Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre


Jusqu’au 4 juin 2023, le Musée Fabre rend hommage à Jean-Pierre Blanche, disparu à la fin du mois de décembre dernier. Une remarquable sélection parmi la trentaine d’œuvres conservées au musée est accrochée salle 45, au second étage du collège des Jésuites, à la fin de la séquence « L’après-guerre, entre figuration et abstraction ». Elle est complétée par la diffusion d’un entretien avec l’artiste, filmé dans son atelier en 2022. Ce film est visible dans le cabinet Valedau, à droite de l’Atrium Richier, au rez-de-chaussée.

Cet ensemble permet d’apprécier l’importance d’une œuvre rare, sans doute restée trop longtemps « l’apanage de certains privilégiés » comme le soulignait Élisa Farran, directrice du Musée Estrine, dans sa préface pour le catalogue de la rétrospective organisée à Saint-Remy-de-Provence en 2021.

Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

À plusieurs occasions, l’itinéraire de Jean-Pierre Blanche le conduisit à Montpellier et dans le Languedoc. Dans le catalogue cité ci-dessus, il raconte à la première personne son histoire et il revient à plusieurs occasions sur ses relations avec la ville, son musée et les artistes rencontrés dans la région.

« Je suis né à Paris le 1er août 1927. En juin 1940, c’est l’exode… Ma famille s’engouffre dans le dernier train en partance vers le sud. La destination choisie est Montpellier, où vivent de vieux amis. Dans nos maigres bagages, j’ai glissé mon cahier de dessin – depuis ma petite enfance j’ai toujours dessiné. À la rentrée 1940, je suis inscrit au lycée Jeanne-d’Arc, à l’emplacement de l’entrée actuelle du musée Fabre. C’est dans ce musée que j’ai eu mes premières émotions artistiques. Parallèlement à l’école, je suis des cours à l’École des Beaux-Arts dans la classe de Camille Descossy ».

Dès que possible, il rentre à Paris et s’inscrit à l’École supérieure des Beaux-Arts.
« Tout en restant à Paris pour mes études, je descends régulièrement à Montpellier pour voir ma famille. C’est là que je fais la connaissance de Vincent Bioulès et de ses proches, qui deviendront peu à peu comme une nouvelle famille ».

Après la découverte de la Bretagne au début des années 50, il séjourne pendant plusieurs années à la Villa Abd-el-Tif à Alger.

Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

« En 1959, je retrouve les paysages de mon adolescence languedocienne. Je fais l’acquisition d’un vieux mas, le Mas Basile, implanté en pleine garrigue ».
Il accompagne sa compagne professeur de lettres nommée au Liban pour deux ans.
« Au retour chez nous, au Mas Basile, nos nombreux amis de Paris et de Montpellier nous rendent visite. (…) L’écrivain Joseph Delteil, qui habite le proche domaine viticole La Tuilerie de Massane, vient nous voir également. (…) Je rencontre l’écrivain Lawrence Durrell, lui-même aquarelliste, qui vit près de nous à Sommières, dans le Gard. »

En 1965, sa femme est nommée à Aix-en-Provence où il retrouve Vincent Bioulès, professeur à l’École des Beaux-Arts d’Aix. En 1972, lui-même commence à enseigner à l’École d’Art et d’Architecture de Luminy à Marseille.

Jean-Pierre Blanche - Les Abords, 2013 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Les Abords, 2013 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

En 1973, il s’installe au rez-de-chaussée d’une bastide du chemin Pont-Rout, à proximité d’Aix-en-Provence, où dit-il « ses arbres, en particulier son cèdre tricentenaire, ne cesseront d’être une source d’inspiration ».

Jean-Pierre Blanche – Arbre n°1, 1999 et Cèdre, 2018 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

À partir des années 80, il expose plusieurs fois à Aix, notamment à l’atelier Cézanne et à la Galerie Alain Paire ou encore aux Lamberts à Vauvenargues, à la Galerie Athanor de Marseille et à la Galerie Doudou Bayol de Saint-Rémy-de-Provence.

Dans un article publié quelques jours après sa mort, Alain Paire décrit ainsi sa relation avec Vincent Bioulès qui a sans doute été essentielle pour l’entrée de ses œuvres au musée Fabre :

« Ne serait-ce que pour l’intense amitié qui le liait à Vincent Bioulès, Blanche appartient à l’histoire de l’art. Montaigne et La Boétie ne sont pas loin, ces deux personnages échangèrent sans cesse leurs points de vue, confrontèrent inlassablement leurs travaux respectifs : pour celui qui reste, le vide est immense. De dix ans son aîné, Blanche avait appris l’aquarelle à Bioulès au milieu des années 1950, accompagné près des Places d’Aix son éloignement du groupe Support-Surface.

Jean-Pierre Blanche et Vincent Bioulès à l’Atelier Cézanne, le 24 juillet 2009. Photographie extraite du catalogue de l’exposition « Le voyage à Vauvenargues ».

Pour sa part Bioulès, moins marginalisé que son ami, introduisait Blanche dans les collections du musée de leur jeunesse. Directeur du musée Fabre de Montpellier, Michel Hilaire a pris soin de réunir au fil des ans, grâce à des achats et donations, une trentaine de travaux, notamment l’un des sommets de l’œuvre de Blanche : dignes de Morandi ou Vallotton, des pastels des années 2008-2013 donnent à voir la tombée de la nuit, des arbres et des bâtiments hantés par des persiennes doucement allumées »…

Jean-Pierre Blanche - La Lumière de l'atelier, 2012 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – La Lumière de l’atelier, 2012 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Au-delà des liens tissés avec le musée Fabre, les œuvres de Jean-Pierre Blanche, artiste majeur de figuration contemporaine, résonnent avec les collections du Musée, notamment avec les multiples représentations du paysage méditerranéen mais aussi avec le motif de l’arbre qu’il partage entre autres avec Alexandre Hollan.

Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

L’accrochage s’appliquer à évoquer les thèmes majeurs qui jalonne l’œuvre de Jean-Pierre Blanche.

Après un texte d’introduction, reproduit ci-dessous, une première cimaise rassemble quatre œuvres rentrées récemment dans les collections qui témoignent du séjour de Jean-Pierre Blanche à la Villa Abd-el-Tif à Alger qu’il évoque ainsi :

« En 1955, je reçois le prix Abd-el-Tif, qui donne droit à une bourse et à un séjour de deux années à la Villa Abd-el-Tif à Alger pour peindre et découvrir le Maghreb. Je fais des expositions à Alger, à Oran et à Bône. Émerveillé par le désert, je prolonge mon séjour pour mieux savourer le Sahara. Je fais la connaissance de l’éditeur Edmond Charlot et de ses amis réunis dans le sillage d’Albert Camus : Emmanuel Roblès, Mohamed Dib, Jean de Maisonseul et Maurice Chaudière, avec qui je garderai des liens ».

Jean-Pierre Blanche - Portrait d'un jeune Kabyle, Tipasa, 1958 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Portrait d’un jeune Kabyle, Tipasa, 1958 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Au centre, le portrait d’un jeune Kabyle de Tipasa (1958), d’inspiration matissienne, surmonte une gouache où il représente la salle vide d’un restaurant à Bab El Oued (1959) qu’on imagine habituellement bondé.

Jean-Pierre Blanche - Restaurant à Bab El Oued, 1959 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Restaurant à Bab El Oued, 1959 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

De chaque côté, deux paysages au fusain (Paysage du Sahel avec une machine hydraulique, 1959 et Paysage dans le Sahel, avec touffes d’herbe et palissade, 1959) où il expérimente les notions d’espace, d’horizon et de vide. « C’est sans doute là qu’il construit cette appréhension du paysage méridional, de ces espaces écrasés de lumière », confie Florence Hudowicz, conservatrice des Arts graphiques et des Arts décoratifs et responsable du cabinet des arts graphiques du musée Fabre.

Jean-Pierre BlanchePaysage du Sahel avec une machine hydraulique et Paysage dans le Sahel, avec touffes d’herbe et palissade, 1959 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

À propos de la deuxième œuvre, Pierre Watt souligne dans le catalogue publié en 2021 : « Tout était donc déjà là. Tout, c’est à dire ? Quelque chose, dans cette combinaison de quelques motifs, un chemin, une barrière ajourée, se noue, et le travaille. Cette chose est son affaire. Je ne peux la nommer. Je peux juste constater qu’il y a ce chemin, comme une promesse de traversée : par là on peut passer. Et qu’il y a la barrière aussi, barrière qui protège plus qu’elle n’interdit, qui borde mais n’aveugle pas : entre ses poteaux, comme entre les hautes herbes sahéliennes, le monde nous apparaît. Nous sommes encore séparés, mais il y a un autre côté, visible, telle une incitation à la traversée »…

Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

En opposition à ce mur, de l’autre coté de la salle, sont accrochés quatre magnifiques pastels réalisés en 2012 et 2013, quatre vues magiques qui montrent entre chien et loup la bastide à Pont-Rout qui lui sert à la fois de de motif, de maison et d’atelier. Pour Alain Paire, ces pastels sont « un des sommets de l’œuvre de Blanche : dignes de Morandi ou Vallotton ».

Jean-Pierre Blanche - Les Grands Arbres, 2013 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Les Grands Arbres, 2013 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

De ces « nuits », Pierre Watt écrit : « Car Jean Pierre Blanche, qui affronte parfois le soleil en face, jusqu’à l’éblouissement, dans le miroir de la mer, se fond dans la nuit afin de mieux voir : de voir autrement ce qui, malgré l’obscurité qui vient, est encore là. Qu’est-ce que cela signifie, être peintre, si ce n’est explorer sans relâche les limites du voir ? La nuit, c’est ce moment où la couleur se retire, telle une marée descendante qui reviendra bientôt.
De ce retrait, comme de ce retour annoncé, les travaux de Blanche portent la trace. Lorsque la couleur s’en va, dit-il, il reste l’atmosphère. Celui qui, dans ses tableaux algériens, fut un homme de la couleur, est peu à peu devenu un peintre de la valeur : un artiste pour qui le jeu de la nuance vaut plus que la violence expressive, un homme pour qui le gris et ses variations, entre ombre et lumière, vaut mieux que la stridence d’un rouge ».

Jean-Pierre Blanche - Ferme n°1, 2012 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Ferme n°1, 2012 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Sur la gauche de ces quatre pastels du mas de Pont-Rout, suivent trois évocations du cèdre tricentenaire du domaine. Cet arbre « tant de fois rencontré, tant de fois affronté, tant de fois dessiné et sans doute rêvé » dont Jean-Pierre Blanche, raconte Pierre Watt, « parle en le touchant, disant par ce geste de la main autant que par les mots (“Là, regarde, le nombril, et puis ces rides, je les connais tellement !”) le long et familier dialogue, fait de tendresse et d’émerveillement intacts, qui lie le peintre et son modèle ».

Jean-Pierre BlancheArbre n°1, 1999 et Cèdre, 2018 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

À la suite d’un superbe pastel à l’huile sur papier de 2018 et d’un fusain et pierre noire de 1999, on retrouve, avec émotion, la fascinante Écorce n°1 de 2002 qui s’était imposée avec intensité dans les ​Paysages méridionaux de l’exposition « La Beauté en partage – 15 ans d’acquisitions au musée Fabre » l’an dernier.

Jean-Pierre BlancheL’Écorce n°1, 2002 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

L’accrochage sur cette cimaise se termine avec deux œuvres plus anciennes. Un des deux roseaux exposés à l’Espace Dominique Bagouet pour « Frédéric Jacques Temple rencontre ses peintres » (Roseaux n°2, 1999) voisine avec Les hautes herbes, un captivant pastel gras de 1995.

Jean-Pierre Blanche - Roseaux n°2, 1999 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Roseaux n°2, 1999 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Pour Florence Hudowicz, « Jean-Pierre Blanche, homme à la fois disert et très secret, ne se perdait pas en mots. Son expression, elle est là, dans ses œuvres… »

Ces roseaux et de hautes herbes appellent à la contemplation et à la médiation. « Il faut vraiment regarder dans le détail, il faut s’y abimer… Petit à petit, on voit la profondeur, l’épaisseur qui se crée, la matière, le raffinement, le détail absolu ». 

Jean-Pierre Blanche - Les hautes herbes, 1995 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Les hautes herbes, 1995 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

De son côté, Pierre Watt souligne avec un certain lyrisme : « Et puis il y a les hautes herbes. En elles pas d’horizon, mais une confusion délibérée (…) qui engendre un effet de buissonnement. Que faire de cela, que faire si ce n’est regarder, regarder de toutes ses forces, autrement dit tenter d’ajouter la profondeur aux deux dimensions qui se heurtent jusqu’à l’aveuglement ? Voir, voir comme le fait Jean Pierre Blanche, activement, en peintre s’avançant le pastel à la main, c’est donc fouiller, fouiller avec le corps autant qu’avec l’œil, tel un fouissement. Il faut y aller, sans rien élaguer, s’enfouir. Les dimensions du monde ne se comprennent pas, elles s’éprouvent. La peinture est un exercice d’éblouissement, une expérience physique et spirituelle. Soudain, à force de s’égarer dans les herbes hautes, à force de se passer du ciel et de tout horizon, des fleurs s’allument, comme des étoiles, des herbes crépitent, en blanc, telles des notes sur une partition de nature ».

Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Face à ces motifs récurrents du cèdre, des arbres, des roseaux ou des hautes herbes, cinq paysages illustrent combien Jean-Pierre Blanche a été et reste aujourd’hui un des grands paysagistes de la Méditerranée.

Jean-Pierre Blanche - Vue de Marseille, 1994 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Vue de Marseille, 1994 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

À gauche, la lumière éblouissante d’une Vue de Marseille (1994) depuis la corniche semble faire écho à celles peintes par Bioulès dans ses mêmes années lors de séjours à la Villa Bianco. Ce grand pastel résonne avec celui des Grandes Salines de 2005, accroché à l’autre bout de la cimaise. Dans ce paysage parfaitement étal, la sublime lumière grise qui joue sur les aires saunantes, est elle aussi presque aveuglante…

Jean-Pierre Blanche - Les Grandes Salines, 2005 - Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Jean-Pierre Blanche – Les Grandes Salines, 2005 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

L’importance du vide, la place de l’horizon, la présence d’une barrière ou d’un chemin (Plaine de la Crau, 1998) sont presque toujours présentes dans ses compositions où domine un incroyable travail sur la lumière (Clair de Lune et Paysage lunaire, 2008).

Jean-Pierre BlanchePaysage lunaire, 2008 ; Plaine de la Crau, 1998 et Clair de Lune, 2008 – Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Cet accrochage parfaitement réussi et cohérent est magnifié par un discret, mais remarquable travail d’éclairage. Les lumières surbaissées restent dans l’espace du spectateur. Aucun projecteur n’est dirigé directement vers les cimaises, pour laisser la lumière venir des œuvres…

Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre
Hommage à Jean-Pierre Blanche au Musée Fabre

Pour celles et ceux qui méconnaissent le travail de Jean-Pierre Blanche, un passage par le Musée Fabre s’impose comme une urgence. Les autres savent que cette visite est incontournable…

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À lire : Jean Pierre Blanche, catalogue de l’exposition du 15 mai au 11 juillet 2021, Musée Estrine, Saint-Rémy-de-Provence, préface d’Élisa Farran, texte de Pierre Wat. Édité par Silvana Editoriale, 2021

Hommage à Jean Pierre Blanche (1927 – 2022) : Texte de salle

« Jean-Pierre Blanche, en gourmet de la peinture […], sait la valeur d’une pincée d’ocre, d’une gousse de céruse, d’un liant de violine. […] Il nous donne de la nature ce qu’elle recèle derrières les apparences, l’implacable réalité secrète que nous pressentions obscurément. » Frédéric-Jacques Temple, 1983

Né en 1927, ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Montpellier, puis de Paris, Jean-Pierre Blanche reçoit en 1955 le prix Abd-el-Tif qui lui offre un long séjour en Algérie. Développant une relation privilégiée avec la population d’un pays alors en guerre, il découvre, dans les vastes espaces écrasés de lumière, son attrait pour la représentation du paysage.

De retour en France en 1959, il s’installe tout d’abord dans le Languedoc à Puéchabon, puis s’établit près d’Aix-en-Provence, et se consacre à la peinture des paysages méridionaux. Il y invite régulièrement ses amis parmi lesquels des poètes et des écrivains, Joseph Delteil, Lawrence Durrell, Pierre Guyotat, Frédéric-Jacques Temple ainsi qu’ Edmond Charlot, éditeur d’Albert Camus qui ont plaisir à s’y retrouver.

Paysagiste dans l’âme, Jean-Pierre Blanche choisit des motifs récurrents dont il explore les capacités d’envoûtement. Ce qui importe avant tout au peintre, c’est de communiquer la sensation colorée, et physique, qui a été la sienne lors de ses déambulations, diurnes et nocturnes et dont il transmet la vibration dans ses grands fusains et pastels.

À partir de 2002, les nombreuses affinités électives de Jean-Pierre Blanche avec la ville de Montpellier, Vincent Bioulès, René Huyghe ou encore Pierre Courthion, spécialiste de Gustave Courbet entre autres, se traduisent par des acquisitions, par achats et dons successifs, afin que l’œuvre de l’artiste entre au musée Fabre. L’ensemble ainsi constitué permet aujourd’hui de rendre hommage à cet artiste disparu en décembre dernier, en présentant les grands jalons dans sa figuration contemporaine du paysage méditerranéen, dont il est un des représentants majeurs.

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