Si la fabuleuse « Lettre ouverte » de Dominique Zinkpè à la Poste Colbert s’est malheureusement terminée trop tôt après une brève semaine d’exposition, on peut retrouver l’artiste béninois dans « Bénin, l’art roi », un dialogue avec Marius Dansou, Kifouli Dossou et Zanfanhouédé à la galerie art-cade.
En effet, jusqu’au 21 juillet 2018, la galerie de la Plaine présente « Bénin, l’art roi » une proposition particulièrement réussie du collectionneur Christophe Guillot qui en assure le commissariat. L’exposition est réalisée en partenariat avec la Galerie Vallois.
L’accrochage sobre et efficace valorise adroitement les œuvres des quatre artistes, en utilisant au mieux les espaces atypiques des anciens bains douches de la Plaine.
Tout en laissant une place à chaque univers plastique, le parcours suggère habilement des dialogues qui comme le souhaite le commissaire peuvent ouvrir « le débat sur les grandes questions sociétales contemporaines ».
La lecture du dossier de presse publié par art-cade permet de découvrir avec intérêt une entreprise plus ambitieuse :
« Cette exposition marque l’ouverture d’un projet triennal estival offrant la possibilité à la scène africaine émergente non seulement de se faire connaître, mais également de tisser des liens avec les opérateurs de l’art contemporain français privés et publics. Chaque édition sera systématiquement placée sous l’égide d’un artiste africain déjà connu du grand public ; la primeur est offerte à Dominique Zinkpè ».
Une fois de plus, il faut souligner le dynamisme et la programmation originale d’art-cade qui s’affirme avec force comme « une plate-forme active portant une modernité composée de courants et de mondes différents ».
Avant la fin juillet, un passage s’impose par art-cade galerie des grands bains douches de la Plaine !
À lire, ci-dessous, un bref compte rendu de la « Lettre ouverte » de Dominique Zinkpè à la Poste Colbert.
En savoir plus :
Sur le site de art-cade galerie des grands bains douches de la Plaine
Suivre l’actualité de art-cade sur Facebook et Twitter
Pendant une semaine, du 23 au 30 juin 2018, Dominique Zinkpè s’était installé dans plusieurs espaces en cours de rénovation au rez-de-chaussée de la Poste Colbert à Marseille, invité par Roland Carta.
Une partie des œuvres exposées ont été produites à l’occasion d’une résidence à Marseille, au sein de l’agence d’architecture Carta-Associés en réponse à l’invitation de Roland Carta qui entretient une relation importante et amicale avec le Bénin.
L’exposition était organisée autour d’un vaste espace central qui accueillait plusieurs sculptures monumentales qui amalgament de multiples petites figurines en bois, inspirées des Ibedji : « Globe », « Les hommes du sud », « Le masque de l’Homme » et « Homme de pouvoir ».
Sur le côté, une « Pirogue » peuplée de figurines naviguait dans un amas de tongs abandonnées. Pour l’accueillir, les représentants des pays occidentaux avait généreusement disposé quelques pièges à rats…
Autour de ce hall, Dominique Zinkpè avait accroché un ensemble de peintures de grands formats aux sujets complexes et tortueux, mais dont les titres sont assez explicites (« Love », « Petite jalousie », « Possession », « Le bleu de l’œil », « Plaisir coupable »).
Derrière « Les hommes du sud » et « Le masque de l’Homme », trois « Lettres ouvertes » attendaient messages et interventions des visiteurs.
À gauche de cette vaste salle en chantier, après un polyptyque (« La belle vie »), un sombre « Je te fume » et trois sculptures (« Sac à terre 1 et 2 » et « Le Marcheur »), Dominique Zinkpè avait aménagé un atelier à proximité d’une sarcastique installation intitulée « Lit d’hôpital ».
Autour, plusieurs œuvres semblaient être inachevées (« Belle histoire »).
Dans le couloir d’accès, une sculpture « La Marseillaise » paraissait être elle aussi « in progress » entourée de multiples petites figurines en bois.
Dans l’ancienne entrée publique de La Poste Colbert, un portrait en pied de Zinkpè, peint à l’aquarelle sur une affiche déchirée, posait un regard pénétrant sur ses visiteurs…