La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Rebecca Brueder, Kenza Merouchi, Jean-Philippe Roubaud, Magali Sanheira, VOID et Delphine Wibaux


Jusqu’au 18 décembre 2021, le Château de Servières présente «La montagne d’or », une exposition qui rassemble des œuvres de Rebecca Brueder, Kenza Merouchi, Jean-Philippe Roubaud, Magali Sanheira, VOID et Delphine Wibaux.

Cette exposition, dont le commissariat est assuré par Martine Robin, s’inscrit dans le cadre de la Saison du Dessin, initiée par Paréidolie.

Le titre de cette proposition est emprunté à un texte de David Hume, philosophe, économiste et historien écossais du XVIIIe siècle. Le note d’intention de la commissaire débute avec une phrase de Enquête sur l’entendement humain (1748) :

« Quand nous pensons à une montagne d’or, nous joignons seulement deux idées compatibles, or et montagne, que nous connaissions auparavant ».

Auparavant, Hume avait pris le soin de préciser :

« Ce qu’on n’a jamais vu, ce dont on n’a jamais entendu parler, on peut pourtant le concevoir; et il n’y a rien au-dessus du pouvoir de la pensée, sauf ce qui implique une absolue contradiction. Mais, bien que notre pensée semble posséder cette liberté, nous trouverons, à l’examiner de plus près, qu’elle est réellement resserrée en de très étroites limites et que tout ce pouvoir créateur de l’esprit ne monte à rien de plus qu’à la faculté de composer, de transposer, d’accroître ou de diminuer les matériaux que nous apportent les sens et l’expérience ».

Dans son bref texte, Martine Robin ajoute :

« Pour cette exposition chacun des artistes interroge les limites troubles entre la réalité et la fonction et cherche à qualifier notre expérience sensorielle dans laquelle le sonore produit des effets sur le visible.
L’image se forme, entretenue par les récits et les mythes (Rebecca Brueder) nourrie par les échanges et le dialogue (Kenza Merouchi), déterminée par le hasard (Jean-Philippe Roubaud) ou directement produite par des captations, empreintes visuelles et sonores (Magali Sanheira, VOID et Delphine Wibaux) »
.

Les liens entre le texte de Hume, le choix des artistes, la scénographie et l’accrochage paraissent assez ténus. Ce qui n’a somme toute que peu d’importance et qui n’empêche pas de retrouver ou de découvrir avec beaucoup de plaisir ces six artistes invités à partager cette « montagne d’or ».

L’exposition réutilise en grande partie les cimaises en place pour Pareidolie.
Les lignes qui suivent ne reflètent pas le « parcours » imposé par «La montagne d’or », mais elles présentent un enchaînement subjectif de regards sur le travail de ces six artistes…

Delphine Wibaux

On commencera donc par la fin, avec la superbe proposition de Delphine Wibaux construite à partir d’évocations de ses séjours en Géorgie. À dessein, l’artiste a choisi d’installer ses œuvres dans les espaces souvent perçus comme les plus difficiles et les plus ingrats du Château de Servières.

Delphine Wibaux - Absorptions (Tbilisi), 2020 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille

Delphine WibauxAbsorption ciel (Tbilisi), Absorption rouille (Tbilisi) et Absorption ciel (Tbilisi), 2020. Papier neutre sans solvant ni acide, solution végétale récoltée et sensible à son environnement, temps, lumière 300 x 150 cm chacun. La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Face à la lumière naturelle qui tombe parfois avec ardeur des verrières qui ouvrent sur la voie ferrée, Delphine Wibaux a accroché trois grandes Absorptions de 2020.

Les Absorptions constituent un travail de recherche en cours depuis 2016, une Étude – Énigme – Enquête collective qui allie « photographie, nature, lumière, mémoire et ethnologie ».
Dans les notes qu’elle a confiées pour le dossier de presse, l’artiste en résume ainsi le processus :

« Une Absorption est une image végétale vivante, évolutive, lentement incontrôlable. Cette image est réalisée à partir de solution végétale photosensible, préparée et récoltée dans mon environnement proche à partir de «mauvaises herbes», selon l’endroit où je me trouve. Volontairement non fixée, les Absorptions vivent doucement, s’éclaircir lentement au fil des années, lentement incontrôlable, interrogeant notre regard, notre perception et notre mémoire. Une fois que l’image aura totalement migré, il restera sur le papier un monochrome jaune pâle ».

Dans l’espace occupé par la Galerie AL/MA lors de la dernière édition de Pareidolie, Delphine Wibaux présente donc trois grands formats (300 x 150 cm), tous construits à partir de deux images « assemblées l’une à côté de l’autre – couture territoriale entre un monde ancestral minéral d’habitation troglodyte géorgienne combiné à vue urbaine de Tbilisi ».

Delphine WibauxAbsorption ciel (Tbilisi), Absorption rouille (Tbilisi) et Absorption ciel (Tbilisi), 2020. Papier neutre sans solvant ni acide, solution végétale récoltée et sensible à son environnement, temps, lumière 300 x 150 cm chacun. La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

À droite et à gauche, des deux Absorption ciel (Tbilisi) partagent des teintes gris-mauve. Elles encadrent Absorption rouille (Tbilisi) aux nuances d’oxyde de fer. Ces trois œuvres sur papier exigent du temps et de l’attention pour s’immerger dans le paysage hybride qu’elles représentent et laisser son regard et son esprit divaguer entre reliefs, architectures, fils éclectiques et végétaux. Il faudra revenir pour constater comment, face à la lumière du soleil et de la lune, ces images se « videront » peu à peu…

Au fond du Château de Servières, sous la voie ferrée, au centre de l’étroit couloir, Delphine Wibaux propose Séquence (2021). Avec cette installation sonore et visuelle in situ, elle joue avec invention et poésie entre le dedans et le dehors du lieu d’exposition, en laissant une nouvelle fois le regardeur dans un entre-deux incertain qui impose un certain lâcher-prise…

Delphine Wibaux - Séquence, 2021 et Garedja, 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Delphine Wibaux – Séquence, 2021 et Garedja, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Pour le dossier de presse, elle en fait la description suivante que l’on choisit de reproduire plutôt que de la paraphraser :

« Sur le format isolé dans le couloir du fond, deux images se rencontrent également l’une sur l’autre, au cœur du désert géorgien. Cependant, ici, une image est derrière l’autre : l’une domine d’abord légèrement l’autre, puis les deux s’accordent. Il s’agit de vagues de perceptions, d’émergence et de transformation, qui se renouvellent, et s’ «épluchent» au fil du temps. Cette dernière Double Absorption peut être observée et découverte en s’asseyant dans la niche, sorte de «grotte» de l’exposition. Entre les vibrations des trains que l’on peut sentir légèrement au niveau des omoplates en s’appuyant sur le mur, contact léger avec le monde extérieur, un poème de Rati Amaglobeli résonne en géorgien, lu par l’artiste Tamar Kalandadze, traduisant son ressenti au sujet de son pays. Ce flux sonore est non traduit en français, afin d’essayer de s’approcher du sens du poème d’une autre façon, plus intuitive et sensible, au grès de l’intonation, de l’écriture et des sonorités de cette langue inconnue.

Delphine WibauxSéquence, 2021 Installation in situ, sonore et visuelle : Double Absorption (évolutive) – Lecture de l’artiste Tamar Kalandadze – Impression pigmentaire du poème géorgien de Rati Amaglobeli, bois.
La montagne d’or au Château de Servières – Marseille



Un passage d’air par la fenêtre ébréchée nous ramène au vent et à ce qui s’agite librement – aller retour flottant entre l’espace fictif de ce voyage caucasien, potentiel de rêves, et la réalité physique présente. On peut apercevoir en se tournant vers cet extérieur quelques autres images furtives, issues de ce temps d’exploration en Géorgie ».

Delphine WibauxSéquence, 2021 Installation in situ, sonore et visuelle : Branche prélevée derrière le lieu d’exposition enduite de sable du désert – Fenêtre ébréchée laissant passer l’air et le dehors. La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Aux deux extrémités du couloir, Garedja (2021) une deuxième installation complète l’exposition de Delphine Wibaux.

À droite, la partie légèrement surélevée est recouverte par une fine couche de sable ramené du désert de Géorgie. Au centre, une photographie argentique en noir et blanc du monastère troglodyte chrétien de Garedja est posée comme une icône sur un amas de paille, de bois et de gravier.

Delphine WibauxGaredja, 2021 – Sable ramené du désert géorgien et tirage argentique noir et blanc – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

En face, une tôle rouillée prélevée sur le site est installée en équilibre contre le mur. Sur un côté, on découvre deux photographies d’immeubles que l’on suppose être situé à Tbilissi…

Delphine Wibaux - Garedja, 2021 - Tirages argentiques noir et blanc sur tôle prélevée - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille

Delphine WibauxGaredja, 2021 – Tirages argentiques noir et blanc sur tôle prélevée – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

À l’extérieur du Château de Servières, sur le mur de soutènement de la voie ferrée, une série de tirages en noir et blanc témoignent des séjours de l’artiste en Géorgie. Çà et là, on peut y reconnaître des épreuves qui ont permis la construction des Absorptions…

Delphine Wibaux - Garedja, 2021 - Série de tirages argentiques noir et blanc (derrière la vitre le long du couloir)

Delphine WibauxGaredja, 2021 – Série de tirages argentiques noir et blanc (derrière la vitre le long du couloir) – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

VOID

VOID - Mappe sonore, 2020 et Una parabola, 2019 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
VOID – Mappe sonore, 2020 et Una parabola, 2019 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Avec des moyens plastiques très différents, une des deux pièces de VOID prêtées par la Galerie Papillon fait un écho singulier à la démarche de Delphine Wibaux
Le travail de ce duo bruxellois, crée en 2013 par Arnaud Eeckhout et Mauro Vitturini, « tourne autour de cette tentative de capter quelque chose qui est de l’ordre de l’impalpable, épuiser le son dans toutes ses possibilités, mettre le doigt sur ce paradoxe. Quitte parfois à échouer dans cette entreprise exploratoire, paramètre qu’ils revendiquent complètement, d’autant plus que l’on est souvent fasciné par l’histoire que chacune des pièces révèle, l’histoire d’un son que l’on peut finalement regarder ». (Anne-Laure Chamboissier)

VOID - Mappe sonore, 2020 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
VOID – Mappe sonore, 2020 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Les trois dessins de la série Mappe sonore (2020) sont des cartographies d’espaces où le son de l’environnement est traduit en lignes gravées sur du papier enduit de noir de fumée. Le processus semble inspirer de la technique ancienne du phonautographe inventé par Édouard-Léon Scott de Martinville en 1860…

VOID - Mappe sonore, 2020 (détail) - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
VOID – Mappe sonore, 2020 (détail) – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Ces images fascinantes sont accompagnées par Una Parabola (2019), une antenne satellite couverte de feuilles d’or qui diffuse en morse la transcription d’images et de sons gravés sur le Golden Record de la sonde spatiale Voyager 1, « bouteille à la mer interstellaire » lancée en 1977. Cette tentative de communication de l’espèce humaine est aujourd’hui l’objet fabriqué par l’homme le plus éloigné de la Terre…

VOID - Una parabola, 2019 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
VOID – Una parabola, 2019 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Magali Sanheira

Empreintes sonores et visuels sont également au cœur de la pratique de Magali Sanheira dont l’exposition montre le dispositif et l’aboutissement de la performance qu’elle a réalisée lors du vernissage de « La montagne d’or ».

Magali Sanheira - Making circle #8, 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Magali Sanheira – Making circle #8, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Elle en décrit ainsi la mécanique et les enjeux :

« Debout face à une cimaise servant de surface de captation, je trace au charbon de manière répétitive un cercle de mon envergure dont la forme évolue et se transforme. Le son tient une place centrale dans la perception de l’oeuvre. Il est modulé par le mouvement, le support et l’acoustique du lieu. Au fur et à mesure, le morceau de charbon se désagrège. Il se réduit en poussière et le dessin s’agrandit, formant une expansion qui se réalise par la ruine et l’exploitation extrême des matériaux. La durée de la performance est ainsi définie par l’épuisement du geste et en fonction de l’évolution de la composition. Se dessine ainsi l’empreinte visuelle et acoustique de l’effort qui invite à plonger dans un flux de sons concrets propices à la méditation. La contemplation de cet éternel retour soulève des questionnements sur le devenir et la transformation ».

Rebecca Brueder

Le charbon est-il suffisant pour faire le lien entre Magali Sanheira et Rebecca Brueder ?

Face aux traces de Making circle #8, on retrouve avec intérêt le travail de Rebecca Brueder avec une nouvelle version de En dessous de Popigaï que l’on avait découvert en début d’année dans « Lux fugit sicut umbra » au Frac Occitanie Montpellier, pour Post_Production 2020.

Rebecca Brueder - En-dessous de Popigaï, 2020 - Taal 2020, 2020 et Etna 2021, 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Rebecca Brueder – En-dessous de Popigaï, 2020 – Taal 2020, 2020 et Etna 2021, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Ici, la dimension de l’œuvre est plus réduite. Les trois horizons de terre on été remplacés par une couche unique de charbon sur laquelle scintillent des faux diamants composés d’éclats de verre sécurit collés sur des morceaux de miroirs.

L’installation fait référence à une météorite qui a frappé la terre il y a 35 millions d’années, au nord de la Sibérie, près de la rivière Popigaï. Son impact a creusé un cratère sur plusieurs dizaines de kilomètres. Par compression, le graphite présent dans le sol s’est alors transformé en une multitude de petits diamants.

Sur le mur de gauche, on retrouve un dessin exposé à Montpellier. Taal, 12 janvier 2020 est une étonnante interprétation graphique de la première éruption volcanique de l’année 2020. Pendant le premier confinement, à partir d’une photographie récupérée sur internet, Rebecca Brueder s’est plongée dans le nuage de cendres pour le reproduire au Rotring, dans un dessin point par point pendant plus de 200 heures… Cette feuille est accompagnée par Etna 2021, où avec la même technique, elle fige la première éruption de l’année 2021…

Rebecca BruederTaal 2020, 2020 et Etna 2021, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Rebecca Brueder - Taal 2020, 2020 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Rebecca Brueder – Taal 2020, 2020 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Un troisième dessin complète l’ensemble, il s’agit d’un dessin à l’encre appartenant à une série où l’artiste s’intéresse aux alpinistes morts dans l’ascension de l’Everest. Intitulé Probablement « Tswang Paljor » dit Green Boots, celui-ci représente le corps inconnu d’un alpiniste mort depuis près de 30 ans. Certains l’identifient comme celui du népalais Tswang Paljor. D’autres l’appellent Green Boots à cause de ses chaussures de montagne vertes…

Rebecca Brueder - Probablement «Tswang Paljor» dit Green Boots, 2020 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Rebecca Brueder – Probablement «Tswang Paljor» dit Green Boots, 2020 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Jean-Philippe Roubaud

De Jean-Philippe Roubaud, on garde le souvenir d’un solo show présenté par la galerie Sintitulo lors de Pareidolie 2018 au J1 et de dessins très précis, certains hyperréalistes qui multipliaient les citations…

Jean-Philippe Roubaud - Black Hole Atlas, 2021 et Les regardeur, 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Jean-Philippe Roubaud – Black Hole Atlas, 2021 et Les regardeur, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

On retrouve cette technique méticuleuse dans la série « les regardeurs », fac-similés de polaroid représentant des lunettes à péage communes dans les points de vue touristiques… Ils sont ici sagement alignés à hauteur de vue sur un monolithe d’or.

Jean-Philippe RoubaudLes regardeurs, 2021. Graphite sur papier 9×11,5 cm – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Pour le reste des œuvres exposées, le hasard, le graphite et les percussions sont au cœur du processus de création.

Dans la série « Black Hole Atlas », chaque dessin de format identique (120 x 184 cm) est réalisé à partir de poudre de graphite jeté au hasard sur une feuille. Les points noirs sont ensuite reliés minutieusement les uns aux autres par des lignes pour construire une invraisemblable cartographie aléatoire de trous noirs représentés comme des constellations…

Jean-Philippe RoubaudBlack Hole Atlas, 2021. Dessins graphite sur papier 120 x 184 cm – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Dans les notes pour le dossier de presse, Jean-Philippe Roubaud ajoute :

« J’aime l’idée que le graphite intégralement constitué de carbone (qui est aussi la molécule du diamant) et qui est présent dans tous les corps astraux produise le négatif d’une carte du ciel. Ce ne sont pas des étoiles scintillantes qui sont dessinées, mais des taches sombres, à l’inverse exact des représentations des cieux ou de la brillance de l’or dans les peintures d’icônes. Cette série se place comme un témoignage de la pratique du dessin, fabricant des ombres pour faire apparaître la lumière. »

Sur quelques feuilles de ce « Black Hole Atlas », d’autres dessins sont ironiquement scotchés… Ici, on peut lire « Unmapped erea », là on remarque la représentation d’une des lunettes de « regardeurs » dont l’allure de missile, et la mention « Galaxy » ne manque pas de sel…

Sur la droite de l’espace alloué à Jean-Philippe Roubaud, cinq caissons en aluminium sont alignés. Ils servent de protection et de réserve pour les feuilles du « Black Hole Atlas ». En effet, les huit dessins accrochés sont supposés être régulièrement remplacés pendant la durée de l’exposition.

Jean-Philippe Roubaud - Black Hole Atlas, 2021 et Tout l'univers, 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Jean-Philippe Roubaud – Black Hole Atlas, 2021 et Tout l’univers, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Ce dispositif de stockage est intitulé modestement et avec humour « Tout l’univers » en référence à une encyclopédie à destination des jeunes dont un volume était vendu chaque semaine dans les années 1970…

Au revers du monolithe doré, on découvre une série très récente réalisée à partir d’une performance sonore pour préparer « La montagne d’or ».

Jean-Philippe Roubaud - big bang (d), 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Jean-Philippe Roubaud – big bang (d), 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Une vidéo montre le process de création : une poignée de graphite est jetée sur une feuille posée à l’horizontale. Ensuite, Jean-Philippe Roubaud s’empare de baguette de percussionniste pour disperser le pigment. Trois dessins de cette série intitulée « big bang (d) » sont accrochées en face de cette vidéo.

Jean-Philippe Roubaud - big bang (d), 2021 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Jean-Philippe Roubaud – big bang (d), 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Elles sont sous-titrées Well, git it !, Five foot two, eyes of blue et Song of India again… Faut-il y entendre une référence à des enregistrements de Tommy Dorsey ?

Kenza Merouchi

On termine ce compte rendu de visite avec la proposition de Kenza Merouchi qui ouvre le parcours de « La montagne d’or »…

Kenza MerouchiDessins, série Ligne de fuite, 2021 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Tout commence donc avec trois dessins apparentant à sa série Ligne de fuite. Ils ont été réalisés à partir de photographies de paysages urbains prises par son père qui en a oublié toute localisation et contexte… Dans l’obscurité, ces dessins ont été tracés au crayon jaune citron à partir de la projection des diapositives…

Kenza Merouchi - Eternity's Gate, 2020 - La montagne d’or au Château de Servières - Marseille
Kenza Merouchi – Eternity’s Gate, 2020 – La montagne d’or au Château de Servières – Marseille

Dans une salle de projection contiguë, on peut découvrir un film dont les dessins ont été exécutés à partir des commentaires en audiodescription du film At Eternity’s Gate (2018) de Julian Schnabel, sur la vie de Vincent Van Gogh. Les une heure et quarante-trois minutes de cette projection sont une forme d’épreuve…

En savoir plus :
Sur le site du Château de Servières
Suivre l’actualité du Château de Servières sur Facebook et Instagram

Articles récents

Partagez
Tweetez
Enregistrer