Paul Chochois et Maxime Sanchez – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier


Sous le titre « Crossover », la Galerie Vasistas propose une intéressante confrontation de travaux récents de Paul Chochois et Maxime Sanchez, deux jeunes artistes qui s’affirment d’exposition en exposition.

Initialement prévu jusqu’au 24 avril 2021, « Crossover » ne sera accessible que sur rendez-vous pour les publics professionnels à partir du 6 avril. Une réouverture au public est envisagée du 7 au 22 mai.

On avait découvert la pratique de Paul Chochois à l’occasion de « Primitive future » à la Galerie de la Scep à Marseille au printemps 2019. Il y présentait « Billets sentent comme un bouquet », une sérigraphie à l’encre de billets de 5 et 10 € extraite au décapant. On avait alors perçu ce bouquet comme une interpellation sur les conditions difficiles des jeunes artistes et sur l’incontournable autoproduction des œuvres pour avoir l’espoir d’être exposés… Paradoxalement, c’est cette exposition qui a permis à plusieurs œuvres de l’artiste d’intégrer les collection du Frac Paca et du Fond communal d’art contemporain de Marseille.

À l’automne, à l’occasion de la 6e édition de Pareidolie, on avait retrouvé Paul Chochois dans l’atelier de Nicolas Daubanes où il exposait en compagnie de Kevin Chrissmann, Rebecca Brueder et Maxime Sanchez

Très récemment, il était présent parmi les artistes sélectionnées pour « La Relève III – Habiter » dans le cadre du Festival Parallèle 11 et exposait au Château de Servières à Marseille. Dans un espace dont il avait recouvert les cimaises d’un motif de papier peint réalisé avec 75 sérigraphies (Caramel, 2020) produites avec une encre fabriquée à partir de l’eau de nettoyage du sol de l’atelier qu’il partageait avec Nicolas Daubanes, il exposait les deux sérigraphies que l’on retrouve dans « Crossover »…

Paul ChochoisLe sans souci et AMERICANA, 2021. Sérigraphies au décapant, pigment extrait de dollars américains 60x80cm – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

« Le sans souci et AMERICANA, deux sérigraphies au décapant, sont impimées d’après d’anciennes cartes postales scannées et agrandies au format de peintures. Celles-ci montrent deux hôtels dessinés par Morris Lapidus, parmi les premiers à bénéficier de l’air climatisé en Floride dans les années 50. En opposition à cette idée de vacances de luxe, j’utilise le pigment vert extrait de billets de 1$ américains, la valeur la plus faible. Le pigment de trois billets, trois dollars donc, suffit pour faire apparaître l’image. 3$ est aussi le prix d’une carte postale ».

L’utilisation du décapant est une des caractéristiques du travail de Paul Chochois :

« Mes recherches tendent vers un travail de peinture avec l’utilisation d’un matériau qui m’est cher : le décapant. En effet, si sa fonction première consiste à retirer de la couleur, il est aussi capable d’en générer. Je l’utilise aujourd’hui pour décaper des devantures de banques, notamment les plaques que l’on retrouve près des distributeurs de billets. »

Ces deux multiples sont accompagnés par Crédit Agricole 2 (2021), une sculpture composée d’un casque de moto sablé, recouvert de peinture prélevée sur la devanture d’un Crédit Agricole…

Paul Chochois - Crédit Agricole 2, 2021 - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Paul Chochois – Crédit Agricole 2, 2021. Casque de moto sablé, recouvert de peinture prélevée sur la devanture d’un Crédit Agricole et vernis – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Cette pièce fait suite à deux œuvres sur papier produites avec de la peinture prélevée sur la devanture d’une agence de la Banque Populaire et d’un Crédit Agricole. Cette dernière est entrée dans les collections du Frac PACA en 2020. À propos de ces pièces, Paul Chochois déclare : « L’image du casque soutient l’idée d’un braquage, d’un retrait, d’un prélèvement (ici de peinture) »…

Paul Chochois - Crédit Agricole 2, 2021 - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Paul Chochois – Crédit Agricole 2, 2021. Casque de moto sablé, recouvert de peinture prélevée sur la devanture d’un Crédit Agricole et vernis – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Une dernière œuvre, très récente, est présentée à l’entrée de la Galerie Vasistas. Roulé fort (2021) appartient à une série de « gravures réalisées avec deux plaques de plexiglas disposées devant les roues motrices d’une voiture, avalées par les pneus et rayées par le bitume suite à un démarrage pied au plancher »…

Paul Chochois - Roulé fort, 2021 - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Paul Chochois – Roulé fort, 2021 – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

C’est la troisième exposition de Maxime Sanchez à la Galerie Vasistas. En effet, il a été invité par Jean Paul Guarino en 2017 pour « Bōsōzoku-Arc romance dawn », une exposition personnelle puis en 2019 dans le cadre de « Le motif et la raison », une proposition avec Mika Perez et plus car affinités. On avait découvert son travail à l’occasion du « Bal des survivances » au Frac Occitanie Montpellier pour Post_Production 2019 et en 2020 dans « Street Trash : L’effet spécial de la sculpture » une exposition de TANK art space imaginée par Amandine Guruceaga et Benjamin Marianne à la Friche La Belle de Mai.

Maxime Sanchez - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Maxime Sanchez – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Au centre de la Galerie Vasistas, il expose Grolem (2021), une pièce qui rappelle Icône striker (2018) que l’on avait vu au Frac et à la Friche et que Diego Bustamante avait également montré pour « Tangible is the nouveau IRL », l’exposition inaugurale de la Galerie de la Scep à Marseille. Dans ce « Pokémon de type Roche et Sol de la première génération », on retrouve un faux rocher anthropomorphique protégé par un pare-pierre utilisé en motocross auquel s’ajoutent des cristaux utilisés en lithothérapie, une autre forme de protection ésotérique…

Maxime SanchezGrolem, 2021. Pare-pierre utilisé de motocross, enduits, Pierre de lithothérapie – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Dans la première salle, une pièce récente Chopped n’ Welded (2021), littéralement Haché soudé, assemble un tas de carrossier, des boulons de la SNCF et des tiges filetées couverts de peinture aérosol qui surgit mystérieusement du mur de la galerie telle une défense de mammouth…

Maxime SanchezChopped n’ Welded, 2021. Tas de carrossier, boulons de la SNCF, tiges filetées, RAL 4001 – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Paul Chochois et Maxime Sanchez - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Paul Chochois et Maxime Sanchez – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Au centre de la seconde salle, en vis-à-vis du casque de Paul Chochois, Bone Dugs-N-harmony reconstitue le godet d’une pelle mécanique à partir d’acier, de débris d’aluminium et de fonte. Les fausses traces d’usures produites à partir de diverses techniques traitant des états de surface revoient pour Maxime Sanchez à l’excavation des sols. Sa sculpture « tente d’envisager une archéologie du temps »…

Maxime SanchezBone Dugs-N-harmony, 2021. Acier, de débris d’aluminium et fonte – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Dans le texte de salle, il précise : « une partie de mon travail pour cette exposition s’est effectuée autour d’objets déterrés lors de travaux de terrassement manuels »…

Au mur, on retrouve quelques pièces de sa série de Vases en céramique hydrographiés avec des images de combattants de MMA (Mixed Martial Arts) que l’on avait pu voir dans Le bal des survivances au Frac Occitanie-Montpellier.

Maxime Sanchez - série de Vases en céramique hydrographiés, 2020 - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Maxime Sanchez – série de Vases en céramique hydrographiés, 2020 – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

Un peu plus loin, une énigmatique et automnale Nature morte (2021) recouvre un écusson massacre pour trophée de chasse absent, mais dont le décor pourrait évoquer une forêt décimée…

Maxime Sanchez - Nature morte, 2021 - « Crossover » à la Galerie Vasistas - Montpellier
Maxime Sanchez – Nature morte, 2021 – « Crossover » à la Galerie Vasistas – Montpellier

En savoir plus :
Sur le site de la Galerie Vasistas
Suivre l’actualité de la Galerie Vasistas sur Facebook
Suivre l’actualité de Paul Chochois sur Instagram
Sur le site de Maxime Sanchez et sur Instagram

Les citations sont extraites des portfolios des deux artistes et de la fiche de salle de la Galerie Vasistas.

Paul Chochois : Repères biographiques

Né en 1993. Vit et travaille à Marseille

Formation :
2018 : Master 1 MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) premier degré ESPE de Quimper
2017 : DNSEP avec félicitations École supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
2015 : DNAP avec mention École supérieure d’Art de Perpignan

Expositions Collectives :
2021 : Ma Définition (à venir) -Galerie Réplique, Rodez
2021 : Crossover – Galerie Vasistas, Montpellier
2021 : 100 Titres – Atelier de Patrick Frega, Nice
2021 : La Relève – Château de Servières, Marseille
2020 : Rencontres Perméables – Château de la Falgalarié, Aussillon
2019 : Primitive Future – Galerie de la SCEP, Marseille
2016 : Toi Tu Creuses – Galerie Annie Gabrielli, Montpellier
2016 : Periples – Lieu Multiple, Montpellier
2016 : Vitrine de l’espace d’art Angle- Angle, St Paul-Trois-Châteaux
2015 : Pop Club Heart, Perpignan
2014 : Couleurs Culture – Couvent des Minîmes, Perpignan

Résidences :
2021 : Voyons Voir (à venir)- Domaine du défend, Rousset
2021 : La Cherche (à venir) – La cherche, Cherbourg

Maxime Sanchez : Repères biographiques

Né en 1992.

Formation :
2017 DNSEP avec les félicitations du jury, École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes
2015 DNAP avec les félicitations du jury, École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes
2012 BAC professionnel Artisanat et métiers d’art option communication visuelle
2008 CAP Dessinateur d’exécution en communication graphique

Expositions personnelles :
2019 Hydrospeed, salle des cimaises, Saint-Étienne
2018 Exposition de restitution de résidence, Institut Français de Timisoara
2017 Bōsōzoku-Arc romance dawn, galerie Vasistas, Montpellier
2017 Rafale au Xlokk, galerie Licence 3, Perpignan
2016 Data Bank, Papillon, espace d’exposition nomade de l’ESBAN
2016 Bilan 2.0, galerie Le Club, Nîmes 2015 Bilan 1.0, galerie Le Club, Nîmes

Expositions collectives :

2020 Street-trash, par Tank (artist run space), Friche de la Belle de Mai, Marseille
2019 Le bal des survivances, Frac Occitanie, Montpellier
2019 Le motif ou la raison, galerie Vasistas, Montpellier
2019 Marie-Louise et Passe-Partout invitent Maxime Sanchez, galerie Giardi, Saint-Étienne
2019 Presque rien, CIAM La Fabrique, Centre des arts contemporains de l’Université Toulouse
2019 Holobiome, duo show avec Eleonor Klène, Château du Pin, Fabras (Ardèche)
2019 Hybrid’art, Salon d’art contemporain de Port de Bouc, Espace Gagarine
2019 Fun zone, Atelier Chiffonnier, Dijon
2018 Tangible is the nouveau IRL, SCEP, Marseille
2018 Mutations., CACN, Nîmes
2018 L’hôtel des trois faisans, galerie Angle, Saint-Paul-Trois-Châteaux
2018 Our beautiful laundrettes, Le magasin (Traffic), Marseille
2018 Univers composés, galerie Angle, Saint-Paul-Trois-Châteaux
2017 Biennale jeune création Mulhouse 017
2017 Faire étalage, exposition curatée par Joëlle Tuerlinckx, ESBAN
2016 Toi tu creuses par le collectif Jour de paye, galerie Annie Gabrielli, Montpellier
2016 Anthropologie de la montre, dirigé par Christian Besson, ESBAN
2016 Hybrids, vitrine de la galerie Angle, Saint-Paul-Trois-Châteaux
2016 Conversations, exposition avec Burkard Blümlein, vitrine du Musée du Vieux Nîmes
2016 Lieu de réflexion, proposition d’accrochage avec la collection du Carré d’Art de Nîmes

Résidences de création :
2020 (à venir) Résidence Post-production aux Maisons Daura, MAGCP, Saint-Cirq-Lapopie
2019 Résidence de recherche et création, les Amis du Mamc, Saint-Étienne
Résidence de création céramique, Château du Pin, Fabras, (Ardèche)
2018 Résidence à l’Institut Français de Timisoara

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