Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine au MuCEM

Jusqu’au 28 septembre 2015, Le MuCEM accueille, dans le bâtiment Georges Henri Rivière (GHR), le premier volet d’un diptyque d’expositions qui souhaite « donner à voir en images la jeune création tunisienne ».

Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine - MuCEM - Vue de l'exposition - Zied ben Romdhane
Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine – MuCEM – Vue de l’exposition – Zied ben Romdhane

Traces… Fragments d’une Tunisie contemporaine a été conçue par les deux commissaires, Sana Tamzini et Thierry Fabre autour de trois idées majeures. Avant tout,  éviter de faire une exposition sur un supposé « art de la révolution », sans pour autant ignorer les bouleversements politiques vécus par les Tunisiens. Ensuite, choisir le point de vue des images dans la création contemporaine en Tunisie. Enfin, privilégier la question des traces, leurs apparitions, leurs fragilités, leurs effacements comme  fil conducteur de l’exposition. La question de la mémoire est essentielle dans le quotidien des Tunisiens qui « souffrent de ne pas archiver leur propre histoire, de ne pas enseigner leurs propres artistes ».

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Inspirés par le tableau de Paul Klee (En rythme, 1930), les commissaires ont construit un parcours en fragments juxtaposés…  L’accrochage ne recherche ni rapprochements, ni dialogues entre les œuvres, il affirme une volonté de « laisser l’espace libre au regard ».

Fragments I propose de découvrir les regards de cinq artistes contemporains sur leur pays :  Zied ben Romdhane, Ismaïl Bahri, Fakhri el Ghezal, Héla Ammar, Souad Mani.

Ces images la jeune création tunisienne  sont  à la fois sombres, émouvantes et intrigantes… Elles nous montrent les traces d’une histoire qui a peu à voir avec les images stridentes et agitées des médias à flux continus, ni avec les clichés convenus des agences de voyages…

Si elles exigent un peu de temps de la part du regardeur, elles méritent aussi quelques explications… Lors de la visite, les documents d’accompagnement se limitaient aux textes assez sommaires et peu explicatifs, joints aux cartels. On ne doute pas que depuis le vernissage, un dépliant plus complet est à la disposition du visiteur, comme pour toute exposition au MuCEM. Le site internet du musée propose de nombreuses informations pour préparer ou enrichir la visite.

On reproduit, dans le compte rendu de visite qui suit, les commentaires des commissaires et des artistes présents lors de la visite de presse et quelques propos des artistes extraits du dossier de presse.

Les dispositifs scénographiques, conçus par Olivier Bedu et Juliette Morel /Struc’Archi  pour le bâtiment Georges Henri Rivière, complétés par de lourdes tentures écrues , réservent une cimaise isolée à chaque artiste.
L’espace, ainsi fragmenté, laisse ainsi une ample respiration à chaque proposition, assurant au regardeur le confort de la contemplation et le temps de la réflexion…  Sur chaque cimaise, l’accrochage isole avec pertinence les séries, et sait leur donner rythme et cohérence. L’alternance de surfaces blanches et sombres rappelle discrètement le tableau de Klee.

Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine - MuCEM - Vue de l'exposition - Fakhri el Ghezal
Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine – MuCEM – Vue de l’exposition – Fakhri el Ghezal

Cette scénographie, sobre et modeste, qui  respecte à la fois les œuvres et le public, répond parfaitement au souhait des commissaires.  La simplicité et la quiétude du dispositif réduit le penchant au zapping, à la visite express et  frénétique. C’est naturellement que le regard quitte une proposition pour aller vers un autre fragment de l’exposition.
Un regret : la luminosité ambiante nuit à la vidéoprojection de l’œuvre d’Ismaïl Bahri. Une amélioration des conditions de cette projection s’impose.  En attendant, on pourra toujours regarder « Film » sur le site de l’artiste

Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine - MuCEM - Vue de l'exposition - Ismaïl Bahri
Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine – MuCEM – Vue de l’exposition – Ismaïl Bahri

Une importante programmation (rencontres, spectacles, performances, et cinéma) complète l’exposition chaque week-end jusqu’au 6 juin.

Catalogue  sous la direction de Thierry Fabre et Sana Tamzini
Coédition Le Bec en l’air / Institut Français de Tunisie / MuCEM

On conseille vivement la visite de Traces… Fragments d’une Tunisie contemporaine.
Cette exposition est un contrepoint très intéressant à « + 216 Regard sur la jeune création contemporaine en Tunisie », montrée par Sana Tamzini à La Friche Belle de mai, dans le cadre du festival Parallèle, Komm’n’act, en début d’année.
On retrouvera quelques artistes présents à La Friche dans le deuxième volet de Traces… Fragment II (du 4 novembre 2015 au 29 février 2016), dont on ne manquera pas de parler ici.

En savoir plus :
Sur le site du MuCEM
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Suivre le MuCEM sur Twitter et Instagram
Sur les sites des artistes Zied ben Romdhane, Ismaïl Bahri, Fakhri el Ghezal, Héla Ammar, Souad Mani

Fakhri El Ghezal, « Chokran ya siédété al raiis », 2011 (« Merci, Monsieur le Président ») et « The , Abdelbasset Patchwork », 2007.

Ces deux séries sont emblématiques du regard aigu des jeunes artistes tunisiens… Moments de basculement, point de vue acéré et ironique sur les traces laissées par ce « vide »…

Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine - MuCEM - Vue de l'exposition - Fakhri el Ghezal
Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine – MuCEM – Vue de l’exposition – Fakhri el Ghezal

Les propos de Fakhri El Ghezal (extrait du dossier de presse) :

« Mon travail dépend beaucoup de ce qui m’entoure, de ce que je vis. « Chokran ya siédété al raiis » signifie « Merci, Monsieur le Président ». Le choix de ce titre est ironique. Il est tiré d’un slogan propagandiste en faveur de Ben Ali qui était accolé à son portrait sur le mur du théâtre municipal de la ville côtière de Sousse, fief du président. On y trouvait son portrait partout et on était tenu de l’avoir dans la plupart des échoppes, magasins, cafés et administrations.

J’ai été surpris qu’on ait enlevé le portrait du dictateur sans avoir supprimé le slogan l’accompagnant… À partir de ce jour, tout le monde ayant décroché ces portraits, je suis revenu sur cette trace, sur ce vide. En photographiant les cadres vidés des portraits de Ben Ali, c’est comme si je prenais une « image d’une image qui n’est plus ».

Fakhri El Ghezal, Retour chez Abdelbasset l'encadreur (1), 2011.  Collection de l'artiste. © Fakhri El Ghezal
Fakhri El Ghezal, Retour chez Abdelbasset l’encadreur (1), 2011.
Collection de l’artiste. © Fakhri El Ghezal

J’ai effectué l’une de mes premières séries photographiques à l’atelier de M. Abdelbasset (2007), qui possède une collection de photographies des deux anciens présidents de la Tunisie, que j’ai appelée « The Abdelbasset Patchwork ». À cette époque, je m’intéressais déjà à la masse des portraits de Ben Ali que cet artisan proposait à la vente. J’ai essayé de confronter mes nouvelles photos aux siennes. Ces deux séries se faisaient écho, cela suggérait un certain malaise et une dictature de l’image. En 2011, M. Abdelbasset avait enlevé toutes les potos de Ben Ali et avait gardé les cadres. Puis il a ressorti, petit à petit, celles de Bourguiba. On ressentait chez lui une certaine nostalgie.

Instinctivement et inconsciemment, je tente ainsi de mettre en exergue l’utilisation massive et propagandiste des images dans les villes, les cités et les lieux ».

Les commentaires des commissaires lors de la visite de presse :

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Souad Mani, « Souvenirs du présent », 2010-2014 et « Capture haptique », 2014

« Souvenirs du présent » est un morphing photographique qui propose un regard quotidien et poétique aux limites de l’abstraction du même lieu, à la même heure, pendant un an… Méditation et portait en paysage… Déconstruction des conventions de la photographie…

[vimeo https://vimeo.com/95685590]

L’installation interactive « Capture haptique » est à suivre sur les réseaux sociaux (#captureshaptiques ).

Les propos de Souad Mani (extrait du dossier de presse) :

« Utiliser le médium photographique ne fait pas de moi une photographe, même s’il traverse presque tous mes projets. Il est pour moi un outil qui est apte à être pensé, expérimenté, hybridé, transfiguré et multiplié. L’appareil photographique en lui-même, l’acte de photographier ou la trace, codée ou filmée, sont d’éventuelles ressources illimitées de création et d’idées. Dans mes projets où la photo est en question et où elle prend le rôle de la trace, je ne peux être que propriétaire de la pensée de son « événement ».

Je travaille, depuis 2008, sur un projet intitulé Elle M’aime qui trace les trajets et les devenirs d’une photographie partagée, distribuée, multipliée selon les besoins à travers le monde pour provoquer des liens féconds avec des espaces ou des personnes. Mon travail artistique se construit entre théorie et expérimentations techno-poétiques.

Souad Mani, "Souvenirs du présent", montage photographique, 2010-2014.   © Souad Mani
Souad Mani, « Souvenirs du présent », montage photographique, 2010-2014.
© Souad Mani

En 2010, lors de ma première nuit à Gafsa, « Souvenirs du présent » a été entamé à l’aide d’un appareil photo Bridge. Chaque soir passé à Gafsa, entre chien et loup, après des heures de route et de travail, j’allais à Ras El Kef (mon quartier d’accueil) pour prendre une série de photos. De la maison à l’endroit que j’avais choisi, je marchais et je prenais en rafale des photos selon le même angle de vue, depuis le même endroit, et au même moment de la journée. C’était, au départ, un désir de dé-construire les codes conventionnels de la photographie : mise au point et cadrage ont enfanté des images floues, abstraites et minimalistes. Je ne gardais qu’une seule photographie par jour. La dernière semaine de l’année universitaire, je me suis retrouvée avec un ensemble retraçant de fait mon année de Gafsa à Ras El Kef, une série qui évoque une méditation silencieuse et mouvante. Trois années plus tard, la série a été reprise pour un montage de photos en morphing. Une spiritualité du temps passé et une poésie visuelle émanent du rendu en mouvement ».

Les commentaires des commissaires lors de la visite de presse :

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Héla Ammar, « Tarz », 2014-2015 (Broderie)

L’installation d’Héla Ammar est éloquente, mais conserve aussi quelques aspects énigmatiques… On perçoit que ce fil de broderie fait lien, qu’il évoque le temps, la patience, la mémoire et que son rouge écarlate est symbolique… Plusieurs photos restent cependant mystérieuses aux regards extérieurs à la Tunisie. On regrette un peu la hauteur du dispositif, qui ne facilite pas la lecture de certaines images…

Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine - MuCEM - Vue de l'exposition - Héla Ammar
Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine – MuCEM – Vue de l’exposition – Héla Ammar

Les propos d’Héla Ammar (extrait du dossier de presse) :

« La broderie (tarz, en arabe) évoque d’abord le temps, la patience, voire l’abnégation et la précision. C’est un travail laborieux, usant à la longue. Le résultat est souvent aussi précieux que fragile et délicat. La broderie permet aussi de travailler sur la répétition et la mémoire. Dans l’installation photographique qui porte ce nom, j’ai mélangé des photos d’archives à des photos récentes avant de les relier par une broderie en fil de soie rouge.

Dans une vidéo intitulée Saadya, je mets en scène une brodeuse qui fait et défait les mots liberté, dignité, travail et justice sur un fond sonore où se fondent discours politique et révolte populaire.

Héla Ammar, Tarz [broderie], détails de l'installation (photographies brodées), 2014-2015.  Collection privée. © Héla Ammar
Héla Ammar, Tarz [broderie], détails de l’installation (photographies brodées), 2014-2015.
Collection privée. © Héla Ammar

L’histoire de la Tunisie depuis son indépendance procède d’un long processus de construction et de destruction. C’est petit à petit que l’État tunisien s’est construit, mais c’est aussi dans un temps long que les fondements de la citoyenneté en Tunisie se sont érodés. Les grands choix politiques réalisés ont fait la gloire de la Tunisie et l’ont élevée au rang d’exemple parmi les pays arabes. La modernisation des institutions de l’État, l’accès égalitaire à l’éducation et au savoir ainsi que le statut de la femme en sont des illustrations parmi d’autres. Parallèlement, l’injustice sociale a terni son image, la dégradation des libertés fondamentales, pour ne citer que cela, n’en est que le résultat. Aujourd’hui encore, presque tout est à refaire.

C’est ce que nous avons vécu ces dernières années et c’est précisément en référence à cela que l’acte de faire et de défaire (en boucle) les éléments brodés prend tout son sens. J’y interpelle aussi bien la mémoire que le corps : l’acte de défaire ou de déconstruire ce qui a été fait ou construit au prix de grands efforts et de lourds sacrifices n’est jamais anodin, de la même manière que ne l’est pas la reconstruction de ce qui a été défait. Les mots en arabe rebrodés sur le lin blanc – liberté, justice, travail et dignité – sont les valeurs fondatrices de la république, des valeurs pour lesquelles des hommes et des femmes se sont sacrifiés, et qui ont pourtant souvent été bafouées par la suite, valeurs que le peuple tunisien a rappelées au prix de son sang.

Une fois que le travail a été terminé, j’ai demandé à la brodeuse (qui s’appelle Saadya) de défaire tout ce qu’elle avait brodé. Je me rappelle qu’elle s’est un peu fâchée, me faisant remarquer qu’elle y avait consacré de nombreuses heures avec toute son énergie. Je lui ai alors demandé quel sentiment elle a éprouvé quand je lui ai dit de défaire son travail. Elle m’a répondu : « Cela m’a brisé le cœur. » C’est exactement ce que l’on ressent lorsqu’on voit des valeurs, pour lesquelles des générations entières se sont sacrifiées, être foulées au pied, détruites, défaites. Il faut de la volonté, de la foi et du courage pour tout reconstruire à nouveau. C’est précisément ce que nous nous sommes engagés à faire ».

Son commentaire et celui de Thierry Fabre  lors de la visite de presse :

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Ismaïl Bahri, « Film », 2012

« Film » regroupe une série de quatre vidéos construites sur le même principe : Un morceau découpé dans une page de  quotidien est enroulé puis déposé sur de l’encre noire. Au contact du liquide, le rouleau s’ouvre lentement et révèle les traces d’une actualité fuyante. Une proposition captivante qui interroge sur le déroulement des événements,  la superficialité des informations en continu… Un œil averti de l’actualité tunisienne reconnaîtra quelques martyrs dont l’image s’est évanouie dans le flux de nos infos.

Ismaïl Bahri, Film, 2011-2012. Capture de la vidéo. Série de vidéos 16/9, durées variables. © Courtesy de l'artiste et Galerie Les filles du calvaire, Paris
Ismaïl Bahri, Film, 2011-2012. Capture de la vidéo. Série de vidéos 16/9, durées variables.
© Courtesy de l’artiste et Galerie Les filles du calvaire, Paris

Les propos d’Ismaïl Bahri (extrait du dossier de presse) :

« Je travaille essentiellement entre la France et la Tunisie. J’ai grandi en Tunisie où j’ai étudié aux Beaux-Arts de Tunis, puis j’ai poursuivi mes études en France pour acquérir d’autres expériences. Mon travail s’inscrit dans ce mouvement et en porte les stigmates.

J’espère que la série de vidéos Film (présentée dans l’exposition) n’illustre rien. Filmdonne à voir une forme et des images en état de transition, inaptes à rendre compte d’états de fait. J’ai conçu ces vidéos comme des énigmes. En regardant ces fragments de journaux se dérouler et révéler lentement les quelques images et mots qui y sont imprimés, nous assistons à un phénomène dont on cherche à deviner les causes. Je crois que la part d’ombre et de mystère reste ici importante.

En ce qui concerne la question de la mémoire et du fragment, il me semble important d’évoquer l’origine de Film. Ce travail a été amorcé suite à la lecture d’un passage d’À la recherche du temps perdu décrivant une technique japonaise permettant de déplier, de façon autonome, des origamis posés sur une surface liquide. Le rapport à la mémoire pourrait s’inscrire dans le lent dépliement d’images et de mots, d’un monde miniature qui rejouerait, depuis un support sombre, quelques déroulés du monde dans lequel nous vivons. Des indices d’actualité, que ce soit des images de foules, de manifestants, de personnages, de paysages et de bribes de mots se succèdent dans une cinétique de plis et de dé-plis. Des parties se développent pour en cacher d’autres et disparaître à leur tour.

L’image bouge. Je la vois un peu comme une bande d’écume qui ne peut être prolongée ou tenue plus d’un instant. Dans son reflux, la vague laisse quelques traces de ce qui ne cessera de nous échapper. Déroulant son écume, la pointe de la forme filmée surgit pour aussitôt revenir à l’ombre ».

Les commentaires des commissaires lors de la visite de presse :

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Zied Ben Romdhane, « Zone d’attente », 2011 et « La plage de paix », 2014

Zied Ben Romdhane  montre dans sa série « La plage de paix » le désastre environnemental  que subit l’oasis de Gabès… Sa maîtrise du noir et blanc, produit une image sombre et effrayante de cet oasis, diamétralement opposée aux photos « idylliques » qui  abondent dans les brochures et les dépliants touristiques…
Les trois photographies de « Zone d’attente » évoquent  les réfugiés libyens en 2011… Elles font un écho terrible et fascinant à l’image qui a été choisie pour l’affiche et le catalogue de l’exposition… Traces d’oiseaux sur une plage (de la paix ?) ou dans les boues de l’oasis acide.

Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine - MuCEM - Vue de l'exposition - Zied ben Romdhane
Traces… Fragments (1) d’une Tunisie contemporaine – MuCEM – Vue de l’exposition – Zied ben Romdhane

Les propos de Zied Ben Romdhane (extrait du dossier de presse) :

« Je me définis comme un artisan de l’image. Il est trop tôt pour utiliser le qualificatif d’artiste, car ce que la photographie exige le plus, c’est du temps et du travail.

Ma formation académique n’a rien à voir avec l’art : j’ai passé une maîtrise de commerce international en 2002 et intégré un club d’initiation à la photographie à la maison de la culture Farhat Hached, à Tunis. Durant les quatre années d’université, j’ai davantage pratiqué la photo que le commerce international ! J’ai très vite su que j’allais dédier une grande partie de mon temps à la photographie, même si je ne savais pas encore si je pourrais en faire mon métier. J’ai dû attendre, pour m’établir, mon premier contrat avec une enseigne commerciale en réalisant leur catalogue. Ce ne fut pas de tout repos, mais cela m’a permis de créer mon studio et d’avoir les moyens de ma passion.

Zied Ben Romdhane, "la plage de paix", 2014.
Zied Ben Romdhane, « la plage de paix », 2014. © Zied Ben Romdhane

Je ne suis pas et je ne veux pas être hermétique à ce qui se passe autour de moi, mais sans être complètement dépendant de l’actualité comme les photojournalistes. J’aime débarquer quelque part sans bagages et sans documentation, en essayant de me débarrasser des idées reçues.

Je pourrais me définir comme le photographe de l’entre-deux : traiter des sujets liés à l’actualité, mais avec une vision esthétique ».

Commentaires de Thierry Fabre et de Zied Ben Romdhane lors de la visite de presse :

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