Jusqu’au 6 janvier 2019, Luma Arles présente à l’atelier des Forges « Picture Industry : Une histoire provisoire de l’image technique, 1844-2018 » un projet imaginé par Walead Beshty qui a pour ambition « d’explorer la riche histoire de l’imagerie reproduite mécaniquement, du XIXe siècle à nos jours »…
Walead Beshty travaille depuis plus de 10 ans sur ce projet qui a fait l’objet de plusieurs expositions depuis celle de Los Angeles, en 2010.
Picture Industry se présente comme une « vaste et ambitieuse méditation sur la façon dont le “travail” et “l’industrie” sont essentiels à notre compréhension des procédés à l’œuvre dans la prise d’image tout au long de la modernité ».
Avec plus de trois cents œuvres et objets (photographies, médias, peintures, dessins, vidéos, collages, installations), Picture Industry apparaît comme une exposition au caractère encyclopédique dont on espérait que le parcours assurerait une bonne lisibilité à ce projet annoncé comme sur une réflexion sur la photographie en tant que medium.
On gardait un souvenir mitigé d’une précédente itération de Picture Industry qui occupait un vaste espace dans « Systematically Open ? Nouvelles formes de production de l’image contemporaine » pour la réouverture de la Mécanique Générale, au Parc des Ateliers, en 2016.
On avait alors souligné un accrochage audacieux où se multipliaient des confrontations hardies qui interrogeaient, interpellaient et parfois provoquaient le visiteur. Mais on avait aussi précisé que le discours se diluait dans la multitude des propositions exposées au point que l’articulation et le sens de l’ensemble finissait par échapper et que le regard se dispersait…
Malheureusement, cette nouvelle exposition de Walead Beshty à Arles ne nous semble pas avoir réussi à déjouer les pièges d’un projet aussi encyclopédique… Une visite sans préparation et sans accompagnement s’avère vite assez embrouillée et décevante voir incompréhensible sauf à être déjà un spécialiste averti du sujet que traite Picture Industry et à avoir une bonne connaissance de la production des images par l’industrie nord-américaine.
Le risque est grand de perdre le sens d’un propos dense et touffu. Le fil conducteur est souvent difficile à suivre, parfois ténu ou entortillé… Le danger est de ne voir dans Picture Industry que la présentation de l’impressionnante collection d’images de Walead Beshty dont certaines sont devenues iconiques et d’œuvres d’artistes très proches du curateur…
Le recours à une visite commentée de l’exposition s’avère pratiquement indispensable si on veut saisir l’articulation et percevoir les intentions de Picture Industry.
L’audio-guide développé par ARTimbarc et Luma, en étroite collaboration avec Walead Beshty, offre quelques repères. Ils sont complétés par les cartels très enrichis qui commentent certaines images. Leurs textes sont en grande partie issus de l’ouvrage en anglais qui accompagne l’exposition.
L’ensemble impose au visiteur une expérience exigeante, une attention rigoureuse. La lecture des textes est souvent rendue difficile par leur longueur, par la taille des caractères utilisés, quelquefois par leur emplacement et par leur style.
Picture Industry : les intentions
Ces extraits du texte d’introduction permettent de comprendre les enjeux de Picture Industry :
« Cette exposition et le catalogue qui l’accompagne se proposent de réévaluer l’histoire de la production et de la réception de l’image, de l’essor de l’industrialisation au monde numérique d’aujourd’hui. Ce projet est un examen critique de l’« image technique », une expression inventée par le théoricien tchèque Vilém Flusser pour qualifier un large éventail d’images mécaniques – y compris les technologies propres aux films, à la photographie, à la vidéo, à la projection de diapositives, à la lithographie et à la sérigraphie.
(…) Les œuvres et objets exposés insistent sur les contextes originaux de leur distribution – qu’il s’agisse d’une exposition, une publication, un film ou une diffusion télévisée. De bout en bout, l’exposition cherche plus particulièrement à élucider la signification de ces contextes variés que ce soit en étudiant les formats de leur présentation publique d’origine ou bien au travers de l’usage de longs cartels puisant dans un éventail de formats écrits issus de différents domaines.
Les images techniques ont radicalement transformé le monde de la culture elles ont donné la parole à ceux qui ne l’avaient pas tout en agissant comme un outil puissant pour les forces d’entreprise et gouvernementales. Picture Industry met l’accent sur le mode de fonctionnement des images techniques – sur leur capacité à communier et communiquer entre elles, à façonner notre vision de nous-même et du monde en général, à formuler notre passé en continuant d’influencer notre avenir. Au cœur de l’exposition se fait jour l’idée que les images sont plus que de simples reflets des circonstances politiques : elles sont au contraire les agents directs de la production de la vie politique. Cette exposition constitue l’une des nombreuses articulations possibles de ce postulat elle élabore une histoire provisoire des images face à un futur de plus en plus incertain ».
Picture Industry : le parcours
Globalement, le parcours apparaît comme chronologique, mais certaines séquences thématiques semblent y être esquissées. Il s’organise en trois grandes périodes. Ci-dessous, on emprunte leurs définitions à l’audio-guide.
De la production industrielle et mécanique à l’avènement du multiple
La première partie se développe au rez-de-chaussée de l’Atelier des Forges. Elle « correspond au début de la production industrielle et mécanique, de la production en série et de l’avènement du multiple dans le domaine de l’image ».
Outre les incontournables chronophotographies de Eadweard Muybridge et d’Étienne-Jules Marey, le film de Louis Lumière ou les calotypes de William Henry Fox Talbot, cette première partie permet de découvrir le travail photographique de physiologistes dont l’étonnante étude de Guillaume-Amand Duchenne de Boulogne en 1862 sur les expressions faciales déclenchées par électrocution.
On rencontre aussi les images d’explorateurs parrainés par le gouvernement américain avec par exemple un rapport sur les perspectives minières du sud-ouest des États-Unis de 1870 ou une brochure de la United Fruit Company qui fait la promotion du tourisme en Jamaïque en 1904.
On trouve également les photographies du traité d’Alphonse Bertillon de 1896 sur l’identification criminelle ou encore celles des réformateurs du bien-être social (enquêtes de Lewis Hine sur les conditions de travail aux États-Unis, commencées en 1907).
Parmi les séries captivantes de cette première partie, on remarque celle de Jacob Riis, How The Other Half Lives (1889–91) et bien entendu les portraits d’Auguste Sander dont les prisonniers politiques, les aveugles, les victimes d’explosion…
La massification des médias
La seconde partie « coïncide avec la massification des médias : essor des grands magazines, centralisation de la production cinématographique, développement des économies d’échelle dans le domaine de la culture ». Elle se déploie au deuxième étage de l’Atelier des Forges.
Elle débute par une séquence qui évoque la place des revues américaines telles que Life ou Fortune. Un accent particulier est mis sur l’espace singulier que l’industrie de l’image a fait aux questions sur la ségrégation et au mouvement des droits civiques. C’est en particulier le cas avec le travail de Gordon Parks chez Life.
On remarque aussi le rapprochement des pages représentants un lynchage dans le livre Twelve Million Black Voices de Richard Wright et Edwin Rosskam (1947) et un numéro de Life dans lequel Charles Moore documente la brutalité policière en Alabama, en 1963.
Hors contexte chronologique, le papier peint de Kelley Walker, Schema : Aquafresh plus Crest with Scope, 2003 et les deux sérigraphies de Glenn Logon, Condition Report, 2000 renvoient au même sujet.
Un long cartel de David Campany, extrait de « Walker Evans : œuvres pour magazines » s’attarde sur les relations complexes et ambiguës que le photographe entretenait avec la rédaction de Fortune. Il commente entre autres les images de « Homes of Americans » ou encore celle qui illustre « Labor Anonymous ».
Un peu à l’écart, un espace ouvert vers l’extérieur rassemble plusieurs magazines où s’exposent provocations et représentations de la sexualité. Le fameux portrait avec gode de Lynda Benglis dans Art forum en 1974 voisine avec plusieurs images de Cosey Fanni Tutti de diverses publications…
Plus loin, dans une conversation avec Walead Beshty, Stephen Shore évoque ses cartes postales de « Amarillo – Tall in texas », 1971, leur relation avec les travaux d’Ed Rusha et la difficile distribution de ces 56 000 images…
Une vitrine regroupe plusieurs épreuves et poèmes de Dan Graham publiés dans divers journaux américains.
Le parcours est ensuite largement dominé par des artistes américains avec dans sa partie centrale des œuvres désormais classiques de Martha Rosler (House Beautiful : Bringing the War Home, 1967-72), Barbara Bloom (Travel Posters, 1981/2009), Sherrie Levine (After Walker Evans, 1981), Louise Lawler (Arrangments of Pictures, 1983) ainsi que des images de Gretchen Bender (Wild Dead, 1984), Robert Mapplethorpe (X Potofolio, 1977/1978), Glenn Ligon (Red Portofolio, 1993), et Allan McCollum (Thirty PlasterSurrogates, 1982-1990) entre autres…
Introduite par les 36 tirages noir et blanc de Sarah Charlesworth (Herald Tribune, 1991), la fin de cette section rassemble des projets construits autour des questions sociales et politiques.
Un premier espace s’organise autour des 11 moniteurs vidéo posés au sol pour Workers Leaving the Factory in Eleven Decades (2006) de Harun Farocki. Cette installation est accompagnée des 39 objets de grève (1999-2000) de Jean-Luc Moulène, de cinq grands portraits de la série Case history, 1997-1998 de Boris Mikhailov et de Strike (2010), une coutre vidéo de Hito Steyerl.
Sharon Lockhart dispose d’une salle pour présenter plusieurs itérations de son projet Lunch Break Times, 2007-2011…
Monodramas (1991) de Stan Douglas complète cet ensemble. Cette série de cinq vidéos rythme ensuite la fin du parcours.
Seize Archives Ekachromes de Lyle Ashton Harris se répartissent entre le haut et le bas de l’escalier.
Kelley Walker semble clore cette seconde partie avec Schema : Aquafresh plus Crest with whitener (2003).
Thomas Hirschhorn parait lui introduire la troisième période de Picture Industry avec Pixel-Collage n°46 (2016)… On peut aussi lui attribuer la conclusion avec le terrifiant Touching Reality (2012) qui termine le parcours.
Cet espace réduit est particulièrement dense. En effet s’y ajoutent une vidéo des Monodramas (1991) de Stan Douglas, la diffusion des Eye/Machine I, II et III (2001-2003) de Harun Farocki et une installation interactive de Johan Grimonprez et plusieurs exemplaires du magazine Inflight (2000).
Dématérialisation, dissémination et émergence de l’ère du numérique
La troisième partie du parcours « se concentre la période post fordiste, après 1972 qui illustre la montée, la dématérialisation et dissémination de la production capitaliste. Le nouveau genre d’industrie qui émerge influence la production des images. Cette dernière période correspond à l’ère du numérique ». Elle occupe la deuxième section du rez-de-chaussée du bâtiment, côté Atelier de la Mécanique.
Une première salle est construite autour des tables/vitrines du Truth Study Center (Los Angeles), 2016 de Wolfgang Tillmans.
On y trouve un premier montage de Christopher Williams (Supplement ‘16 Mixed Typologies/Male Model #13, 2016), un superbe ensemble des Fingerprints de Jenny Holzer, huit sérigraphies de Kerry James Marshall et six épreuves des Smoke & Mirrors #57 (2006) de Eileen Quinlan…
Un couloir tapissé par les unes de journaux évoquant les événements du 11 septembre 2001, rassemblées par Hans Patr Feldmann (9-12 Front Page, 2001) conduit au dernier espace du parcours. Il est précédé par l’étrange écran posé au sol de Seth Price (Digital Video Effect « Holes », 2003).
Au centre de la dernière salle, une vaste vitrine expose les planches contacts, les épreuves de Flint is Family de LaToya Ruby Frazier ainsi que leur publication dans le magazine Elle. Ces documents sont accompagnés d’un poème manuscrit de Shea Cobb.
Sur les murs, on retrouve un autre montage de Christopher Williams (Supplement ‘16 Mixed Typologies/Female Model #12, 2016), cinq photographies de la pointeuse biométrique Hand Punch par Cameron Rowland et une image troublante et très graphique de Isa Genzken.
Un large papier peint ajustable de Louise Lawler (Civilian « Adjust to Fit », 2016) commande l’accès à deux salles de projection.
La première montre Dial H-I-S-T-O-R-Y (1997), un film de 70 minutes de Johan Grimonprez.
La seconde présente l’effrayant et presque insupportable Touching Reality (2012) de Thomas Hirschhorn.
L’exposition Picture Industry : Une histoire provisoire de l’image technique est complétée par une publication scientifique en anglais de 900 pages. Cette anthologie d’écrits historiques et contemporains de plus de deux cents contributeurs est co-publiée par Luma et JRP | Ringier.
La richesse de l’ouvrage et la profusion des documents constituent indéniablement une somme exceptionnelle. Certains textes sont particulièrement intéressants, dont plusieurs conversations d’artistes avec Walead Beshty. Cependant, comme pour l’exposition, l’amateur risque d’être désemparé face à cette collection à laquelle on peine à trouver un discours qui fasse lien.
Picture industry reste un projet qui demande au visiteur et au lecteur de faire couture pour donner sens à cet ensemble pléthorique… Peut-être faut-il pour en apprécier réellement toute la signification et la cohérence lire et adhérer aux thèses du théoricien tchèque Vilém Flusser ?
La liste des artistes dont les travaux sont exposés donne clairement le vertige :
Giorgio Agamben • Elizabeth Alexander • Thom Andersen • Cory Arcangel • Carol Armstrong • David Askevold • Ariella Azoulay • Lewis Baltz • Roland Barthes • Georges Bataille • Jean-Louis Baudry • BCTV • Bernd & Hilla Becher • Ericka Beckman • Gretchen Bender • Lynda Benglis • Walter Benjamin • Alphonse Bertillon • Stewart Bird, Rene Lichtman & • Peter Gessner • Black Audio Film Collective • Barbara Bloom • Mel Bochner • Marta Braun • Benjamin H. D. Buchloh • Johanna Burton • David Campany • Lisa Cartwright & Brian Goldfarb • Stanley Cavell • Sarah Charlesworth • Critical Art Ensemble • Hubert Damisch • Georges Didi-Huberman • T. J. Demos • Stan Douglas • Ariel Dorfman & Armand Mattelart • Guillaume-Amant Duchenne de • Boulogne • Daniel Eisenberg • Noam M. Elcott • William H. Emory • Darby English • Walker Evans • Harun Farocki • Morgan Fisher • Vilém Flusser • William Henry Fox Talbot • LaToya Ruby Frazier • Lee Friedlander • Ernst Friedrich • Coco Fusco • Alexander R. Galloway • Francis Galton • Tristan Garcia • Isa Genzken • Frank B. Gilbreth • Liz Glynn • Mark Godfrey • Dan Graham • Darcy Grimaldo Grigsby • Johan Grimonprez • James D. Hague & Clarence King • George W. Harris & Martha Ewing • Lyle Ashton Harris • Ferdinand Vandeveer Hayden • John Heartfield • Lewis Hine • Thomas Hirschhorn • Yngve Holen • Oliver Wendell Holmes • Jenny Holzer • bell hooks • Douglas Huebler • William Henry Jackson • Arthur Jafa • Arthur Jafa & Tina Campt • Jet Magazine • Zuhair al-Jezairy • Fritz Kahn • Stephen Kaltenbach • Douglas Kellner • Friedrich A. Kittler • Siegfried Kracauer • Rosalind E. Krauss • Louise Lawler • Pierre Leguillon • Sherrie Levine • Glenn Ligon • Sharon Lockhart • Louis & Auguste Lumière • Lev Manovich • Robert Mapplethorpe • Étienne-Jules Marey • Chris Marker • Kerry James Marshall • Renzo Martens • Daniel McClean • Allan McCollum • Marshall McLuhan • Richard Meyer • Boris Mikhailov • Sagar Mitchell & James Kenyon • László Moholy-Nagy • Charles Moore • Fred Moten • Jean-Luc Moulèn • Eadweard Muybridge • National Law Enforcement Museum • Peter Osborne • Timothy H. O’Sullivan • John Ott • Craig Owens • Erwin Panofsky • Gordon Parks • John Durham Peters • Paul Pfeiffer • Jack Pierson • Seth Price • Eileen Quinlan • Jacob Riis • Rokuoh-sha • Jeroen de Rijke & Willem de Rooij • Wilhelm Röntgen • Martha Rosler • Cameron Rowland • August Sander • Julian Sander • Claude Shannon • Stephen Shore • Bernhard Siegert • Fernando Solanas & Octavio • Getino • Hito Steyerl • James Merle Thomas • Krista Thompson • Wolfgang Tillmans • Georges Gilles de la Tourette • Alan Trachtenberg
À lire, ci-dessous, quelques repères biographiques extraits du communiqué de presse à propos de Walead Beshty.
En savoir plus :
Sur le site de Luma Arles
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Sur lee de Walead Beshty, on trouve un reportage photographique quasi exhaustif sur l’exposition Picture Industry
Walead Beshty sur le site de la Thomas Dane Gallery
Walead Beshty (né en 1976, à Londres) est un artiste et écrivain travaillant à Los Angeles. Il est également maître de conférence au sein du département Art du Art Center College of Design. Dans les années 2000, son travail a été présenté à de nombreuses reprises, notamment dans le cadre de l’exposition A Partial Disassembling of an Invention without a Future: Helter-Skelter and Random Notes in which the Pulleys and Cogwheels are Lying around at Random All over the Workbench, à la Curve Gallery du Barbican Centre, à Londres (2014) ; Walead Beshty : Untitled, au Rose Art Museum de la Brandeis University, à Waltham, dans le Massachusetts (2013) ; Securities and Exchanges, au Ullens Center for Contemporary Art, à Beijing (2011) ; A Diagram of Forces, à la Malmö Konsthall, en Suède, et au Centro de Arte Dos de Mayo, à Madrid (2011) ; Legibility on Color Backgrounds, au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, à Washington (2009). Il a participé à la 56e Biennale de Venise (2015), la Tate Triennial (2009), et la Whitney Biennial (2008).
L’artiste a été le curateur de Picture Industry qui a ouvert ses portes en juin 2017 au Hessel Museum of Art du CCS, Bard College, Annandale-on-Hudson, New York (2017); il fait aussi l’objet d’expositions à la Presentation House Gallery, à Vancouver (2018) et au Musée d’art moderne et contemporain de Genève (2019).
Le travail de Walead Beshty est présent dans les collections permanentes de musées telles que l’Art Institute de Chicago ; le musée Guggenheim, à New York ; le Hammer Museum, à Los Angeles ; le Los Angeles County Museum of Art ; le Musée d’art contemporain de Chicago ; le Musée d’art contemporain de Los Angeles ; le Museum of Modern Art de New York ; le San Francisco Museum of Modern Art, à San Francisco ; la Tate Modern, à Londres ; le Victoria and Albert Museum, à Londres et le Whitney Museum of American Art, à New York.