I don’t have the passion anymore, and so remember, it’s better to burn out than to fade away” (“je n’ai plus la passion, et souviens-toi, il vaut mieux brûler que s’éteindre à petit feu”) ».

Sylvain Fraysse, Série Rust never sleep, 2017. Pointe sèche sur plexiglas, 97 x 82 cm - Galerie Vasistas
Sylvain Fraysse, Série Rust Never Sleeps, 2017. Pointe sèche sur plexiglas, 97 x 82 cm – Galerie Vasistas

La qualité et l’évidence de l’accrochage valorisent parfaitement ces deux projets sans rechercher d’improbables dialogues. Remercions aussi Jean-Paul Guarino pour le soin apporté à l’encadrement des dessins et des gravures qu’il expose. Ce souci du détail témoigne de son engagement auprès des artistes et de la considération qu’il porte aux visiteurs de sa galerie.

La galerie Vasistas a présenté une exposition monographie de Julien Cassignol en 2013 et « let’s build a fire » de Sylvain Fraysse en 2014.
Le site de la galerie donnait à ces occasions quelques repères biographiques pour ces deux artistes.
Carré d’Art à Nîmes conserve un grand dessin au pastel de Sylvain Fraysse (La mer, 2014), don des Amis du musée. Il est exposé dans l’accrochage actuel de la collection.

En savoir plus :
Sur le site de la galerie Vasistas

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