Jusqu’au 26 mai 2019, le Pavillon Populaire accueille les Boutographies 2019, Festival de la photographie européenne de Montpellier. Avec un éclectisme et une hétérogénéité clairement assumée, l’association Grain d’Image une nouvelle rencontre captivante avec la diversité des talents de la photographie européenne.
Comme chaque année, aucune articulation thématique ne structure ces 19e Boutographies, mais la volonté d’offrir au visiteur « une vision éclectique et ouverte des démarches artistiques les plus récentes ».
Le parcours de l’exposition s’organise autour des onze séries sélectionnées par le jury des Boutographies 2019 auxquelles s’ajoute un espace réservé au lauréat 2019 du prix Echange FotoLeggendo-Boutographies.
On y retrouve avec beaucoup d’intérêt Matthieu Gafsou avec sa série « Only God Can Judge Me ». On se souvient que le photographe suisse avait particulièrement marqué les Rencontres d’Arles l’an dernier avec « H+ » qu’il exposait à la Maison des peintres.
Les Boutographies 2019 héritent des cimaises et des couleurs en place pour l’exposition « Andy Summers, une certaine étrangeté » et cette édition du festival s’en accommode parfaitement.
Le volume des espaces et le format des images ont logiquement imposé l’enchaînement des propositions. Si l’on peut percevoir, ici ou là, quelques proximités entre les séries, il est inutile de rechercher un fil conducteur dans le parcours.
Les photographes ont su produire des plans d’accrochages précis, utilisant au mieux les espaces qui leur étaient destinés. À de rares exceptions, les propositions linéaires ont disparu au profit de projets qui exploitent souvent toute la hauteur des cimaises et qui n’hésitent pas à mélanger formats et supports. Plusieurs agencements osent des superpositions pertinentes à partir de grands agrandissements sur « dos bleu ».
Au fil des éditions, les artistes se sont largement investis dans la mise en espace de leurs images. Au-delà de la qualité de dossier présenté, c’est un élément majeur dans l’attribution du Prix du Jury qui ne récompense pas seulement une série, mais avant tout son exposition.
Comme toujours au Pavillon Populaire, la mise en lumière est irréprochable. Les tirages sur papier protégés par du verre sont l’exception. À l’inverse, les épreuves contrecollées sur Dibond, sur papier sans protection et l’utilisation de « wall paper » sont devenus la règle. Depuis plusieurs éditions, les Boutographies offrent à ses visiteurs d’excellentes conditions pour apprécier pleinement les photographies exposées.
La qualité des documents qui accompagnent le parcours reste toujours exemplaire. Chaque série est précédée par un texte bilingue (français/anglais) qui offre les informations nécessaires pour comprendre les intentions du photographe. Il est complété par quelques repères biographiques.
Le journal du festival propose pour la modique somme de 3 euros, un ensemble d’entretiens particulièrement intéressants. Ces propos ont été recueillis par Rachele Ceccarelli et Alice Rumério. Ils sont complétés par un retour sur les 10 ans du Prix du Jury et du Prix du Public qui annonce une probable exposition des photographies acquises par la Ville de Montpellier, l’an prochain, à l’occasion du vingtième anniversaire des Boutographies.
Ces Boutographies 2019 sont d’un excellent niveau. Les projets de la sélection officielle sont tous remarquables et les accrochages sont particulièrement réussis.
Les trois expositions qui occupent le hall central du Pavillon Populaire sont saisissantes et elles habitent avec beaucoup de pertinence les espaces qui leur ont été attribués. Martha Frieda Friedel avec « Éclat » juxtapose habilement portraits et paysages.
Matthieu Gafsou nous offre une inquiétante et touchante galerie de portrait de quelques toxicomanes à Lausanne qu’il entrecoupe avec des images cliniques des objets et des substances de leur quotidien, mais aussi avec des « paysages un peu oniriques, allégoriques, des espèces de métaphores du trip ».
Cette série « Only God Can Judge Me » qui précède « H+ » montré l’an dernier aux Rencontres à Arles, relève d’une démarche similaire où l’angoisse est particulièrement présente…
La longue frise que Marja Sterck propose avec « Sereen » apparaît alors comme une respiration essentielle et indispensable…
Parmi les expositions présentées dans les galeries du rez-de-chaussée, on a particulièrement retenu, « Dis Papa », un émouvant témoignage de Geoffroi Caffiery sur la maladie de son fils.
Au premier étage, on a retrouvé avec beaucoup de plaisir le travail de Brigitte Lustenberger, rencontré sous d’autres latitudes. Avec « This sense of wonder », elle présente une des expositions les plus abouties et les mieux construites de ces Boutographies 2019.
Dans la même galerie, Sebastien Cuvelier propose également un très beau projet, sur les traces de son oncle en Iran. « Paradise City » offre un regard passionnant sur ce pays. C’est aussi une exposition remarquablement bien mise en scène qui a logiquement retenu l’attention du magazine Réponses Photo qui lui a attribué son Coup de cœur, mais aussi le Jury du festival qui lui a décerné une mention spéciale.
Le Prix du Jury a été attribué à Patricia Morosan pour sa série « Remember Europe ».
La sélection officielle : Antoine Lecharny – France • Brigitte Lustenberger – Suisse • Geoffroi Caffiery – France • Marja Sterck – Pays-Bas • Martha Frieda Friedel – Allemagne • Mélissa Boucher – France • Olivier Gschwend – Suisse • Patricia Morosan – Roumanie • Peter Franck – Allemagne • Sébastien Cuvelier – Belgique • Ulrike Hannemann – Allemagne.
La projection du jury montre vingt séries signées par : Adrien Vautier – France • Alexandre Chamelat – France • Anita de Roquefeuil – France • Aurélie Scouarnec – France • Camillo Pasquarelli – Italie • Cédric Sartore – France • Ciro Battiloro – Italie • Cushmok – France • Fanny Gosse – France • Isabeau de Rouffignac – France • Karol Palka – Pologne • Lilya Hryn – Biélorussie • Manon Thiery – France • Marie Mons – France • Neus Solà – Espagne • Sarah Walzer – Allemagne • Snezhana Von Buedingen – Allemagne • Thomas Gauthier – France • Thomas Gosset – France • Valérie Kaczynski – France.
Comme tous les ans, on regrette cette longue boucle vidéo, projetée sur un écran… On espère qu’un jour les Boutographies seront en mesure de proposer un dispositif plus interactif qui offre peu plus de souplesse à cette présentation et permette surtout d’accéder rapidement à chacun de ces 20 dossiers !
Le jury de ces Boutographies 2019, présidé par Laura Serani, commissaire d’exposition est composé de : Erik Vroons, journaliste invité pour GUP Magazine • Alban Lécuyer, photographe • Nicolas Havette, commissaire et directeur artistique de la fondation Manuel Rivera-Ortiz / Artiste • Christian Maccotta, directeur artistique des Boutographies.
Au-delà du Pavillon Populaire, une quinzaine de lieux accueilleront d’autres expositions, en collaboration avec les Boutographies 2019 : Chateau Capion • Galerie agnès b. • Galerie Annie Gabrielli • Galerie l’Aberrante • Galerie N° 5 • Galerie Saint Ravy • Gazette Café • Hôtel Mercure • L’Anacrouse • Le Bar à Photo • Maison de Heidelberg • Marché du Lez • Pierresvives • Université Paul Valéry Montpellier 3.
Plusieurs rencontres entre photographes et professionnels sont annoncées autour de lectures de portfolios et de tables rondes.
Le Prix du Jury, le Prix Boutographies/Fotoleggendo et le Prix Coup de cœur Réponses photo seront remis à l’auditorium du musée Fabre, le samedi 4 mai au soir.
Le Prix du Public sera attribué au Gazette Café, le samedi 25 mai au soir en clôture des Boutographies 2019.
À lire, ci-dessous, quelques Regards sur le parcours de l’exposition, accompagnés des commentaires de Christian Maccotta, enregistrés lors de la visite de presse, des présentations et des repères biographiques extraits du dossier de presse, dont on retrouve l’essentiel dans les textes de salle. Issu du même document, on reproduit également l’édito de Christian Maccotta, directeur artistique du festival.
En savoir plus :
Sur le site des Boutographies
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Martha Frieda Friedel s’interroge sur les normes concernant la beauté. Pour ce faire, elle juxtapose des portraits et des objets, des éléments d’architecture et des éléments observés dans la nature. A partir de ces associations, fondées sur des critères esthétiques ou psychologiques, peuvent être discutées des notions telles que le sublime, les modes durables ou passagères, l’authentique et le superficiel.
De 2011 à 2018 Martha Frieda Friedel suit un master d’art appliqué à la Kunsthochschule de Kassel. Durant cette période elle participera à une dizaine d’exposition en Allemagne dont deux personnelles à Valence (Espagne) – Jamon Iberico et à Kassel avec Èclat- Die Ernennung des Schönen.
Matthieu Gafsou s’est immergé dans le milieu de la drogue à Lausanne pendant plus d’un an. En utilisant diverses approches formelles, il a documenté de façon distanciée et rigoureuse le quotidien de l’addiction aux drogues. La dignité de ses portraits de toxicomanes aux visages marqués personnalise un problème dont l‘approche est habituellement sociale ou médicale.
Né en 1981 à Aubonne, Suisse. Matthieu Gafsou commence ses études supérieurs par un master en cinéma, littérature et philo puis part étudier à l’École supérieure de la photographie de Vevey. Il participe depuis 2006 à de nombreuses expositions, publie cinq livres et reçoit plusieurs prix. Depuis 2012, il enseigne à l’ECAL; il est membre de l’agence MAPS depuis sa création, en 2017.
Cette série parle de sérénité. Moment entre le réveil et le rêve. Silence entre deux pensées.
Un travail de recherche dans ses images d’archive conduit Marja Sterck à des illustrations très personnelles d’états d’âme. Chacune de ses séries est définie par un mot.
Marja Streck apprend la photographie à l’académie des Beaux Arts de Tilburg aux Pays-Bas. En 2010 elle présente son premier travail « Extraction of the Stone » à la Jheronimus Bosh Art Center, à Hertogenbosh. Deux autres travaux « Waanzinnige Sier » et « Rise & Decline » en 2016 et 2017 sont présentés au Coda Museum d’Apeldoorn et au Willem Twee à Hertogenbosh.
Confronté aux troubles psychologiques graves de son fils, Geoffroi Caffiery a choisi d’en témoigner de la façon la plus directe et la plus précise possible, par le texte et par l’image. Loin des représentations sociales habituelles, cette série expose l’exacerbation des sentiments, irradiés en tout sens par la maladie.
Après une formation au centre Verdier de la ville de Paris, Geoffroi Caffiery réalise deux reportages « Témoins de la Grande Guerre », au Musée national de la gendarmerie et au Musée des Transmissions en 2018/19 et « Récits de famille » à la galerie Immix en 2017.
Antoine Lecharny photographie des personnes là où elles ne se trouvent pas.
Il dépouille le monde qui les entoure, éclipse les détails qui en disent trop pour mieux ré-inventer leur histoire. « Je redresse leur silhouette, leur dessine une ombre, un fagot de bois sur l’épaule, une corde à tirer, un poteau contre lequel s’appuyer, un compagnon de marche ou encore une tombe auprès de laquelle se recueillir. »
Dessinateur industriel de formation Antoine Lecharny réalise plusieurs projets photographiques. « Comme un Lego » est sa première exposition dans un festival.
Le Palais de l’Indépendance d’Ho Chi Minh Ville a servi de résidence au président de la république sud-vietnamienne jusqu’en 1975, date à laquelle il fut pris d’assaut par les troupes du nord. Classés en tant qu’éléments significatifs du récit national, le palais et son inventaire font l’objet de nombreuses réinterprétations, sur lesquelles Ulrike Hannemann superpose sa propre perception des lieux.
Né à Wittenberg en Allemagne, Ulrike Hannemann obtient en 2010 son diplôme des beaux arts à l’académie des Arts Visuel de Leipzig. Elle enchaîne avec une maîtrise sous la direction de Peter Piller. Dès le début de ses études, elle commence à exposer notamment à plusieurs reprises à la galerie Loris à Berlin puis dans quelques festivals comme le Darmstädter Tage der Fotografie ou l’European Month of Photography à Vienne.
Le mot Paradis vient de l’ancien persan Paridaida, littéralement « jardin clôturé ». Quand les grecs envahirent la Perse, ils furent tellement éblouis par les jardins royaux qu’ils s’approprièrent le mot, devenu paradeisos en grec. Aujourd’hui, de quels paradis rêve la jeunesse iranienne, entre urbanisation galopante, nostalgie d’un passé révolu et tentations d’exil vers l’occident ?
Né en 1975 en Belgique, Sébastien Cuvelier travaille et vit au Luxembourg où il a eu l’occasion d’exposer son travail de nombreuses fois. Il bénéficie aussi d’une visibilité à l’étranger avec par exemple sa série Gypsy Queens, exposée en Pologne en 2015, mais également Baliem, projection de 5 images qui a fait partie de l’exposition permanente du Museum Volkenkunde à Leiden, Pays-Bas, de 2013 à 2017. Son approche de la photographie se concentre sur son aspect narratif et documentaire, avec une affection particulière pour des sujets autour de la notion de communauté.
Brigitte Lustenberger met en scène et en espace des installations complexes, sortes de cabinets de curiosité qui mêlent objets, images projetées, images accrochées… pour mieux évoquer l’éphémère des choses qui la fascine. Beauté des fleurs fanées, délicatesse d’une aile d’insecte, lumières légères sur un monde qui s’estompe, presque déjà oublié.
Brigitte Lustenberger obtient en 1996 un Master en photographie sociale et historique à l’université de Zurich. S’en suit plusieurs années où elle travaille la photographie en tant qu’auteur. En 2007 alors qu’elle vit à New York elle obtient un deuxième master en beaux art section photographie artistique et média de la Parsons The New School of Design. En 2018 elle reçoit le grand prix du magazine PDNedu et le Merck prize du festival Darmstädter Tage der Fotografie.
Le centre géographique de l’Europe se trouve quelque part entre la Mer Méditerranée au Sud, l’Atlantique à l’Ouest, le Cap Nord et l’Oural à l’Est. Plusieurs lieux, dans sept pays différents, déclarent être au centre du continent européen. « Remember Europe » est une géographie émotionnelle des lieux qui affirment être ni plus ni moins que le centre de cette entité à la recherche d’elle-même : l’Europe
Patricia Morosan a étudié le cinéma et l’histoire de l’art à Bucarest et à Berlin ainsi que la photographie à la Ostkreuzschule de Berlin. Elle est membre du collectif international “Temps Zéro“ ainsi que de l’organisation artistique “Artistania“. Elle a montré son travail dans de nombreux festivals tels que Le festival de Lodz en Pologne et Bursa en Turquie. Elle a également pu présenter son travail dans des galeries comme : Ostkreuz, JK Gallery, Filmriss Gallery, Aff Gallery, Alte Feuerwache Gallery, Bildband Berlin, The Shelf à Berlin, Anderthalb Gallery à Leipzig, TAF Metamatic Gallery et KET Television Center à Athènes, et au Protos Orfos Art Space à Thessalonique.
Les images de Peter Franck sont étranges et familières. Etranges parce qu’impossibles. Familières car chargées d’autant de signes qui nous renvoient à des images indiscutables, plusieurs fois fréquentées et acceptées comme vérités du monde. Leur force est là, dans cette simple et irréfutable démonstration que certaines images nous habitent et habitaient déjà le monde bien avant nous.
Peter Franck est né à Überlingen en Allemagne. En 1987 il commence à étudier la peinture et le graphisme à l’École des Beaux-Arts de Nuremberg. 1993, il termine ses études à l’Université de Stuttgart (Masterclass R. Schoofs). Il a eu ses premiers contacts avec la photographie grâce à son frère, qui est aussi photographe. Avec ses images photographiques influencées par la peinture, il a participé à de nombreuses expositions telles que le Fotofestival Naarden, le Photosummer Stuttgart, et la foire artistique de Cologne (ART Cologne). Parallèlement à ses projets photographiques, il a également continué à travailler sur ses peintures, qui contrastent totalement avec ses travaux photographiques.
Cette série nocturne saisit l’atmosphère de renouveau et de fraicheur qui habite aujourd’hui les rues vietnamiennes, non sans évoquer l’Europe renaissante des 60’s. On y guette une jeunesse citadine fascinée par la modernité, empreinte de liberté et de sensualité. L’élégance simple et la délicatesse des gestes qui s’emparent de la nuit.
Mélissa Boucher a étudié à l’atelier de Patrick Tosani aux Beaux Arts de Paris dont elle sort diplômée en 2013. Elle fait partie de l’atelier collectif Le Houloc à Aubervilliers depuis 2016. Melissa a eu l’occasion d’exposer à plusieurs reprises dans des festivals photo comme La Nuit de l’instant et Circulations, des galeries d’Art comme les Bains Douches à Alençon, la galerie de la cité des Arts ou la galerie Triple V à Paris. Elle a été lauréate de prix et résidences comme le prix des amis des Beaux Arts de Paris, section « Portrait », la dotation de l’ambassade EEUU à Paris: Paris, Texas and Beyond et la residence Ucross dans le Wyoming.
La recherche en neurosciences ne va pas sans heurts : expériences inabouties, analyses incorrectes, interprétations fausses, résultats négatifs ou observations imprévues qui parfois débouchent sur des découvertes décisives. La plupart de ces expériences ne laissent aucune trace ou sont rapidement classées au fond d’un tiroir par les chercheurs. Ce projet en ramène quelques-unes à la lumière.
Neuroscientologue de formation, Olivier Gschwend se lance en photographie avec l’exposition « Chaikonibo ». Il sera primé en 2015 avec « Psylocibe cubensis » pour le Young Swiss Photographers’Award. Un autre travail « Reductio ad absurdum » est lui remarqué par le magazine atypique, METEORE.
Depuis dix-neuf années, le printemps est le moment où refleurissent les Boutographies à Montpellier. Alimenté par des contributions venues de toutes l’Europe, le festival vous offre une vision éclectique et ouverte des démarches artistiques les plus récentes, fidèle en cela à sa vocation de découvreur de talents et de défricheur de nouvelles formes. Dans cette hétérogénéité assumée, vous retrouverez malgré tout des approches et des thématiques familières à ceux qui fréquentent notre programmation régulièrement. L’attention portée à l’adolescence et aux jeunes adultes est présente dans les travaux de Mélissa Boucher sur la jeunesse vietnamienne, de Sébastien Cuvelier sur celle d’Iran, mais aussi de Geoffroi Caffiery Dis papa et, dans une certaine mesure, de Matthieu Gafsou Only God Can Judge Me, lauréat 2019 du prix Echange FotoLeggendo-Boutographies. Autre registre, la question des formes de représentation de l’histoire collective est à l’oeuvre chez Peter Franck Somethingsneverchange comme chez Ulrike Hannemann The Palace Then and Now et chez Patricia Morosan Remember Europe. Les interrogations, plus conceptuelles, sur les notions de beauté et de sublime sont à l’œuvre chez Martha Frieda Friedel, Brigitte Lustenberger et Marja Sterck. Enfin, deux auteurs nous emmènent dans des mondes spécifiques. Le très jeune Antoine Lecharny nous immerge dans une esthétique photographique à la fois épurée et dense, alors qu’Olivier Gschwend, chercheur en neurosciences et photographe, nous offre un réjouissant florilège en images d’expériences de laboratoire manquées.
La projection du jury présente des travaux qui font moins appel à une mise en espace. Vingt séries de très haute tenue y sont proposées, couvrant la plupart des domaines de la photographie d’expression : documentaire, plasticienne, conceptuelle, intime ou familiale, et aussi humoristique. D’année en année, cette section a largement conquis le public, et nous en sommes très heureux. Au-delà du Pavillon Populaire, une quinzaine de lieux actifs dans le domaine artistique accueillent d’autres expositions, en lien et en collaboration avec les Boutographies. Ce réseau vous donnera l’occasion de circuler dans la ville avec la photographie comme prétexte et comme point d’origine à de nouvelles perceptions, peut-être à de nouvelles envies d’images. C’est tout ce que vous souhaite l’équipe des Boutographies.
La manifestation sera ponctuée de plusieurs temps de rencontre entre photographes et professionnels, lors de lectures de port-folios et de tables rondes, et de deux moments de remise des prix. Le premier aura lieu à l’auditorium du musée Fabre, samedi 4 mai au soir, et le second au Gazette Café, le samedi 25 mai au soir. Vous êtes invités à participer en nombre à ces temps de rencontre et de convivialité avec les photographes, avec le public et avec toute l’équipe du festival.
Pour l’équipe des Boutographies,
Christian Maccotta, directeur artistique