Jean-Charles Blais – Idylles à la Collection Lambert


Jusqu’au 9 octobre prochain, Jean-Charles Blais présente avec « Idylles » un ensemble d’œuvres conçues pendant le printemps 2022 spécifiquement pour la Collection Lambert.

L’idée de cette exposition est née à la suite de « Summer Camp », une présentation consacrée à Jean-Charles Blais dans la librairie parisienne d’Yvon Lambert l’automne dernier. La rencontre entre l’artiste et le galeriste remonte au début des années 1980, peu après l’historique « Finir en beauté », que le musée Paul Valéry à Sète avait largement évoqué en 2015 dans « Figuration Libre – Historique d’une aventure ». En compagnie de Jean-Michel Alberola, l’artiste était alors associé au groupe formé par Robert Combas, Hervé Di Rosa, Rémi Blanchard et François Boisrond.
Dans les années 1980-90, son travail a régulièrement été montré par Yvon Lambert à Paris et Catherine Issert à Vence.

L’accrochage de « Idylles » a été imaginé pour l’enfilade qui conduit du grand salon au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Caumont, face à l’entrée, jusqu’à ce qui est convenu de nommer la chapelle. Après une visite de ces espaces, Jean-Charles Blais a souhaité faire enlever certaines cimaises qui occultaient des fenêtres pour redonner aux salles leur configuration du XVIIIe siècle.

Les œuvres de l’exposition ont alors été peintes dans son atelier de Vence pour ces espaces avignonnais.

Dans le texte qu’il signe pour le catalogue, Stéphane Ibars, commissaire de l’exposition, raconte : « Durant les mois qui précèdent l’exposition, l’artiste conserve toujours dans une de ses poches Les Idylles de Théocrite ». Faut-il pour autant y voir la sources des ces « corps — toujours deux — accolés l’un à l’autre, embarqués dans d’innombrables tentatives de rapprochement et d’éloignement » qu’évoque le directeur artistique de la Collection Lambert ?

Jean Charles BlaisIdylle (avant) 10.2.22, 2022 ; Panorama 17.12.21, 2021 ; Idylle 2.3.22, 2022 ; Idylle (oui) 26.2.22, 2022 et Idylle ? 12.4.22, 2022 – Idylles à la Collection Lambert

Sur un site dédié à l’antiquité grecque et latine, on trouve dans une notice qui précède les Idylles de Théocrite, cette curieuse remarque :

« Les idylles du poète de Syracuse ne sont pas seulement, comme semblerait l’indiquer ce mot, des poésies pastorales ; le mot idylle est ramené ici à sa signification étymologique. Eidos, eidyllion désigne en grec un tableau, une image, une collection de petits sujets de peinture… »

Cette imposante et cohérente série où l’artiste mélange huile, crayons, craie et fusain est peinte sur des fonds majoritairement constitués d’affiches publicitaires arrachées dans l’espace public, un des caractères singuliers de son œuvre…

Chacun trouvera dans les silhouettes de ces « Idylles » des résonances avec sa propre vie où quelques références à l’histoire de la peinture ou de la sculpture…

La mise en espace joue subtilement et parfois malicieusement avec l’histoire des expositions. L’écho avec les accrochages « décoratifs » et serrés du XVIIIe siècle est assez évident, notamment avec les dessus de porte en vogue depuis le début du XVIe siècle.

Toutefois, on remarque assez vite que plusieurs peintures semblent être de guingois…

Certains ne manqueront pas alors de se souvenir de l’exposition « Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 (zéro-dix) » organisée par Kasimir Malevitch à Saint-Pétersbourg à la fin de l’année 1915. Les similitudes entre ce que montre Jean-Charles Blais et les photographies de ce que l’on pouvait voir à la galerie Dobychina ne manque pas : accrochage du sol au plafond et dans les angles.

Dans cette exposition historique, Malevitch avait placé son célèbre Carré noir sur fond blanc dans un angle… et il considérait l’ensemble du mur comme un tableau suprématiste.

Si la référence à l’exposition « 0,10 » semble être assez évidente, on peut aussi s’interroger sur l’écho des figures noires de Jean-Charles Blais avec celles de Malevitch aussi surprenant que cela puisse paraître à priori…

L’exposition est accompagnée par un catalogue, une coédition Collection Lambert, Yvon Lambert et Galerie Catherine Issert. Avec un texte de Stéphane Ibars et des photographies de François Halard et David Giancatarina (vues de l’atelier à Vence en juin 2022 et de l’exposition).

Portrait de Jean-Charles Blais dans son atelier à Vence - Photo ©François Halard
Portrait de Jean-Charles Blais dans son atelier à Vence – Photo ©François Halard

À l’occasion de sa sortie, une séance de signature en présence de l’artiste, suivie d’une rencontre, est annoncée pour le jeudi 8 septembre à 18 h à la librairie de la Collection Lambert puis à 19 h à l’auditorium.

Panis dans les multiples propositions estivales de la Collection Lambert, « Idylles » exige un passage par l’Hôtel de Caumont à Avignon.

En savoir plus :
Sur le site de la Collection Lambert
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Jean-Charles Blais sur le site de la Galerie Catherine Issert

À voir cette vidéo publiée par la Galerie Catherine Issert à propos de l’exposition « Voilà », en 2020. Jean-Charles Blais y parle de son travail :

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