00s. Collection Cranford – les années 2000
au MO.CO. Montpellier

« 00s. Collection Cranford : les années 2000 » : Présentation extraite du communiqué de presse

Fondée par Muriel et Freddy Salem en 1999, elle est devenue l’une des collections privées les plus importantes d’Europe avec plus de 700 œuvres des années 1960 à nos jours.

L’exposition 00s. Collection Cranford : les années 2000 rassemble plus de 80 œuvres de 44 artistes internationaux. Elle se focalise sur cette décennie encore peu explorée, et pas encore identifiée en tant que telle. Les peintures, dessins, photographies, sculptures et vidéos sont présentés selon un parcours chronologique complété par une frise qui rappelle les événements marquants de cette période.

Cette entrée vers le nouveau millénaire apporte avec elle son lot de bouleversements majeurs, et l’avènement d’une ère d’ultra-mondialisation et de surcommunication : les attentats du 11 septembre 2001 et l’idée d’un « choc des civilisations » (Afghanistan, Irak), les premières grandes pandémies (le SRAS en 2002), la première greffe de visage en 2005, la crise financière de 2008, l’élection de Barack Obama la même année, l’émergence de la Chine comme puissance économique, le développement exponentiel du numérique et d’internet, ou la scission progressive des sphères publique et privée (de la téléréalité aux réseaux sociaux).

En réponse à l’accélération générale, et suivant une logique toujours plus concurrentielle, l’art contemporain se lance dans une course au gigantisme, avec des espaces dédiés à l’accueil d’œuvres monumentales (la Turbine Hall de la Tate Modern à Londres, le Palais de Tokyo ou Monumenta au Grand Palais à Paris), mais aussi à un développement spéculatif et une dramatisation de l’œuvre – qui tend à devenir une expérience en soi. Parallèlement, un décentrement des points de vue s’opère, avec des expositions importantes sur l’art contemporain africain ou asiatique et la multiplication des biennales, foires et autres manifestations d’art contemporain, de Dubaï à São Paulo, en passant par Miami ou Dar es Salaam.

À partir d’œuvres dont l’unique lien est l’époque qui les a vu naître, en misant sur le nombre, la pluralité des médiums, des âges et des nationalités des artistes, et en établissant ce dialogue entre art et actualité, 00s offre ainsi une lecture du monde par l’art et tente de dégager l’image d’une décennie encore floue. L’exposition cherche à révéler comment les années 2000 ont transformé nos cultures, la géopolitique et l’économie mondiale, ainsi que notre conscience écologique.

Si cette période paraît difficile à appréhender, c’est en raison de sa proximité historique, qui décourage l’émergence d’un récit unitaire. 00s ne confère pas aux œuvres présentées un rôle d’illustration d’événements historiques, mais entend restituer, tout au long de la chronologie qui constitue le fil de l’exposition, le dialogue engagé par les artistes avec leur temps. De ces rencontres naissent des relations inattendues, des accidents, des coïncidences, des chocs visuels ou thématiques. Les liens sont multiples et offrent de nouvelles perspectives sur la décennie.

Le panorama chronologique de ces années s’ouvre par une installation de Wolfgang Tillmans et se clôt par une pièce magistrale de Kelley Walker, deux artistes emblématiques de la période. Cependant 00s ne vise pas à un discours objectif sur ce qui a émergé dans les années 2000, mais à reconstituer un paysage artistique de l’époque, en insistant sur les différentes générations qui s’y croisent. Les abstractions de Gerhard Richter rencontrent ainsi les toiles figuratives de Karen Kilimnik, les ensembles impressionnants de Sigmar Polke ou d’Albert Oehlen côtoient les photographies de Jeff Wall et de Cindy Sherman ou les sculptures de Mike Kelley. Une œuvre de Louise Bourgeois éclaire une sculpture de Sarah Lucas. Les peintures de Christopher Wool, de Josh Smith ou encore de Wade Guyton interrogent, chacune à leur manière, le devenir image de l’art à l’ère de la surconsommation visuelle. Dans cette exposition chaque œuvre raconte quelque chose de l’histoire de l’art – et dans leur ensemble quelque chose des années 2000.

Un catalogue richement illustré, publié pour l’occasion, regroupera notamment des contributions inédites d’Aurélien Bellanger et de Vincent Pécoil, ainsi qu’un entretien avec les collectionneurs Muriel et Freddy Salem.

Un programme d’événements (conférences et discussions) viendra compléter l’exposition, impliquant des philosophes, des écrivains ou des acteurs des arts visuels dans leur ensemble afin d’approfondir l’impact de ces années sur les domaines créatifs, sociales et politiques.

Wade Guyton – Untitled, 2006 - 00s. Collection Cranford - les années 2000 au MO.CO. Montpellier
Wade Guyton – Untitled, 2006 – 00s. Collection Cranford – les années 2000 au MO.CO. Montpellier Epson UltraChrome jet d’encre sur le lin 216 x 175 cm. © Wade Guyton

La Collection Cranford

La collection Cranford est une collection d’art contemporain fondée par Muriel et Freddy Salem en 1999 à Londres.

Depuis 2005, les œuvres de la collection sont régulièrement présentées dans une résidence située à Gloucester Gate, au sein de Regent’s Park. Cette demeure de style Régence, conçue par le célèbre architecte britannique John Nash, offre un cadre original pour présenter les œuvres de la collection dans un environnement domestique.

Au-delà des visites régulières qui y sont organisées, la collection Cranford a développé depuis 2011, sous la direction de sa curatrice Anne Pontégnie, une série d’autres activités comme la projection de films, les résidences d’artistes (en collaboration avec Camden Arts Centre), les livres d’artistes, le soutien aux institutions artistiques publiques.

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