It’s a Bass Bass World à La Fenêtre

Après Écran total de L’Atelier Tout va bien, l’automne dernier, et Greenwich de Jean Lecointre, en 2014, le Centre d’Art La Fenêtre présente le troisième et dernier volet de sa saison graphique avec It’s a Bass Bass World, une série d’expositions, hommage à Saul Bass, figure majeure du design graphique et du cinéma.

En partenariat, avec les cinémas d’art & essai Diagonal, l’Université de Montpellier, le Bistrot 12, et en coproduction avec La Panacée,  La Fenêtre propose quatre expositions et une dizaine d’événements (conférences, projections, performances) dont la programmation est disponible sur le site du Centre d’Art.

Rétrospective à La Fenêtre

Du 8 janvier au 26 mars 2016, La Fenêtre expose des pièces rares et originales, des archives filmiques inédites mises à disposition par la fille de Saul Bass, Jennifer et sa biographe Pat Kirkham, historienne du design new-yorkais.

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On y découvre 17 affiches originales de la collection Dominique Besson, une cinquantaine d’éditions originales (Publicités, programmes, press books, articles de presse, photographies), une trentaine d’objets logotypés originaux de collections privées (Pat Kirkham + La Fenêtre) et une trentaine de panneaux, organisés par thématique.

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Parmi les archives filmiques, montages vidéos, reportages, interview et archives sonores, La Fenêtre présentera Why Man Creates (24mn, 1968),oscar du meilleur court-métrage en 1969, Note on the popular arts (20mn, 1978), Early TV Commercials, compilation de Spots TV, le teaser de Phase IV, avec extraits du film, des interviews de personnalités du cinéma et des arts au sujet de Saul Bass, les génériques de Saul Bass. Pour éviter de payer des droits de diffusion exorbitants aux principales majors américaines, les commissaires annonce qu’il ont « délibérément choisi de ne pas intégrer aux différents programmes les génériques les plus fameux de Saul Bass in extenso ».

Cinémas Diagonal

Du 15 janvier au 12 mars 2016, les cinémas Diagonal présentent  sous forme de panneaux thématiques une exposition spécifiquement dédiée aux réalisations de Saul Bass en tant que consultant visuel autour de quatre films : Spartacus de Stanley Kubrick & Anthony Man (1960), Psychose d’ Alfred Hitchcock (1960), West Side Story de  Jerome Robbins & Robert Wise (1961) et Grand Prix de John Frankenheimer (1966).

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Le Bistrot 12

Du 15 janvier au 12 mars 2016, le Bistrot 12 accueille une exposition, également sous forme de panneaux thématiques, dédiée aux réalisations de Saul Bass liées à l’industrie agroalimentaire et à la cuisine

Université de Montpellier
Bibliothèque Universitaire de sciences

La Bibliothèque Universitaire de Sciences du campus Triolet propose, du 4 février au 24 mars 2016, Les Fourmis de Saul Bass, une exposition croisée autour du long métrage de Saul Bass Phase IV ( 84 mn, 1974) et des fourmis. Dessins, gravures et livres naturalistes des collections de l’Université de Montpellier et de la BIU, affiches et éditions originales de Phase IV, sélection de livres et de documentations, un OSNI ( Objet Scientifique Non Identifié) et un cycle de 10 projections de films sur les fourmis.

[youtube https://youtu.be/IuhgBvOWb_k]

La Panacée

Du 8 janvier au 24 mars 2016, une projection et un module d’exposition abrités par le café de La Panacée, en marge de l’exposition «Anatomie de l’Automate» (En co-production avec La Panacée).

À lire ci-dessous une biographie de Saul Bass, extraite du dossier de presse.

En savoir plus :
Sur le site du Centre D’art La Fenêtre
Sur la page Facebook du Centre D’art La Fenêtre.
Saul Bass sur le site Art of the Title
La filmographie de Saul Bass sur IMDb.com
Saul Bass par Alexandre Tylski  dans BlowUp sur cinema.arte.tv
Saul Bass, affiches de films sur Google image
Saul Bass
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logo design  sur Google image

It’s a Bass Bass World
Saul Bass (1920-1996)

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Si certaines de ses créations sont désormais entrées dans le «domaine public visuel», le nom de Saul Bass est paradoxalement peu connu du grand public. Seuls quelques cinéphiles l’ont identifié comme l’inventeur du générique animé dans les années 1950 et 1960 et comme le créateur d’une soixantaine de «crédits» fameux pour Otto Preminger, Alfred Hitchcock, Billy Wilder ou Martin Scorsese.

Moins nombreux encore sont ceux qui connaissent la remarquable carrière de Bass comme consultant visuel (pour West Side Story, Psychose ou Spartacus), comme affichiste ou comme réalisateur d’une dizaine de courts-métrages et d’un ambitieux long-métrage de science-fiction, Phase IV (1974).

Et très peu soupçonnent que cette production consacrée au cinéma ne représente qu’une très petite partie de l’activité d’un des graphistes commerciaux les plus influents du XXe siècle… «It’s a Bass Bass World», ou la rencontre avec une vie entière dédiée à la création visuelle, entre design graphique et cinéma.

Saul Bass naît dans le Bronx, à New York, en 1920. Il suit des études au Brooklyn College puis les cours d’Howard Trafton et György Kepes. Il découvre le Bauhaus, le constructivisme russe et s’initie à l’esthétique moderniste. Bass travaille, dans un premier temps, pour des agences publicitaires new yorkaises spécialisées dans le cinéma et devient designer graphique. Il déménage pour Los Angeles en 1946, s’installe à son compte en 1952 pour finalement créer son propre studio en 1958, Saul Bass & Associates qui comptera jusqu’à 50 salariés dans les années 80.

Saul Bass rencontre Otto Preminger en 1954 et travaille à la conception de l’affiche de Carmen Jones. L’approche adoptée par Bass, consistant à centrer la publicité du film sur un symbole graphique (en l’occurrence une rose stylisée), est en rupture totale avec les méthodes en vigueur. Séduit, Preminger lui demande d’animer le symbole dans le générique. L’année suivante, la campagne de promotion de L’Homme au bras d’or impose Bass comme le maître du genre. La collaboration, fructueuse, entre les deux hommes se poursuivra sur une dizaine d’autres films : Exodus, Bunny Lake is missing, The Cardinal, Bonjour Tristesse et bien sûr Anatomy of a murder

[youtube https://youtu.be/qqM3McG4-LE]

Saul et Elaine Bass, son épouse ont réalisé entre 1955 et 1995 une cinquantaine de génériques de films, dont certains sont entrés dans l’histoire du cinéma, notamment pour Billy Wilder, Stanley Kramer, John Frankenheimer… Ils ont engagé également des collaborations notables avec Alfred Hitchcock (La mort aux trousses, Vertigo, Psychose), Stanley Kubrick (Spartacus, The Shining) et Robert Wise et Jerome Robbins (West Side Story).
Parallèlement, Saul Bass intervient en tant que consultant visuel sur certains films et l’on parlera, par exemple, beaucoup de sa contribution à la scène de la douche de Psychose… Dès 1964, il réalise des courts-métrages dont plusieurs seront récompensés dans des festivals (Why Man Creates remporte un Oscar en 1969). L’échec commercial de son seul long-métrage, Phase IV, l’amène à se concentrer sur la conception graphique. Il créera de nombreux logos parmi lesquels ceux de United Airlines, Bell – AT&T, Minolta, Quaker Oats, Continental Airlines, YMCA, Warner… Sa production en tant que designer graphique commercial a marqué son époque et défini une base référentielle incontournable. Respectés voire adulés pour leur travail, les «Basses» sont de nouveau sollicités à la fin des années 80 par les réalisateurs Danny DeVito ou Penny Marshall. En 1990, une nouvelle relation de travail fructueuse s’entame avec Martin Scorsese pour Les Affranchis, Casino, Le temps de l’innocence et Cape Fear… Saul Bass meurt en avril1996, à l’âge de 75 ans, au terme de 40 années d’une carrière exceptionnelle.

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